Entre quatre murs (DM & Leo)

Le silence se fit dans la salle aux différentes paroles de Léo. Zama s'était immobilisée, non sans grogner un peu au refus de traitement. Elle s'était réinstallée près de l'Élu et n'avait rien dit d'autre.

Stein, lui, s'était visiblement raidit, surtout à la mention d'une nouvelle rencontre avec Léo. Il n'aimait visiblement pas que le jeune homme aie à voir affaire à cet homme, surtout maintenant. Dans tous les cas, il resta l'air songeur, de ce que ces yeux en montraient du moins, puis tourna lentement le regard sur son cadet. Il semblait aller un peu mieux, le bon scientifique, malgré l'état général de son corps. Une gamme complexe d'émotion passa pourtant dans son regard, et il reprit doucement sa main, pour la déposer sur son corps. De son autre, il prit son masque, sur la table de chevet, et entreprit de le remettre tranquillement.

- ...je… vais m'en sortir…

Il eut un gloussement un peu découragé et secoua négativement la tête, comme s'il ne réussissait pas à se convaincre lui-même. Qu'il trouvait sa tentative de réconfort simplement décourageante.

- ...bon, peut-être un peu moins que je veuille bien l'admettre… je… Léo. Ma santé n'est pas importante. Le bien-être de Sicherheit l'est beaucoup plus…

L'Élu se tût, comme s'il semblait hésitant à dire quelque chose. Que les mots lui étaient difficiles à prononcer.

- Il veut vous demander quelque chose, mais il trouve la demande beaucoup trop égoïste, après tout ce qui vous est arrivé.

- Zama, ne te mêles pas de mes affaire, s'il-te-plaît...

Stein soupira longuement et toussa un peu, un peu malaisé, maintenant.

Leo eut un sourire doux.

"Monsieur Stein… "

Il s’arrêta. Prit une grande inspiration et franchit une barrière qu’il s’était imposé dans ce qui lui semblait être une autre époque.

"Ulrich… je crois que nous sommes dépassé ce genre de préoccupation. Je… peu importe ce que vous vous voulez me demander, allez-y sans crainte. "

Il était en position d’ouverture totale face à son supérieur. Il se doutait un peu de ce qui allait suivre mais peut-être se trompait-il…

L'Élu resta silencieux de longues secondes. Il semblait avoir un dilemme intérieur, ne pas savoir quoi dire. Ne pas oser parler, du moins. Un soupir sifflant lui échappa, puis il tourna finalement son attention sur Léo. Son regard, encore plus brillant et intense, de par le changement de coloration de son globe oculaire, maintenant noir comme l'encre.

- ...je… ma santé devient de plus en plus fragile… Nous le voyons tous, je crois bien… Le bien-être de l'État compte énormément… pour moi, pour ma famille… pour notre héritage… Le bien des citoyens est ma priorité… la moralité scientifique également… Si je ne suis plus là, je ne peux plus m'assurer que tout ce pour quoi j'ai travaillé soit respecté… Je n'ai malheureusement pas d'héritier… je…

Stein eut un soupir un peu aigre et baissa la tête. Il semblait s'en vouloir. Sa demande en elle-même semblait le répugner. Comme si quelque chose lui disait qu'il n'avait pas le droit.

- Tu en as beaucoup sur les épaules. Tu as déjà été mis en danger trop souvent à mon goût. Je suis désolé de tout ça. Je suis désolé de te demander ce que je vais te demander… Je ne veux pas t'imposer ce poids sur les épaules… Je… Léo… accepterais-tu de devenir mon héritier?

Les derniers mots étaient sortis dans un murmure, étouffés peut-être par l'égo de l'Élu. Dans tous les cas, il n'osait plus du tout regarder Léo en face.

Leo pris le temps de digérer ce qui était en train de se passer. Il avait beau avoir été « préparé » par pipes, entendre ces mots de la bouche de l’élu restait une claque considérable.

Son héritier…

Léo était un jeune homme sans ambition politique. Devenir élu du secteur scientifique ne lui avait jamais même effleuré l’esprit alors devenir l’héritier de la famille Stein... C’était une situation qu’il n’aurait jamais envisagée si pipes ne lui avait pas posé clairement la question. Serait-il prêt ? était-il la bonne personne pour cette tâche ?

Comme quand Pipes lui avait posé la question, son hésitation fut brève.

"Si vous me faites assez confiance… si c’est là ce qui vous rassurerait pour le futur de l’état, alors oui. J’accepte de devenir votre héritier"

Les mots furent prononcés simplement et fermement.

"Si par mon travail, ma vie ou même ma mort je peux contribuer au bienêtre des habitants de l’état, monsieur Stein, alors je le ferais. C’est un poids que j’ai accepté de porter, d’une certaine façon, dès mon entrée au complexe scientifique. "

Voilà. Tout était dit. Il regarda Amaz et Zama, comme pour le prendre a témoin, avant de revenir à l’élu. Et maintenant ? qu’allait-il se passer ?

