Enfin seuls (ft DM, Zolvar et Annabelle)

C'est le coeur battant et le sourire au lèvres que la gardienne fit son chemin jusqu'au quartier mercenaire, gratifiant d'une mine féroce quiconque aurait eut l'idée de lui bloquer le passage. Elle avait une journée de libre et elle savait exactement ce qu'elle comptait en faire.

Elle regarda le bout de papier qu'elle tenait en main, regarda la porte devant laquelle elle se tenait, sourit et s'avança pour frapper a la porte. Hirtma... ce nom lui disait quelque chose. Ne l'avait-elle pas déjà croisé ? A la truffe noire ? Dans tous les cas ce n'était pas lui qu'elle venait voir.

La jeune Gardienne, maintenant sergent, se rendit dans le secteur Inhumain sans problèmes. Quelques regards s'étaient posés sur elle, mais personne n'avait approché. La chose pouvait sembler étrange, mais c'était les faits: les humains semblaient moins en danger dans le secteur.

La petite maison se présenta devant la Gardienne, dans tous les cas. Ça respirait la simplicité et la convivialité. Surout, c'était la bonne adresse. Et quand elle cogna à la porte, ce fut le bon Néorithe qui ouvrit.

Hirtma était là, derrière la porte, et la regardait attentivement. Son regard vert, d'infiniement trop de tons de vert, l'examina rapidement. Il portait toujours son habit en cuir, qui cachait son visage également. Il sembla satisfait de son examen visuel, puis ouvrit la porte.

- Voici donc la Garrrdienne, rrrencontrrrée bien avant, qui cogne à ma porrrte! N'étant pas médecin, j'en conclut une chose: vous êtes la douce qui rrrend Zolvarrr aussi timidement mignon. Hihi! Entrrrez. Il est à sa chambrrre. Et... si vous le souhaites, je serrrai surrr mon déparrrt!

Le mercenaire lui fit un clin d'oeil et l'invita à l'intérieur. C'était accueillant, plein de peinture, de tissus et de tapisseries propres à la culture Néorithe. Une odeur sucrée flottait dans l'air. Hirtma lui indiqua une pièce au fond, lui fit signe de ne pas faire de son, puis partit lui-même vers la cuisine en gloussant doucement.

La gardienne hocha doucement la tête en entrant.

"J'étais loins de me douter que je vous reverrais. Encore moins dans des circonstances commes celles-ci."

Elle rigola un peu au paroles du Néorithe.

"Oh je ne crois pas que nous allons rester bien longtemps. Je viens le chercher en fait."

Elle s'avança doucement jusqu'à la porte de la chambre et prit une grande inspiration avant de cogner.

Tranquillement, il entretenait son arme de précision et son équipement. Il avait changé d'armure et celle-là demandait plus d'entretient. Elle se retrouvait plus légère que l'autre et moins encombrante, également. Son esprit se perdait dans ses réflexions, par contre. L'expérience avec le jeune Scavenger perdu avait été, pour le moins... perturbante. Juste y penser ramenait l'adrénaline dans son sang et il n'aimait pas ça. Qu'est-ce qui s'était passé, ce jour-là?

On cogna à la porte et il s'immobilisa. Sa main qui tenait un tissus à polir s'était arrêtée sur la visière du casque, réfléchissante sous la lumière de la lampe à l'huile. Il ne faisait pas assez noir pour avoir besoin d'éclairage, mais... il aimait voir tous les petits détails de son travail.

- C'est ouvert.

Il resta un peu incertain. Hirtma s'annonçait toujours. Peut-être était-ce Hauras qui venait le voir?

La porte s'ouvrit doucement et ce ne fut ni le bon docteur ni son camarade mercenaire qui se tint dans l'embrasure de la porte, un sourire radieux aux lèvres. Annabelle resta là un moment avant de s'appuyer nonchalemment contre le cadre de la porte.

"Je... j'ai prit une chance."

Elle prit son temps pour regarder Zayne. Cela faisait un moment qu'ils ne s'étaient pas revus. Il avait l'air mieux, d'autant qu'elle puisse le dire. Ses mouvements étaient plus précis, plus fermes. Elle soupira, sa joie soudain dosé par la réalisation du temps qui avait passé.

"Je suis désolé de ne pas avoir put venir avant."

La porte s'ouvrit et se fut le visage d'un ange qui se fit découvrir. Zolvar resta figé par la surprise, puis, lentement, un sourire doux étira ses lèvres. Son teint devint un peu plus foncé, signe de sa gêne grandissante.

