Première journée d'un nouveau défi (Léo)

Leo hocha légèrement la tête, paraissant encore une fois juste un peu plus à l’aise que sa partenaire. N’était-ce pas ce dont Stein leur avait parlé deux jours auparavant? C’était là l’objectif derrière l’élaboration du Brachium : rendre sécuritaire les premiers contacts avec une espèce encore inconnue. Il regarda Gabrielle, soulagé un bref instant qu’aucun d’eux n’aie pour tâche d’approcher directement les dites espèces inconnues : ils auraient fait de piètres agents de terrain. Le jeune ingénieur posa doucement sa main sur l’épaule de sa coéquipière, espérant la sortir de sa rêverie sans être trop brusque. Il se tourna vers Amon et Tania, un sourire chaleureux au visage.

"Eh bien, je vous souhaite beaucoup de succès dans vos travaux. Comme vous l’avez dit j’ai l’impression que nous allons être amenés à nous revoir de toute manière. "

Il jeta un bref coup d’œil à Gabrielle, autant pour se sécuriser que pour s’assurer qu’elle allait bien.

"Je crois que nous ferions mieux d’aller trouver monsieur Stein à présent… il est grand temps de commencer à travailler sur le Brachium."

Il espérait que la coupure ne soit pas trop brusque… il n’avait jamais été très doué pour la conversation.

Les deux scientifiques ne semblaient pas dérangés par leur gêne. Ils devaient en avoir vu d'autres. D'ailleurs, Amon retourna lentement à son poste de travail, d'une manière assez gracieuse. Tania resta avec eux, elle, les regardant avec un sourire, toujours.

- Merci. C'est apprécié. On vous souhaite la même chose! Quoique si c'est vous qui avez été sélectionné, vous n'aurez pas besoin de chance!

La généticienne acquiesça doucement aux dernières paroles et les reconduisit dans le couloir. Elle leur pointa une autre porte, au bout de celui-ci, qui était d'ailleurs ouverte.

- Il est au fond, avec Enzo. Bonne journée!

Gabrielle lui rendit la salutation, puis regarda Léo. Elle était oh combien timide, mais semblait s'adapter.

- ...allons lui dire que nous sommes là... et nous irons au travail après.

Elle semblait un peu plus à l'aise, minimement mais c'était un début, à l'idée à rencontrer le reste de l'équipe. Ils n'allaient pas la mordre, n'est-ce pas?

"Bonne idée. "

Leo sourit à Gabrielle, salua les deux scientifiques et se mit à marcher vers le fond de la salle. Il n’était toujours pas extrêmement à l’aise mais il devait prendre un peu les devants sinon Gabrielle et lui allaient bêtement rester là les bras croisés jusqu’à ce que quelqu’un viennent les chercher. Ce n’était pas exactement un plan pour donner une bonne première impression…

"Si le reste de l’équipe est même moitié moins sympathique je crois qu’on va être bien entouré."

Il tentait de détendre un minimum sa camarade… chose qui aurait été définitivement plus facile si lui-même n’avait pas autant de papillons dans l’estomac. Il chercha Ulrich du regard, espérant qu’ils n’allaient pas le déranger au beau milieu de quelque chose d’important.

Gabrielle lui rendit son sourire, la salutation aux généticiens, puis suivit son compagnon. Elle était un peu rouge, à cause du stress, mais ça lui donnait un air mignon. Ses longs cheveux blonds, en cette journée, avaient été remontés en chignon. Elle le suivit donc, comptant le nombre de portes.

- ...s'ils sont tous aussi gentils, je vais passer mon temps rouge comme une tomate...

Elle eut un léger gloussement, puis passa la porte de l'autre local avec lui, cherchant également l'Élu du regard.

Cette pièce avait un seul poste de travail, mais particulièrement grand. La chaise était d'ailleurs en métal forgé, semblant très solide, et pouvait accueillir un géant. Le reste de la salle était assez vaste, avec un imposant comptoir, qui devait leur arriver à la poitrine. Plusieurs appareils s'y trouvaient, mais tous semblaient manquer une chose importante: un fil d'alimentation.

Dans le fond de la salle, justement, se trouvaient deux personnes. Un énorme cyborg, probablement le plus imposant de l'État, était installé dans un genre de grosse chaise de dentiste. Son abdomen était ouvert, et c'est sans grande surprise que les deux ingénieurs purent remarquer qu'il aurait pu y installer quelqu'un tellement il était grand. Il avait tout de même une forme humaine, ce qui était rassurant.

Penché dans l'abdomen, justement, se trouvait sans contredit Stein. Il ne portait pas son gros manteau rouge, qui lui aurait nuis en ce moment précis, mais plutôt un genre de combinaison en tissu doux, qui lui collait au corps. On ne voyait donc, comme d'habitude, rien de lui. Il portait encore son masque caractéristique et semblait concentré sur son ouvrage. D'ailleurs, les deux ingénieurs arrivèrent au milieu d'une conversation.

