Recherche de projet (Léo)

Leur projet avait demandé quelques pièces inaccessibles dans le complexe scientifique. Les deux jeunes gens s'étaient donc fait recommandé la boutique d'Hexus pour trouver ce dont ils avaient besoin. Gabrielle, qui connaissait bien l'État à cause des histoires de son frère Gardien, savait où se rendre. Plus ils s'étaient approchés de la boutique, et plus la blondinette s'était montrée craintive.

Ils s'étaient enfoncés jusqu'au fond du secteur marchand, et pouvaient voir les remparte, au loin. La boutique était assez subtile, dans une ruelle de bâtiments d'un côté, et d'arbres de l'autre. Ça donnait une atmosphère sombre à l'endroit, malgré que l'heure du souper n'était pas encore là.

Approchant de l'endroit avec tout son courage, Gabrielle s'arrêta pour examiner la pancarte de bois. Le lettrage était fait main, d'une couleur rouge délavée étrange. On avait même l'impression que les mots avaient été griffés plus qu'écrits. Avalant de travers, la blondinette poussa la port et entra.

Un grincement lugubre se fit entendre. L'intérieur était tamisé, éclairé de trois lampes à l'huile, placées stratégiquement dans l'établissement. Il y avait des étagères, aux murs ou non, partout dans la boutique. Chaque étagère débordait d'objets de tout genre, passant de simples babioles décoratives à pièces de rechange pour armes, ou même un énorme crâne qui prenait un étage à lui seul. Tout ce qui se trouvait de leur côté ne semblait pas de très grande valeur. De celui du comptoir, par contre, c'était autre chose.

Derrière le comptoir, et probablement le marchand, se trouvaient les choses les plus intéressantes. Fioles au liquide étrange et luminescant, armes complètes et fontionnelles d'excellente qualité, objets semblant venir d'un autre temps, matériel et systèmes électronique de tout genre, sans compter les autres choses, potentiellement cachées.

Déjà là, un Altéré au regard rouge comme le sang, aux poils hirsutes sur la tête et aux canines apparentes finissait de vérifier un magnifique pistolet. Il glissa la bourse de Gelds au marchand, le laissa compter, puis quitta en voyant son signe de main, non sans jeter un regard aux deux ingénieurs. Ils pouvaient presque sentir qu'ils n'étaient pas à leur place.

Les voyant finalement, Hexus darda son étrange regard sur eux, son oeil jaune les détaillant avec une attention presque sauvage. Ses griffes métalliques jouèrent sur le comptoir de bois, et il eut un ricannement désagréable, de sa voix beaucoup trop rauque.

- Et bien... qu'est-ce qui pourrait emmener un si jeune couple dans un endroit comme celui-ci, je me le demande... Est-ce par curiosité? Ou peut-être pour une demande fatale...

Contre toute attente, Leo ne manifestait aucune crainte. Du moins pas celle qu'on aurait pu penser. La boutique le fascinait et comme il savait précisément ce pour quoi il y venait toute son attention restait focusée sur les modules qu'ils devaient trouver. Après tout ils étaient au coeur su quartier des marchands... Qu'est-ce qui pourrait bien leur arriver? Sa seule inquiétude était qu'ils rentrent bredouille et qu'ils soient obligés de bâtir les pièces eux mêmes. Il commença a marcher jusqu'au comptoir, comme n'importe quel client l'aurait fait.

"Nous venons de l'Université... On travaille sur un projet et nous avons besoins de deux pièces très précises que l'Université mettrait trop de temps a nous fournir : un transformateur de haute précision et un module d'entrée électronique convertible."

Le jeune homme parlait d'une voix tout a fait normale, sa vision face aux altérés n'étant probablement pas la même que la plupart des gens. Il avait dit qu'il ne fait pas au rumeurs et entendait bien s'y tenir.

"Le docteur Von Talbeim nous a dit que vous auriez peut-être ce qu'il nous faut..."

Gabrielle resta près de Léo, un peu effrayée de son côté. Elle détaillait Hexus du regard en essayant de se faire subtile, cachée derrière son compagnon.

Une sorte d'agressivité se ficha dans l'expression du marchand en entendant son client. Il le fixa longuement, l'air de le juger, puis se pencha davantage sur son comptoir, la respiration sifflante.

- De l'Université? Les gens de votre statut ont finalement décidés de sortir de leur précieuse place forte. Heh. Dans quelle section travaillez-vous? Celle des monstres, ou bien toutes les autres?