- ...Annabelle...

Il se leva, laissa son casque à l'abandon sur le lit et se rendit à elle. Il eut une seconde d'hésitation, mais la serra rapidement contre lui. Sans force, avec beaucoup de douceur, de chaleur et de tendresse. Il s'était ennuyé d'elle et ça paraîssait dans tout son corps et dans toutes ses manières. attends, après toute l'attente, tu l'accueille comme ça? Elle mériterait que tu la fasse languire correctement! Non, non et non. Calme-toi, grognon. Elle est la bienvenue. Nous avions tous besoin de la voir, toi y compris. Cesse d,être rancunier. Le mercenaire eut un petit gloussement, pour lui-même. Ça ne changerait jamais.

- ...ne t'excuse pas. Je suis capable de comprendre que tu sois occupée. La vie de Défenseur est loin d'être simple. Dis-moi... comment vas-tu?

Il se recula un peu, posa ses mains sur les épaules d'Annabelle et la regarda avec une certaine admiration. Son regard devenait lentement bleuté et sa peau, elle, dansait entre le rouge et le vert.

La gardienne répondit a l'étreinte avec autant de tendresse qu'elle put, résistant a l'envie de serrer trop fort. Il serait un peu stupide de lui casser une côte alors qu'il commençait tout juste a aller mieux, non ?

Zolvar se dégagea et elle plongea son regard dans le sien, savourant les retrouvailles avec une joie non dissimulée.

"Je vais bien. Dès que j'ai remis les pieds a la caserne j'ai eut beaucoup de retard a rattraper. Et après les heures de paperasse a remplir mes rapports, j'ai... enfin. J'ai été rappelé pour autre chose. Ça m'a valut une belle promotion mais ça m'a bouffer une quantité de temps et d'énergie assez intense."

Elle sourit.

"On pourra en parler plus tard... et toi ? Comment tu te sens ? Le retours se passe bien ?"

Le Mutalythe écouta attentivement la jeune femme. Il buvait ses paroles, réelles mélodie douce à ses oreilles. À la mention d'une promotion, il eut un large sourire, même, visiblement heureux pour elle. Jamais il n'avait éprouvé de jalousie pour la chance des autres, et jamais il n'en ressentirait un jour.

- Une promotion? C'est certain que je vais vouloir avoir des détails...

La jeune femme lui demanda ensuite comme il allait et il eut le réflexe stupide de baisser les yeux pour s'examiner. Il remarqua d'ailleurs la chose et devint encore plus gêné, ce qui le fit toussoter un peu.

- La mobilité dans mon bras est presque totalement revenue. La douleur est rare. Parfois, quand je fais des mouvements trop... brusques ou demandant, elle revient, mais je fais attention. Selon Hauras, tous les os se sont ressoudés correctement, alors... je doi recommencer à conditionner mes muscles, lentement. Ce n'est qu'une question de temps.

Il eut un sourire doux, puis regarda autour.

- Oh, heu... tu as dû rencontrer Hirtma... Il a été assez gentil pour m'offrir le logis. C'est non loin de la base Inhumaine, alors c'est près des renforts et -

Cesse de parler et embrasse-la, grand fou! Ses yeux s'écarquillèrent et il se tut, brusquement. Il recula, devenu très foncé, signe apparent que sa gêne était au comble de ce qu'elle pouvait être. Il frotta sa tête, un peu, et le vert tourbillonna sur sa peau. Changer de sujet, rattrapper la chose, ne pas causer de malaise...

- ...je vais mieux.

Il se tut finalement, l'air totalement mignon sous toute cette gêne presqu'enfantine.

La gardienne écouta attentivement les paroles du mercenaire, visiblement soulagé d'apprendre que son rétablissement se passait sans complications.

"Je suis heureuse de l'entendre."

Elle regarda le mercenaire de haut en bas, comme si elle tenait a vérifier par elle même ce qu'il avançait. Puis, après un hochement de tête satisfait elle empoigna le mercenaire par le collet. Maintenant qu'elle savait qu'il pouvait être brassé un peu...

La gardienne l'embrassa farouchement d'abord, puis plus doucement, laissant le désir presque violent qu'elle ressentait se transformer en quelque chose de plus doux. Quand elle rompit enfin le contact de leurs visages, ce fut pour appuyer doucement son front contre le sien.

