User ses souliers (Aïra)

Marcher avait toujours été une activité qu'il affectionnait. Ses blessures l'avaient empêché de le faire, alors maintenant qu'il avait de nouveau ce loisir, il s'en donnait à coeur joie. Modérément quand même: Hauras avait été clair. Il ne devait pas pousser la note. Se reposer régulièrement, boire beaucoup d'eau et ne pas faire de mouvements pivots étaient quelques instructions parmis tant d'autres.

Il n'était pas stupide non plus. Pour sa sécurité, il restait sur le territoire des Inhumains. Greed avait été mis au courant de son aggression et les autres mercenaires allaient donc pouvoir l'aider si quelque chose arrivait. Ses facettes n'étaient pas inquiètes, lui non plus, par contre, il restait attentif. Il restait prudent.

Le temps d'une pause arriva et il prit palce sur un banc, sur l'allée la plus directe pour se rendre chez les Inhumains. C'était presqu'aux limites du territoire de son groupe, ce qui lui permettait de croiser des membres d'autres regroupements mercenaires. En plus, c'était près du bar. Il eut un gloussement à cette idée. Il pourrait toujours aller y prendre un peu d'eau. Dans tous les cas, il resta sagement assis, pour laisser son corps se reposer un peu.

Elle avait des Gelds PLEIN LES POCHES. N'ayant pas jugé utile de se prendre de quoi les transporter, elle trimbalait le fruit de son labeur sur elle, se disant que, si elle se faisait appréhender, le puriste serait le mec le plus chanceux du monde.

Elle ne pressa pas le pas, n'attirant pas l'attention. Les quelques noms et adresses qu'elle avait put donner lui avaient été fort lucratif. Elle allait pouvoir se permettre un peu de repos et surtout, de partager le beau butin avec sa mère qui avait tendance, ces temps-ci, à cuisiner pour plus d'une personne même les jours où Aïra n'était pas là.

Celle-ci gloussa, se doutant beaucoup de la situation. Kharl était un assez gentil et joli Inhumain et Reina méritait beaucoup d'enfin avoir du plaisir.

Elle aperçut l'enseigne du bar et une petite soif lui titilla la gorge. Non, dépenser directement? ce serait trop dommage.

Elle se tourna un peu, pour éviter l'enseigne tentatrice lorsqu'une aura attira son regard.

Elle eu un demi sourire.

-Zolvar? Demanda t-elle.

La guérison allait bien, fort heureusement. Il pouvait marcher plus longtemps. Les anti-douleurs étaient de moins en moins nécessaires. Mais… le "don", lui, restait chaotique. Encore plus depuis qu'il habitait avec Hirtma. Le Néorite lui donnait l'impression de toujours… dégager quelque chose? Fort heureusement, il avait réussi à garder son calme et aucun accident ne s'était encore produit.

Une silhouette familière tourna le coin de rue, près du bar. Il haussa un sourcil, mais ne fit pas un son. Une certaine curiosité l'envahissait. À quel point la jeune femme était-elle réceptrice? Le verrait-elle? L'interpellation le fit sourire. Oui, elle t'a vu, boyscout du dimanche. Aller, n'ignore pas la demoiselle.

- Mademoiselle Aïra.

Il eut un sourire, doux, puis l'interrogation se glissa sur son expression. Que faisait-elle dans ce secteur? Avait-il manqué quelque chose pendant son absence chez les Inhumains?

Elle prit place à ses côtés.

-hoff, laisse faire le Mademoiselle, mon cher. Un tu suffira aussi.

Elle lui sourit.

-Je me disais qu'il fallait que l'on se revoit bientôt! Mais la vie me rattrape toujours. HEY MYRIAM!

Elle se leva et partit saluer l'altérée serpent qui veillait de temsp en temps sur sa mère. Celle-ci lui sourit, une cloppe au bec. Elles discutère quelques secondes, Myriam lui offrit une cigarette et la saluat. Elle revint sur le banc, la cigarette allumée entre les doigts. Elle expira dans la direction opposée à lui, pour ne pas l'envahir de fumée.

-Ça n'te dérange pas, j'espère? Que fais tu dans le coin?

