Une retraite campagnarde (Sbire, Hiempher et Aïra)

La route était droite, longue, mais l’air beaucoup plus pur que celui oppressant de la ville. Les champs s’étendaient, loin devant eux, et ça et là une maison, fermette ou plus grand exploitation.

Le soleil plombait sur cette étendue déboisée lorsqu’ils arrivèrent à un virage et là, le début d’un chemin. Devant eux, au bout du trait de terre battu qui servait de route, une maison rapiécé comme une vieille chemise, de multiples extensions rajoutées à même les murs de la bâtisse originale ou via des terrasses clôturées.

Un peu plus loin, de grands bâtiments, en bois, un en long l’autre, une énorme grange. Surement l’endroit dont Aïra parlait.

Ils s’avançaient sur le chemin et deux silhouettes sortirent de la maison. Ils observèrent un temps et bâtèrent des bras dans les airs, émettant de petits cris semblables à deux hiboux appelant l’un de leur congénère.

Tradition de la famille LittleRock.

Ils partirent au trop vers leur rencontre, deux jeunes hommes dans la vingtaine, grands, frôlant de mètre 95, élancés, l’un avec une longue chevelure noire, l’Autre à la tignace plus courte, indomptable et une barbe de quelques jours.

Ils arrivèrent à leur hauteur et le chevelux prit la jeuen femme dans ses bras et la souleva de terre, dans une hillarité qui contaminait aussi son accompagnateur. Elle se joint à eux, avec un plaisir non dissimulé, dans leur moment de fou rire et de retrouvaille.

-Nisimi! Fit le barbu en prennant Aïra dans ses bras à son tour. Nous ne croyons pas Reina lorsqu’elle nous avait écrit pour ta vue. Mais quelle joie, quelle joie de te voir ainsi! Et ce que tu as grandis!

L’autre sourit.

-Tu nous délaisse pendant 3 ans et tu ne prends même pas la peine d’écrire?

Il ria de sa blague.

-Je plaisante.

Il se tourna vers Heimpher et eu un sifflement en le toisant amicalement sur toute sa hauteur.

-Eh bien, Reina ne mentait pas. Rappelle-moi de ne pas jouer avec ta patience.

Il tendit une main vers le géant.


-Je suis Finnigan, mais tu peux m’appeler Finn. Lui, c’est mon petit frère, Evrick.

Le mentionné rechigna.

-Petit, petit… tu es né 12 minutes avant moi…

Finn eu un grand sourire.

-Bienvenue à la Ferme LittleRock. Venez, on vous attendait.

Après une bonne journée de repos, je me sens mieux. J'ai les muscles encore endoloris, mais le doc a dit que c'était normal. Avec Aïra, on est ensuite partis. Pour cette fameuse ferme, je ne sais pas où. Je l'ai suivi sagement, quand même, en essayant de ne pas trop me faire voir.

Une fois entourés des champs, je me suis presque senti dans mon élément. Le grand air, les grands espaces... Et là, il y a deux personnes au bout du chemin. Deux hommes... humains, si je me fie à mon nez. Ils font des drôles de bruit et viennent en trottant vers nous. Je me raidis un peu, mais c'est presque pas visible.

Ma chauve-souris se fait soulever et moi, je les examine. Deux beaux petits bouts d'humains, je dois dire. Heh. Je vais pouvoir les voir souvent. Chouette. Je laisse les deux faire avec ma douce, puis quand ils tournent leur attention sur moi, je les examine du regard.

"Risque pas d'avoir de problèmes j'pense... Heimpher."

J'enveloppe sa petite main de la mienne, pour la serrer. Mon attention passe sur l'autre, le plus jeune de douze minutes, et je glousse. Ramenant ma Aïra contre mon flanc, je les suis vers leur maison rappiécée.

Aïra était perdue dans ses souvenirs d’enfance, l’odeur des champs et le vent sur sa peau lorsque, au loin, les cris de guerriers de premières nations retentirent. Elle eut un grand sourire qui, malgré sa noirceur, illumina son visage.
Elle accouru vers Evrick et lui sauta au cou, enlaçant ses bras autour de lui et se laissant soulever de terre.

-Merci… Merci tellement d’accepter. Fit-elle en lui embrassant le front.

Evrick sourit et lui fit un clin d’œil.

Elle se serra contre Heimpher alors qu’ils continuaient à avancer vers la grange. Une douce lueur émanait de sa petite fenêtre, juste sous le toit mansardé. Les portes, elles, étaient grandes ouvertes.

Aïra dit à Heimpher.