"Tu m'as manqué..."

Le Mytalythe acquiesça aux paroles d'Annabelle, encore timide et gêné. Il se laissa examiner et haussa un sourcil, naïvement, devant cet examen... minutieux.

Puis Annabelle l'agrippa par le collet. Il se crispa un peu par surprise, puis figea quelques secondes au baiser. Après les quelques secondes, par contre... il le lui rendit, affectueusement, mais de la manière d'un novice.

Leurs fronts se retrouvèrent l'un contre l'autre et il sourit, doucement. Ses yeux passaient au bleu, alors que sa peau amorçait un complexe balais entre le vert et le rouge.

- ...je me suis ennuyé aussi... la facette grognonne t'en veux un peu... mais les autres lui rappellent que tu as des responsabilités.

Zolvar eut un sourire plus franc. Il l'attira contre lui, doucement, puis la serra longuement dans ses bras.

La jeune femme se laissa rapprocher, savourant la douceur de l'étreinte en posant doucement sa joue contre le torse du colosse. Elle eut un rire coquin en entendant les paroles de Zolvar.

"Tu peux dire a la facette "grognonne" que je saurais me faire pardonner en temps et lieux."

Elle se tut et resta silencieuse pendant un long moment, ne semblant pas vouloir perturber l'étreinte d'une quelconque manière que ce soit. Puis elle soupira de bien être, vola un nouveau baiser au mercenaire et le regarda longuement.

"J'ai pensé a un truc..."

Elle replaça lentement, méthodiquement, le col de son chandail.

"Comme tu va manifestement mieux... que dirais-tu qu'on ailles prendre ce café ? Avant que je ne me fasse kidnaper a mon tour et qu'on doives remettre ça ?"

Le rire fit vibrer la poitrine du Mutalythe. Il eut un sourire doux, puis gloussa à la réponse d'Annabelle. Un brin de nervosité l'envahit, alors qu'il se rappelait son total manque d'expérience... mais il mit ses inquiétudes de côté.

Alors que la Gardienne lui volait un autre baiser, il eut un petit sursaut, mais le lui rendit. Puis, leurs regards se croisèrent, se fixèrent et il pencha la tête de côté. La suggestion lui arracha un large sourire.

- ...j'aimerais vraiment ça. Ce serait parfait. Un genre de... premier rendez-vous, mais version deux point zéro?

Elle haussa les épaules, sans cesser de sourire.

"Disons notre premier rendez-vous "officiel" ? "

Elle sourit pour elle même. Leur premier "rendez-vous" avait été... disons complexe. Peu importe ce qu'ils pouvaient considérer comme leur premier rendez-vous. Entre l'hécatombe et ses blessures, ils avaient beaucoup parlé sans bénéficier du contexte très particuliers aux rancarts.

"Je suis prête quand tu l'es."

Elle regarda la table avec son armure.

"A moins que je n'interrompe quelque chose d'important ? "

Le mercenaire eur un sourire tendre et acquiesça doucement. Un premier rendez-vous officiel, ce serait parfait. Ce serait une bonne occasion de remettre la page vierge et de peinturer leur futur sur la toile blanche.

- Je n'ai rien en branle. Allons-y. Je suis tout à toi.

Le Mutalythe l'embrassa de nouveau, doucement, sans presse.

La jeune femme accepta le baiser en riant et sembla se perdre dans ses pensées un moment. Ils n'étaient pas obligé de partir maintenant... si ? Après tout son "collocataire" allait être absent encore un petit moment...

Elle eut un petit soupir. "Lentement mais sûrement, Annabelle. Essaie de trop pousser et tu va te retrouver avec un mutalythe vert pâle et bredouillant". Ce n'était pas exactement ce qu'elle avait en tête pour la suite de la soirée...

"Commence par attraper un manteau, on verra si ils ont encore une table de libre ensuite"

Elle lui fit un clin d'oeil. Elle était encore habillée pour l'extérieur, aussi attendrait-elle le temps qu'il soit prêt.

Le mercenaire la regarda, quelques instants, lui aussi. Il acquiesça doucement, alla enfiler son manteau, puis revint vers vers sa douce. Il souriait, doucement, léger, semblait-il. Il prit la main de la Gardienne, doucement, l'enveloppa presque de la sienne.

- Je suis prêt. Allons-y.

Il se colla un peu à elle, doucement, affectueusement.

