Question de vie ou de mort (PV Leo & MJ )

Leo resta un moment interdit devant l’information.

"Dix ans ?"

Effectivement le terme de « nomade » prenait tout son sens à présent. Mais encore… pour une race qui, manifestement, avait une espérance de vie aussi longue dix ans devait correspondre à une fraction minuscule de leur existence.

Leo haussa un sourcil a la remarque de Thyrînn. Si ils étaient partis depuis dix ans et qu’il était « enceinte »... Enfin. Ce n’était pas le meilleur moment pour poser des questions sur le cycle reproducteur des Nomades, ni à propos de leurs pratiques conjugales. Ce serait une question a poser discrètement et au bon moment. Il se racla la gorge et continua.

"Le changement de sujet va paraitre soudain mais… Votre technologie. Ce dont j’ai été témoin est de loin supérieur à tout ce que nous possédons. On parles de détails plus techniques, peut-être Valadhir et moi pourrons-nous avoir une conversation plus tard a ce sujet mais ici, dans Sicherheit, nous marchons sur des œufs du moment qu’un mouvement de progrès est amorcé. "

Leo leur narra, dans les grandes lignes, ce qu’il savait de la supposée « catastrophe » qui avait mis en danger la civilisation il y a de cela plus de huit cent ans.

"Avez-vous des événements semblable dans l’histoire de votre peuple ? Ou la science as-t-elle toujours été supervisée moralement parlant ?"

Les Nomades s'observèrent un peu, quelques instants à peine, puis Saarth'alis reprit son rôle de porte parole. C'était lui le chef d'expédition, après tout. Il tapota tout de même le genoux de Thyrînn, assez près pour le faire, puis ramena son attention sur Léo.

- Nous préférons rester constant dans notre exploration. Et puis, nos équipes d'explorateurs, comme la nôtre, sont des volontaires... alors tant qu'un rapport est fait, nous avons les droits décisionnels sur notre temps d'absence. Certains partent beaucoup plus longtemps. D'autres moins.

Tous l'écoutèrent alors qu'il décrivait son prochain sujet, puis des regards s'échangèrent. Il n'y avait aucune agressivité, mais l'air sembla devenir un peu plus lourd. La question semblait en rendre certains plus anxieux. Encore une fois, ce fut Saarth'alis qui lui parla, tranquillement.

- La technologie n'a jamais réellement été un problème pour nous... dans les faits, notre race vit en étroite harmonie avec ce qui l'entoure. À cause de nos voies respiratoires, nous sommes plus à risques de développer des infections et des maladies pulmonaires, alors nous devons être beaucoup plus prudents... Non, ce n'est pas la technologie qui a été un problème pour notre peuple... mais plutôt notre nature de combattants. La manière que notre hiérarchie fonctionnait, également. Fort heureusement, nous avons appris de nos erreurs.

Quelques murmures s'échangèrent encore, cette fois un peu trop en même temps pour que le traducteur puisse faire son travail. Tous étaient calmes encore, par contre.

Leo écouta attentivement la réponse de Saarth’alis et demeura un instant interdit devant ce qu’il venait d’entendre.

"Votre nature de combattant ? "

Jusqu’à maintenant l’attitude des nomades lui avait laissé une impression de sérénité, même face à des situations très tendues. Imaginer quelqu’un comme le chef de l’expédition dans un conflit armé lui faisait drôle.

Le gentil géant eut un autre rire doux. Il ne jugeait pas Léo ou sa curiosité. Dans les faits, il semblait beaucoup partager son savoir. Peut-être était-ce juste lui, peut-être étaient-ce tous les Nomades, personne ne pouvait savoir pour l'instant.

- Notre nature de combattant, oui. Tous les membres de notre peuple savent se défendre. Nous avons beaucoup de discipline et de traditions qui entoure ce fait. Chaque Nomade est entraîné dès son plus jeune âge, et pour apprendre à se défendre, et aux principes de base de la vie. Le respect y est enseigné, la manière de bien contrôler notre corps également... certains préfèrent se concentrer exclusivement sur le combat, d'autres prennent une autre discipline en plus. Dans tousles cas, nous savons tous nous battre.