Le silence plana quelques longues minutes cette fois. Ulrich était visiblement incertain et ému à la fois. Une foule d'émotion passait dans son regard. Sa respiration se fit un peu plus inégale, rapide même, et il prit le temps de se calmer avant d'oser parler. Il ne savait pas quoi dire, à première vue. Son attention revint pourtant sur le jeune homme, qu'il observa longuement. Une certaine détermination flottait dans ses yeux bleus, leur donnant une intensité encore plus surprenante.

- ...je te crois prêt… j'ai assez confiance… tu as amplement prouvé ta valeur. Je… voulais éviter de te mettre encore plus de poids sur les épaules… Mais je vois que tu es altruiste. Assez pour bien vouloir endurer ces responsabilités.

Les deux androïdes observaient en silence, sans rien dire. Zama était calme, quoiqu'attentive aux besoin de son propriétaire. Amaz, lui, était un peu surpris, mais également heureux d'entendre cette décision.

- Je vais aller chercher le testament pour que ce soit ajouté! Et le reste de la paperasse qui va avec.

Amaz bondit sur ses pieds et sortit de la salle. Ulrich le regarda aller, avec un certain amusement, mais une fatigue indéniable.

- En temps et lieux, je vous montrerai ce qu'il y a à savoir, monsieur Steinhart. Ce qu'Ulrich ne pourra vous montrer, du moins. Pour l'heure, j'aimerais vous prodiguer des soins et de la nourriture.

La machine se leva, mais ne bougea pas de sa position. Elle fixait Léo et attendait sa décision.

Leo eut un air interdit devant les paroles de Amaz et ne put retenir un petit rire une fois ce dernier parti.

"Jamais je n’aurais cru entendre ces mots sur un ton aussi joyeux."

Il regarda un moment Ulrich avec un sourire franc. Il était très touché de la confiance que l’élu lui portait et espérait s’en montrer digne. C’était une responsabilité énorme qu’il venait d’accepter. A seulement 21 ans qui plus est… Quel âge avait l’élu déjà ? Son regard se retourna vers Zama et il hocha la tête.

"Ce serait apprécié oui. Je vous remercie, Zama. "


Il observa la deuxième androïde avec attention. Unité médicale, non ? Elle avait l'air beaucoup plus sérieuse qu'Amaz, ce qui déstabilisait un peu l'ingénieur a chaque fois. Il revint à Ulrich et hésita un moment, ne sachant pas si c'était le bon moment ou non pour poser ses questions.

"Je... je sais que le temps est compté mais peut-être serait-il une bonne idée que je vous laisse vous reposer, Ulrich... Je ne voudrait pas non plus vous pousser au bout de vos réserves."

L'Élu eut un léger gloussement, entrecoupé d'une petite toux, à peine audible. Amaz était tout un cas, comme Zama l'était aussi, mais… chacun avait son petit "je ne sais quoi". Il fit un petit mouvement de main, qui se voulait un abrégé de " ne fais pas attention", et baissa la tête, encore.

- ...ne le prenez pas mal. Pour eux, c'est simplement une assurance qu'ils ne finiront pas sur une table, à se faire étudier et décortiquer. Vous les sauvez eux-aussi, d'une certaine manière…

Ulrich se tût et tourna son attention vers Zama. L'androïde se leva, de son côté, et se dirigea vers le jeune homme. Elle resta debout près de lui et le regarda, de haut en bas, en prenant amplement son temps. Ses yeux brillèrent un peu plus de ce fait, et elle eut un soupir discret, quoiqu'audible tout de même.

- Scheiße… l'interface a été posée correctement, mais il y a eu inflammation des tissus avoisinants. un anti-inflammatoire et des anti-douleurs seront suffisants. Tout a été correctement fait… mais… je ne crois pas que nous serions capable de l'enlever. Jusqu'à vérification, je peux dire qu'il est vide, donc inactif pour le moment. Sinon… vous êtes intacte, monsieur Steinhart.

La machine retourna fouiller dans les tiroirs des installations médicales, puis revint vers Léo. Elle lui donna de l'eau, deux comprimés et lui montra une seringue. Un nom d'anti-douleur y était inscrit. Du moment qu'elle eut sa permission, elle fit l'injection près du nouvel implant de l'ingénieur, sans se presser.

Amaz revint, lui, joyeusement encore, et garda la paperasse avec lui, le temps que tout se fasse correctement.

- ...ce n'est pas répondre à quelques questions qui va plus me fatiguer… Je vous en prie, poser les… Je suis en assez bon état pour le faire…

La tranquillité était revenue dans la salle. Ils purent entendre quelques rires, doux, venus d'en bas, sinon, rien.