Une hargne particulière déformait la voix d'Hexus, qui s'en retrouva que davantage désagréable pour les deux autres. Il grattait le comptoir maintenant, y laissant de profondes marques.

Leo ne se laissa pas démonter, bien qu'un léger frisson parcourut son échine à cause du son des griffes sur le comptoir. Il avait fait l'addition et il était facile de conclure que son interlocuteur ne nourrissait pas un grand amour pour les scientifiques... Le jeune ingénieur se demanda intérieurement pourquoi son mentor lui avait recommandé cette boutique... Enfin. Mieux valait éviter de mentionner que leur projet était commandé par Stein en personne.

"Nous venons du département d'ingénierie... Nous travaillons sur un projet entièrement mécanique. Et... je suis né dans le secteur de l'agriculture. Je ne considère pas avoir un statut si particulier quand une de mes ambition est d'arriver à cueillir les patates plus efficacement..."

Il haussa les épaules, ne sachant trop si ce qu'il venait de dire était pertinent ou non. Il jeta un regard vers l'arrière, observant le client précédent quitter la boutique avant de revenir à Hexus.

"Beau pistolet... c'était un TX-Borreti non? Je pensais qu'ils n'en avaient produit qu'une quantité limitée."

Leo n'avait aucun mérite: il avait passé une session entière a étudier la balistique. Les armes a feu étaient après tout de vrai merveilles d'ingénierie. Et peut-être qu'un peu de conversation allait détendre le marchand?

Le marchand continua de le scruter, toujours avec plus d'intensivité. La réponse de Léo le détendit, et il cessa ses grattements.

- Bien... Vous ne faites pas parti des monstres.

Écoutant ensuite la suite, il eut un gloussement, pour baisser les yeux, l'air amusé.

- TX-Borreti de très bonne qualité. Pour un client qui a mis le prix. Mais ce n'est pas ça qui vous emmène.

Il fouilla sous son comptoir, pour sortir deux boites, et les ouvrir. Les bonnes pièces s'y trouvaient... mais elles semblaient étranges. Venues d'un autre temps, même. Le métal était polis, les composantes étaient parfaites.

- Nous disions... Ces deux objets. Je les ai eu il y a un moment... mais elles sont encore très bonnes. Fonctionnelles. Celles-ci est à 80 Gelds. L'autre, à 75. Faites attention; comme leur créateur, elles sont capricieuses...

Il eut un autre gloussement, pour simplement observer ses deux clients, longuement.

Le jeune ingénieur haussa un sourcil, puis une épaule. Il n'avait, pour être honnête, aucune idée si le prix était raisonnable ou non. Il avait toujours utilisé les réserves de l'université pour ses projets. Mais il n'avais jamais été très près de son argent... Le jeune ingénieur plongea la main dans sa poche et en sortis une petite boite en métal. Étrangement il se doutait que la marge de négociation n'allait pas être très grande. Il se tourna vers Gabrielle et lui parla bas et très vite.

"Donc 155 au total... Hummm... Je n'ai jamais plus de 100 sur moi en même temps. Est-ce que tu as quelques Gelds sur toi?"

Gabrielle resta silencieuse un bon moment. Aux paroles de Léo, elle acquiesça, pour fouiller dans ses poches. Ses Gelds à elle se trouvaient dans une pochette de cuir, décorée et assez jolie.

- J'ai ce qu'il faut. Dites, monsieur... avez-vous d'autre chose d'intéressant et de...secret?

La jeune femme était curieuse, mais peureuse à la fois. Elle attendit la réponse, curieuse.

- J'ai beaucoup de choses intéressantes, mais pas pour des ingénieurs du secteur scientifique. Pas aujourd'hui. Donc?

Gabrielle soupira, déposa la moitié du motant sur le comptoir et attendit que Léo règle le reste. La réponse l'avait froissée.

L'ingénieur jeta un regard remplis d'incompréhension à sa coéquipière. N'était-ce pas elle qui était effrayée de venir jusqu'ici? Pourquoi demandait-elle cela? Enfin... Soit Hexus voulait dire qu'il n'avait rien qui pourrait les intéresser, sois qu'il avait bien des choses mais qu'il ne souhaitait pas les leur montrer, à eux. Dans tout les cas il n'y avait pas grand chose à faire sinon acquiescer. C'était sa boutique après tout et ils avaient ce pour quoi ils étaient venus. Leo Déposa les Gleds manquants sur le comptoir, laissant l'altéré compter avant de ranger les deux boites dans son sac en bandoulière.

