Question de vie ou de mort (PV Leo & MJ )

Amaz sembla très heureux de la remarque de Léo, mais garda son calme. Il ne devait pas importuner son protégé, surtout quand il l'aidait à se tenir debout.

- Merci bien! Si ça n'avait pas été de votre scénario, par contre...

Ses paroles s'arrêtèrent là. Son attention se tourna sur Ulrich, qui soufflait un peu, l'air tout aussi soulagé que les autres. Il se tenait debout avec beaucoup d'effort, ce qui était visible par ses jambes qui tremblaient.

- ...ce n'est pas nécessaire… j'enverrai une missive à Enzo, demain… il me mettra rapidement au courant…

Le silence se fit quelques instants à la mention des renégats, puis Stein eut un grognement agacé. Il semblait las de tout ça, surtout dans sa condition actuelle.

- ...probablement… c'est à eux que mon absence profiterait… dans tous les cas… je commence à me demander si le complexe est un endroit sûr pour moi…

L'Élu eut un autre soupir. Amaz se mit alors à marcher, très lentement, emmenant Ulrich au salon. Il l'installa dans son fauteuil, en faisant bien attention, puis jeta un œil à Léo. Son attention se tourna ensuite vers Saarth'alis, qui s'était appuyé dans le cadre de porte.

Leo soupira et suivit tout le monde au salon. Ils avaient de la chance qu’Evans soit venu seul et non pas avec son équipe, sinon l’Élu aurait été dans l’eau chaude et ce, de manière assez spectaculaire. Le jeune homme s’installa dans un fauteuil près de son mentor.

"Pipes m’a… m’a répété a de maintes reprises de me méfier d’un certain Soklov. Il serait urgentologue au complexe scientifique en ce moment même et aurait une connexion directe avec les renégats. Ce serait la première piste que je suivrais. "

Son regard se tourna vers Saarth’alis et il soupira.

"Entre mon ami. Je… je suis désolé de vous avoir alarmé de la sorte. La situation était… délicate. Merci d’avoir réagi rapidement. Il n’y avait aucun risque, ça risquait simplement de rendre la situation avec les défenseurs très complexes. Ça ne devrait plus se reproduire. "

Il revint vers Ulrich.

"Après une tentative raté les responsables risquent de rester caché pendant un moment… mais s’ils sont assez déterminés pour planter une bombe je doute qu’ils s’arrêtent là. "

Il réfléchit un moment.

"Le tout sera simplement de varier la routine, rendre difficile de prévoir tes allers et venues au complexe. "

Il soupira.

"Et… de me garder près de vous quand vous serez à l’extérieur. "

Il n’aimait pas cette idée mais il se devait de l’expliquer.

"Les renégats savent que Pipes me « protège » … il semble les tenir en respect, autant que possible en tout cas. Si je suis dans les parages ils vont sans doute y penser a deux fois, ne serait-ce que pour être sûr de ne pas me toucher. "

Il serra les dents et garda la suite pour lui. Sa prochaine rencontre avec le terroriste risquait d’amener des points et des demandes assez intéressantes. Si les renégats étaient bien à l’origine de tout ça sa vengeance risquait d’être terrible.

L'Élu l'écouta sagement, et la totalité de ses mots avant de dire quoique ce soit. Il laissa même le Nomade approcher, l'esprit encombré de trop de réflexions pour parler maintenant.

Saarth'alis, lui, approcha en s'inclinant un peu sous l'invitation. Il avait visiblement essayé de mettre l'uniforme, qui était réellement trop petit pour lui. Le pauvre souffrait maintenant du phénomène du "je suis coincé dans des vêtements que je suis incapable d'enlever", ce qui lui enlevait de son sérieux, mais aussi de sa fluidité.

- Voyons, ne vous excusez pas. Il n'y a pas de problème. En l'occurrence… et bien, j'ai la nette impression que j'en ai un, de mon côté…

Amaz ne put se retenir de glousser, mais ne bougea pas. Il ne semblait pas vouloir aider le Nomade, pour une raison où une autre. Ulrich, lui, leva les yeux quelques instants et eut un soupir amusé.