Leo hocha la tête et laissa Zama faire son injection avant d’ingérer les deux comprimés. L’antidouleur était efficace et beaucoup plus ciblé que les comprimés que Pipes lui avait laissés, aussi la douleur cessa-t-elle rapidement. Le jeune homme prit une grande inspiration, la première vrai depuis son réveil lui semblait-il, et remercia chaleureusement Zama pour ses services. Il revint ensuite à l’élu, le sourire aux lèvres.

"J’ai sans doute assez de questions pour vous tenir éveillé toute la nuit, je vous préviens… mais je vais tâcher de m’en ternir aux plus importantes. "

Leo expira et prit une nouvelle inspiration. Une chose à la fois. Il profita du fait qu’il ait encore toute son acuité mentale pour aligner ses pensées.

"Commençons par le principal. Les archivistes… de ce que j’ai compris il s’agit d’une sorte de… banque de donnée ? Un système qui aurait été mis en place par les membres de la première expédition ?"

Pourquoi autant de secrets ? c’était évident… les archives devaient contenir beaucoup de savoir qu’Ulrich considérait comme dangereux pour l’état. Même si il tentait d’utiliser ces technologies pour le bien de l’état ce ne serait qu’une question de temps avant que des organisations belliqueuses n’adaptent le tout pour servir leurs propres desseins.

Zama accepta les remerciements de Léo, sans faire un son, puis se dirigea ensuite vers sa secondes tâche: trouver de la nourriture pour le jeune homme. Au même moment, Amaz s'installa sur le plancher, les jambes croisées, et se mit à se balancer innocemment, comme un enfant.

Ulrich eut, de son côté, un petit gloussement et se contenta d'acquiescer pour le moment. Il écouta attentivement les paroles de Léo, puis sembla réfléchir. Il cherchait visiblement la meilleure manière d'expliquer ce dont il était question.

- Les Archivistes… c'est, oui, une banque de données, datant d'avant la construction de l'État. Par contre, ce n'est pas que ça. La banque de données est en elle-même équipé d'un navigateur précis, un guide l'on pourrait dire. Il y en avait plusieurs, semblerait, avant la catastrophe… mais il n'en reste qu'un. Un Archiviste. C'est une I.V. Une Intelligence Virtuelle… contrairement à Amaz ou Zama, une I.V est incapable de ressentir des émotions et d'évoluer avec le temps d'elle-même. Elle est… présente pour remplir son rôle et c'est tout. C'est donc une banque d'informations, dont beaucoup sont dangereuses pour Sicherheit, et un guide un peu trop innocent pour nous les fournir, expliquer…

Stein eut une petite toux, un autre soupir, puis regarda Léo droit dans les yeux. Quelque chose de plus important semblait avoir frôler son esprit. Une question plus sérieuse, plus lourde, peut-être, qu'il devait expliquer, avant que Léo ne la pose.

- En premier… il n'y a pas eu d'expédition à proprement parlé pour trouver l'État. Je… L'U.N.E Pathfinder… United Nations Exploration… Exploration des Nations Unies, si vous préférez… c'était un navire d'exploration… spatiale. Un vaisseau spatial. Contenant cinq cent personnes. Je ne sais pas exactement d'où il venait et pourquoi ils sont partis… je sais seulement que leur navire s'est écrasé ici. Les Archivistes étaient à bord, tout comme Amaz et Zama. Tout comme nos ancêtres. Les fondateurs de Sicherheit viennent de ce navire. Beaucoup sont morts au moment du crash… et beaucoup ont décidés de simplement effacer les informations concernant le passé. Nous sommes les héritiers d'un groupe d'explorateur qui s'est perdu quelque part, dans les faits… Explorateurs qui ne semblaient pas vouloir repartir, qui plus est…

Ulrich se tut. Il sembla surveiller étroitement la réaction de Léo. Il venait tout de même de lui larguer une énorme vérité. Une certaine inquiétude voilait le regard de l'Élu, qui semblait légèrement effrayé par la possible réaction de son cadet.

Leo hocha lentement la tête, buvant les paroles de l’élu comme une éponge. Il ne semblait pas effrayé, pas plus qu’il ne l’avait été lors de la première mention de cette équipe.

"Avaient-ils justement comme objectif de fonder une colonie ? cinq-cents personnes me semble être une quantité énorme de gens pour une équipe d’exploration non ? "

Leo sembla se rappeler d’un détail… Ce nom… Il fronça les sourcils et ouvrit son sac pour en sortir le casque qu’il avait récupérer de chez Hexus. Avec toute cette agitation il n’avait jamais défais ses valises chez Gabrielle et Lionel, comme il le voulait. Il regarda un long moment la visière de ce dernier avant de se tourner vers Amaz et Zama.