"Eh bien nous repasserons lorsque nous aurons besoins de quelque chose."

Il jeta un léger regard à Gabrielle et ne pu s'empêcher d'ajouter:

"... ou lorsque vous aurez quelque chose d'intéressant à nous offrir. En attendant ce fut un plaisir de faire affaire avec vous."

Il s'inclina légèrement en signe de respect et se dirigea vers la sortie.

Gabrielle lui fit un signe de main, comme quoi ils en reparleraient plus tard, puis ramena son attention sur le marchand. Elle le jugeait du regard, maintenant, de manière soutenue. Hexus répondit à la demoiselle avec un large sourire carnassier, puis compta rapidement les Gelds. Refermant les boites, il les poussa doucement à ses clients, pour rigoler ensuite.

- Revenez quand vous aurez vos propres contrats. Là, vous aurez les moyens de voir ce que j'ai d'intéressant. Soyez prudents. Les coupes jarrets guettent, dernièrement...

Il eut un rire peu rassurant, les regardant partir.

Gabrielle eut un long soupir en sortant, puis regarda Léo, attendant que la porte soit fermée.

- J'avais l'impression qu'il... cachait quelque chose. J'ai eu ma confirmation. Mon frère avait raison pour ce genre de chose: il pue l'illégal. Mais au moins, on a nos pièces. Revenons avant que la journée ne soit perdue.

Elle se mit immédiatement en marche, ne voulant pas s'attarder.

Leo haussa les épaules et suivit sa coéquipière. C'était un fait qui lui paraissait maintenant évident, mais qui ne l'embêtais pas particulierement. Après tout si Hexus voulais prendre ce genre de risque c'était son problème... Mais ce genre de pratiques étaient malheureusement indiscosciables des sociétés modernes, du moins c'était ce qu'il semblait.

"J'imagine que si ton frère et les défenseurs ne sont pas encore intervenus il y a une bonne raison."

Le fait avait été énoncé sans intention ni curiosité particuliere, comme pour simplement suivre la discussion. Avec les boites battant son flanc au rythme de son sac, ils avaient tout ce qu'il leur fallait.

Gabrielle continua sa marche, l'air un peu fatiguée. Il n'était pas très tard, et déjà, elle sentait le poids de la journée. Elle regarda Léo tout en marchand.

- Ils n'ont pas de preuves. Quand ils arrivent en "visite surprise", on dirait qu'il sait qu'ils viennent. Et ils ne trouvent jamais rien.

Elle eut un soupir, puis continua le chemin. Vivement qu'ils ne parlent plus de ce maudit Hexus.

- Parlant de choses étranges... As-tu compris ce qui s'est passé, avec le docteur Stein? Je n'ai rien compris à sa réaction... Tu lui as juste mis une main sur l'épaule, non?

La question prit Leo de court et il ne put s'empêcher de rougir de gêne. On pouvait dire bien des choses du jeune ingénieur, mais pas qu'il était subtil.

"Bah... eh bien... je veux dire..."

Il soupira, prit une grande inspiration et essaya de reprendre constance.

"Je n'en sais rien. Je ne prête pas attention aux rumeurs, je te l'ai dit. Mais il me semble avoir entendus dire que le docteur Stein avait subit des blessures assez importantes. Je n'ai jamais entendus parler ni de l'ampleur des blessures ni du contexte dans lequel il les a reçus. Mais ce qui s'est passé confirme que ça doit être très sérieux."

Il continuait de marcher et regardait de moins en moins sa coéquipière, comme perdu dans ses pensées.

"Je ne suis pas médecin, mais je n'ai jamais entendu parler de blessures qui pouvaient laisser une hypersensibilité de ce genre même des années plus tard."

Gabrielle l'observa du coin de l'oeil, tout en marchant. Le voyant rougir, et être gêné, elle se contenta de regarder droit devant, pour ne pas le rendre encore plus timide.

- Hum... je le pleins. Belle théorie. Je ne serais pas du genre à aller le lui demander. Donc on va s'en tenir aux théories.

Elle n'ajouta rien, continuant sa route. Le duo retourna finalement à l'Université, suite à un petit moment de marche. Une fois là, Gabrielle se dirigea immédiatement aux ateliers, prête à commencer.

