Convictions et Persuasion (Leo&MJ)

Ulrich resta dans cette position, quelques longues minutes. Une éternité, peut-être, pour son cadet. Sa fragilité ne lui échappait pas à lui aussi, en étant la proie primaire, mais il tentait tant bien que mal de garder une contenance.

- ...Zama a fait ses examinations... mon état devient de plus en plus... instable. Je n'aurai pas la force pour des enregistrements... Les Archivistes eux... ce sont des gens qui ont subi ce genre de scan... de ce que j'en sais. Je... demandons-le lui."

Finalement, il recula. Ses tremblements n'avaient en rien diminué. Il se forçait pour reprendre de sa droiture, dans tous les cas.

- ...quand est-ce que nous devons y aller...? Sous quelles conditions...? Je... pardonne-moi, l'émotion me trouble un peu... Je sais que tu me l'as dit... Mais pourrais-tu me le rappeler?

Ses yeux, bleus brillants, se fixèrent à peu près dans ceux de Léo, dans une expression désolée sincère.

Leo secoua la tête, signifiant qu’aucune excuse n’était nécessaire.

"« Dans deux jours a la tombée de la nuit tu recevras une note avec notre point de rendez-vous. Un transport va venir vous chercher. » c’est là tout ce qu’il m’a dit. "

Il se passa une main dans le visage.

"Je peux organiser un semblant de protection. Mettre des gens sur le fait de suivre le transport, discrètement. Bien que je ne sais pas a quel point ce sera utile. On parles de Pipes après tout."

Ulrich acquiesça, lentement. Il commençait à avoir l'air franchement épuisé, incertain et troublé. Toute cette histoire jouait grandement sur son système, déjà beaucoup trop affaibli.

- Deux jours... ça nous laisse du temps... Pour prévoir une sortie de secour, peut-être... Trouver des gens de confiance... Comme vous dites, nous parlons de Pipes... Essayons de ne mettre personne en danger. Il ne nous fera rien... mais les autres risquent d'être des pertes collatérales plutôt... acceptables, pour lui.

Un dégoût parut dans sa voix. Considérer des vies comme dse pertes collatérales l'écoeurait totalement. Il retourna s'asseoir sur le bord de son lit et se massa les yeux, avant de simplement retirer son masque. Son faciès avait une allure encore plus étrange, la peau le couvrant devenue comme celle de son bras: étrange, noirâtre et bleutée, striée de petites zones bulbeuses et lumineuses.

Comme a son habitude, Leo ne fixa ni ne dévisagea Ulrich. Seul une grande tristesse demeurait visible sur son visage. Il avait raison : son état empirait. Il avait l’impression qu’il venait tout juste d’apprendre a connaitre l’élu et que son chemin touchait déjà a sa fin. Il soupira.

Il a besoins de nous deux. Vivants.

Il se passa une main sur le menton.

"Il va être difficile de le battre à son propre jeu, surtout considérant que nous allons être sur son territoire. Mais a tout le moins nous pouvons arriver avec un atout caché, espérer avoir de quoi renverser la situation a notre avantage si jamais la situation tourne mal. "

Il baissa la tête.

"Le classique de défense serait une bombe, ou un engin suicide quelconque. Il ne craint absolument pas pour sa propre sécurité, je le soupçonne d’avoir des « corps » de rechange. Nous par contre… il perdrait trop s’il vous arrivait quoi que ce soit avant le transfert ou s’il venait à m’arriver quelque chose. "

Il eut une moue critique.

"C’est… barbare, mais je ne crois pas qu’il me croirait capable d’aller a un tel extrême. Nous aurions définitivement un avantage. "

Les paroles de Léo semblèrent troubler Ulrich au plus haut point. Ses yeux se fixèrent sur son cadet, qu'il sembla observer quelques instants, tout en clignant des yeux de manière exagérément lente.

- ...une bombe?

Puis, Stein se mit à rire. Un peu, en premier, puis plus. Ce n'était pas de l'amusement, par contre. Plutôt... un mélange de fatigue, de désespoir, et peut-être même un peu d'hystérie. Dans tous les cas, son rire s'Arrêta alors qu'une toux intense le remplaçait, faisant couler du sang entre ses dents.

- ...user d'une solution de secour extrême pour une intervention extrême... Je... je laisse cette décision entre tes mains... Je suis... trop fatigué pour penser à autre chose, je crois bien...