"Je… Ça vous dit quelque chose ? J’ai trouvé ce casque lors d’une visite chez Hexus… Il… il est un point de contact pour contacter Pipes, apparemment. "

L’ingénieur guetta la réaction de ses interlocuteurs. Il avait conscience que c’étaient là des informations assez importantes.

L'air qu'affichait Léo fut un grand soulagement pour l'Élu. Personne ne semblait effrayé, tout se prenait dans le calme et la compréhension, la curiosité même… Ça semblait sécuriser Ulrich. Celui-ci sembla d'ailleurs réfléchir à la question, mais ce fut plutôt Zama qui répondit, de son ton neutre, comme toujours.

- Le but de l'U.N.E Pathfinder était, oui, de trouver une planète bewohnbar, habitable. De récolter des ressources utiles, de faire de l'étude de territoire également. L'équipage était presque totalement composé d'ingénieurs, de scientifiques et autres membres de secteurs scientifiques, médicaux. Le but était de cataloguer les planètes habitables dans un secteur bien précis. Ne me demandez pas lequel, je n'avais pas les autorisations de le savoir.

Zama n'ajouta rien, mais Amaz, lui, prit la relève. Il semblait avoir tiqué sur un fait et se dépêcha donc de clarifier.

- C'est ça, le problème. L'équipe était sensé prendre des échantillons, peut-être même faire un camp de base. Pas s'installer, pas directement. Elle était sensée repartir. Il y a eu un signal de détresse, qui nous a attiré ici… et le crash ensuite. Nous ne pouvons pas repartir. Nous sommes coincés ici. La couche magnétique dans l'atmosphère empêche les communications. Nous n'avons pas le matériel requis pour réparer le vaisseau. Là est le hic… Nous n'étions pas sensé être ici. Sicherheit n'était pas sensé exister.

Ulrich eut un soupir difficile et se massa les yeux, lentement. L'Élu ne semblait pas être au courant de ces détails, aussi les apprenait-il en même temps qu'eux. La vue du casque, par contre, figea les deux machine. Stein n'eut aucune réaction de son côté, n'étant pas familier avec l'objet. Zama, par contre, s'avança rapidement, semblant agitée, surprise.

- Vous avez son casque… le casque de navigation d'Yfer… C'est un point de contacte? Ja, sicher! Es erklärt alles!

- Zama, s'il-te-plaît, dans une langue qu'il comprend…

Zama sembla se calmer et acquiesça. Par contre, elle se mit à faire les cent pas, de gauche à droite, semblant en pleine tempête de réflexions. Ses systèmes de traitement étaient en ébullition.

- Le casque du navigateur. C'est normal que ce soit un point de contacte. Il y a sa signature électronique à l'intérieur. Peut-être même encore sa signature cérébrale. Je dois l'examiner. Si c'est réellement le cas et que Pipes est Yfer Vross, je vais être capable de faire des comparatifs. Peut-être même d'ajouter ses ondes cérébrales à mes scanners et le retrouver! Ulrich! Nous avons un moyen de le trouver! De le faire mettre derrière les barreaux!!!

Le silence tomba, tel une masse. Stein s'étouffa presqu'avec sa salive. Amaz ne brûlait pas autant de joie que sa compagne. Il restait un peu plus réservé face à cette découverte. Il tapota d'ailleurs doucement le dos de l'Élu, incertain.

Leo grogna un peu et secoua la tête. C’était beaucoup d’informations tout d’un coup.

"Attendez attendez… ce casque aurait appartenu au navigateur de L’U.N.E. Pathfinder ? Le… le hasard est trop grand. "

Les sourcils de Leo étaient froncés. Manifestement quelque chose ne tournait pas rond.

"Examinez-le s’il le faut mais n’oubliez pas qu’il y a un lien entre Hexus et Pipes. Je… je crois qu’Hexus a accès à des ruines qui datent de l’époque de L’U.N.E. Pathfinder.  Je doute que… qu’Hexus aurait pu cacher a pipes quoi que ce soit et surtout que Pipes aurait laissé un objet de cette importance dormir au fatalité et curiosité. "

L’ingénieur resta un moment sans trop savoir quoi dire.

"Toute cette histoire amène beaucoup de questionnement sur les motivations de Pipes. Pourquoi n’as-t-il pas essayé de contacter la… la planète d’origine ? Il a eu tout ce temps avec une technologie manifestement de loin supérieur à la nôtre pour concocter une solution. Je trouve difficile à avaler qu’il n’aurait pas trouvé une solution. "

Leo soupira.

"Sicherheit… sécurité. Deuxième chance… Pipes n’arrêtait pas de me rappeler à quel point il avait à cœur la réussite de l’état. "

Il regarda Amaz et Zama avec insistance, soudainement un peu inquiet.