L'ingénieur posa leur deux précieuses composantes sur la table de travail. Il avait passé une bonne partie du trajet complètement silencieux, encore incertain des conséquences que l'incident de tout a l'heure allait amener... Enfin... importuner de la sorte l'élu du secteur devait avoir des conséquences, non? L'attention de Leo revint rapidement a leur projet en voyant les deux boites de métal polis. Après un bref moment de réflexion il se tourna vers sa comparse.

" je pense que la première étape serait de vérifier le bon fonctionnement de nos achats. Ce sont des composantes assez importante et reste qu'on a aucune idée de leur état..."

Il sembla constater en même temps qu'il le disait le sens de ses paroles. Pris d'un doute il se mit sans plus attendre a préparer un assemblage pour tester le convertisseur.

Gabrielle le regarda déposer leurs achats. Son expression passa de fatiguée à anxieuse en écoutant les paroles de Léo. Et si Hexus leur avait vendu des choses défectueuses?

Elle l'aida donc comme elle le put pour faire l'assemblage. Une fois la chose faite, elle attendit.

La pièce, déjà, était en parfait état.

Leo poussa un soupir en posant ses instruments. Le voltage était stable et rien ne semblait anormal dans le fonctionnement de chacune des deux pièces. Ils avaient donc leur concept, leur plan et tout les matériaux pour commencer a construire leur prototype. Pour couronner le tout ils disposaient encore de plus de douze jours pour travailler! Le projet commençait réellement très bien et ils avaient de bonnes chances de se faire remarquer par Stein.

"Si il ne t'en veux pas trop..." lui sussura sa petite voix intérieure.

L'ingénieur repoussa le tout et bailla un bon coup. Ils avaient courut a gauche et a droite toute la journée et il devait admettre qu'il était tres fatigué. Ce n'était peut-être pas une bonne idée de faire de la soudure maintenant...

"Bon. On a toutes les pièces avec nous et la journée est en train de se terminer. Si tu le souhaite on peu quand même utiliser les dernières minutes pour commencer l'assemblage, sinon on peut se retirer chacun vers notre lit pour être en forme demain!"

Les pièces étaient parfaites. Elle fonctionnaient bien et de manière fluide. Même, elles semblaient fonctionner encore mieux que celles que le complexe scientifique fournissait habituellement. La chose rendit Gabrielle confuse, mais elle n'en fit pas de cas. Plutôt, elle aida Léo comme elle le pouvait.

Entendant la proposition de son compagnon, elle eut un moment de réflexion. Tous deux étaient épuisés. Faire du travail maintenant augmenterait les risques de bâcler quelque chose, ou pire, de faire une erreur dangereuse. La dernière chose qu'elle voulait était de passer pour une incompétente devant l'Élu.

- On va continuer demain. Ne jamais travailler fatigué. Professeur Talbeim nous l'a répété assez souvent.

Elle lui fit un petit sourire timide, espérant que ça ne le dérangerait pas trop.

Leo hocha doucement la tête, approuvant ce que Gabrielle disait. Le docteur Von Talbeim était non seulement un chercheur brillant, c'était également un professeur hors pair. Les conseils de son responsable de projet lui avaient permis d'éviter la catastrophe a de nombreuses reprises et il aurait été un peu hypocrite de cesser de les appliquer, surtout maintenant qu'il travaillait pour lui!

"Entendus. Retrouvons-nous donc ici demain a la première heure pour commencer les bases du projet. Cette fois-ci je fournis le déjeuner!"

Il fit un clin d'œil à sa coéquipière et entreprit de ranger le matériel qu'ils venaient d'utiliser. Ils allaient probablement avoir besoins de quelques jours pour construire la base et commencer la programmation et a partir de là ils pourraient continuer le travail de réglage en parallèle avec la construction.

(HRp : je suis en représentation dans quelques jours alors ma cadence va ralentir beaucoup ^^ juste pour avertir)

La jeune ingénieure le regarda avec un sourire. Visiblement, elle commençait à apprécier son collègue de travail.

- Parfait. J'espère que tu fais bien la cuisine!

Elle eut un gloussement, puis rangea les différents éléments de leur projet. Elle aimait les endroits en ordre, et rapidement se retrouver quand elle devait de mettre au travail. Elle aida donc Léo à tout ranger, prit ses affaires et sortir de l'université. Dehors, un cyborg l'attendait, ce qui la surprit, mais elle lui offrir une accolade affectueuse tout de même.