-C’est ce dont je te parlais. On sera mieux ici que sous terre…

Elle le regarda et lui sourit.

À l’entrée de la grande, Evrick s’écria.

-Sont là, Pops! Et Rei-Rein se foutait pas de nous, on a bien fait de prendre ça au sérieux!

Il se retourna vers Heimpher avec un sourire gentil.

-On pensait vraiment à un blague lorsqu’elle nous a parlé de votre taille, mais, au cas où, on a tout de même suivit les instructions.

La grange, autrefois une étable avec au-dessus, en un genre de mezzanine, un fenil, était vide et nettoyé. Poussiéreuse due au plusieurs années d’inactivité, les Littlerock avaient quand même prit le soin de l’entretenir, dans l’espoir d’e faire quelque chose un jour.

Ce jour était donc arrivé.

Un homme dans la cinquantaine descendit du fenil par le large escalier sur le côté du mur. Il aperçût Aïra et lui sourit, venant calmement à sa rencontre, lui prenant le visage à deux mains et lui embrassant le front.

-Et le ciel, dans sa bonté, nous apporte le vent qui chante, sifflant dans les feuilles de ce printemps tant attendu…

-Bon, il et partit… Murmura Finn à Heimpher, rieur.

Le patriarche continua.

-L’eau apporte la vie, nourrit l’âme et l’être et le soleil, dans son infinie lumière, nous réchauffe et nous unis, rassemblant les hommes et les femmes au labeur pour leur rendre ce qu’ils prennent. Le soleil, aujourd’hui, ne m’a pas juste rendu, mais m’a offert, car un de ses rayons il a laissé choir sur le sol. Ce rayons de changea, mua et transforma en toi, Aïra, fille de notre sang.

Il lui fit un clin d’œil et Aïra lui sourit tendrement.

-Je suis heureux de te revoir. Lui dit-il.

-Moi aussi, mon oncle. Répondit-elle, doucement.

Il se tourna vers Hiempher et, les mains sur les hanches, un air faussement sévère, il s’exclama.

-Le voilà donc. Le guerrier, le géant au cœur tendre. Protecteur de mon sang et de ses amitiés. Soyez le bienvenue, Heimpher. Cette grange, pour le moment modeste, est votre maison, et ma famille est la vôtre, telle qu’elle vous a choisi.

-As-tu fini de t’exprimer comme un recueil de Marc Aurèle? S’exprima une voix féminine et mature du haut du fenil.

Une belle femme, dans la quarantaine, observait, un sourire aux lèvres. Ses longs cheveux poivre et sel ondulaient dans le vide, alors qu’elle se penchait au-dessus de la rambarde.

-Bonjour à vous deux! Continua t-elle. Heimpher, je suis Cara, la tante d’Aïra. Et le philosophe qui radote, c’est mon mari, Gaël. Montez, on a une surprise.

En haut des marches, le fenil avait été nettoyé. Un rayon de lumière entrait par la petite fenêtre proche du toit et quatre lampes à huile étaient posées sur des petites tablettes clouées au mur. Au sol, au milieu, un immense lit, pouvant aisément accueillir Hiempher et Aïra, avait été construit.
Un cadre en bois remplit de paille et de copeaux de bois, recouvert d’un drap en coton épais, facile à laver. Sur le dessus, plusieurs carrés de feutre, restes de manteaux ou de couvertures, rapiécé pour former une immense couverture.

-Vu le souci de taille, nous avons improvisé un petit quelque chose. Si cela peut vous permettre d’avoir un sommeil convenable. Dit-elle en souriant.

Ma chauve-souris contre moi, j'avance vers la grange. Ça me donne tellement une impression bizarre... Je suis pas habitué à ce genre de place, mais ça me dit quelque chose... meh.

Je regarde le cousin qui me parle. Ma taille, une blague... j'aurais aimé. M'habiller aurait été plus simple... merde. Je sais pas où j'ai laissé le reste de mon linge, avec tout ça...

"J'aurais tellement aimé ça que ce soit une blague..."

J'ai un gloussement et je regarde. L'aîné se fait entendre, dans son charabias bizarre, et je jette un regard à l'autre cousin, qui a l'air beaucoup trop habitué à ça.

Quand l'oncle ae tourne vers moi, je me redresse un peu. Guerrier au coeur tendre... à quel point elle leur a parlé de moi? Je me retrouve incapable de répondre, trop... stressé? Bordel, y'a du monde... et en voilà une autre qui sort de nulle part! Je fais un signe de tête, mais je grince des dents. Plein de gens... plein d'humains... reste calme le gros. Reste calme.