L'Élu le regarda et haussa les épaules, dans une mimique désolée. Il semblait près du bout du rouleau.

Leo hocha gravement la tête et tenta de raccompagner Ulrich jusqu’à une chaise, ou a tout le moins jusqu’à son lit pour qu’il puisse se reposer.

"J’essaierais de prévoir le nécessaire. Je ne veux pas laisser ta sécurité au hasard, Ulrich…"


Il avait sortis l'idée de la bombe purement comme plan de secours, comme mesure dissuasive dans l'éventualité ou Pipes leur tendrait un piège. Il refusait de penser au moment où il aurait peut être a la sortir, voir a l'utiliser. En serait-il capable ?

L'Élu maintenant installé, on aurait pu croire qu'il se détendrait un minimum. Mais non. Il leva la tête et fixa un regard sévère sur son cadet. Même, sa voix fut très ferme.

- Ta sécurité est tout aussi importante. Ne la néglige pas.

Puis, toute l'intensité de l'Élu s'envola. Il baissa la tête, respira un bon coup et sembla tomber dans ses réflexions.

- ...au début de l'État, alors que le Pathfinder venait tout juste de se crasher... les gens ont démondé le vaisseau. Une partie, du moins: le reste, sans que personne ne comprenne, s'est volatilisé. Je suppose que la chose a été semblable pour les autres races qui sont tombées ici... mais bref... Une partie du vaisseau est toujours dans l'État... en partie indemne, préservée. Elle est sous le manoir... et elle contient la salle des Archivistes...

Ulrich passa une main dans ses cheveux, anciennement blonds, mais maintenant d'une coloration noirâtre cendrée étrange. Une bonne mèche resta entre ses doigts, et il soupira longuement.

Leo Haussa un sourcil, absorbant autant d'information que possible.

"Tu veux dire... que les archivistes datent d'avant la fondation de sicherheit ? De l'époque d'où le Pathfinder est originaire ?"

Il secoua la tête, estomaqué.

Ulrich échappa un petit rire, fatigué, puis acquiesça lentement. Il ne se moquait pas de Léo, au contraire: il comprenait totalement son étonnement. N'était-il pas passé par là, lui aussi, à une époque?

- ...ils datent d'avant, oui. Certains ont été endommagés, à cause du crash... D'autres détruits, parce qu'ils contenaient des connaissances dangereuses... Mais certains sont encore là... Le souvenir numérique de grands génis d'autrefois...

L'Élu eut un soupir. L'idée qu'il deviendrait peut-être quelque chose du genre semblait se frayer un chemin dans son esprit. Ses dents se serrèrent et il sembla grimacer, du peu que son visage le lui permettait.

- ...ce serait peut-être l'équivalent, si mes connaissances sont numérisées. Ou simplement... comme ma bibliothèque... mais dans ton esprit. Je... le dire à voix haute me paraît réellement déstabilisant, maintenant...

Il jeta un oeil à Léo, semblant réellement perturbé, puis haussa les épaules pour lui-même. Chaque chosea rriverait quand elle le devrait. Rien ne servait de penser à toute cette histoire maintenant, alors qu'il ne pouvait pas agir.

Leo secoua la tête

"C'est a la fois fascinant et réellement tordu..."

Il avait parlé plus pour lui même qu'autre chose. Son ainé était déjà assez troublé et il ne voulait pas rajouter une couche a son anticipation.

"Je... suis désolé d'être le messager d'une telle demande."

C'était tout ce qu'il trouvait d'intelligent a dire, a ce moment précis. Ulrich était l'un des rares personnes de l'état étant au courant de toute son histoire avec Pipes.

L'Élu eut un soupir encore. Il éloigna les excuses de Léo d'un mouvement de main lâche.

- ...à ce point... je ne crois pas que ce soit ta faute... J'imagine qu'il serait venu me cueillir lui-même, si tu n'Avais pas été là... Au moins, maintenant, nous pouvons nous préparer un minimum...

Son regard revint sur Léo, qu'il détailla quelques instants. Il devait observer son flux sanguain ou quelque chose du genre, si on se fiait à sa manière de voir.

- ...j'ai l'impression qu'un bon thé chaud ne serait pas de trop, ni pour toi, ni pour moi... Descendons. Parler dans cette chambre... me lasse. J'y ai trop souffert pour que je sois neutre, ici...