- Mon pauvre… je ne tiens pas à cette vieillerie… vous pouvez la déchirer, si vous le souhaitez… Pour le reste…

Stein eut un autre soupir, toussa un peu, puis se massa les yeux quelques instants.

- Sokolov… il avait des méthodes… douteuses, avant que j'occupe le poste d'Élu… Je suis celui qui… lui a fait perdre son poste… Il est urgentologue… par ma faute… Toutes les années où… on ma réélue… il était toujours deuxième… il n'y a pas de doutes que c'est lui… mais… nous n'avons pas de preuves… Peu importe quand je vais entrer dans les locaux… il va pouvoir le savoir…

Le généticien serra les poings, puis fixa Léo. Son regard était devenu sérieux, infiniment, et légèrement agressif. On voyait là un scientifique qui était en total désaccord, voir outré devant une idée bien précise.

- Je refuse que tu me serve de bouclier humain, Léo. Je préfère ne pas sortir du tout.

La fermeté dans sa voix s'envola alors qu'il se mettait à tousser, longuement. Il prit le temps de souffler, puis ramena son attention sur son cadet.

- ...je suis en sécurité… ici… ne faisons pas de bêtises… d'Accord?

Cette fois, il avait l'air inquiet.

Leo soupira et hocha la tête. Ce n’était manifestement pas un sujet ouvert à la discussion. De toute façon il faudrait un peu de temps a l’équipe pour développer l’échantillon de cellule souches avant qu’Ulrich ait besoins de se rendre au complexe. Ça leur laissait du temps.  

"D’accord Ulrich. "

Il eut lui aussi un sourire amusé et se leva afin d’aider le nomade à sortir de ses vêtements, si ce n’était déjà fait.

"C’est le plus grand que j’ai trouvé en plus. J’ai jonglé avec l’idée de t’apporter le plus petit juste pour voir ta réaction. "

Il rit un peu mais redevint sérieux rapidement.

"Il doit bien exister quelque chose. Pour quelqu’un avec des pratiques aussi douteuses, comme vous le dites, je doute qu’il soit resté inactif pendant toutes ces années. Il doit y avoir un carnet de note, un laboratoire, quelque chose. Tout ce qu’il faut c’est un doute. Quelque chose de suffisant pour que les gardiens obtiennent un mandat et ouvrent une enquête.

Il vint pour parler mais dut s’y reprendre a quelques fois. Heimpher. Il avait besoins d’un chasseur, non ?

"Je… connais peut-être quelqu’un qui pourrais nous y aider. Mais entrer en contact avec lui va être compliqué. Sinon les défenseurs ont récemment reçus en "cadeau" un des membres des renégats. Si ils réussissent a le faire parler ça pourrait nous donner les informations nécessaires pour ouvrir une enquête. "

Stein sembla infiniment rassuré en voyant Léo se plier à sa demande. Il ne voulait clairement et définitivement pas mettre quelqu'un d'autre en danger. Il le faisait déjà et ne voulait pas empirer la chose.

L'attention de tous se tourna vers le Nomade, qui, malgré les paroles de l'Élu, n'avait pas osé déchirer l'uniforme. Saarth'alis se laissa aider, non sans gigoter un peu parfois. Aux paroles de Léo, il pencha la tête de côté, semblant légèrement surpris par ses paroles.

- Je crois que je me serais retrouvé incapable de bouger, si vous m'aviez emmené celui-là.

Il eut un petit rire, puis se tut, le sujet redevenant sérieux. Ulrich le fixait de nouveau, longuement, l'air las, maintenant.

- ...dans le temps de ses activités connues, c'était légale. Alors… il n'a rien à se reprocher… pour le reste… je ne sais pas. Si nous guidons les Défenseurs… sur une piste et qu'ils ne trouvent rien… autant dire que nous allons passer pour… pour des paranoïaques…

Stein haussa ensuite un sourcil, maintenant curieux, mais aussi inquiet. Avec quel genre de personne Léo traînait-il?

- ...s'il parle… Cette personne… qui est-elle?