Zolvar eut un petit rire amusé. Lui et ses habitudes de politesse exagérée... Il acquiesça, replaça ses cheveux éternellement en bataille, puis la regarda partir voir Myriam. Son regard s'agrandit en reconnaissant sa consoeur. Depuis quand fumait-elle? Ce devait être à cause de tous les événements récents... Tout le monde trouvait une manière différente de faire sortir le stress. Lui... c'était la marche. Il eut un soupir, se promit d'aller lui parler plus tard, puis tomba dans la lune, juste un peu.

La jeune femme revint, et il fit signe que ça ne lui dérangeait pas, d'un mouvement de main.

- J'ai côtoyé des gens qui inhalaient bien pire. Pour ce qui est de mes affaires dans le coin... pour sécurité, je vis dans le coin, maintenant. Chez un autre Inhumain. Ce qui me fait penser... je ne crois pas que toi, tu vives chez un Inhumain. Si ce n'est pas indiscret... pourquoi es-tu dans le coin?

Il avait essayé d'utiliser son tact habituel...  mais force était de constater que la fatigue l'avait rendu un peu sec.

Elle ricanna en tirant une bouffée de cigarette.

-Oh, en effet, je ne vis pas ici, mais je travailles dans le coin. Pour nos amis communs, manifestement.

Elle lui fit un clin d'oeil.

-J'ai fait quelques bonnes affaires et je venais récupérer mon dû. Comment se passe ta convalescence?

Travailler dans le coin. Greed devait s'en servir pour faire de la surveillance. Il utilisait souvent des civiles non-humains pour se faire, en échange de protection, de Gelds et d'aide, s'ils en avaient de besoin. Le mercenaire acquiesça donc doucement C'était une question de réglée. À celle d'Aïra, par contre, il eut un soupir qu'il surprit à être aigre, bien malgré lui.

- Bien, aux vues de la situation. Remarque, j'ai très hâte de finalement ne plus être en repos. Avant l'"accident", j'étais en arrêt de travail à cause d'une brûlure. Maintenant... ça.

Il était blasé d'être blessé. Cette blessure là, par contre, était quelque chose contrairement aux autres. Il avait eu de la chance de ne pas avoir de séquelles graves dans son bras. Pour ce qui était du reste... Il y avait certaines choses qu'il ne pourrait simplement plus faire, malgré tous ses efforts.

Elle sourit, compatissante.

-Je vois... mais tu as fais de sacré progrès! Je suis sure que tu vas pouvoir reprendre sous peu!

Elle finit la cigarette et eu une petite illumination.

-Dis moi, as tu encore contact avec mademoiselle Steinhart? J'aurais... besoin de son aide... pour retrouver l'identité d'un homme qui serait porté disparu...

Elle imaginait pouvoir lui faire confiance. Un inhumain, membre du culte, rien de suspect.
Elle regarda vers le bar.

-Peut-être devrions-nous discuter ailleur et en profiter pour nous rafraichir.

De sacré progrès... C'était probablement vrai, mais le mercenaire restait amer face à ces paroles. Il aurait aimé ne pas avoir à vivre un reconditionnement, encore. Malheureusement, il n,était pas totalement maître de son destin, comme tout le monde.

À la question qui suivit, Zolvar haussa un sourcil. Il eut un petit sourire, doux, et acquiesça, doucement.

- Je la vois régulièrement... pas assez à mon goût, mais souvent.

Un sourire doux, affectueux, rêveur même, s'était glissé sur son visage. Il se rendait compte, là et maintenant, qu'il aurait aimé avoir la Gardienne avec lui. Qu'il aurait aimé qu'annabelle soit là pour entendre parler de cette historie... et accessoirement être près de lui.

- Allons quelque part de plus tranquille, oui. Je vais avoir quelques questions... par rapport au... "cadeau".

Il le dirait comme ça, ce serait plus simple. Doucement, il se leva et fit mine d'attendre qu'Aïra bouge. Les dames d'abord, comme on dit.

Elle se leva à son tour et ouvrit la marche.

-Il va falloir que je la voie bientôt, pour une affaire délicate. Mais, oui, allons y, je saurais peut-être répondre à vos questions!

Elle se dirigea tranquillement vers le bar, l'attendit et ils entrèrent. Elle salua la tenancière et prit place à une table dans le fond de la salle à manger.

Aby leur apporta deux verres d'eau et Aïra lui sourit en lui commandant un verre de bourbon. Elle regarda son accompagnateur.

-Quelque chose pour vous?