On monte. J'ai une boule bizarre dans la gorge. Je suis tellement tendu... je vois le lit et je ne sais pas quoi dire, quoi penser. Pourquoi... autant d'attention pour moi? Je ne le mérite pas... mais ils ne le savent pas nécessairement...

"Heum... m-merci... Juste une couverte, ça aurait fait..."

Sommeil convenable... je vais bien dormir, ouais... Je regarde Aïra, d'un regard plein de confusion... de détresse aussi. Je me sens pas à l'aise. Mes instincts vont me rendre barjo.

Aïra remercia chaleureusement sa famille.

-On... va vous rejoindre dans quelques temps, on va se reposer et faire un plan de match. Ne vous en faites pas. Dit elle tranquillement.

Ils acquiescèrent et quittèrent, non sans que Evrick enlace Aïra une dernière fois.

Elle se dirigea vers Heimpher, timidement, gentillement.

-C'est beaucoup à la fois, je sais... Ils ont parfois un peu trop d'hospitalité.

Elle passa doucement une main sur son bras.

-Ils sont comme ça. Ils estime que tout le monde à droit d'être traité comme eux le sont. Avec respect et humanité... Je comprend que ce soit... quelque chose de plus ou moins nouveau...

Elle lui laissa du temps, pour respirer. Son don le caressant doucement, chaud, ronronnant, pour le calmer et le faire sentir... chez lui?

La troupe de sosis d'Aïra s'en va, et je respire mieux. Un peu mieux. Ma chauve-souris approche et je gronde, doucement mais brusquement aussi. Je suis stressé et ça paraît.

"...c'est correct... c'est à moi de pas être... mésadapté? Heh..."

Une petite douceur me frôle, celle de ma femelle. Je respire... et je me promène dans la grange en reniflant. Je veux m'habituer aux odeurs. Je veux me sentir mieux. Ça va prendre du temps.

"...tu leur a dit quoi sur moi? Guerrier au coeur tendre... heh."

-pas à pas, Love. Et ne t'en veux pas de ne pas comprendre. Tu reviens de loin...

Elle eu un petit rire.

-C'est malheureusement ma mère qui leur a écrit, vu que je ne sais pas... Et avec elle qui raconte et mon oncle qui a tendance à monologuer... Ça a manifestement donné ça.

Elle eu un sourire taquin.

-Quoi que ça ne te vas pas si mal...

Elle le laissa faire le tour, racontant un peu en même temps.

-De ce côté là, il y avait des buffles sauteurs. enfin, les petits qui venaient d'être sevrés. de l'autre côté du mur, des poules. Mon oncle a vendu son élevage à un ami quelques fermes plus loin et ils se concentrent maintenant juste sur les céréales.

Elle regarda autour.

-L'écho a changé depuis mon enfance... mais c'est parce que les animaux et le matériel n'y est plus. En haut, on gardait le foin.

Elle regarda le vaste espace vide.

-Avec un peu de temps et de savoir faire on pourrait vraiment adapter quelque chose pour toi... que tu te sente chez toi...

Elle lui fit un sourire tendre.

Mon regard suit chaque indication. Des buffles sauteurs... j'en ai entrevu. Jamais vu en face. Et des poules? Même chose. De loin... des petites taches blanches qui font pok pok.

Mon inspection d'odorat faite, je reviens près d'elle. Un chez moi... je sais pas pourquoi, dans ma tête, ça sonne encore comme quelque chose de temporaire. Trop habitué à changer de tanière. Et la place que je considérais comme chez moi... meh.

"...j'vais essayer de... de pas trop faire de gaffes. Des fois, ma tête vire folle... "

Je soupir. Plein d'humains, un lieu que je ne connais pas... mais elle est là. Je la saisis, je la soulève et je l'appuis contre mon torse, en grondant doucement.

"...faudrait bin essayer le lit..."

Elle eut un rire amusé puis se mordit la lèvre inférieure. Son regard changea passant d’un amusement à une envie.

Un désir.

Elle passa sa main sur son visage, détaillant ses écailles.

-Faudrait… Dit-elle doucement. Et faudrait fermer la porte aussi…

Son ronronnement chaud se transforma en une aura plus pivotante, presque comme l’effet d’un épice sur la langue.

Elle l'embrassa. Doucement au début puis plus... avide par la suite.

Priant intérieurement pour que personne ne daigne les interrompre à cet instant là.
Leur instant.

Qu'est ce qui défini l'endroit que l'on appelle "chez soi"?