Leo secoua doucement la tête au ton inquiet de Stein.

"Ce n'est pas le genre de fréquentation que j'ai choisis... c'est... ça m'est un peu tombé dessus en fait. Il y a quelques jours a peine. "

Il respira un bon coup.

"Son nom est Jaygoh. Tout ce que je sais est qu'il fait partie des renégats, sous les ordres directs d'un certain Thobias. Il n'est probablement pas un simple pion... "

L'ingénieur soupira.

"Il n'avait pas l'air d'être une lumière mais il détient des informations, c'est évident. Il ne reste plus qu'à savoir si Ils vont essayer de le récupérer ou de le faire taire avant qu'il ne parle. Ce serait extrêmement risqué puisqu'il est probablement entre les mains des Lockdowns actuellement, mais je doute qu'ils le laissent divulguer ce qu'il sait sans rien tenter. "

Leo haussa les épaules.

"Il doit y avoir moyen d'enquêter sans impliquer les défenseurs... mais... on parles d'un attenta a la bombe sur un élu quand même. Je ne crois pas que Meyers t'accuse de paranoïa. "

L'Élu l'écouta religieusement, tout le long. Saarth'alis en fit de même, assez curieux. Ne leur était-il pas redevable, de toute manière? Aucun des deux ne parla, pendant un bon moment, puis Stein prit finalement la parole. Plus le temps passait, et plus il semblait épuisé.

- ...Jaygoh… J'en parlerai à Meyers… quand il passera… et… j'essaierai de lui parler des Nomades…

Il tourna le regard sur Saarth'alis.

- Si vous me le permettez, bien sûr…

Saarth'alis s'inclina, remerciant surtout le fait qu'il lui demandait son avis, puis se mit bien droit.

- Si c'est ce que vous considérez le mieux, monsieur l'Élu, alors je ferai confiance à votre jugement.

Ulrich eut un petit rire, doux, puis secoua doucement la tête.

- Ulrich, je vous pries… Je ne vous appelle pas par votre titre… Juste Ulrich...

Leo rigola un peu. Il avait lui-même mis pas mal de temps avant d'accepter de tutoyer l'Élu. Ça lui faisait encore drôle, d'ailleurs. Il soupira et se passa aune main dans le visage.

"je vais essayer d'organiser ce que je peux aussi de mon côté. Peut-être que je réussirais a trouver des informations en gardant les oreilles ouvertes."

Il soupira. Il ne savait malheureusement que trop bien a qui il serait forcé de les demander.

"J'imagine que nous reprendrons notre conversation une prochaine fois... tu as l'air épuisé. "


il se leva, mais stopa son mouvement très rapidement.

"En attendant il ne me reste qu'une chose : Amon demandait un "échantillon de tissus" pour commencer le processus de développement."

Il semblait un peu gêné. Ce n'était, après tout, pas le genre de demande qu'il était... normal de faire.

"Je... peut-être qu'il faudrait que j'en parles a Zama ?"

Ulrich acquiesça sombrement. Tous ces complots l'agaçaient au plus haut point, lui qui préférait être vrai auprès des gens. Il écouta de nouveau Léo, sans l'interrompre encore, puis eut un soupir découragé en entendant sa demande d'échantillon.

- ...je vois… nous devrions aller voir Zama, dans ce cas, oui…

L'Élu se leva, difficilement, et se mit en marche, pour tranquillement retourner vers les escaliers. Ce ne fut pas long qu'Amaz vint le rejoindre et l'aider, sans faire un son.

Saarth'alis, lui, s'inclina respectueusement et retourna avec les siens, de son côté.

Le petit groupe retourna à la chambre de Stein, là où l'androïde aux yeux jaunes se battait encore avec l'uniforme. Le nombre de jurons allemands qui se faisaient entendre en moins de deux minutes était simplement impressionnant. Jurons qui se turent en voyant Ulrich.

Leo ne put empêcher un grand sourire de lui fendre le visage en voyant l'androïde lutter contre le tissus.

"Humm Zama ? C'est bon, Evans est partis."