Il se leva, les jambes tremblantes un peu, mais se dirigea tout de même vers la porte. Il n'avait pas encore remis son masque.

Leo ne dit rien, se contentant de hocher lentement la tête. Un thé chaud était... toujours un bon début. Ce dont il aurait vraiment besoins en ce moment, c'est une semaine complète de normalitude la plus totale. Avec Gabrielle et Lionel... Il soupira, se doutant que ce moment n'arriverais probablement pas de si tôt.

"Une tasse de thé oui... commençon par ça."

Il essayait de se mettre dans la peau de son mentor, incapable de même imaginer tout ce qu'il devait endurer sur une base quotidienne, rendant tout inconfort que Leo ressentait bénin au pire. Il laissa son esprit vagabonder un bref instant et un sourire doux se forma sur son visage.

"Nous avons parcourut beaucoup de chemin depuis cette première journée dans la classe du professeur Von Talbeim... non ? "

Leo avait l'impression que dix ans s'étaient écoulés.

L'Élu se dirigea tranquillement vers l'escalier, sortant de sa chambre. Ses jambes tremblaient, mais il se tenait debout difficilement, mais tout de même.

- ...tellement de chemin... je n'aurais jamais cru à cette destiné, si on me l'avait prédite... Tu deviens quelqu'un de très responsable, Léo... je suis fier de toi.

Ulrich descendit, lentement encore, puis se rendit à sa cuisine. Là, il mit de l'eau à bouillir, sans se presser, puis s'installa sur une chaise de cuisine.

- ...je suis heureux de t'avoir rencontré, dans tous les cas... très.

Leo eut un soupir difficile à déchiffrer. Son esprit renfermait un véritable festival d’émotions contradictoires.

"Moi aussi Ulrich… moi aussi. "

Il soupira de nouveau. « Responsable » n’était pas réellement le premier mot qui lui venait à l’esprit pour décrire la loque humaine qu’il avait l’impression d’être en ce moment. Il ne s’assit pas tout de suite, préférant s’appuyer légèrement contre le comptoir de la cuisine.

"Je… ne parlons pas tout de suite de finalité, toutefois. Je tiens à rappeler que je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir de faire pour que vous puissiez m’enseigner ce que vous avez à m’enseigner « à l’ancienne ». Traitons ceci comme un plan d’urgence."

Il détourna son regard, un peu incertain de la manière dont il devait continuer cette conversation. Il était fatigué, las, dépassé par les évènements… et pourtant il savait très bien que ce n’était que le début. Toute cette histoire avec Pipes… risquerait de durer encore longtemps. Il porta une main à sa tête, regardant sa mèche de cheveux blancs un bref instant avant de la replacer hors de son champ de vision. Il eut un petit sourire.

"Je suis sûr que je vais en trouver ailleurs de cette couleur maintenant… "

L'Élu attentid patiemment que l'eau bouille, sans se presser. Il observait son cadet, son héritier, attentivement, sans réellement le juger. Peut-être comparait-il ce que Léo avait été à leur rencontre, et ce qu'il était maintenant?

La question de couleur de cheveux fut soulevée et arracha un petit rire à Ulrich. Celui-ci tenta tant bien que mal de faire bouger ses propres cheveux, qui refusèrent simplement de coopérer. Ils restaient obstinément contre son crâne, sans suivre le mouvement que sa main tentait de leur imposer.

- ...si ça n'avait été de leur nouvelle... texture, je crois que j'en aurais des blancs également. Par contre... je trouve que ça t'assagie beaucoup. Si je peux me permettre.

Il eut un autre gloussement, puis se leva alors que la bouilloire sifflait. Une fois au fous, il éteignit les braises, sous le rond, et prit la bouilloire, pour en verser dans deux tasses.

- ...que tu sois celui qui reprenne mon héritage me rassure, toutefois, beaucoup. Énormément. Tu es tellement généreux, de ton temps, de ton écoute et de ta personne. Tu sais repousser tes limites sans repousser ta morale. Tu traîne déjà un immense poids... Heh. J'aurais aimé que ça ne soit pas le cas...

La voix de l'Élu baissa, dans un murmure, alors qu'il déposait sa tasse de thé près de Léo.

- ...tu es trop jeune pour plus de cheveux blancs...