Ce fut Orînn qui prit ensuite la parole. Il était le maître d'arme, après tout. Le traducteur fit donc son travail.

«Nous savons tous nous battre, mais nous avons également beaucoup de respect pour la vie. Habituellement, nous n'initieront pas le combat si ce n'est pas nécessaire. Nous allons essayer de l'éviter, même. Notre peuple est un peuple de guerrier, d'honneur et de traditionnalistes. Pour régler de grandes fautes, nous allons toujours préférer un duel égale et bien encâdré. C'est ainsi que nous fonctionnons»

Orînn se tut, et tous observèrent Léo, voulant voir sa réaction.

Leo écouta encore une fois la réponse avec attention. Il buvait les paroles de ses interlocuteurs, encore plus attentif lorsqu’un Nomade qu’il n’avait jamais entendu parler auparavant prenait la parole. Il n’y avait aucun jugement de la part de l’ingénieur. Après tous les Us et Coutumes d’une autre planète n’étaient pas sujet a débat quelques milliards de kilomètres plus loin. La réalité et la vie quotidienne devait être très différente.

"Si ce n’est pas trop indiscret… en quoi cette éducation vous as-t-elle posé problème ? J’imagine mal de genre de pratique causer des guerres civiles pourtant… ? "

Bien rapidement, ce fut Saarth'alis qui reprit la parole. Le membre de la petite équipe semblait assez bien se connaître pour savoir qui était du genre à répondre à un genre donné de questions. Là où certains Nomades connaissaient les côtés un peu plus tecnhiques, d'autres étaient meilleurs dans la généralité.

- C'est... tout le contraîre. Notre nature guerrière a depuis des lustres façonner notre manière de mener notre peuple. De ce fait, nous avons longtemps fonctionné sur un principe de meneur unique. Le plus fort d'entre nous, autant de par ses capacités que par son talent au combat, était automatiquement placé à la tête de notre race. Il nous servait de Maître de guerre, comme il décidait des politiques à adopter envers les autres races.

Saarth'alis fit une pause et soupira longuement. Il semblait découragé, légèrement, par les paroles qu'il allait prononcer.

- Certains restaient longtemps au pouvoirs. D'autres restaient l'espace de quelques mois, quelques années, avant de se faire détrôner. Ce n'étaient pas des combats incessants, pour savoir qui serait à notre tête: nous étions capable de respecter la valeur d'un bon combattant et d'un bon meneur. Ceux qui étaient guidés par la soif de pouvoir se faisaiet bien rapidement remettre à leur place. Non... ceux qui en avaient la force pouvaient monter au sommet, mais pas nécessairement ceux qui en avaient la sagesse...

Il fit une autre pause, et de nouveau, ce fut Orînn qui prit la parole. Son ton était plus sèche, plus sombre.

«Notre peuple fonctionne selon une hiérarchie bien précise. Elle commence par catégoriser les nôtres par groupes. Par "force énergétique", comme nous le dirions. Dans ce cas ci, par couleur. De base, les Nomades avec des dessins rouges sont moins suceptibles de faire de grandes prouesses physiques que ceux avec des dessins dorés. Dans cette logique, ceux avec des dessins mauves se retrouvent au-dessus des dorés. Les rouges sont en bas de l'échelle hiérarchique, les dorés au milieu et les mauves au sommet.

Notre meneur se retrouvait toujours à être un mauve, de ce fait. Les autres mauves sont habituellement des membres des forces de l'ordre, les protecteurs de notre meneur et ceux qui seront les premiers à aller au front, si une guerre venait qu'à arriver. Les autres castes héarchiques, elles, s'occupent du bon fonctionnement de notre société. Tout le monde est utile. Comme 'Alis le disait, par contre, ce système ne favorise pas la sagesse, mais bien la force. De ce fait, beaucoup de conflits peuvent survenir. Si une partie du peuple n'est pas d'accord avec le meneur actuel, il peut y avoir guerre civile.