Une impression, un sentiment, une odeur réconfortante et une chaleur particulière.
Chez sois c'est là ou on sent l'amour, là où ce que l'on a fait de l'endroit ou ce que la personne avec qui on le partage nous fait nous sentir bien.

Entier.

En vie.

Elle se sentait en vie.

La chaleur de ses bras contre sa peau, ses muscles la serrant, une odeur de bois et de nature mélangé à celle du foin.

Les vêtements sur le sol.

La sueur qui perlait contre sa colonne vertébrale.

Les battements de son cœur.

Elle se resserra un peu, flambant nue contre lui, sur lui. la couverte bien trop loin, bien trop chaude de toute façon. Encore un peu tremblante de l'action, énergisée par leur moment, elle sourit et étira le cou pour l'embrasser, doucement.

-Je l'aime ta tête, tu sais...? même si parfois elle devient folle...

Elle lui fit un clin d’œil et se blottit de nouveau contre lui.

-Prend le temps pour te sentir chez toi... Murmura t-elle. Pas dans une nouvelle cachette, pas dans un endroit en attendant... chez toi.

Du bout des doigts, elle parcourait la courbe de son pectoral.

-Et si tu le veux, ensuite, si tu penses en être capable... chez nous...

Elle eu un sourire, perdue dans ses pensées.

-Notre endroit à nous...

Elle en avait rêvé, petite. un endroit à elle, une personne à elle... des enfants à elle.
Les enfants, il n'y en aurait pas, mais l'endroit et la personne... ce serait encore possible. Et avec lui... elle aimerait beaucoup que cela se réalise.

Là, maintenant, le décor me plaît. Le bois, la tranquilité... et une belle femme qui me surplombe. Je respire vite encore, mais ça se calme. Je la regarde, je la dévore des yeux. Et je suis bien. Avec elle... j'ai le droit d'être peu importe ce que je suis devenu.

Je la laisse tout dire et bouger. Je frissonne à chaque toucher. Elle me fait rire, à toujours être capable de deviner mes réflexions. De deviner comment je me sens et comment j'ai l'impression d'être.

"...j'aimerais juste qu'à m'donne moins envie d'bouffer ta famille... ou en sauter la moitié. Meh. Mais j'suis d'accord pour un endroit à nous."

Je gronde doucement. Je lui ai rendu le baiser, mais je lui en donne un autre, longuement.

Elle eut un rire.

-Décidément, tu as un type de personne… les grands ou grandes bronzé(e)s à cheveux longs… Pour ce qui est de bouffer, L’étable peut être remise en état d’exploitation. Un petit élevage personnel de buffle sauteur peut-être une option. C’est bon, le buffle sauteur.

Elle lui sourit alors qu’il acceptait sa proposition. Son cœur manqua un battement. Pourquoi est-ce que les gestes d’affections venant de lui la surprenaient toujours autant? Comme une écolière qui reçoit une rose à la fête des fleurs, elle se laissa surprendre par le contact, par la longueur du baiser.

Elle le savoura tout de même, lui rendit, même, frissonnant à sa grande et large main sur sa taille, elle aimait le haut et bas de son torse qui se soulevait alors qu’il respirait.

Elle aurait souhaité que l’instant dure encore une ou deux éternité. Qu’ils recommencent de s’aimer encore, qu’ils se laissent aller, qu’ils parlent pendant des heures.

Mais le temps pour cela n’était pas encore venu et autant l’envie de le ravoir tout pour elle lui consumait les tripes, elle devait se faire un plan. Un plan pour finalement avoir la paix, au moins pour quelques jours.

Elle soupira alors que leur baiser se terminait, elle lui sourit, l’irradiant d’un regard doux, le vert de ses iris prenant des teintes de jaunes et de oranger dans la lumière des lampes à huile.

-Mais pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient… Dit-elle en souriant.

Elle se blottit dans son cou.

-Je sais que mon oncle et Finn vont en ville demain. Je les accompagnerais et irait parler à Annabelle Steinhart. Je vais négocier avec elle des papiers de citoyen pour toi, des papiers officiels, ainsi qu’une protection et des renseignements sur qui tu étais. Ainsi, nous ne seront pas seul à affronter Silas, l’État pourra en savoir plus sur l’Hécatombe…

Elle sourit.

-Et surtout… Tu seras libre, Love… tu connaîtras ton passé et tu seras libre d’être qui tu souhaites, de faire ce que tu souhaites… Le nom que tu veux, la famille que tu veux…

Elle se tut un instant.