Une affaire délicate... toutes les affaires lui semblait difficiles à gérer, dernièrement. Mais peut-être que ce n'était que lui. Peut-être projetait-il son insécurité sur le monde autour. Il suivit Aïra, d'accord avec elle. Il arrangerait un rendez-vous, si c'était possible.

Ils entrèrent tout deux dans le bar et le Mutalythe regarda autour. Des visages qu'il reconnaissait, de Trigger Happy et de Loyals. D'autres mercenaires, ou autre encore. Il suivit la jeune femme, visiblement alerte, puis secoua doucement la tête à la question.

- Non merci. Mon médecin m'arracherait la tête si je prenais de l'alcool.

Il imagina l'expression d'un Hauras le surprenant, à sonr etour, avec l'odeur de l'acool émanant de ses vêtements et il eut un rire. Non. Il ne voulait pas faire ça au bon docteur.

Le mercenaire attendit que la tenancière s'éloigne, jeta un regard autour une nouvelle fois, puis baissa la voix.

- Je... j'ai emménagé avec un confrère Inhumain dernièrement, et... dans les faits, il est Néorite... Mais.. avez-vous... As-tu, je veux dire, remarqué quelque chose de particulier avec les Néorites? J'ai l'impression que... qu'ils sont.. spéciaux. Ma peau picotte toujours près d'eux... ça ne le faisait pas avant le don...

Il regarda la jeune femme dans les yeux, visiblement troublé. Très troublé, même.

Elle pensa un instant. Elle avait remarqué le phénomène mais n'avais que très rarement croisé de Néorites. Elle lui fit une mine désolée.

-Je dois t'avouer ne pas plus en savoir... Le don nous permet de voir l'aura de ceux qui partages certaines... capacités avec nous. On reconnait nos "semblables" de par leur impact dans l'atmosphère. Le pourquoi de tout ça... Je ne l'ai pas plus. De plus, je croise rarement des Néorites, je dois l'avouer.

Elle reprit une gorgée, resta silencieuse. Il ne l'avait peut-être pas remarqué immédiatement, ou peut-être était-ce la lumière du bar, l'angle de vue, mais... Ses traits étaient tirés, elle était... fatiguée. L'image de poupée infantile qu'elle dégageait lors de leur première rencontre s'était un peu effacée. L'espace d'une seconde, ses yeux accrochèrent les siens. dans ces grands iris de jades, un éclair passa, un éclair limpide de peur, de fatigue, un instinct bestial du temps ou l'être humain et ses semblable n'étaient que des proies.

Puis tout s'effaça alors qu'elle découvrit ses dents noire d'encre en un sourire plein de politesse. Elle baissa un peu la tête, ramena une mèche derrière son oreille et eu un coup d’œil discret vers la porte.

-Saurais-tu... Commença t-elle, se perdant momentanément dans sa pensée.

Elle se reprit et le regarda dans les yeux en portant son verre à ses lèvres.

-Saurais-tu où je pourrais rapidement et discrètement trouver Mademoiselle Steinhart?

La question était pour le moins directe et mystérieuse.

Le mercenaire écouta attentivement les paroles de la jeune femme. Elle semblait dans le même mystère que lui et ça l'inquiétait un peu. Lui qui la croyait plus informée...

Ce ne fut pas difficile de voir les changements d'humeur d'Aïra. Lui qui était très attentif aux émotions des gens qu'il cotôyait, là il sentait bien sa détresse. il fronça un peu les sourcils et se redressa sur sa chaise. Ses questions à lui attendraient. Ça lui semblait moins important, tout d'un coup.

- Je recommanderais d'aller la voir directement à la caserne, si c'est très urgent. Sinon, je sais qu'elle va ;a la Truffe régulièrement. Vous pouvez toujours lui laisser un message à son lieu de travail et convenir d'un point de rendez-vous...

Le Mutalythe la regarda et posa une main sur la sienne. celle qui ne tenait pas son verre. Il se faisait rassurant, comme il le pouvait.

- Vous pouvez me faire confiance... que se passe-t-il?

Elle soupira, visiblement peu étonnée du fait qu'il ai deviné son malaise. Elle baissa la voix.

- Il y a quelques temps, j'ai rencontré un fugitif de l'Hécatombe, que Léo Steinhart, j'imagine que vous êtes familier, a prit sous son aile. Il est totalement amnésique mais commence à se souvenir... de lui... avant ses altérations forcées et la torture... Je voulais demander à Annabelle...