Le dernier cas de ce genre remonte à il y a une centaine d'années à peine. Notre meneur de ce temps était fort, pour peu dire. Par contre, il était tout aussi sournois. Pendant son long règne, il obligeait le peuple à se plier à ses règles, logiques ou non, en prenant des hotages dans les familles des Nomades mauves. Les plus forts de notre peuple, nos protecteurs, avaient les mains liées devant sa tyrannie, de peur de perdre ceux qu'il aimaient. Il avait instauré des régimes totalement abherrant, avait enlevé de leur valeur aux Nomades qui n'étaient pas de la caste mauve, simplement parce qu'il les méprisait. Il a fait tellement d'horribles choses... et quand son subterfuge a éclaté au grand jour, il y a eu des affrontements horribles.

Il obligeait ses gardes et ses hommes à se battre, sous peine de faire exécuter leurs familles. Des amis de longues date se sont affrontés et entre-tués, pendant cette guerre interne. Plusieurs civiles sont morts, simplement parce que notre meneur ne les voulait pas dans le décor. Nous avons perdu beaucoup trop des nôtres... et il a été le premier de nos dirigeants à finir son service par la mort, plutôt que parce qu'il s'était fait remplacé. Zéloriel le tyran aura emporté trente hommes durant son dernier combat...»

Tous les Nomades se turent quelques instants, puis ils parlèrent en coeur, en menant tous un poing fermé à leur poitrine, disant un "Que nos frères et soeurs retournent dans le cycle de la Grande Roue". Ils gardèrent un petit moment de silence, puis, cette fois, ce fut Velkrym qui prit la parole. Sa voix était excessivement grave et rugueuse un peu, lui donnant une sévérité légèrement effrayante.

«Notre peuple a décidé de changer sa manière de faire, suite à ce massacre. Nous avons prit exemples sur toutes les démocraties que nous pouvions voir, chez les autres races, et avons développer le système. Nous avons maintenant un conseil qui prend les décisions ensemble, même si certains ne devraient pas y être... Nos traditions persistent encore chez beaucoup d'entre nous, malheureusement, et le changement doit se faire progressivement. Heureusement, ce ne sont plus exclusivement des combattants qui sont au pouvoir, ni même exclusivement des mauves. Nous en avons de toutes couleurs et de toutes disciplines. Partant du meilleur entraîneur jusqu'au plus grand guide spirituelle. »

Le second chef d'expédition se tut, et tous observèrent Léo, de nouveau.

L’ingénieur prit un moment pour digérer la quantité d’informations qu’il venait de recevoir. C’étaient des passages obligés dans l’évolution d’un peuple, malheureusement. L’état n’avait pas été créé avec le conseil d’élus dès le départ, après tout… non ? Il fallait malheureusement bien souvent une catastrophe pour permettre à un peuple entier de changer de mode de fonctionnement.

"Je suis désolé de l’entendre. D’une certaine manière le changement que cet événement aura apporté semble être une bonne chose. Même s’il est arrivé à un cout très élevé… "

Il soupira. Ce n’était manifestement pas des sujets très faciles à aborder. Mais un détail sembla le chicoter et il décida de poser la question plus directement. Il oscillait entre Thyrînn, Orînn et Saarth’alis.

"Dites-moi… je… vous parlez d’événements lointains comme si vous en aviez l’expérience directe. Saarth’alis m’a mentionné que votre espérance de vie était de loin supérieure à la nôtre mais… concrètement. Quel âge avez-vous ? "

Les Nomades accueillirent ses bonnes pensées en inclinant la tête, pour la plupart. Certains se contentèrent de soupirer, comme s'ils savaient que des excuses étaient inutiles, maintenant que tout ça était dans le passé.