- Je suis certain que tu me mens. Je te vois trembler.

Le cyborg ne bougeait pas, laissant son collègue régler quelques petites choses sans être inquiet.

- Depuis le temps que nous nous connaissons, Enzo, j'aurais espéré que tu aurais compris. Si je te dis que je vais bien, je ne reviendrai pas sur mon affirmation. Ce n'est pas inconfortable?

Le cyborg eut un rire doux, sans bouger encore.

- Et je pensais que tu aurais compris que je remarque quand tu mens. Ça fait quoi, dix ans qu'on se connait? J'ai tous les droit de m'inquiéter pour un vieil ami, non? Ça va. J'ai eu plus désagréable. Attend... les branchements sont parfaits. Nouvelles données au système. On va devoir tester, mais je crois que tout est parfait. Tu l'as bien ancré?

Ulrich eut un petit rire à son tour, se redressa et donna un petit coup sur l'abdomen d'Enzo tout en soupirant d'amusement. C'était étrange de le voir aussi ouvert, mais ça rappelait aussi qu'il était humain. Son regard passa sur les deux ingénieurs et il retourna mettre son manteau.

- Ne me prend pas pour un débutant, voyons. J'ai fini. Couvre toi, maintenant, pour ne pas te faire honte devant les nouveaux membres de l'équipe.

Le cyborg redressa la chaise de ses jambes, puis observa lui-aussi, quelques secondes, le duo d'ingénieur. Son intérieur ressemblait à s'y méprendre à un laboratoire scientifique complet, avec centrifugeuse, appareils de tests d'échantillons... Ils n'en virent pas plus, par contre, Enzo replaçant les composantes qui formaient son abdomen.

- Monsieur Léo, mademoiselle Gabrielle... Bon matin. Comment allez-vous?

L'Élu s'était approché lentement. Il semblait de bonne humeur, son regard pétillant le démontrant, mais aussi fragile. Enzo avait eu raison: il tremblait un peu.

Leo s’était tenu respectueusement à l’écart durant toute la durée de l’échange. Il se doutait qu’Ulrich était en train de faire une opération très délicate aussi tenait-il à lui laisser toute sa concentration.

Il en profita pour observer la salle, se doutant que c’était sans doute là le bureau du « Enzo » en question. Le manque de câbles d’alimentation était-il dut à l’occupant des lieux? Enzo… ce nom lui disait quelque chose mais il ne parvenait pas à se souvenir où il l’avait entendu pour la dernière fois. Enfin. Il prit le temps de lancer un bref regard à Gabrielle avant de saluer respectueusement le cyborg et l’élu, qui venaient maintenant tous deux vers eux.

"Très bien, je vous remercie. Et… euh… Enfin. Nous découvrons tranquillement le reste de l’équipe et vos installations."

Il n’avait pas répondu « et vous, vous allez bien? » de peur de briser la bonne humeur apparente de l’élu. Même si sa santé était fragile, c’était la première fois depuis qu’il côtoyait Stein que ce dernier donnait l’impression de sourire sous son masque. Leo tentait de rester calme, de contenir le mélange de gêne et d’excitation qui l’envahissait.

"Nous avons très hâte de travailler au sein de votre équipe, Gabrielle et moi. Je crois qu’ils tenaient absolument à nous rencontrer avant que nous ne nous mettions au travail."

Encore une fois, Leo tentait de faire un minimum de conversation avant d’amener les sujets plus concrets. C’était une technique qu’il avait développée à l’académie lors de ses travaux d’équipe… certains de ses camarades lui avaient fait comprendre qu’il avait tendance à être un peu trop concentré sur le projet et un peu trop terre à terre.

Sa compagne ouvrit la bouche de surprise, légèrement, en voyant les proportions du cyborg. Elle semblait réellement surprise, voir même dé-balancée un peu. Elle ne fit pas un son, par contre, voulant rester subtile. Ses raisons divergeaient probablement de celles de Léo, mais elle voulait surtout entendre ce qui se disait.

L'Élu les observa donc, maintenant face à eux. Il croisa les mains dans son dos tout en les observant, toujours avec cette manie de regarder le visage plutôt que les yeux directement.

- J'espère qu'aucun d'entre eux ne vous a causé de malaise. Ils peuvent être très inquisiteurs par moments.

Il eut ensuite un gloussement doux en entendant que son équipe semblait vouloir les rencontrer, puis acquiesça lentement. Son regard se baissa, comme s'il se rappelait quelque chose, mais ce ne fut pas lui qui répondit. Plutôt, ce fut Enzo, qui enfilait un chandail fait expressément pour lui, qui commenta, de son coin de la pièce.

- On était tous curieux de voir qui avait réussi à faire cette invention en moins de deux semaines. Attendez... Amon vous a fait le coup du "venez me voir pour avoir la clé", c'est ça?