Il eut un profond soupir, puis se massa les yeux, légèrement.

- Quand toute cette histoire sera finie. Avec Pipes, entre autre... Directement quand ce sera fini avec Pipes, que je m'en sortes vivant ou non... prend du repos. S'il-te-plaît.

Les yeux bleus, lumineux, se fixèrent dans ceux de Léo. Une ombre de supplication y brillait, sincère.

Leo regarda son mentor avec un petit sourire.

"Je te rassure ce n'est pas l'envie qui manque. Si je peux m'étaler de tout mon long dans mon lit et ne me réveiller que trois jours plus tard, je vais le faire. Croyez-moi sur parole."

Il prit une petite gorgée de son thé, faisant attention pour ne pas se bruler, puis pouffa de rire.

"Je ne sais même pas a quel étape de fabrication le Bracchium est rendue... j'ai l'impression de ne pas être entré travailler depuis des mois..."

Ulrich opina de la tête doucement, heureux d'entendre les paroles de son cadet. Visiblement, ça lui enlevait un énorme poids de sur les épaules. Il fit comme l'ingénieur, d'ailleurs, et prit un peu de son thé, moins alerte vis à vis la chaleur. Peut-être la sentait-il moins. Peut-être que non. Qui le savait, au fond?

Son regard revint tout de même sur Léo, puis il sembla réfléchir. Essayer de se rappeler, du moins.

- ...selon les lettres que m'envoit Amon, régulièrement... Il ne resterait que quelques réglages mécaniques. La partie de mademoiselle Gabrielle est terminée, mais Tania la tient occupée. Lui donen plus de cordes à son arc, dirait-elle...

L'Élu acquiesça doucement, satisfait de sa mémoire, puis tourna son attention vers l'entrée de la cuisine. S'y tenait Saarth'alis, qui les observait. On n'avait pas entendu le gentil géant, pourtant, il était là. Ses épaules étaient basses et il semblait les scruter. Était-il... inquiet?

Leo rit doucement et acquiesça. Il faudrait qu’il aille voir ses deux amis bientôt… voir comment Lionel se portait après son opération. Une autre action réduite à un élément de liste sur une chose à faire… Il soupira. Il allait falloir qu’il s’y habitue.

Après une autre gorgée de sa tasse de thé, Léo regarda dans l’entrée de la cuisine et un sourire éclaira son visage.

"Saarth’alis ! Heureux de vous voir."

Son sourire retomba quelque peu quand il vit l’attitude du Nomade.

"Tout va bien ?"

Ulrich sembla tout aussi confus devant l'apparition du gentil géant. Surtout, une énorme vague de gêne l'envahit en se rendant compte que son visage était bien en vue, et c'est assez rapidement qu'il alla le couvrir d'une serviette de table.

Le Nomade, lui, se mit à sentir l'air, attentivement. Il se permit d'entrer, sans réellement faire de bruit, mais en étant tout de même doux dans ses mouvements. Comme s'il avait peur de brusquer ou de blesser quelqu'un, dans les faits.

- ...je devrais vous poser la question. Votre odeur, à tout les deux, me rend inquiet. Je... se passe-t-il quelque chose de grave? Puis-je aider de quelque façon?

Le Nomade s'arrêta près d'eux et les regarda, l'un après l'autre. Ulrich, lui, sembla se figer de surprise et ne pas savoir quoi répondre.

Le jeune homme soupira et secoua doucement la tête.

"Pour cette situation précise je ne sais honnêtement pas en quoi vous pourriez aider..."

Les risques encourus en impliquant les nomades dans cette histoire étaient trop grand, pour un camp comme pour l'autre.

"Les..."

Le jeune homme s'arrêta, consultant du regard l'élu avant de continuer. Il ne voyait aucune raison de cacher cette information au nomade.

"Nous allons devoir faire affaire avec Pipes... celui qui vous a menacé de vous exterminer si vous révéliez votre présence et vos origines aux gens de l'état."

Il soupira.

"Pipes et Monsieur Stein ont tous deux peur que son état s'aggrave et qu'il devienne impossible pour lui de passer son savoir a la prochaine génération. Pipes propose une solution mais... bien qu'elle soit la seule qui nous apparaisse comme une solution viable, elle n'est pas sans risque. Surtout en prenant en considération qu'il nous faudra faire confiance a l'homme le plus recherché de l'état pour que tout se passe bien..."