Il l'observa encore un moment sans dissimuler son amusement.

"Je... heum... tu as besoins d'aide ?"

Zama les regarda en silence, longuement… puis se remit à jurer, tout bas. La machine semblait réellement détester les vêtements, et ceux-là particulièrement la rendaient barjo.

- Que quelqu'un m'enlève ce tissu inutile avant que le carbonise avec mes réacteurs...

Ulrich, avec l'aide d'Amaz, retourna sagement s'asseoir sur le bord de son lit. Il eut un soupir amusé.

- Zama… pas de réacteurs à l'intérieur… je l'ai déjà dit…

Amaz éclata de rire, brusquement, trop amusé par tout ça. Assez rapidement, Zama se dirigea vers lui… et les deux androïdes se mirent à se poursuivre dans la chambre. Amaz riait intensément, et Zama semblait prête à lui démonter la tête.

Le jeune homme laissa les deux androïdes se courir après un moment en riant. Il finit par se mettre dans le chemin, attrapant Zama au passage.

"Attends... viens ici je vais t'aider."

Il retira le vêtement de l'unité médicale sans cesser de rire.

"Écoute Zama... je vais avoir besoins d'un échantillon de tissu d'Ulrich. Quelque chose d'assez conséquent. Amon et les autres membres de l'équipe ont développé un procédé qui pourrait aider a stabiliser l'état d'Ulrich."

Il sortis de son sac un pot scellé et stérile qui lui avait été remis pour collecter l'échantillon.

Les androïdes continuèrent de se pourchasser, jusqu'à ce que Léo intercepte Zama. La machine sembla perplexe de voir cet humain lui barrer la route, mais se laissa tout de même faire. une fois libre, les ailerons dans son dos bougèrent un peu… puis elle reprit totalement son sérieux en écoutant la suite.

- Je vois… Je n'ai rien, présentement, mais j'avais une extraction à faire, prochainement. Ulrich a une masse de tissu dans l'abdomen qui ne devrait pas y être. Rien de très grave. Si vous me laissez le temps, je pourrai vous donner l'échantillon dans les prochains jours.

Zama semblait totalement en désaccord de le faire maintenant, ou même le jour même. Avec l'épuisement d'Ulrich, c'était comprenable. Justement, l'Élu se réinstalla dans son lit, avec toujours l'aide d'Amaz, qui calma son rire, tranquillement. Manteau et masque furent retirés, et le spectacle du corps de l'Élu fit rapidement dissimulé.

Leo hocha doucement la tête.

"Ne pressons rien dans ce cas. Je me fie a ton jugement."

Il était sincère. Comme il l'avait mentionné a l'élu la dernière chose qu'il souhaitait était de lui imposer quelque chose contre sa volonté.

"Je reviendrais dans quelques jours pour apporter le tout a Amon et les procédures pourront commencer. Je tâcherais de voir si je peux aider au développement ou a la mise en marche du processus en attendant. "

Il regarda tout le monde et s'inclina doucement.

"je te laisse te reposer Ulrich. Je reviendrais bientôt pour rencontrer... enfin, pour continuer le cours que tu souhaites me donner. "

Zama acquiesça, puis retourna près de son patient. Elle lui remit le tissus sur le visage, avec l'aide respiratoire, mais sans plus. L'Élu ne semblait pas avoir besoin de plus que ça.

Stein attendit que l'installation de tout ça soit faite, puis parla, tout bas.

- ...la prochaine fois, nous n'aurons pas d'interruption catastrophique… fais attention à toi, Léo…

Amaz vint se poster près de Léo, sagement, prêt à l'accompagner dans la maison, à le reconduire même.

"Toi aussi Ulrich."

Il s'inclina une nouvelle fois et quitta la chambre. Il ne savait pas trop comment interpréter tout ce qui venait de se passer, mais une chose était sure : les choses allaient bouger beaucoup dans les prochains temps. Déjà qu'il avait eu du mal a suivra la cadence, il allait vraiment falloir qu'il se trouve quelque chose de plus fort que le thé pour rester éveiller. Il se tourna vers Amaz.