"Vous… vous avez une idée de la provenance de ce signal de détresse ? avec les perturbations magnétiques dont vous me parlez comment qui que ce soit aurait pu émettre un signal capable de traverser l’atmosphère ? Surtout personne n’a été capable de suivre ce signal une fois sur le sol de la planète ? "

Alors que l'ingénieur réfléchissait, personne ne parlait. Ils suivaient tous le processus réflectif de ce dernier, semblaient s'interroger en même temps que lui, peut-être même faire des liens. Dans tous les cas, Amaz resta près d'Ulrich, dont le regard sévère montrait tout le sérieux de la situation. Le pauvre Élu, habituellement au courant de bien des choses, semblait en terrain totalement inconnu en ce moment. Peut-être était-ce bien le cas, peut-être que non. Il ne disait pourtant mot, réfléchissant à toute allure.

Zama s'occupa donc de continuer la conversation, de son côté, comme une grande.

- Peut-être n'est-ce qu'un question de simple hasard. Les probabilité pointent en grande partie vers cette option. Nous savions déjà qu'Hexus était lié à Pipes, d'une manière ou d'une autre, sans réellement savoir comment… Peut-être donne-t-il des points de repères à Hexus, pour qu'il mette la main sur d'anciennes technologies? Nous ne savons pas… Dans tous les cas, il est possible, aussi qu'Hexus fasse tout sous le nez de Pipes. Il n'est tout de même pas omniprésent, alors il ne voit heureusement pas tout….

La machine eut un soupir d'agacement, puis regarda son propriétaire quelques instants.

- La couche magnétique dans l'atmosphère était impossible à percer pour notre navire. Pipes n'a probablement pas pu développer meilleure technologie. Pour ce qui est du message de détresse… les supérieurs en charge restants ont déduit qu'il s'agissait d'un piège. Nous avons été attirés ici. Il n'y avait aucune trace de rien, une fois dans l'atmosphère. Plus de signal, simplement des interférences. Personne ne sait comment le signal n'a passé et personne ne sait d'où il venait. Nous savons simplement que les Néorites étaient déjà ici. Qu'ils peuplaient l'endroit. Rien d'autre...

Le silence se fit de nouveau, puis Stein se leva, au grand damne de Zama, qui se précipita sur lui.

- Bon sang, Ulrich! Reste dans ton lit! Tu n'es pas en état de te lever!!!

- Ça va aller, Zama… je… j'ai besoin de prendre l'air… je t'en pries…

Le scientifique semblait excessivement troublé, mais aussi en pleine réflexion. Quelque chose lui tournait visiblement dans la tête.

Leo écouta attentivement ce que l’androïde amenait comme information avant de se mettre à réfléchir. Il avait l’impression de faire de l’archéologie, d’essayer de faire des déductions a partir de fragments du passé dans l’espoir d’expliquer un peu le présent. L’exercice était a tout le moins intéressant mais très certainement exigeant.

Un élément lui revint en tête toutefois… La visite de Moulthy à la boutique d’Hexus. Était-il au courant de la provenance des pièces de technologie « antiques » que le marchand offrait ?

Les réflexions furent interrompues avec les mouvements de l’Élu. L’ingénieur l’observa un moment avec inquiétude avant de se lever doucement. Il ne fit pas de mouvement vers lui : Zama avait déjà le dossier bien en main et il ne voulait pas non plus envahir son espace personnel.

"Monsieur Stein ? Vous... qu'est-ce qui se passe ? "

Manifestement une des informations livrée par Zama avait touché quelque chose dans l’esprit de l’Élu… il ne restait plus qu’à savoir quoi précisément.

Comme Léo l'avait constaté, Zama avait effectivement le dossier en main. La machine se planta solidement devant l'Élu et refusa de bouger. Stein eut un air légèrement agacé, et la certaine frustration sembla ramener sa faiblesse, le forçant donc à se rassoir. Ce qu'il fit, non sans un soupir.

- ...j'ai simplement besoin de prendre l'air… je… j'espère que ce n'est pas ma faute si… si Hexus est autant sous l'influence de Pipes… je… je m'en veux assez comme ça…

- Si tu te mets encore tous les problèmes du monde sur les épaules, Ulrich, je jure, au nom de ta mère, que je vais devoir te donner une punition que tu n'oublieras pas!

La machine déposa ses mains sur ses hanches, dans une mimique toute maternelle. Amaz, lui, se leva et vint prendre le casque, pour l'observer longuement, dans la lune.

On entendait encore les chants, subtiles, des conversations en bas, qui s'amenuisaient un peu avec le temps.

