Enfin seuls (ft DM, Zolvar et Annabelle)

Le mercenaire sembla se complaire dans son observation de la jeune Gardienne, là, devant lui, rayonnante comme un levé de soleil. Il salua tout de même le barista, gentiment, mais resta dans son observation inlassable de sa douce Annabelle.

Aux questions, il gloussa, un peu prit de court par l'enthousiasme de la jeune femme.

- J'ai eu le feu vert pour un retour progressif au travail. Il y a quelques mouvements que je dois éviter, pendant un moment, mais sinon, je peux m'atteler à des tâches simples. Hors de question d'aller lutter avec des Traqueurs Sanglants!

Il ria doucement à sa blague. L'image qui lui venait en tête était plus comique qu'autre chose. Puis... son air s'assombrit un peu. Devait-il lui parler de son étrange expérience avec Pachencko? Devait-il lui mentionner que son "don" était plus difficile à gérer? Il ne voulait pas l'inquiéter, au contraire.

- Les autres Inhumains sont très protecteurs avec moi. Ils gardent un oeil sur mon bien-être. Certains sont même surprenants: je n'aurais pas pensé qu'ils auraient pu être aussi... compatissants? Bref...

Son regard se planta dans le sien, doux, mais avec quelque chose, dans le fond, qu'il cachait visiblement et qui donnait une teinte verte à ses iris bleus.

La gardienne hocha la tête, lentement.

"J'imagine que plusieurs d'entre eux ont vécut des situations semblables... une explosion, une créature particulièrement farouche... Plusieurs de mes supérieurs peuvent t'en parler : ce genre de rencontre laisse des marques autant chez la personne qui la subit que sur ceux qui en sortent indemnes."

Regarder un ami se faire couper en deux est presque aussi traumatisant que d'avoir a se réveiller demi-cyborg. Elle pensa un instant a son sergent... non. Son ami Jayx. C'était probablement le meilleur exemple lui venant en tête. Elle haussa les épaules, reprenant son sourire.

"Je suis contente de voir que tu vas bien. Vraiment."

Elle soutint son regard un bref moment. Elle commençait a reconnaître les petits signes subtils que ses autres facettes envoyaient : des taches de couleur, discrètes, la couleur de ses yeux... Il était heureux en ce moment, beaucoup plus qu'elle ne l'avait jamais vut. Et cette réalisation lui fit monter une certaine chaleur aux joues.

"Tu as réussis a revoir ta famille ? Au moins leur expliquer ce qui s'est passé ?"

Le mercenaire eut un sourire tendre à ses paroles. Il acquiesça, lentement, le sourire toujours aux lèvres. À la dernière question, il acquiesça de nouveau, lentement.

- Je les ai vu, oui. Nous avons convenus d'un souper familiale une fois par semaine, quand c'est possible. ILs ne sont pas heureux de savoir ce qui m'est arrivé, mais ils sont compréhensifs. Ils sont protecteurs également, mais bon... Surtout, ils sont curieux de rencontrer la personne qui me donne un air aussi rêveur...

Il eut un gloussement. Sa mère avait simplement été heureuse de le voir sourire. Son père, lui, grand poète, avait immédiatement compris les signes de l'amour naissant.

- Mon père a vu mon expression, les signes, et il m'a demandé: comment sont ses yeux? Et je lui ai répondu: sincères, magnifiques, hypnotisants, intenses...

Il eut un soupir doux, puis étira un bras et prit la main de la Gardienne. Lentement, il la caressa du pouce. Comme il se sentait bien, vivant, entouré et plein d'une douce ivresse chaleureuse, là, maintenant.

Si s'était possible, le sourire de la jeune femme s'élargit encore un peu plus aux paroles de Zolvar. Le rouge lui montait aux joues sans qu'elle puisse y faire grand chose.

"Bon... trop tard. J'y ai prit goût."

Elle lui fit un clin d'oeil, avant de tourner son regard vers la droite. Le serveur revenait avec leurs consommations, qu'il déposa respectivement de chaque côté de la petite table basse.

"Un vapeur noir comme mon âme et un café sucré. Si vous avez besoins de quoi que ce soit d'autre, faites-moi signe."

Il pencha la tête et s'éloigna, ne voulant manifestement pas être de trop dans un moment aussi... intîme. La gardienne prit une gorgée de son café, ne semblant pas avoir de problème a gérer la température du breuvage.

"Ça goute le brûlé, la cendre, la fumée... c'est parfais."

Elle redéposa sa tasse, offrant un sourire taquin a Zolvar.

"Quand l'occasion se présentera il me fera plaisir de rencontrer ta famille... a défaut de pouvoir faire l'inverse je sens que ce serait important pour toi."

Annabelle eut un sourir un peu mélancolique, se surprenant a penser comment son père aurait réagit a voir Zolvar débarquer a la ferme familiale au lieu des habituels BCBG qu'elle ramenait lorsqu'ils passaient plus qu'un certain temps a suivre son rythme. Elle ne put retenir un petit rire. Elle darda des yeux plus... coquins, vers le mercenaire.

"Je t'avertis, toutefois, que je compte te donner autant de raison que possible de rougir devant les remarques que ton père ne manquera pas de faire."

Après tout... ils avaient du temps a rattraper, non ?