Le cyborg avait des yeux argenté, qui reflétaient la lumière par moment. Ulrich eut un autre gloussement, suivit d'un soupir d'amusement.

- Au moins, ce n'est pas Matthew qui s'est installé dans leurs locaux par faute d’inattention. Je suppose que vous devez avoir hâte de commencer... l'atelier est-il équipé à votre goût?

Gabrielle avait baissé les yeux, assez gênée. Entendant parler d'un généticien qui aurait tout bonnement s'installer dans leurs locaux, elle avait semblé confuse, par contre.

- ...nous ne l'avons pas vu encore... l'atelier, je veux dire... quoique nous n'avons pas vu ce Matthew non plus...

Leo commençait à se détendre légèrement, la bonne humeur de tout le monde ayant peu à peu raison de sa gêne. Voir autant de scientifiques importants travailler dans une ambiance si joviale le surprenait beaucoup. Il avait vraiment l’impression d’intégrer une sorte de famille, une équipe de gens tellement habitués de travailler ensemble qu’ils devenaient une entité à part entière. Il espérait que sa première intuition ne le trompe pas et qu’ils soient, Gabrielle et lui, à leur place.

"Oh, je vous rassure, tout s’est très bien passé. Tania et Amon sont très courtois."

Leo assista à l’échange suivant avec un petit sourire. Manifestement ils avaient eu droit au même accueil que biens d’autres avant eux. Devaient-ils le prendre comme une sorte de « bienvenue » ? Sans doute… Après la question de Stein, Leo vola au secours de Gabrielle.

"La porte était verrouillée quand nous avons essayé d’entrer, nous n’avons pas encore put voir l’atelier. J’imagine que nous aurons une réponse à vous donner dans quelques minutes. "

Il sourit, espérant que la transition ne serait pas trop brusque.

"J’imagine que le Matthew dont vous parlez est le dernier membre de l’équipe que nous devons rencontrer?"

Enzo eut un gros rire, mais n'ajouta rien. Plutôt, il laissa son chef d'équipe faire la conversation et s'installa à son bureau, sur son énorme chaise, pour sortir un cahier et prendre des notes. Stein, lui, acquiesça lentement. Il ne semblait pas surpris d'entendre parler de la courtoisie des deux généticiens, peut-être même y était-il habitué. Dans tous les cas, la réponse de Gabrielle ne le brusqua pas, ni le surpris. S'ils n'avaient pas eu la clé avant, ils n'auraient pas pu voir l'atelier.

- C'est logique. Vous prendrez votre temps pour vous assurer que tout est optimal. S'il y a quoique ce soit, venez m'en faire part. Pendant que j'y pense, Enzo va pouvoir tester la connectivité du Brachium avec des cyborgs. Ce sera quand vous serez prêts, bien entendu.

La transition se fit en douceur, assez que personne ne s'en formalisa. La dernière question fit s'échanger un regard aux deux généticiens, et Ulrich secoua négativement la tête.

- Avant dernier. Il est dans le même local qu'Hekathon. Quand il est au bon endroit. Dans tous les cas, aller les voir est à votre discrétion. Sur ce... j'ai du travail qui m'attend. Passez à mon poste de travail s'il y a quoique ce soit.

L'Élu s'inclina et se mit en route, lentement. Enzo en profita pour lui lâcher une dernière pique, pleine de répartie.

- Attention à ne pas te cogner sur ton foutu comptoir, Ulrich! Il pourrait gagner cette fois!

Le malaise de Gabrielle semblait envolé, de son côté. Elle souriait, rassurée.

Leo s’inclina en retours, mémorisant dans un coin de son esprit les deux noms que son supérieur venait de prononcer, ainsi que la mention de la connectivité cyborg. Ils avaient manifestement encore beaucoup de travail devant eux, surtout au niveau de la programmation, de l’interface et de la compatibilité du brachium.

Il lança un dernier regard à Gabrielle, s’inclina de nouveau devant Enzo et tourna les talons afin de regagner le local qui leur avait été attribué, saluant de nouveau Tania et Amon au passage. Ce ne fut qu’une fois rendu à l’extérieur du local qu’il se rendit compte qu’un grand sourire était accroché sur son visage. Il tenta de reprendre constance, sans tout à fait y parvenir. Tout en marchant il se tourna vers sa camarade.

"Je m’attendais définitivement à pire."

Il ne tenta pas de retenir son gloussement. Être un nouvel élément dans une équipe déjà établie était incroyablement stressant… et il éprouvait un réel soulagement non seulement de se savoir la bienvenue mais aussi de voir que sa camarade semblait rassurée. Il demeura dans cette sorte d’euphorie méditative jusqu’à ce qu’ils soient tous deux de retours devant la porte du local qu’on leur avait attribué. Il s’écarta afin de laisser le champ libre à Gabrielle.

"À vous l’honneur."