Ulrich donna son consentement d'un mouvement de main lâche, retenant la serviette devant son visage de l'autre. Il retourna s'asseoir, sagement, son attention encore sur eux, par contre.

Saarth'alis, lui, ne sembla pas convaincu. Il écouta, les observa, puis acquiesça lentement.

- Si je peux me permettre... je pourrais surveiller. De loin. Si ça peut vous aider, dans tous les cas. Peut-être sait-il que nous sommes là, mais je doutes qu'il connaisse l'étendu de nos capacités.

Stein se leva alors et vint se placer devant le Nomade. Il leva la tête, pour le regarder dans les yeux, mais Saarth'alis ne sembla pas noter le ridicule de la situation.

- Je ne veux pas vous donner d'ordre, ou vous froisser. Il est de mon devoir d'Élu de m'assurer que vous alliez bien. En vous mettant en contact avec Pipes... je vais à l'encontre de mon devoir. Alors... non, s'il-vous-plaît. Ne vous en mêlez pas. Gardez cet endroit pendant mon absence. Ce sera amplement suffisant.

Le gentil géant l'observa, de ses deux cibles mauves, puis se baissa. Lentement, il alla mettre un genoux à terre et baissa la tête.

- Vous êtes un homme honorable. Je suivrai vos souhaits, alors, au nom de cet honneur.

Leo observa l'échange et soupira.

"Nous ne voulons pas vous tenir a l'écart, Saarth'alis... Seulement, la situation demande..."

Il joignit les mains devant lui pour rassembler son attention et ses capacités de réflexion.

"Pipes est une personne aussi imprévisible que dangereuse, qui tire sa puissance de la quantité d'information qu'il possède. Si il ignore l'ampleur de vos capacités, il faut que ça reste ainsi. "

Il baissa les yeux vers sa tasse.

"Si il flaire que nous ne sommes pas seuls non seulement nous auront perdu le seul moyen de ne pas perdre les connaissances de Monsieur Stein, nous mettrons la vie de tout ceux impliqués en danger."

Le Nomade soupira, profondément. Il semblait détester être inutile et impuissant, par-dessus tout, mais respectait tout de même l'Avis des ceux qui les avaient aider, dans ce cas-ci, eux. Il se redressa et acquiesça, lentement. Il n'était pas plus rassuré, mais au moins, il ne semblait plus sur le point de prendre les armes.

- Aies-je la permission de partir à votre recherche si vous ne revenez pas?

À cette question, Ulrich regarda Léo, incertain. L'élu était fatigué, autant que son cadet, sinon plus, et il ne semblait pas apte à répondre à la question en ce moment. Il retourna d'ailleurs s'asseoir et toussa, tout en laissant un peu de rouge dans la serviette de table.

Leo prit une grande inspiration. Si il devait être le successeur de l'élu du secteur des sciences, il allait devoir se faire a ce genre de questions et a ce genre de décisions. Il regarda le nomade en redressant un peu ses épaules.

"Si nous ne revenons pas c'est que Pipes nous as éliminé ou qu'il sera arrivé quelque chose pour... enfin. Si nous ne revenons pas c'est que nous sommes morts. Auquel cas il ne servira a rien de partir a notre recherche."

Il maintint son regard un instant, mais finit par le baisser.

"Il a BESOINS de nous... Des connaissances des Stein et de moi, en place au secteur des sciences. L'un sans l'autre est voué a l'échec."

Il regardait sa tasse vide, rassemblant en même temps ses pensées.

"Je ne peux donner d'ordres, encore moins postumes. Mais ne risquez pas votre vie inutilement Saarth'alis."

Le Nomade acquiesça, lentement, mais gravement. Il se mit bien droit à son tour, puis s'inclina.

- Je comprend. Je vais aller rassurer les autres, maintenant... Ils sentent aussi votre nervosité, alors...

Saarth'alis s'excusa et repartit, lentement, sans un bruit. Ulrich, lui regarda son cadet et soupira longuement. Il toussa un peu, encore, ajoutant du rouge à la serviette de table.

- ...je... vais devoir retourner me reposer... Au risque de ne pas être capable de faire cette importante rencontre...

Un autre soupir l'anima, dans un sifflement particulier, et il fit l'effort de se redresser. Il grogna, d'ailleurs, se faisant, mais n'abandonna pas.