La question de l'ingénieur se fit entendre, puis tous s'observèrent un peu. Quelques paroles s'échangèrent, que le traducteur fit comprendre au jeune ingénieur. "peut-on le lui dire?" "Pourquoi pas? Il nous a emmené en sécurité" "Les humains d'ici ne sont pas prêts à de telles choses, à de tels chiffres." "Ne juge pas sa capacité de compréhension avant de l'avoir vu à l'oeuvre." "Et s'il a peur?" "Nous lui devons la vérité. Au moins."

L'échange se termina, puis Saarth'alis soupira, longuement. Il se frotta les mains un peu, puis observa Léo, attentivement.

- Je suis le plus vieux de ce groupe... et, concrètement... j'ai maintenant 5678 années.

Tous se turent. Tous se tendirent. Visiblement, que le chat soit sorti du sac en rendait plusieurs nerveux. Il apréhendaient la réaction de Léo.

Leo regarda un moment Saarth’alis en clignant des yeux, interdit.

"Je… euhmmm… cinq mille… six-cent soixante… dix-huit ans ?"

Il pris une inspiration, vint pour dire quelque chose, se ravisa, réessaya et se ravisa à nouveau. Il finit par expirer longuement et se reprendre, un sourire aux lèvres.

"Il me semblait bien que je voyais quelques petites pattes d’oies… reste. Vous ne le faites pas."

Il rit un peu, soupira et termina de digérer l’information. Avec Pipes il avait déjà accepté le fait qu’une entité pouvait être… ancienne. Selon les dires de Stein il datait de la création de l’état, même d’avant. Plus de 800 ans donc. Concevoir qu’un être doué de conscience pouvait, quant à lui, vivre plusieurs millénaires était-il vraiment si dur à concevoir une fois ce premier degré accepté ? Il secoua doucement la tête.

"Je m’attendais à un chiffre élevé mais quelque chose d’aussi astronomique par contre c’est… impressionnant. "

Il regarda l’ensemble des nomades présents. Aucune peur dans son regard, mais une forme de respect. Ils étaient, après tout, ses aînés… non ?

"Si je puis me permettre… est-ce seulement de la biologie ? Je veux dire… votre corps a évolué pour vous donner cette longévité incroyable ? Ou est-ce, a l’image de vos armures, une relation symbiotique avec… quelque chose offrant à votre corps cette cure de jouvence. "

Évidemment c'était maintenant le "comment" qui occupait tout son esprit. Mais... la réponse était peut-être un secret bien gardé ?

Les Nomades restèrent attentifs et silencieux. Ils étaient visiblement un peu tendus, mais ne le laissaient pas totalement paraître. Ils eurent quelques rires quand le traducteur leur fit entendre la remarque sur le fait que Saarth'alis ne faisait pas son âge, puis se turent de nouveau. Cette fois, ce fut Zythar qui prit la parole. Sa voix était beaucoup plus chantante que celle de ses compères, lui donnant une sonorité un peu plus exotique, mais plus agréable, aussi. Plus conviviale.

«Notre race a un cycle de développement, du stade de nourrisson à celui d'adolescent, très rapide. Ensuite, par contre, notre métabolisme ralentit considérablement. Nous avons une manière différente de traiter l'oxygène dans notre corps, également, ce qui fait que le phénomène d'oxydation est très lent sur notre corps. Ajoutez à ça le fait que nous avons des propriétés de régénération cellulaire assez efficace, à cause de ntore capacité à stimuler certaines parties de notre métabolisme... et ça donne déjà un cocktail intéréssant. Ensuite... il y a que nous vivons dans des environnements sans pollution et que nous sommes en symbiose avec ce qui nous entoure. Avec notre équipement également. »

Zythar se tut, et Saarth'alis eut un petit rire timide.

- ...j'espère que ce n'était pas trop confus, comme réponse. Je suis heureux d'apprendre que j'ai encore l'air jeune...