C’était elle qui portait la clé, après tout.

Gabrielle salua l'Élu, puis le cyborg, et suivit sagement son collègue de travail. Tout stress s'était envolé. Elle semblait mieux et était définitivement moins rouge. Entendant Léo, elle lui sourit et acquiesça.

- Je m'attendais à pire aussi. Qui aurait cru que l'équipe la plus spéciale serait la plus sympathique! Et monsieur Stein avait l'air... vivant, pas juste présent. J'aurais juré qu'il souriait.

Ils se firent saluer par les deux généticiens, puis se retrouvèrent devant la porte. Gabrielle lui sourit et la déverrouilla, avant d'entrer avec lui.

L'atelier était grand et contenait tout ce dont ils avaient de besoin. Stein avait visiblement pris les ateliers de leur classe comme exemple, en plus de faire ajouter ce qui serait nécessaire au projet Brachium. Ils avaient composantes, matériaux brutes pour fabriquer d'autres pièces, même un petit ordinateur pour travailler l'interface. Sur le plan de travail se trouvait leur prototype, avec un étrange petit sac d'accroché après son bras. Tout était impeccable et prêt à être utilisé.

Leo prit une grande inspiration, savourant le doux parfum de l’équipement neuf et embrassant du regard le spectacle qu’offrait le plan de travail méticuleusement organisé et encore vierge de toute trace de travail.

C’était la première fois que le jeune ingénieur avait un plan de travail aussi sophistiqué à sa disposition sans devoir le partager avec tout un groupe d’étudiants. La transition de l’université à l’équipe de recherche de Von Talbeim lui avait laissé l’étrange impression d’être encore à l’école… mais là une curieuse sensation prenait place au creux de l’esprit de Leo : celle d’être enfin devenu professionnel. Il faisait partie d’une équipe de recherche prestigieuse, en train de travailler sur un projet commandé par l’élu lui-même. C’était un immense honneur et la vue du brachium fièrement posé au milieu de leur atelier personnel gonfla d’orgueil la poitrine du jeune homme. Il se tourna vers Gabrielle, lui offrant un sourire enfantin avant de commencer à déambuler à travers l’atelier, prenant son temps afin de voir chacun des appareils et des outils dont ils disposaient. Il fit aussi un léger inventaire des matériaux dont ils disposaient, prenant en notre les pièces et les matières premières qui allaient peut-être manquer au cours de leurs travaux. Une fois l’exploration terminée, Leo ne put retenir un petit rire.

"C’est… c’est parfais. Tu ne trouves pas? Tu imagines tout ce qu’on va pouvoir accomplir ici?"

L’ingénieur avait l’air d’un enfant dans un magasin de bonbon. C’est alors que son regard rencontra le petit sac accroché au Brachium. Il jeta un regard interrogateur à Gabrielle avant de prendre le sac et de l’ouvrir afin de vérifier son contenu.

L'atelier était réellement tout équipé. Les seules choses qui seraient peut-être problématique restaient les pièces qu'Hexus leur avaient vendu, mais c'était s'ils comptaient refaire un Brachium.

Tout aussi excitée que lui, Gabrielle se promenait aussi. Elle examinait chaque instrument, chaque appareil, les matériaux aussi. Elle fut agréablement surprise de trouver tout ce dont ils aurait besoin pour faire l'interface pour les cyborg, et même plus. Son sourire était radieux et toute trace de stress l'avait quitté.

- C'est simplement génial! On va pouvoir changer le monde! Le rendre meilleur! On n'a plus la limite des ressources... c'est super.

Son sourire s'élargit, puis elle aussi haussa un sourcils en voyant le sac. Elle semblait ne pas savoir ce que c'était. Elle s'approcha donc quand Léo le prit, curieuse de voir ce qui se trouvait à l'intérieur.

Quand Léo ouvrit le petit sac de tissu, ce fut une odeur sucrée qui l'accueillit en premier. Puis, la vision de petits biscuits dorés, fait mains, qui attendaient patiemment d'être mangé. Ils semblaient délicieux et feraient, sans aucun doute, une bonne petite collation.

Leo ne put s’empêcher de pouffer en découvrant le contenu du sac.

"Tu crois qu’ils viennent de qui?"

Tania était sans doute la suspecte la plus plausible, mais le fait d’imaginer le titanesque Enzo, le sombre Ulrich ou le mystérieux Amon dans un tablier en train de cuisiner une fournée de biscuits fut suffisant pour faire pouffer le jeune ingénieur. Il huma un instant le parfum des pâtisseries avant de passer le sac à Gabrielle.

"J’en prendrais un tout à l’heure : je digère encore mon petit-déjeuner. Si tu veux en grappiller un ne m’attends pas par contre!"