La fatigue avait rattrapé le jeune scientifique de manière assez spectaculaire et c'est en réfutant un baillement qu'il emboita la pas à Gabrielle pour sortir de l'université. Aucun des deux ne parlait mais il n'y avait pourtant aucun malaise : les membres de l'académie étaient réputés pour entretenir entre eux ce genre de silence qui aurait incité n'importe qui à parler de la pluie et du beau temps.

Les ingénieurs tels que Leo chérissaient ces moment où ils pouvaient vagabonder dans leurs pensées sans toutefois être seuls.

La vision du cyborg ne fit même pas hausser un sourcil à Leo... ce qui retint son attention par contre fut la chaleur avec laquelle Gabrielle le traita. Dans le secteur froids et professionnel qu'était celui des science même cette simple accolade semblait disproportionnée. Mais... n'avait-elle pas parlée d'un frère tout à l'heure? se pouvait-il que...

Le jeune ingénieur resta planté près de sa coéquipière, sans trop savoir s'il devait partir ou attendre les présentations.

Ce genre de petit silence respectueux, et aucunement malaisant, Gabrielle y était également habituée. Elle ne disait rien, habituellement, et en profitait elle aussi pour arborer ce regard plein de réflexions. Mais maintenant, la jeune femme était dans les bras de ce cyborg, aux allures de Défenseur. On pouvait d'ailleurs remarquer le col de sa chemise de travail, sous le petit manteau qu'il portait, et noter sa posture droite.

La moitié gauche du visage de l'homme était cybernétique. Sa mâchoire inférieure l'était totalement, elle, lui donnant un look étrange. Les cheveux blonds, avec quelques touches de roux, avaient été peignés de manière à bien couvrir le côté de sa tête qui en était dénué. Ça lui donnait une allure excentrique, mais pas vraiment étrange. Finalement, son oeil intacte avait la même couleur que ceux de Gabrielle. Les traits de leurs visages étaient semblables.

Remarquant que Léo était toujours là, justement la demoiselle toussota, puis regarda son compagnon. Son regard revint quelques instants sur le cyborg, pas sans un sourire, et elle sembla simplement heureuse à ce moment précis.

- Léo, je te présente Lionel. C'est mon grand frère. Lionel, je te présente Léo. Nous travaillons sur un projet ensemble.

Le grand frère, qui examinait maintenant l'ingénieur, eut un léger sourire, qui fit un peu tache sur son visage particulier. La voix du Défenseur, elle, était douce, ce qui pouvait avoir l'air surprenant.

- Enchanté. J'espère qu'elle ne devient pas trop lunatique pendant que vous travaillez.

Gabrielle rougit et poussa légèrement son frère, baissant les yeux. Elle ne semblait plus vraiment savoir où se placer, sa nature timide faisant surface de nouveau.

Leo répondit spontanément, tout sourire devant la politesse du Cyborg.

"Pas le moins du monde! En fait si, elle est souvent lunatique, mais jamais lorsque nous travaillons. Gabrielle est probablement la personne la plus méticuleuse de notre équipe de recherche. À moins que par lunatique on entende le fait d'être totalement absorbé par son travail, auquel cas on pourrait dire qu'elle est une sacrée lunatique, comme nous tous en fait..."

Le jeune scientifique remarqua alors l'air gênée de Gabrielle et compris qu'il avait encore pris au pieds de la lettre une simple boutade. Pour éviter de s'enfoncer encore plus profondément dans l'embarras l'ingénieur ne laissa qu'une courte pause avant de changer complètement de sujet.

"Gabrielle m'a dit que vous faisiez partie des Gardiens? Ma soeur, Annabelle Steinhart, a suivit la formation il y a quelques année pour rejoindre vos rangs. C'est drôle non? AnnabElle et GabriElle, Leo et Lionnel... tout ce qui manquerait serait que vous veniez du secteur agricole et que vos parents soient..."

Leo se mordit la langue juste a temps et étouffa un rire nerveux. Connaissant sa chance il valait mieux éviter de faire ce genre de remarque. Comment pouvait-il avoir été si habile avec Hexus et si maladroit avec le frère de sa coéquipière. L'un était nettement plus intimidant que l'autre pourtant!

"Enfin... qu'est-ce qui vous amène à l'université? Une simple visite ou vous veniez dans un but spécifique?"