Valadhir lui offrit un petit coup de pied, rigolant également.

- Entraînement bien te concerver!

Ce fut au tours de Leo de joindre son rire à celui des nomades. Il avait écouté les explications de Zythar avec beaucoup d’attention. La biologie n’était pas sa spécialité mais il comprenait les explications données.

"C’est très clair, je vous rassure vous êtes d’excellents vulgarisateurs et de mon côté je reste assez… disons habile, pour comprendre ce genre de choses. Ça… repousse simplement les limites de ce que je croyais être possible, disons. "

Il prit un petit instant puis eut un nouvel éclat de rire.

"Quoi qu’on pourrait dire que ça arrive souvent ces temps-ci. "

Son regard se posa sur le nomade qu’on lui avait présenté comme Aramis, le spécialiste en géologie. Il sembla prendre le temps de formuler sa question.

"Dites-moi… le genre d’anomalie électromagnétique liée à l’atmosphère de notre planète est-elle quelque chose que vous avez déjà vu ailleurs ? De ce que je comprends il y a eu un pic très intense d’activité lors de votre entrée dans l’atmosphère mais il y a également des perturbation en permanence, non ?"

Léo fut accompagné dans ses rires, puis le silence retomba ensuite. Les regards se tournèrent vers Aramis, suite à la question, et le Nomade prit quelques instants pour réfléchir. Personne ne parla, jusqu'à ce que le concerné le fasse lui-même, d'un ton assez frustré, d'ailleurs. Il ne comprenait pas quelque chose et ça semblait le mettre de mauvais poil.

­<Nous avons déjà vu des phénomènes du genre, mais ce n'étaient pas des anomalies. Nous parlons de système de brouillage et de désactivation de vaisseaux standards, surtout utilisés par les forces militaires. Hors, il n'y en a pas ici. Même les planètes avec un fort magnétisme n'arriveraient pas à ce genre de résultat. Encore moins si on pense qu'un signal s'est rendu jusqu'à nous, depuis la surface, mais que personne n'est capable d'avoir de système de communication ici. Il y a un brouillage en permanence, oui, mais ce 'est pas quelque chose d'accidentel. C'est voulu. Ce qui m'inquiète… c'est que personne ne semble savoir qui est aux commandes de tout ça>

Aramis eut un profond soupir, très aigre, mais reprit de l'aplomb rapidement.

<Avec les ressources nécessaires, nous serions probablement capable de construire un système pour les communications intra-atmosphériques. Pour ce qui est de communications qui se rendraient dans l'espace… ce serait beaucoup plus long et compliqué à développer. Malheureusement… >

Aramis se tut pour de bon, comme le traducteur, et tous gardèrent le silence.

Leo sembla réfléchir un instant.

"Donc on enlève l’hypothèse d’un champs magnétique naturel. Fabrication artificielle… Un champ magnétique diminue en intensité avec la distance… c’est de la physique pure. Donc techniquement si quelque chose est diffusé dans l’ensemble de l’atmosphère il y a plusieurs options : si le champ n’est pas uniforme ça veut dire qu’il y a des émetteurs proches de la surface qui répandent le signal et essaient de couvrir toute la planète. S’il est uniforme, on a affaire à quelque chose de surpuissant… probablement situé sous terre. Très loin…"

Il soupira.

"Si seulement on avait un moyen de capter ces perturbations on pourrait les tracer… avoir une meilleure idée de ce qui les cause. Avoir un moyen de cartographier la planète de manière précise aiderait aussi… mais je nous vois mal envoyer des équipes de Scavenger jusqu’à l’autre bout du globe."

Les Nomades s'observèrent suite aux paroles de Léo. Certains se mirent à parler, rendant les paroles du traducteur assez confuses. Saarth'alis lâcha quelque chose dans leur langue chantante, avec assez de fermeté, et le silence se fit dans la pièce.