"Je vais juste échanger un peu avec les Nomades et je retournerais chez moi après. Enfin. Chez Lionel et Gabrielle. Racaille va avoir besoins d'un peu de compagnie. "

Il hocha les épaules. Il doutait que Gabrielle soit de retours chez elle. Pas avec tout ce qui se passait avec son frère. L'ingénieur descendit les marches et se dirigea vers la salle que les nomades occupaient. Cette fois-ci il cogna avant d'entrer, un air désolé sur le visage.

"Désolé de vous importuner. Je viens parler un peu. "

Il ne cherchait pas Saarth'alis spécifiquement. Il venait vraiment prendre le temps de parler avec les personnes qu'il avait aidé a secourir. Dire qu'il ne connaissait pas le nom de la moitié d'entre eux ni même d'ou ils venaient précisément le rendait un peu honteux.

Amaz acquiesça d'un mouvement de tête et l'accompagna, de meilleure humeur. Que tout se soit assez bien passé aujourd'hui lui faisait visiblement du bien. Il le conduisit donc aux Nomades, puis retourna quelque part dans la maison.

Tous les Nomades tournèrent la tête vers lui, en même temps. Zold'mahr vint immédiatement le voir et lui faire une accolade amicale, ce qui sembla en amuser certains. Saarth'alis était installé à terre, près de Thyrînn et semblait tranquillement surveiller les membres de son équipe. Tous les autres s'étaient installés comme il le pouvaient: certains dormaient, dans des couvertures, sur le sol ou dans des lits, qui avaient été déplacés. D'autres semblaient plutôt être en position de méditation… et d'autres encore profitaient simplement du moment, dans cet endroit chaud et sécuritaire.

Valadhir se leva à son tour et vint les rejoindre, tranquillement. Il semblait tout de même heureux de le voir.

-Monsieur Léo! être content de vous voir! Comment aller, vous?

Leo répondit chaleureusement à l’accolade de Zold’mahr.

"Heureux de te voir en un morceau toi aussi. "

Il eut un sourire nostalgique. Il lui semblait que ça faisait des mois qu’il avait trouvé le nomade inconscient à l’extérieur de la « cabane du scorpion ». Tellement de choses s’étaient passées. Voir ainsi un visage familier était une expérience un peu spéciale compte tenu des circonstances.

Il passa son regard sur les autres membres de l’équipe présents avant que Valadhir ne vienne le rejoindre. Il s’inclina légèrement pour le saluer, tout sourire.

"Je vais bien, je vous remercie. Et vous ? tout le monde semble s’être bien installé. "

Il eut un sourire satisfait. Ils s’étaient vraiment aménagés un petit cocon. Il revint vers Valadhir avec un air amusé.

"Dites-moi… vous disiez que vous êtes ingénieur ? pas vrai ? J’imagine qu’il y a beaucoup de choses qu’on pourrait apprendre, l’un de l’autre. "

Zold'mahr resta près de lui et visiblement heureux. On sentait sa joie par de petit picottements sur la peau. Les autres Nomades, eux, retournèrent à leurs affaires, même si certains gardaient un oeil sur eux.

Arriva ensuite Valadhir, qui sembla heureux d'entendre que l'ingénieur allait bien. Il jeta un oeil autour, puis ramena son attention sur Léo en gloussant.

- Aller bien. Autres aussi. Avoir soins. Moins de maladies. Pas de froid.

Valadhir acquiesça ensuite, confirmant de se fait qu'il était ingénieur. Par contre, il n'eut pas le temps de dire quoique ce soit: Zold'mahr saisit la main de Léo dans les siennes et se mit joyeusement à le traîner dans la salle. Dans les faits, il ne fit pas que ça.

Il s'arrêta devant un groupe de Nomade, leur indiqua Léo, parla un peu dans sa langue, puis les pointa un à un au jeune homme.

- Zythar. Zhirris. Velkrym.

Chacun s'inclina à la mention de son nom, puis Zold'mah passa au prochain groupe. Il fit de même, et les pointa encore un à un.

- Aramis. Orînn. Zenith.