Le jeune homme essayait de reprendre pied sur une base un peu plus "professionnelle"... Peut-être allait-il regagner un peu d'estime s'il parvenait à aider le cyborg? Il aurait peut-être put repartir sur le sujet se sa soeur pour engager la conversation, mais il n'y tenait pas vraiment: pour être honnête il espérait très sincèrement que Lionnel ignorait le nom d'Annabelle Steinhart. Parce que si il la connaissait, cela voulait dire qu'elle s'était déjà bâtis une réputation et connaissant sa soeur il était possible que ce ne soit pas pour les bonnes raisons... après tout ils étaient jumaux!

Devant les paroles remplies d'enthousiasme de Léo, Gabrielle sembla vouloir s'enfoncer dans le sol. Son teint habituellement pâle était maintenant rouge écarlate. Elle n'osa pas parler, fixant le sol de terre.

Lionel, lui, eut un petit rire et caressa amplement le dos de sa cadette, pour la réconforter un minimum. Pour ne pas augmenter le malaise de sa petite soeur, il poursuivie lui aussi la conversation, sans rien laisser paraître.

- Et bien, oui, je suis en effet un Gardien. Je suis surtout en patrouille, alors je suis désolé de vous dire que je n'ai pas vu votre soeur. Je suis très peu dans les locaux, donc l'occasion de la rencontrer ne s'est pas présentée. Vous avez raison, par contre, le destin est drôlement fait. Différence nette: même si notre pèree travaille au secteur de l'agriculture, nous ne venons pas de là.

Voyant le malaise de Léo, maintenant, il ne fit pas de cas de son interruption. Semblerait que monsieur le Gardien avait l'habitude des histoires incomplètes. Il ne s'en formalisa donc pas, menant simplement ses mains dans son dos.

- Je passais par ici et je me disais que je pourrais reconduire Gabrielle à la maison. Ma journée est terminée de toute manière, donc... pourquoi ne pas joindre l'utile à l'agréable? *Voyant que sa soeur fixait toujours le sol, il lui ébourrifa les cheveux* Aller, Gaby, ne fait pas cette tête. Je t'agaçais, c'est tout. Et ton collègue t'a bien défendue.

Timidement, Gabrielle leva les yeux et replaça ses cheveux. Son regard passa sur Léo quelques instants, avec un expression qui voulait dire un "je m'excuse", puis se darda sur son frère.

- Arrête de te moquer de moi, demie épave, et rentrons à la maison! J'ai une faim de loup!

Le frère et la soeur se mirent à rigoler doucement. Tous les deux semblaient avoir une excellente complicité.

Leo ne put empêcher un soupir de soulagement. Le jeune ingénieur se surprenait chaque fois : il jouait régulièrement et sans crainte avec des technologies capables de lui arracher un bras s'il n'était pas prudent, mais les interactions sociales continuaient de lui arracher des sueurs froides. Au moins Lionel était un chic type et n'avait pas fait de cas de ses maladresses, ce qui lui avait permis de ne pas s'enfuir en courant se réfugier dans son appartement! Il regarda le frère et la sœur et ne put s'empêcher de penser avec un pincement au cœur qu'il y avait beaucoup trop longtemps qu'il n'avait pas vu sa sœur...

Le jeune ingénieur tenta d'afficher un air détendu

"Aller, je vous laisse : je suis affamé moi aussi! On se revoit demain pour commencer le montage Gabrielle, cette fois-ci c'est moi qui fournis le déjeuner."

Il se tourna un bref instant vers le Gardien, ne pouvant empêcher un petit sourire désolé.

"Ravis d'avoir fait votre connaissance Lionel. J'espère vous recroiser et avoir le temps de parler d'avantage."

...sans avoir l'air d'un parfais imbécile, aurait-il dit s'il n'avait pas été conscient de tout les efforts que Lionel avait fournis justement pour le rendre un moindrement à l'aise. N'étant pas du genre à s'éterniser en salutation, Leo tourna les talons après un dernier signe de tête et se dirigea tranquillement vers son appartement. Il n'avait pas mentis : il avait une faim de loup lui aussi.

(HRP: fin du RP ? ou à défaut, de la journée ^^ à moins qu'il ne se passe autre chose Leo va vouloir retourner chez lui et se reposer. Ensuite il reviendra à l'académie le lendemain pour commencer à construire les bras mécanisés avec Gabrielle)

Léo se fit saluer par le frère et la soeur. Rien ne vint le déranger pendant son retour à la maison, fort heureusement.

(Je crois qu'on peut considérer que c'est terminé. Si tu veux faire la construction en post, c'est une option. Sinon, je peux te donner le résultat en MP)