Le sucre avait tendance à propulser l'esprit de Leo en mode turbo et il était déjà assez excité comme ça! Leo s’appuya sur le bureau et prit son temps pour observer le fruit de deux semaines intenses de développement et de construction. Ils ne l’avaient terminé que deux ou trois jours plus tôt et pourtant il semblait a Leo qu’un mois s’était écoulé. Il avait un regard plus critique sur l’ensemble et sortis son calepin pour dresser une liste des corrections techniques qu’il lui fallait apporter. Il était manifestement impatient de se mettre au travail.

"Alors voyons voir… on a coupé les coins ronds a certains endroits pour que le brachium soit prêt pour la présentation. Il va falloir remplacer certains moyeux par des roulements à bille, ajouter quelques soutiens hydrauliques pour un peu plus de puissance et surtout, surtout trouver une façon de réduire le poids. L’interface cyborg va devenir beaucoup plus intéressante si le harnais ne pèse pas une tonne et demi… ensuite…"

Leo continua de marmonner quelques instants et compara ses notes avec la liste des matériaux qu’il venait de dresser. Ils allaient pouvoir commencer le travail aujourd’hui. Simplement désassembler certaines parties de l’appareil allait demander du temps à Leo, que Gabrielle allait pouvoir utiliser pour commencer à coder une interface pour la connexion cyborg.

"Je crois bien que c’est tout… je vais commencer les améliorations dont nous avions parlé avant la présentation. Pendant ce temps tu pourras examiner ce qu’il est possible de faire avec l’interface? prête à commencer?"

Gabrielle sembla surprise de leur découverte, puis timide. Visiblement, elle ne s'était pas attendu à ça.

- ...je ne sais pas... ça pourrait être de n'importe quel membre de l'équipe...

Elle rigola doucement en le voyant pouffer de rire, se doutant de quel genre de pensées lui traversaient l'esprit. Sous l'offre de prendre des biscuits, elle secoua négativement la tête, puis suivit le processus réflectif de son compagnon. Elle aussi avait repris son air sérieux. Elle acquiesçait pour elle-même à quelques-uns de ses paroles, semblant décidée.

- oui, prête. Je vais regarder ça. On se dit dîner vers midi et demi?

Le travail était important, mais prendre soin de soi-même aussi. Elle lui sourit, s'arma d'un calepin et d'autres outils, puis alla s'installer pour travailler.

Leo hocha la tête pour signifier son accord. De toute façon Stein ne leur avait pas donné de date limite non? Alors jusqu’à preuve du contraire ils disposaient de tout le temps dont ils auraient besoins pour continuer de travailler sur le Brachium.

L’avant-midi pour Leo se résuma à une longue suite de démontage et de prise de notes. Leo était de bonne humeur et si son naturel plus silencieux avait particulièrement tendance à sortir lorsqu’il travaillait il n’en était pas moins ouvert à la conversation. Tout le placage en titanium fut retiré afin d’exposer les composantes (Il allait probablement opter pour de l’aluminium avec un placage de titanium a la place. 60% Plus léger et tout aussi efficace pour leurs besoins.). Il ne débrancha rien pour que Gabrielle puisse quand même faire ses tests sur le brahium, mais eut tout de même le temps de changer quelques une des articulations afin que tous les mouvements du brachium aient la même fluidité. C’était une manœuvre importante parce qu’ainsi les courants électriques nécessaires pour l’hydraulique allaient être uniformes dans l’ensemble du bras, ce qui simplifierais considérablement la tâche de Gabrielle.

Ne voulant pas s’embarquer dans une autre entreprise juste avant le diner, Leo prit son cahier et se mit à gribouiller des croquis de têtes qui pourraient être intéressantes à rajouter à leur collection. Le concept de l’autre équipe (que Stein avait envoyé voir le département des armures assistées) l’avait marqué puisque Leo avait pensé à inclure une main robotique, mais était arrivé à la conclusion que l’articulation et la programmation prendrait trop de temps sur les deux semaines dont ils disposaient. Mais maintenant que ce n’était plus un problème…Leo regarda sa montre et laissa échapper un petit soupir.

"Il est midi quarante-cinq… je n’ai pas vus le temps passé, désolé. "

Leo ferma son calepin et le glissa dans sa poche avant d’accrocher son sarreau a l’arrière de la porte. Il était prêt à partir dès que Gabrielle le serait.

"Donc une petite heure pour manger et ensuite on y retournes? "

Gabrielle se mit elle aussi au travail. La jeune femme était tout aussi passionnée que Léo quand venait le temps d'effectuer ses tâches, et aussi silencieuse, d'ailleurs. Les seuls sons qui occupèrent la pièces furent ceux des crayons et outils, jusqu'à ce que l'ingénieur parle.

La blondinette s'était déjà bien avancée. Elle avait fait ses plans, avait commencé à vérifier les filages sur le Brachium, en avait même changer quelques-uns pour que la distribution d'énergie soit plus facile. Elle travaillait présentement sur l'interface elle-même, se fiant à celle d'un ordinateur pour qu'elle soit assez complexe, quand Léo remarqua l'heure.