Leo soupira et secoua doucement la tête. L’hyper empathie d’Ulrich était sans aucun doute ce qui allait causer sa perte. S’il était à l’origine de ce qui avait causé la transformation d’Hexus, il était maintenant un peu tard pour les remords…

"On choisit tous la manière avec laquelle on affronte les épreuves qu’on doit surmonter… il n’a peut être pas choisis sa condition actuelle mais sa relation avec Pipes est son propre fait. "

Tout comme le jeune homme avait choisis de lui-même de venir trouver le terroriste pour chercher des réponses… qu’il le veuille ou non maintenant, il avait lui-même mis les doigts dans un engrenage qui n’était pas prêt de s’arrêter. Leo se frotta un instant le visage pour essayer de poursuivre la prochaine piste. Le chant mélodieux des nomades emplis ses oreilles et soudain un détail lui revint en mémoire.

"Attendez un instant… les nomades ne disaient pas avoir été contacté par quelqu’un qui avait réussis à « percer » le brouillage magnétique de l’atmosphère ?"


Une petite inquiétude naquit lentement dans l’esprit de Leo. ça voulait dire que Pipes était en mesure de le faire... ou qu'il s'agissait de quelqu'un ou quelque chose d'autre entièrement. Il était confus soudainement.  

"Ils se sont écrasé sur cette planète tout comme nos ancêtres… probablement pour la même raison non ?"

Les implications de tout ceci étaient énormes… combien d’expéditions étaient ainsi atterries sur la planète ? Combien de civilisations différentes ? Depuis combien de temps tout cela durait-il ? Les nomades avaient manifestement accès à une technologie bien supérieure à la leur, presque comme si ils n’avaient pas vécu la fameuse « catastrophe » qui avait remis les connaissances technologiques de l’état a zéro, huit-cent ans plus tôt. Il regarda tour a tour les androïdes et l’élu avant de soupirer.

"Peut-être que… cette discussion serait intéressante a continuer en présence d’un de nos « invités » ?"

Le détail, rappelé à la mémoire de tous, sembla raviver la confusion générale. Zama jeta un coup d'oeil du côté d'Ulrich, puis observa Léo. L'Élu, lui, grogna tout bas et toussa un bon coup.

- ...ce serait intéressant d'avoir une conversation avec l'un d'entre eux, oui... nois avons des choses à clarifier...

Zama s'approcha de Stein et l'examina quelques instants. Ce ne fut pas long qu'elle le mit sur soluté, en attendant que Léo aille chercher un Nomade.

Amaz, lui, n'avait toujours pas bouger, observant le casque, encore.

Leo Acquiesça lentement et laissa trainer son regard un moment sur Amaz… Quelque chose ne tournait pas rond pour qu’il reste ainsi immobile.

"Amaz ? Tu m’accompagnes ?"

L’ingénieur se leva doucement et se dirigea vers l’extérieur de la chambre. C’était une situation délicate… il ne voulait pas donner l’impression aux nomades qu’ils étaient sous surveillance mais toute cette situation demandait, pour être éclaircie, des informations qu’ils détenaient. Avec un peu de chance il s’agissait d’une discussion que les nomades n’essaieraient pas de fuir. Alors qu’ils marchaient dans les corridors vers le grand salon où les nomades étaient rassemblés, l’ingénieur se tourna vers l’androïde de combat.

"Amaz est-ce que… est-ce que tout va bien ? "

Une inquiétude sincère semblait habiter le jeune homme. Il tenait à savoir ce qui tracassait la machine avant d’arriver devant Saarth’alis. Peut-être connaissait-il le pilote ? ce… Yfer ?

Amaz avait suivi, sagement. L'androïde n'était pas du tout attentif, même s'il avait déposé le casque en sortant. Il suivait Léo, sans faire un son, mais s'arrêta bien vite quand le jeune ingénieur se retourna vers lui.

d'une manière toute humaine, Amaz se mit à jouer avec ses mains. Il était chamboulé, le pauvre, et ne pas le voir aurait été difficile. Il regarda tout de même autour, puis ramena son attention sur Léo.

- ...je vais bien, ne vous en faites pas… je… je ne comprend simplement pas… Je sais que c'est son casque. Je m'en rappel comme si c'était hier… mais… Yfer n'était pas méchant. Il était tellement gentil, naïf un peu… il avait soif de découverte, d'aventure… il avait à peu près votre âge, dans ce temps… Je ne comprend simplement pas, si c'est réellement lui, comment il a bien pu devenir Pipes… Les deux sont… tellement différents? Ça me trouble… j'y repense et j'ai encore l'impression d'avoir monsieur Stein, de ce temps là, qui me tapote le dos en me disant que nous allons faire de grandes choses...

LA machine eut un soupir et mena ses mains à sa tête, dans une mimique totale de découragement. Elle secoua la tête ensuite, dans une tentative veine de se reprendre, mais se redressa tout de même.

- Je vous suis, monsieur Steinhart. Allons chercher nos chers amis.

L'androïde croisa ses mains dans son dos, bien droit, et attendit.