Le regard du Mutalythe suivit le sien et se fixa également sur le serveur, qu'il remerçia d'un signe de tête courtois. Il nota dans le fond de son esprit qu'il devrait lui donner un pourboir à sa sortie.

Aux paroles de sa compagne, il eut un gloussement doux. Lui, un peu plus patient, attendit avant de prendre une gorgée du sien.

- Si tu te sens à l'aise vis-à-vis cet optique. Ma... mère est un peu plus sévère. Mon père est une douceur.

À sa dernière remarque, il rougit effectivement. Avec cette couleur, par contre, ça donnait plutôt l'impression que ses joues brunissait un peu. Il gloussa, prit une petite gorgée de son breuvage, puis reprit son calme, doucement.

Quelque chose passa dans son regard, un air distant, lointain peut-être. Puis, il secoua la tête et regarda les mains de la Gardienne, tranquillement.

- Quand le... moment s'y prêtera, ma facette sérieuse aimerait te parler de quelque chose. Pour l'instant, je vais continuer de profiter de ce moment. Mais... ça serait important pour notre personne.

Il lui offrit un petit sourire doux et déposa sa main sur la sienne, doucement.

La gardienne serra sa main, mais son regard prit une petite teinte inquiète. Elle se doutait que c'était important.

"Eh bien... prenons le temps de finir notre café et ensuite tu me parleras de ce qui te tracasse ?"

Une partie d'elle voulait avoir cette "discussion" maintenant, qu'ils puissent passer a un autre dossier par la suite. Mais elle suivit l'exemple de son compagon et tenta de profiter encore un peu du moment. Elle prit une nouvelle gorgée, sans lâcher la main de Zolvar.

"Pour être tout a fait honnête je vais être un peu nerveuse... c'est... disons la première fois que je prends le temps de connaitre quelqu'un autant avant de commencer une relation. Disons que je ne veux rien gâcher"

L'inquiétude dans le regard de la jeune femme ne lui échappa pas, et il s'en voulut un peu. Il aurait dû se taire, pour ne pas gâcher le moment. Ce qui était fait l'était, dans tous les cas.

Il prit une gorgée lui-aussi, ce cher Zolvar, la regardant toujours dans les yeux. Puis, il eut un petit sourire timide, qui lui donna un air... mignon.

- ...c'est ma première relation, dans les faits... alors nous serons deux.

Il gloussa, voulant faire passer sa gêne, la dissimuler un peu. Si vieux aux vues des humains, mais encore... sans expérience. Bravo le grand.

À ces mots, la gardienne eut un moment d'interdit, le visage incrédule.

"Tu n'as jamais... ?"

Elle se sentit soudainement un peu étrange de savoir qu'elle avait techniquement plus d'expérience que lui, mais se ressaisit avec un petit rire.

"Je tiens a te prévenir : tu n'as définitivement pas choisis le "niveau 1" pour commencer... je ne serais pas tenue responsables des bleu, lésions, griffures, perte de membre ou ecchymoses encourues lors de notre relation."

Elle lui fit un clin d'oeil, ne parvenant pas a retenir un nouvel éclat de rire. Le pauvre n'allait pas comprendre ce qui lui arrive lors de leur première nuit...

"Mais on devrait s'en sortir. Disons que justement je suis habituée a communiquer et a mettre les choses très claires."

Elle tendit la main, allant chercher celle du Mutalyte.

"Tant qu'un orgeuil surdimensioné n'apparrait pas du jour au lendemain on devrait s'en sortir sans trop de problème."

La gêne monta davantage en lui. Le dire à voix haute était quelque chose... mais l'entendre, elle, dire les faits, était autre chose. Il prit sa tasse et se cacha quasiment dedans, foncissant à vue d'oeil sous la gêne.

- ...est-ce que je vais devoir signer une décharge? Je... j'assumais mon statut, mais t'entendre le dire... c'est une claque allé et retour...

Il gloussa, toussotta un peu et déposa sa tasse. Là, la main de la Gardienne trouva la sienne et il la regarda dans les yeux, encore et toujours horriblement gêné.

- ...on ne m'a jamais accusé d'avoir un égo du genre... Un instinct de protection surdimensioné, oui... Mais pas un égo.

Il lui fit un petit sourire, timide, mais ne baissa pas les yeux.

Annabelle termina sa tasse de cendre liquide en une dernière longue gorgée. Elle n'osait pas l'avouer de peur de froisser Zolvar, mais le voir ainsi un peu embarassé était extrêmement mignon et un peu drôle... mais surtout mignon. Elle planta ses yeux dans les siens.

"Tant que tu gardes en tête que je suis une grande fille et que je peux prendre soins de moi même."

Là dessus, elle avait mit un peu plus de sérieux dans sa voix. Un partenaire, oui, elle en avait besoins. Un allier, aussi. Mais la dernière chose qu'elle voulait était de quelqu'un la traitant comme une poupée de porcelaine. Elle adoucit un peu son regard et sa voix.

"Alors... si tu me disais a présent ce que tu avais a me demander ? Tant que je suis encore en état d'écouter, parce qu'en ce moment je me perdrais dans ton regard."

Après un clin d'oeil taquin, elle s'éloigna un peu, s'appuyant confortablement sur son fauteuil.