- Oh... ce n'est pas grave. Allons manger. Tu t'es emmené quelque chose?

Elle souriait de toutes ses dents, s'épanouissant dans son travail comme jamais auparavant. Une autre idée lui traversa l'esprit, et elle se retrouva un peu timide.

- ...tu crois qu'ils ont une salle de pause dans leur section? Et qu'on va les recroiser?

Visiblement, même avec le poste le plus important de l'État, la jeune femme resterait aussi timide.

Leo prit le moment de réfléchir. C’était le genre de détails qui avait tendance à lui échapper complètement. Il aussi les épaules, incertain.

"Je dois avouer que je ne sais absolument pas si ils ont une salle qui leur appartiens ou non. Peut-être mangent-ils aussi tous dans leurs bureaux… Maintenant que j’y pense je n’ai jamais croisé Stein ni aucun des membres de son équipe dans la cafétéria."

Leo se gratta un instant le menton, semblant accorder beaucoup plus d’attention que nécessaire à la question de sa camarade.

"Je… je n’ai rien apporté non : j’ai dormis chez toi hier, je n’ai pas eu le temps de cuisiner. Je… Je crois qu’on va donc devoir passer à la cafétéria de toute manière. Si nous les croisons là-bas on pourra les saluer et se joindre à eux. "

Il haussa finalement les épaules, incertain de la marche à suivre.

"Sinon ça dépendra de toi. Je risque d’être plutôt lunatique de toute manière alors si tu préfères qu’on passe par leur local pour en avoir le cœur net c’est faisable. Mais uniquement après que j’ai attrapé un sandwich!"

Il eut un petit rire et ouvrit la porte afin de commencer à se diriger vers la cafétéria du complexe. Le problème serait probablement mieux réglé sans un estomac commençant à s’impatienter.

Gabrielle sembla songeuse avec lui. C'était vrai; ils n'avaient jamais vu des membres de l'équipe d'Ulrich à la cafétéria. Peut-être était-ce parce qu'ils mangeaient dans leurs bureaux, ou bien parce qu'ils avaient une salle à eux... elle l'ignorait, comme presque tout le monde, dans les faits.

- On pourrait aller voir... Je veux dire, s'ils en ont une... ont fait partie de l'équipe provisoirement... ça serait impoli d'aller ailleurs, non?

Elle eut ensuite un radieux sourire, puis lui fit une petite grimace.

- Je t'ai emmené quelque chose. J'espère que tu n'es pas contre une salade de macaronis!

Malgré ses paroles, elle le suivit, se disant qu'il ferait son choix bien assez tôt. La double porte blindée les empêchait d'entendre ce qui se passait de l'autre côté, donc de celui de l'équipe de Stein.

Leo pouffa de rire et eut un grand sourire. La journée semblait tout simplement continuer dans la bonne direction.

"Gabrielle, tu es la meilleure partenaire que j’aurais pu souhaiter avoir. Je te remercie beaucoup. Demain c’est moi qui régale!"

Leo, toujours tout sourire, poussa donc la porte et s’engagea dans le corridor afin de rejoindre la salle de l’équipe de Stein. Elle avait raison sur un point : il valait mieux être plus social que pas assez. Ils allaient travailler longtemps avec ces gens et peut-être bien en de multiples occasions. C’était ce genre de petits efforts sociaux qui allaient faire en sorte que Tania, Amon et Enzo allaient apprécier leur compagnie… non?

Le jeune ingénieur sortis donc dans le corridors et fit tranquillement son chemin jusqu’au local de l’équipe de Stein. Une fois devant le local il s’arrêta un peu afin de vérifier que Gabrielle était prête et il cogna quelques coups avant de pousser la porte.

Le compliment fit rougir la blondinette, qui baissa les yeux timidement. elle rigola tout de même et acquiesça, tout sourire aussi.

- De rien... on verra ce que tu nous feras de bon demain!

Elle lui emboîta le pas ensuite, le suivant en silence.

Le duo passa la porte, et la supposée salle fut plu facile à repérée que prévue. C'était celle tout au fond, où quelques rires se faisaient entendre. Quelque chose amusait les occupants de la pièce, même qu'ils purent en capter quelques brides.

- Matthew! Si tu t'asseyais comme il faut, il serait moins difficile à manger, ton sandwich!

D'autres rires se firent entendre, enterrant la réponse du concerné. Ça semblait assez joyeux. La porte étant ouverte, le duo n'eut pas besoin de cogner. Ils purent voir la scène assez insolite; les scientifiques avaient l'air d'adolescents immatures dans le moment, qui riaient et observaient leur collègue. Ledit collègue était un jeune homme dans la trentaine à peine, aux cheveux blancs et yeux rouges. Ce qui était étrange? Il s'était installé sur sa chaise à l'envers: le dos contre l'endroit où on s'assit, l'intérieur des genoux accrochés sur le sommet du dossier, les pieds et la tête dans le vide. Il mangeait tranquillement un sandwich, qui ne contenait visiblement que de la laitue, tout en fixant une Tania qui riait aux éclats.