Leo resta un moment interdit. Yfer… ce détail lui avait échappé. Le casque appartenait à Pipes. Pas étonnant que ce pauvre Amaz soit chamboulé. L’ingénieur ne savait pas quoi répondre à l’instant mais leva quand même une main pour l’apposer sur l’épaule de l’androïde. C’était un maigre réconfort mais c’était déjà ça.

Huit cents ans à être le seul survivant d’une catastrophe… ça devait avoir un impact certain sur le caractère de quelqu’un d’humain a la base.

"Allons-y… je pense que Saarth’alis serait notre meilleur point de contact."

L’ingénieur descendit jusqu’au salon et observa un moment le groupe de nomades. Avoir affaire à un ou deux représentant d’une race était quelque chose… voir un attroupement d’humanoïdes dont il ignorait l’existence une semaine auparavant lui fit un drôle d’effet toutefois. Il s’excusa largement alors qu’il se frayait un chemin jusqu’à celui qui semblait être le responsable de cette équipe et attira doucement son attention.

"Saarth’alis ? nous pouvons vous emprunter quelques minutes ? Je… Monsieur Stein et moi avons à vous parler. "

Il espérait de tout cœur qu’il avait eut l’occasion de profiter de ses retrouvailles… et qu’il n’était pas en train de le mener dans une conversation qui terniraient le soulagement dans lequel la pièce tout entière semblait baigner.

Amaz se contenta d'acquiescer et le suivit, sans dire un mot. Le duo se retrouva ensuite dans la pièce qui regroupait les Nomades, et l'atmosphère changea. Devint plus légère dans les faits. Une odeur sucrés, comme celle d'une fleur exotique, planait dans l'air. On se sentait immédiatement plus léger dans la pièce, avec un léger picotement qui réchauffait les joues.

Quelques conversations se menaient, ici et là. Les Nomades se tenaient en petit groupe de deux ou trois personnes, pas plus, les uns près des autres, et parlaient tout bas. Ils semblaient heureux de voir l'endroit qui serait leur sécurité, mais aussi d'être tous là. Quelques chants étaient plus graves, d'autres plus brusques, d'autres encore plus joyeux de base. Saarth'alis était, d'ailleurs, en compagnie de deux autres de sa race, Zold'mar et un autre, et serrait ce premier dans ses larges bras. Même son confrère semblait petit, à côté de lui, mais personne ne s'en plaignait. Une douce joie flottait dans l'air.

À l'appellation de son nom, par contre, Saarth'alis tourna les yeux, doucement. Il tapota tout aussi délicatement le dos de son ami, pour se tourner vers Léo. On lisait la fatigue sur son corps, le stress l'ayant quitté en grande partie, mais il semblait tout de même dispo.

- Oui, sans problèmes. Je vous suis. Je vous en pries, menez le chemin.

Zold'mar salua Léo d'un signe de tête, de son côté. Les conversations se firent plus subtiles, par contre, alors que les autres voyaient leur "meneur" se faire emprunter.

Leo soupira. Il aurait aimé pouvoir dire que ça ne serait pas long mais il préférait ne pas prendre la chance de mentir à celui qu’il considérait maintenant comme son ami. Il se contenta de s’incliner doucement et de faire le chemin inverse jusqu’à la chambre de l’élu. Il était un peu nerveux à cause de la quantité de questions sans réponses qui fourmillaient dans son esprit, mais tentait de rester détendu. Il ne pouvait pas cacher grand-chose à son invité de toute façon.

Il frappa doucement à la porte de l’Élu avant d’entrer, amenant Amaz et Saarth’alis derrière lui. Les présentations n’étant pas nécessaires l’ingénieur décida de commencer.

"Saarth’alis.. nous… nous aurions besoins d’informations concernant l’arrivée des nomades sur cette planète. Je…"

Leo prit un moment pour organiser ses pensées. La question était complexe et il fallait bien la formuler.

"Nous avons de bonnes raisons de croire que les humains sont arrivés de la même manière : en explorateur."

L’ingénieur entreprit de résumer la conversation qu’il venait d’avoir avec l’élu et les androïdes. Les origines de la présence humaine et leurs doutes vis-à-vis Pipes.

"La question qui demeure est : si votre vaisseau a été attiré de la même manière, ça signifie que quelqu’un ou quelque chose produit un signal de manière volontaire… vous… disposez d’une technologie supérieure à la notre. Avez-vous fait des observations ou des découvertes vis-à-vis ce phénomène ? "

Le trio retourna aux appartements d'Ulrich, sans un son. Amaz était assez subtile, maintenant, et malgré sa taille, Saarth'alis était le silence incarné. Tous trois attendirent, puis entrèrent dans la pièce. Stein avait replacé les couvertures, pour que son corps et ses bras soient un peu plus dissimulés. Zama, elle, vérifiait ses solutés, tranquillement, comme une bonne surveillante médicale.