À la mention de leur nom, ceux qui somnolaient se réveillèrent, confus. Zold'mahr se mit de nouveau à le traîner et l'emmena près de Thyrînn. Une fois là, il le lâcha, se pencha et déposa lentement la tête contre le torse du futur papa, qui eut le réflexe de lui flatter le cou.

- Ziraki.

Ce nom, il l'avait dit avec douceur, visiblement. Juste à côté, Saarth'alis eut un rire, agrippa Zold'mahr et le ramena sur lui, poir gentiment le serrer dans ses bras.

- Il voulait présenter son sauveur aux autres. Zythar est notre médecin en chef. Zhirris est son assistant. Velkrym est mon second, un peu un protecteur lui-aussi. Aramis est notre spécialiste en géologie et notre éclaireur. Orînn est notre maître d'arme. Zénith est, dans son cas, notre forgeron. Et Ziraki... va être le nom de la fille de Thyrînn.

Zold'mahr s'agita un peu dans les bras de Saarth'alis, surtout pour le taquiner. Sinon Saarth'alis et Zénith, par contre, aucun n'avait d'yeux de couleur mauve. Ils étaient soi rouges, soi dorés.

Leo suivit le nomade a travers la salle (pas qu’il ait vraiment eut le choix) avec un sourire. Il offrit un haussement d’épaule a Valadhir juste avant de décoller. Il Passa a travers les grands yeux et le nuages de phéromones en tentant de mémoriser le visage et le nom de chacun des nomades que son « premier contact » lui présentait.

Heureusement la course se termina devant Saarth’alis, qui s’empressa d’ajouter un semblant d’étiquette au visages qu’il venait de voir. Ça allait faciliter la chose. Il observa toute la tendresse qui émanait du groupe avec un sourire, soudain très heureux d’avoir pu contribuer à tout ça.

"Je crois aussi qu’il était grand temps que je rencontre le reste de ton équipe. On dirait vraiment que vous étiez préparés pour une mission d’exploration. "

Il se retourne et s’incline bien bas devant l’équipe, n’ayant pas eu le temps de saluer tout le monde avec la course effrénée de Zold’mahr.

"Heureux de faire votre connaissance. "

Il revint vers Saarth’alis.

"Je viens simplement parler un peu, si le moment est bon. J’ai… tellement de questions par rapport à votre… enfin. A votre planète. Je veux en apprendre plus sur vous. "

Il regarde un peu tout le monde en disant ça, comme si il voulait les inclure dans la conversation.

Zold'mahr resta dans les bras de son chef d'équipe sans vraiment rechigner. Même, sil le taquinait un peu, parfois en gigotant, d'autres fois en lui tapotant les bras. Il semblait trouver la chose très amusante, et Saarth'alis aussi. Les autres observaient, certains gloussaient même, mais tous semblaient heureux.

- Ils sont tous heureux de vous rencontrer, dans tous les cas. Et oui… nous étions prêts. Encore plus quand nous étions tous là.

Tous les Nomades lui rendirent la salutation, tous en s'inclinant de la même manière. Léo revint à Saarth'alis, et celui-ci relâcha doucement Zold'mahr, entendant que ce serait plus sérieux. L'autre Nomade ne bougea pourtant pas et se cala contre son compère, semblant bien avec lui.

- Le moment sera toujours favorable pour vous. Je vous en prie, installez-vous et nous pourrons parler. Certains comprennent votre langue, mais Valadhir et moi sommes les seuls qui la parlent. Pour l'instant.

Thyrînn se redressa un peu et fit une place à Léo, pour qu'il reste près de son interlocuteur et qu'il se fonde dans le groupe.

Leo sourit, touché de l’amabilité dont les nomades faisaient preuve à son égard. Après tout ce qui s’était passé le contact simple et « humain » qu’il avait avec ses nouveaux compagnons était réellement précieux pour lui. Il haussa les épaules suites aux paroles de Saarth’alis.

"J’imagine que le traducteur de Thyrrîn peut être utile si certains désirent suivre la conversation ou ajouter leur grain de sel. "

Il sourit en faisant un clin d’œil au futur papa avant de se tourner vers Valadhir.