La gardienne l'entraina doucement a l'extérieur de l'appartement, saluant au passage Hirtma avant de refermer la porte derrière eux. Elle affichait un sourire radieux, heureuse de voir le mercenaire détendu et receptif. Maintenant qu'il avait recommencé a bouger et a s'occuper, il parraissait tellement plus lumineux. C'était un heureux changement compte tenu des circonstances dans lesquelles Annabelle l'avait connu.

Elle l'entraina par la main a travers les rues du Quartier Mercenaire jusqu'au secteur marchand, où elle emprunta plusieurs ruelles en succession rapides. C'était... un peu inusité mais de nombreuses petites échoppes étaient présentes dans ces rues exigües, formant une sorte de Souk au coeur de la ville.

Le trajet avait été relativement court, la jeune femme ayant choisis ce café spécifiquement pour sa proximité avec le secteur des Inhumans. Elle n'avait pas parlé beaucoup autre que les politesses d'usage et le "small talk" habituel. Ils arrivèrent devant une façade de bâtiment peinturée de couleur vive, présentant une enseigne aux formes sinueuses, presque vaporeuses, d'un lézard.

"Nous y sommes. C'est a peu près le seul endroit en ville ou déguster un café convenable, mais ils ont toute sorte de choses a grignoter également."

Elle lui fit un clin d'oeil et lui ouvrit la porte.

Sans se presser, le mercenaire la suivit. Main dans la main, ils se rendirent jusqu'au Gecko, par les petites ruelles qu'il connaissait par coeur. Combien de fois les avait-il parcouru avec Axis et Durgas? Trop souvent. Ce qui était une bonne chose.

Le chemin fut court et ils arrivèrent devant le bâtiment. SOn regard l'examina, mais son expression resta douce. Son air, lui, ne changea pas de celui détendu qu'il affichait au départ.

- De ce que je me rappel, les cafés que tu faisais à l'appartement étaient très convenables. Non?

Il lui rendit le clin d'oeil, entra et lui tint la porte ouverte. Son regard passa alors autour. Rien à l'horizon d'étrange, simplement des clients. Il sourit à Annabelle et l'encouragea d'un mouvement de main à prendre la place qu'elle préférait.

L'intérieur du "Gecko" était presqu'entièrement fait de brique, un éclairage au gaz permettant une ambiance chaleureuse, bien qu'à cette heure les grandes fenêtres étaient ouvertes et permettaient a beaucoup de lumière du jour d'entrer. D'énormes fauteuils déparaillés mais très confortables étaient posés ça et là, de petites tables basses posées entre eux. Les clients étaient rares a cette heure du jour, quelque chose laissant deviner que l'établissement avait également un service de Bar une fois la nuit tombée.

La gardienne entra en souriant, saluant de la main le barista qui s'occupait du service.

"Oh... si tu trouves le miens convenable attends de goûter a ça. La moitié du travail est fait par la machine, l'autre par le café. Dans cet appartement je n'avais ni l'un ni l'autre."

Elle lui indiqua d'un mouvement de main l'énorme appareil posé sur le comptoir, d'où des jets de vapeur s'échappaient a interval régulier. Elle lui fit un sourire.

"Bon... il va manquer le côté "intime" qu'on avait, mais je connais un truc... suis-moi. "

Elle le pris par la main et la mena au détours d'un muret de brique, où une petite alcove abritant deux fauteuils et une petite table étaient installés.

"Je crois qu'on devrait avoir ça ici."

Elle lui fit un clin d'oeil et retira son manteau avant de s'installer. Ne restait plus qu'a attendre que le garçon passe prendre leur commande.

Le regard du Mutalythe étudia plus attentivement les lieux. Longuement même. Toutes ses facettes lui donnaient leur avis, et le mot qui ressortait le plus était "parfait".

Il adorait l'endroit. Chaleureux, convivial, avec un style bien particulier, mais pas désagréable. L'idée que le café soit encore meilleur le fit sourire davantage. Il semblait maintenant gonflé de bonheur, les yeux qui pétillaient comme des joyaux.

Le mercenaire suivit Annabelle, de près, sa main dans la sienne. Elle les guida dans une alcôve plus intime, et là, il sentit les papillons dans son ventre. Ce n'était pas juste une sortie, c'était leur rendez-vous qu'ils reprenaient. Il devrait être à son meilleur. Faire finalement bonne impression pour toutes les fois où elle l'avait vu à son pire.

Il retira son manteau et s'installa lui-aussi, un sourire toujours accroché au visage.