La question tomba aussi rapidement, et le Nomade s'immobilisa. Il ne semblait pas nerveux… mais peut-être un peu découragé. Fatigué? La question faisait travailler son esprit visiblement fatigué, mais il se força tout de même à se concentrer. Il écouta toute l'histoire de Léo, sans en omettre un morceau, puis soupira longuement, tout en croisant les bras.

- Effectivement, nous étions en exploration. Non pas pour trouver un lieux habitables, mais plutôt faire un recensement… mettre nos cartes à jour, nous dirons. Effectivement, c'est un signal de détresse qui a attiré notre attention sur cette planète. C'était celui de l'U.N.E Pathfinder, si je ne me trompe pas…

Le Nomade eut un autre soupir puis se massa les tempes, tout en retirant son viseur en même temps. Ses deux yeux en cibles, mauves, se firent voir. Il semblait réfléchir, encore.

-Nous avons procédé à des scans atmosphériques. Le taux de magnétisme dans l'atmosphère était élevé, mais c'était explicable par des orages électro-magnétiques, qui faisaient rage à plusieurs endroit différents sur la surface de la planète. Nous avons détectés de la vie, que l'endroit était respirable. Surtout, nous avons retrouvés de vieux rapports, faisant l'objet de la disparition de ce vaisseau en particulier… Nous avons contactés le signal, mais nous n'avons pas eu de réponse. Notre devoir était d'aller vérifier, alors nous sommes descendus en atmosphère… et c'est là que l'enfer nous est tombé dessus.

Saarth'alis se tut quelques instants, incertain de comment continuer. Ce fut Zama, pourtant, qui reprit la parole.

- Le magnétisme dans l'atmosphère a augmenté d'un coup et a bousillé vos systèmes. Vous avez perdu l'alimentation et le contrôle.

Le Nomade afficha un regard surpris, mais se reprit bien rapidement. Il acquiesça, tout en décroisant les bras, et changea son point d'appuis d'une jambe à l'autre.

- Exactement. Nous avons perdu toute l'alimentation. Notre vaisseau a fait une entré catastrophique dans l'atmosphère. Nous nous sommes écrasés… et ensuite, comme je vous ai dit, il y a eu cette voix dans nos systèmes de communication, qui a fendu le brouillage magnétique, qui nous a menacé… puis plus rien.

Le silence se fut. Tous pensaient à ce qui venait de se dire, visiblement.

Leo but les paroles de Saarth’alis, enregistrant le moindre détail. Ses soupçons se confirmaient les uns après les autres… Il regarda les androïdes, puis Saarth’alis.

"Pour que quelque chose coupe l’alimentation même d’un système indépendant comme un… vaisseau… et passe outre les mesures de protection de surcharge électrique il faut quelque chose de soit très puissant soit très ciblé…"

L’ingénieur pris une grande inspiration.

"Les perturbations magnétiques dérèglent les équipements mais ont très peu d’influence sur un système électrique. Surtout quelque chose qui n’est pas ancré au sol. Je… le complexe travaille depuis un moment sur un principe de décharges électriques contrôlées, faites spécifiquement pour causer une fermeture complète d’un système électronique. Mais il faut une puissance très grande et très brusque. "

Il regarda Saarth’alis.

"En contact direct avec l’objet. "

Il soupira. Les implications de tout ceci étaient énormes.

"Si on augmente la distance on augmente la puissance requise jusqu’à des niveaux tout simplement ridicules. Si l’atmosphère émettait ce genre de décharge sur une base naturelle la vie serait tout simplement impossible sur la surface. On parles donc d’une attaque. Pas d’un accident. "

Leo sembla se demander un moment si il devait continuer et décida de le faire.

"Et comme ce phénomène date d’avant l’arrivée de notre cher Pi… Yver sur la planète, alors ça signifie que quelqu’un ou quelque chose d’autre est derrière tout ça. "

Il resta silencieux par après. Tout n’était pas encore placé dans son esprit et beaucoup de nouvelles questions faisaient leur apparition. Beaucoup d’inquiétudes et de peur, également.

Tous écoutèerent le jeune homme et son processus réflectif. Personne ne l'interrompit ne serait-ce qu'une seconde. Quand il eut finit, Saarth'alis acquiesça gravement. Zama ne bougea pas. Amaz sembla retourner dans la lune. Ulrich, lui, était totalement choqué... comme si cette éventualité ne lui avait pas traversé l'esprit. Son regard bleu démontrait une totale terreur, assez qu'il se mit à trembler.

Ce ne fut pas très long que Zama le rejoignit et lui tapota le dos. Léo, lui, ne fut pas totalement seul avec sa surprise non plus: le Nomade vint lui mettre une main sur l'épaule, en signe de soutient.

- Peut-être les nouvelles sont-elles troublantes, mais nous sommes au moins sur une piste. Le brouillard s'aminçit.

Le silence retomba ensuite. La... question semblait en troubler beaucoup.