"Parlez-moi de votre planète… d’où venez-vous, plus précisément ?"

Justement, aux paroles de Léo, Thyrînn plaça son appareil de manière à ce qu'il soit accessible à tous les autres, puis tourna son attention sur Léo. Tous les autres leur offrirent d'ailleurs de leur attention, mais personne ne parla pour le moment.

Le jeune homme tourna son attention vers Valadhir, qui sembla songeur, puis hésitant. Il semblait avoir peine à décider comment il allait expliquer tout ça dans des mots qu'il connaissait. Il emprunta donc l'appareil de Thyrînn, et se contenta de parler dans sa langue.

- Je ne pourrais pas dire où, exactement. Les données d'astrogation ne sont pas des choses que vous comprendriez, sans vouloir vous froisser. Par contre, je peux vous dire que c'est très, très loin d'ici. Vraiment très loin. Pour ce qui est de la planète en elle-même…

Valadhir se tut, puis eut un gloussement. Il donna un petit coup de coude à Thyrînn et lâcha un "explique-le lui, toi", dans sa langue, que le traducteur fit comprendre à Léo. Ce fut donc Thyrînn qui continua, après avoir roulé des yeux.

- Notre monde ressemble à celui-ci, un peu. Il est grand, rempli de forêts denses, de plages, de champs… de montages. Notre peuple aime se rassembler en grands villages, près de forêts, mais plutôt dans les plaines. Il y a beaucoup de choses un peu exotiques pour vous, par contre… la composition du sol, les plantes en générale, les animaux… Nous avons un mode de vie très simple, qui fonctionne sur un principe de troc, avec quelques branches axées sur la technologie… mais nous restons toujours très respectueux des nôtres. De l'environnement et de la Vie. C'est… le mieux que je peux dire.

Thyrînn se tut. La voix d'Orînn se fit entendre, de son coin, dans une sonorité triste, et le traducteur fit entendre un "comme je m'ennuis de nos terres…", sans émotion.

Leo leva une main pour rassurer Valadhir. Qu’il ne comprenne pas n’allait pas le froisser, seulement piquer sa curiosité.

Il écouta attentivement les explications du futur père et hocha doucement la tête. Son imagination voguait sur les mers de cette planète lointaine et exotique. Tant de questions lui brûlaient les lèvres… Apprendre qu’il existait, ailleurs dans l’univers, des planètes habitées l’emplissait d’une excitation presque enfantine devant les possibilités d’apprentissage. C’était une chose merveilleuse a imaginer. Le traducteur ramena Leo sur terre suite aux paroles tristes du maître d’arme. La nostalgie était plus que compréhensible.

"Depuis combien de temps êtes-vous partis de votre planète ? Est-ce… quelque chose que les Nomades font souvent ? partir en expédition de la sorte ?"

Quelques Nomades rassurèrent leur compère, lui murmurant quelques mots encourageants, que le traducteur capta un peu et traduisit par des "on va trouver un moyen".

Ce fut Saarth'alis qui répondit à Léo, cette fois, dans un sérieux plus ou moins solide. La question semblait l'amuser un peu, après tout.

- Les Nomades ont peine à tenir en place, dans les faits. Notre peuple a une planète mère, mais nous aimons beaucoup voyager. De là le nom de notre race, qui nous a été donné par d'autres peuples. Nous faison beaucoup d'exploration, mais pas à des buts de colonisation. Simplement... pour le plaisir de savoir, de découvrir et de connaître. Nous faisons beaucoup de voyages, donc. Pour ce qui est de celui-là... ce doit faire presque dix ans que nous sommes partis. Nous étions sensé revenir à la maison dans quelques mois.

Le traducteur se fit entendre, après la pause que fit Saarth'alis, mais cette fois, ce fut Thyrînn qui parla, très doucement.

- ...nous étions supposés nous marier, ma compagne et moi, en revenant sur nos terres...

Zold'mahr s'approcha rapidement et offrit un câlin réconfortant à son compère.