- Selon les dires de mes compagnons ci-présents, il y aurait moyen de tracer les perturbations et de trouver leur source. Nous avons le savoir pour développer une telle technologie, mais nous n'avons pas les ressources. Advenant qu'on nous les fournisse, par contre... nous pourrions développer la technologie pour vous. En temps et lieux, par contre. Là, maintenant... c'est assez impossible.

Tous acquiescèrent, puis le silence se fit. Thyrînn marmonna alors un "je vais aller dormir, moi...", puis se leva, pour aller carrément se coller sur un autre Nomade qui était sous les couvertures, déjà. Leur peuple ne semblait pas avoir beaucoup de gêne, si ce n'était aucune. Zold'mahr regarda le futur papa aller, puis alla appuyer sa tête sur l'épaule de Léo, tout en s'installant près de lui.

Leo acquiesça aux paroles de Saarth’alis.

"Quand vous serez prêt monsieur Stein et moi-même seront en mesure de vous fournir ce dont vous aurez besoins. Ça risque de prendre un moment mais ça devrait nous permettre de jeter un peu de lumière sur ce qui se passe sur notre planète… "

Il observa tout le monde commencer à bouger et resta un moment interdit quand Zold’mahr appuya sa tête contre son épaule. La dernière fois qu’il avait eu cette sensation c’était une jolie demoiselle blonde qui l’avait pris comme oreiller… là maintenant Leo ne savait pas trop comment réagir... mais après un moment il finit par trouver la situation assez amusante. Il n'avait eut que très peu de contacts avec l'éclaireur nomade, mais... il lui avait sauvé la vie non ? Il regarda Saarth’alis et secoua doucement la tête.

"J’imagine que je ferais mieux de vous laisser vous reposer. Je… je repasserais éventuellement pour continuer cette discussion. Je meurs d’envie d’en apprendre plus sur votre culture. "

Saarth'alis acquiesça doucement aux paroles de Léo. Ce serait en temps et lieu, pas avant, et quand tout le monde serait prêt. Zold'mahr, lui, resta confortablement installé contre Léo, simplement bien. Il avait les yeux grands ouverts et écoutait sagement, sans rien dire. Effectivement, Léo lui avait sauvé la vie et ce fait semblait avoir attiré une certaine affection de la part du Nomade.

Saarth'alis jeta un coup d'oeil autour. Les siens s'installaient effectivement pour se reposer. Tous étaient assez affaiblis, de base, et avaient besoin de beaucoup de repos. Le chef d'équipe se leva donc, pour au moins raccompagner Léo.

- Nous reprendrons cette conversation avec plaisir. Pour l'instant, je vous en prie, reposez-vous et prenez soin de votre tête. J'ai l'impression qu'elle est encore sensible. S'il y a quoique ce soit, vous savez où nous trouver.

Zold'mahr se décolla un peu, pour laisser l'ingénieur aller, mais continua de l'observer, encore en silence. Tous lancère un "au revoir" à Léo, dans un synchronisme presque parfait.

Leo acquiesça et se leva après avoir passé une main affectueuse sur le dessus de la tête de Zold’mahr. Il se dirigea lentement vers la porte, passant une main distraite vers la plaque de métal qui ornait maintenant l’arrière de sa tête.

"C’est… moins douloureux que ce ne l’était. La guérison se fait bien, heureusement. C’est plus de m’habituer qui risque d’être compliqué."

Le jeune homme se retourna afin de s’incliner doucement devant le groupe avant de quitter. Il marcha lentement dans les corridors jusqu’à rejoindre la porte d’entrée. Avec L’élu qui se reposait et les nomades qui allaient faire de même, mieux valait en profiter pour être un peu actif… Lionel et Gabrielle n’allaient pas être de retours avant un bon moment et rien ne servait d’aller au complexe pour le moment… peut-être que ce serait un bon moment pour aller voir sa sœur ? Et Zolvar ? Elle lui avait dit qu’ils devaient parler bientôt. Ça semblait important. Il commença a se préparer, s’armant pour affronter la température extérieure.