Elle s'arrêta un instant, pleinement consciente que ce qu'elle disait était, de un, pas légal et, de deux, très dangereux pour Heimpher.

-lui demander de fouiller les dossiers, parmis les gens portés disparu, les guérillas surtout. Et de voir si, sous preuve de sa totale collaboration avec l'état, il pourrait être réintroduit dans la ville... ainsi que protégé...

Elle grimaça.

-Je sais que ça sonne croche et qu'on dirait que je me suis fait envouter par le premier agent de l'Hécatombe venu... mais faites moi confiance. Il est sincère...

Le Mutalythe l'écouta, attentivement. Plus Aïra parlait, et plus il fronçait les sourcils. C'était une situation... horrible et complexe. Il comprenait qu'elle veuille en parler à Annabelle, qui serait plus en mesure de l'aider. N'empêche, de ce qu'il savait... il y aurait moyen se faire quelque chose.

- Ça ne sonne aucunement... croche. Vous avez trouvé quelqu'un qui avait besoin d'aide. Ça aurait été contre les croyances du culte de l'ignorer...

C'était un fait. Ils devaient aider les gens égarrés. Les guider vers leur force intérieure, pour qu'ila deviennent de meilleures personnes.

- Comme je disais: la faire demander à la réceotion de la caserne sera le plus simple. Elle y est à tous les jours. Elle y dort, même, je crois.

Il eut un soupir. Coeur qui soupir n'a pas ce qu'il désire... il aurait aimé qu'elle vienne dormir dans ses bras, plutôt. Ça faisait peu de temps qu'ils s'étaient avoué leurs sentiments, mais mis à part le temps de sa convalescence... il ne l'avait pratiquement pas vu... et ça commençait à gruger son moral.

Elle luit fit un sourire. À mis cheminnentre la tristesse et la reconnaissance.

-Merci...

Elle pensa.

-Vous savez, je peux essayer d'arranger quelque chose. Afin que... vous puissiez vous voir tout les deux...

Elle prit une gorgée.

-Ce serait la moindre des choses... Le temps passer auprès de ceux que l'on aime est précieux...

La remarque de la jeune femme sembla le surprendre. Avait-il autant laissé paraître ses émotions que ça? Toutes ses facettes disaient que non, sauf la verte qui, elle, affirmait que oui. Ça paraissait dans son air un peu plus triste, morose, qu'il affichait du moment qu'on parlait d'Annabelle. Il devint un peu plus foncé, signe de sa gêne, et se frotta la nuque. C'était, après tout, sa première vraie relation... et il ne savait pas trop comment se comporter.

- Oh, heum... ne vous en faites pas avec ça. Elle a beaucoup de travail, ce que je comprend amplement... Et puis, je ne peux pas encore me permettre n'importe quoi, avec mes blessures...Bref... réglez ce qui doit l'être de votre côté, et je m'occuperai de... ma vie personnelle...

Il toussa un peu et se permit un sourire. Petit, subtile, mais un sourire. Il se sentait comme un adolescent, qu'on convaint de faire les premiers pas vers la fille qu'il a remarqué.

Aïra sourit.

-C'est vous qui voyez, je n'impose rien.

Elle soupira et finit son verre.

-Il faut que je me sauve, mais ce fut un plaisir de vous croiser, vraiment.

Elle lui fit un grand sourire.

-Je vais suivre votre conseil et passerais à la caserne lorsque j'aurais une seconde à moi. D'ici là, tâchez de vous soigner... oh et j'imagine que je n'ai qu'à passer le mot auprès des Inhumains si je cherche à vous voir? Pour continuer nos leçons, je veux dire.

Zolvar acquiesça, la regarda finir son verre, et alors qu'elle annonçait qu'elle devait partir, se leva. En bon gentleman, il allait au moins la raccompagner.

- Je le ferai, ne vous inquiétez pas. Et... oui, ce serait le mieux. Si vous croisez un certain Hirtma, d'ailleurs, chez les Inhumains, c'est présentement chez lui que je loge. Les messages seront plus directes.

En bon garĉon, Zolvar la raccompagna à la porte. Si la consommation n'avait pas été payée, elle le fut, de sa poche. Il offrit un sourire à la jeune femme, plein d'encouragements, et posa une main rassurante sur son épaule.

- S'il y a quoique ce soit, ne vous gênez pas. Nous... partageons les mêmes convictions culturels, si je puis dire. Alors... bref. Je ne vous retiens pas plus longtemps.