Amon, Enzo et Tania étaient présents, mais un mutalythe y était aussi. Il avait un léger sourire serein devant toute cette étrangeté. Pour un membre de sa race, il était assez chétif, mais tout de même plus large qu'un humain. Les deux derniers membres de l'équipe étaient donc là, et l'Élu brillait de son absence.

Le jeune homme figea un bref instant dans le cadre de porte, le sac contenant les biscuits entre les mains. Il prit quelques longues secondes pour comprendre tout à fait la scène qui se déroulait en face de lui et, a faute de savoir exactement comment réagir, se mit à rire lui aussi. C’était… disons à mi-chemin entre le malaise et l’hilarité, mais c’était de bon cœur.

Maintenant conscient d’être au sein d’une équipe majoritairement non-humaine (et assez excentrique), Leo sentis une certaine pression quitter ses épaules. C’était comme si la plupart de ses angoisses sociales étaient simplement allées s’asseoir dans un coin de son esprit, ne sentant pas le besoins de se manifester.

"Eh bien… Euh… Heureux de faire votre connaissance, docteur Matthew!"

Leo s’approcha de la table commune, refit les diverses politesses et présentations en direction du mutalyte et se tourna ensuite vers Tania, Amon et Enzo avec un sourire quelque peu gêné.

"Nous ne savions pas si vous aviez habitude de diner tous ensembles ou de vous retirer chacun de votre côté, aussi venions-nous vérifier avant de nous installer pour notre pause. "

Maintenant un peu rouge, Leo avait vraiment l’air d’un enfant demandant la permission de s’asseoir à la table des grands.

La coéquipière du jeune homme figé eut à peu près la réaction, mais sans réel malaise dans son cas. Elle trouvait la situation inhabituelle totalement hilarante, simplement par la surprise qu'elle lui avait faite.

Un léger moment de silence se fit sous la salutation de Léo à l'intention de l'albinos. Ce dernier, toujours grotesquement installé, tourna la tête vers lui, exagérément lentement. Son regard avait quelques chose de vague, et ses manières étaient lâches. On avait l'impression qu'il n'était pas totalement réveillé ou qu'il souffrait d'un lunatisme hors du commun.

- ...bonjour... vous êtes à l'envers...

La remarque de Matthew arracha un autre rire à Tania, qui repartit pour une tournée d'hilarité. Amon, assis à côté d'elle, lui tapota gentiment le dos alors que ses trois autres mains s'affairaient à enlever la pelure d'un fruit rosé. Enzo, assis directement à terre, secouait lentement la tête de découragement.

Gabrielle le suivit donc à la table. Il n'y en avait qu'une, mais elle était longue et pouvait accueillir une dizaine de personnes. Elle retrouva sa timidité devant le groupe et laissa, comme toujours, Léo parler et se présenter.

Le Mutalythe, à la présentation de l'ingénieur, l'observa quelques instants avant de répondre, et d'une manière toute examinatrice. Il partageait ce trait avec Stein: les deux avaient cette manière intense d'observer les gens, probablement à cause de leurs yeux particuliers. Ceux du Mutalythe, Hekathon, avaient les iris blanc, avec un fin contour, à peine perceptible, d'une couleur bleu.

Aux dernières paroles de Léo, ce fut Tanian qui répondit, sans grande surprise.

- On dîne tous ici quand on ne buche pas trop sur un projet, oui. Vous êtes les bienvenus! Ça ferait plaisir d'avoir votre companie. Ah, maintenant qu'on est tous là! Comme vous l'avez vu, je travaille en équipe avec Amon. On est le bureau le plus près, alors ne vous gênes pas s'il y a quoique ce soit. Enso travaille avec son armature. C'est une grosse histoire d'anour entre ces deux-là, alors ils sont inséparables! Hekathon et Matthew travaillent ensembles. Si vous avez des renseignements à demander, c'est à Matthew qu'il faut demander. Il est bizarre, mais il oublie rarement quelque chose. Pour les trucs dangereux, c'est à Hekathon qu'il faut parler. Sinon, le bureau le plus loin est celui d'Ulrich. Il travaille seul aussi. Lui ne vient jamais manger avec nous, par contre. C'est mieux comme ça.

La jeune femme leur offrit un large sourire. Pendant qu'elle leur parlait, Enzo s'était mis à rouler des boules de papier et à les lancer à l'albinos, qui ne semblait même pas les remarquer alors qu'il finissant son sandwich, au grand divertissement des deux autres.