- J'adore l'endroit. Il était temps que je le découvre. En bonne compagnie, c'est encore plus appréciable.

Son regard se planta dans le sien, doux et intense à la fois, passionné et patient. On y décelait une petite luminosité, de rien du tout, qui rendait son regard un peu mystérieux.

Annabelle prit le compliment et rougit adorablement, se replaçant légèrement dans son siège.

"Moi ? Bonne compagnie ? Beau parleur va..."

Elle eut un petit rire, secouant doucement la tête.

"Beaucoup de gens me trouvent intense. Peu reposante. Disons qu'il faut être bien accroché quand on choisis de m'avoir dans son cercle intime."

Elle eut un petit haussement d'épaule, incertaine de la manière de continuer.

"J'espère que je ne t'apprends rien là dessus..."

Le mercenaire eut un sourire attendrie, admirateur, à la vue de la Gardienne qui rougissait. Une femme si forte de caractère qui montrait de telles émotions... c'était beau à voir.

Ensuite vint l'explication d'Annabelle et il gloussa, pour la regarder, longuement.

- Je t'ai vu braver le froid, des ennemis armés jusqu'aux dents, des phénomènes étranges, avec l'intensité d'un brasier. J'ai vu l'intensité.

Il eut un rire doux et lui fit un souritr taquin.

- Sois intense. Sois toi. Et je serai ton refuge de tranquilité, de calme, quand tu auras besoin de repos. Les couleurs froides pour harmoniser tes couleurs chaudes...

Et le voilà qui parlait comme son père. Il gloussa pour lui-même.

La gardienne prit un moment, Émue, pour prendre ce que le mutalhyte lui offrait. Après tant de temps a mesurer ses mots et doser son enthousiasme de peur d'effrayer Zolvar, le voir ainsi, parler ouvertement et l'accepter tel qu'elle était... c'était précieux. Très précieux.

"Je savais que je faisais bien de ne pas lâcher le morceau avec toi... tu es précieux Zolvar. Et j'ai hâte de pouvoir passer plus de temps avec toi."

Elle ne put empêcher un sourire coquin d'orner ses traits.

"Mais... attention a ce que tu dis... je vais commencer a y prendre gout."

La gardienne fit un sourire radieux a son interlocuteur, rayonnante. Son regard s'écarta un peu de lui et quelques secondes plus tard, la gardienne fit un signe de la main au barista, en train de débarasser une table plus loin. Ce dernier déposa les tasses qu'il était en train de ramasser et s'approcha de la table, sortant un petit calepin. C'était un jeune homme aux cheveux roux, avec une petite barbiche et un tablier d'un blanc immaculé autours de la taille.

"Oui ? Vous êtes prêts a commander ? "

"Pour moi du moins ! Je prendrais un moyen Vapeur, torrefaction forte. Noir."


Annabelle eut un petit regard vers Zolvar.

"Ne prends pas la même chose que moi si tu n'y es pas prêt : j'adore quand ça goute la cendre ! Il y a des mélanges plus doux et aromatiques si tu préfères..."

Zolvar lui sourit, doucement. La voir ainsi rayonnante, émue, lui faisait du bien. Lui donnait une petite chaleur près du coeur.

Il gloussa et haussa les épaules, doucement.

- Je tiens pes compliments de mon père. Il était très loquace. Alors prends-y goût. Ça ne me dérange pas.

Son père, artiste doux au verbe aussi coloré que ses toiles. Il sourit, se rappela de comment il chantait la pomme à sa mère, puis regarda Annabelle. Finalement... le barista.

- Un café normal. Noir, deux sucres.

Il sourit, gloussa un peu également.

"Ah ça, ce n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde, tu peux le croire. "

Pour être rayonnante, la gardienne l’était. Elle avait l’air relativement fatiguée, maintenant qu’il l’observait un peu plus attentivement, mais le sourire qui éclairait son visage était authentique. Elle était heureuse d’être là et c’était visible. Le garçon prit la commande et rangea son calepin dans la poche de son tablier.

"Je reviens dans quelques minutes. "

Annabelle hocha poliment la tête avant de revenir a Zolvar.

"J’ai l’impression que ça fait des mois qu’on ne s’est pas vus… raconte ! Ton retour se passe bien ? Tu as reçus les feux verts de la part d’Hauras ? "

Elle s’installa un peu plus en avant vers son siège, tendant une oreille avide a son interlocuteur.