Leo ne parvenait pas à effacer un petit sourire de son visage. Même la section de la cafétéria occupée par les nouveaux étudiants de l’université ne dégageait pas une ambiance aussi joueuse ou bonne-enfant. Tellement de questions se bousculaient dans sa tête (comme toujours) mais pour une fois il n’avait aucune envie d’interrompre cette merveilleuse chimie par une question déplacée. Le fait qu’Ulrich ne mange pas avec le groupe n’étonna pas Leo : il doutait fortement que l’élu puisse manger sans enlever son masque…

Il se fit donc une place au bout de la table, invitant Gabrielle à venir s’asseoir en face de lui. L’heure commençait à rattraper son corps, qui lui envoyait des messages de faim de plus en plus difficile à ignorer. Il se tourna vers Gabrielle.

"Si tu ne m’en veux pas trop… je prendrais bien la salade que tu m’as préparée. Je meurs de faim!"

L’ingénieur se tourna ensuite vers le reste de l’équipe. Il aurait normalement mangé en silence, mais il tenait toujours bon sa résolution de se montrer sociale et affable envers l’équipe de Stein (dont il faisait maintenant partie). Il voulait éviter de trop parler « travail » lors de la pause diner, aussi opta-t-il pour un sujet de conversation qu’il espérait plus léger.

"Depuis combien de temps travaillez-vous tous ensemble? Je veux dire… Ulrich est élu depuis un bon moment quand même. Vous êtes avec lui depuis le début, tous?"

La compagne de l'ingénieur vint s'installer avec lui, lui fit une grimace taquine pour toute réponse à sa demande, puis lui offrit sa salade. Elle prit également la sienne, semblant de merveilleuse humeur. Elle regardait les autres faire, essayait de deviner leurs petites manies, mais aussi de voir combien de boules de papiers il prendrait à Enzo pour finalement agacer l'étrange Matthew.

À la question de Léo, Hekathon, Tania et Amon se consultèrent du regard. Les deux autres, occupés à manger ou à agacer le premier, semblaient trop concentrés dans leurs conneries pour simplement avoir compris. Ce fut Amon qui répondit, cette fois, de sa voix grave et égale.

- Tania et moi avons joint l'équipe en même temps. Avant d'être avec Ulrich, j'étais, pour ma part, spécialisé dans les traitements post-Altération. C'est suite à ma propre Altération que notre boss est venu me chercher. Donc... un bon six ans.

Tania eut un gloussement, se permit de secouer le duvet qui remplaçait les cheveux de l'altéré, puis sembla songeuse.

- Même chose que lui, sauf que je me suis occupée de lui, à la place de me transformer! Hihi, six ans... On va devoir fêter ça, non? Ce n'est pas rien! Et la frousse qu'Ulrich m'a fait, à notre première rencontre...

Elle s’esclaffa, toute seule dans son coin. Amon lui tapota la tête en susurrant des "là, là...". Ce fut au tour d'Hekathon de répondre, pas sans les observer d'un regard perçant, comme à son apparente habitude.

- Pour ma part, ça fait dix ans que je travail pour Ulrich. Avant qu'il soit élu, j'étais dans son équipe de généticien. Comme urgentologue, généraliste et chirurgien de précision. L'équipe s'est officiellement fondée il y a sept ans de cela, une année après qu'il soit élu. Matthew est parmi nous depuis deux ans. Enzo a toujours été là. En bref.

Entendant son nom, le cyborg les regarda, manquant de ce fait son lancer. L'albinos, qui avait fini son sandwich, regarda la boule de papier rouler sous la chaise, pas plus dérangé que ça.

Leo écouta attentivement la réponse des différents membres de l’équipe tout en avalant goulument sa salade de pâte. Il restait extrêmement surpris de la diversité qui régnait au sein de l’équipe et surtout de la progression que cette dernière devait avoir vécu au fil des ans. Des généticiens, des chirurgiens… et maintenant deux ingénieurs. Les projets couverts par cette équipe devaient être aussi importants que diversifiés. Encore une fois Leo dut prendre un petit instant pour réaliser à quel point il était chanceux d’avoir intégré ce groupe si tôt après sa graduation. Certes, ils amenaient avec eux une palette de compétences qui n’étaient pas encore présentes (du moins à première vue) au sein du groupe, mais de nombreux ingénieurs beaucoup plus expérimentés auraient sans doute payé très cher pour se trouver à leur place.

"Tania nous a mentionné que vous travaillez souvent sur plusieurs projets à la fois, quand vous n’êtes pas tous nécessités pour le même contrat… j’imagine que le Brachium va servir spécifiquement pour faciliter quelques-unes de vos démarches non? "

Leo cherchait subtilement à savoir avec qui ils allaient être amenés à travailler plus étroitement, mais aussi à se tenir au courant des projets de l’équipe. Mine de rien, la mystérieuse silhouette occupait encore une partie de ses pensées et peut-être que de savoir sur quoi travaillait la plus prestigieuse équipe de recherche du complexe allait lui donner quelques pistes de réflexions.