-Je sais que ça semble impensable amis pourtant… C’est faisable… très faisable.

Elle eut un rire jaune, mais au demeurant amusé.

-Et après je pourrais aussi décider quoi faire de ma peau, maintenant que je ne suis plus bigleuse… Rester ici et aider mon oncle et mes cousins, c’est une option tentante…

Un type de personne... pas tant. J'en trouve beaucoup mignons. Vraiment beaucoup. Et ils sont assez différents.

"...pense pas avoir un type... le Jay là... j'le trouve mignon aussi. J'ai déjà... couché avec j'pense... mais bon. Il ressemble pas à c'que tu dis. Pis pour les buffles... ok. Pourquoi pas..."

On passe un petit moment silencieux. Je la serre, respire son odeur. Je lui lèche les cheveux un peu. J'aime avoir son goût sur la langue...

...et le sérieux revient. Meh. Elle parle de la frangine de Léo et ça me semble logique comme plan d'action. Trop logique, peut-être. Moi... j'attendrai ici. Qu'elle revienne.

"J'verrai si je crois à tout ça quand on va être rendus là. Pis on décideras."

Je gronde doucement. J'ai envie de jouer, d'être taquin... de ce fait, sa tête se retrouve dans ma gueule et je la lèche, sans bave, mais en rigolant intérieurement.

Elle lui sourit et éclata de rire en se retrouvant ainsi dans une position de dompteur de lion.

-Ne devrais tu pas attendre d'être complètement guéri avant de gober quelqu'un? Dit elle, riant. Aussi rassurant cela puisse paraître!

Elle se débattit un peu, sans trop de conviction.

Tout en s'amusant, un délicat fumé de viande cuite au feu vint envahir la grange.

Un animal se faisait cuire à la broche.

Un peu plus loin dehors, Une femme chantonnait et quelqu'un d'autre bûchait du bois.

Ils préparaient manifestement un festin... ou un repas pour quelqu'un d'imposant et d'autres convives.

La petite chauve-souris rit. Pas de peur, encore. Juste de l'amusement. Elle s'agite un tout petit peu, juste pour dire. Moi, je rigole et je la lèche encore.

Puis vient l'odeur de viande et je lui ressors la tête. Elle a pas eu de bave, même si j'en ai maintenant plein la gueule. Ça sent bon... bordel. Est-ce que j'ai le droit de manger? J'ai faim...

"Y'a dit pas de digestion. Pas d'autre chose... "

Je sens l'air et je chigne. L'idée de ne pas pouvoir en manger m'inssupporte

"J'suis assez guéri pour manger tu penses? Le doc a pas pu regarder..."

Aïra humma l'air.

-hmmm... parlant de buffle sauteur.

Elle pensa à sa question.

J'imagine que si tu prend de petites bouchées, ça devrait passer... non? Rien ne t'empêche d'essayer un peu et voir si ça fait mal... On a plus de soluté, de toute façon...

Elle s'assit, s'étira, les muscles de son dos marquant sa peau, la ciselant délicatement.

-Et si ça peut t'éviter de manger un des membres de ma famille, ça ne serait pas plus mal... fit elle en riant.

Elle se leva et partit à la recherche de ses vêtements, dans la pénombre, un éclat mince strié de lignes et de points.

Elle se vêtit et lui sourit lorsque, presque comme une habitude, il la coiffa délicatement.

Ils sortirent et elle resta proche de lui, bien consciente de son malaise.

Arrivant près du feu, elle vit qu'effectivement, une bête grillait sur la broche. Sa tante la salua, assise dans l'herbe et elle fit de même. Finn coupait du bois avec son père et Evrick se chargeait de la cuisson. Il leur sourit et regarda Aïra.

-Vas-tu nous faire l'honneur de chanter avec nous? Ça fait une éternité et Reina nous dit que tu continue d'enseigner aux enfants du culte!

Il avait l'air tellement heureux de la voir, comment lui refuser? Aïra lui fit un sourire taquin.

-Seulement si tu nous accompagne à la flutte, Ev.

Il tapota sa ceinture ou l'instrument pendait et tourna son attention sur Heimpher.

-Nous avons fait un petit stock de viande, Reina se doutait que vous deviez manger de façon assez conséquente. Mais nous n'avons rien contre les festin à la broche, au contraire, c'est un peu comme une fête à tout les jours.

Aïra resta proche de Heimpher, patiente, le laissant s'acclimater.

lentement, j'approche de ceux qui coupent le bois. Je les regarde faire, intrigué. Je les écoute et je glousse.

"Si j'peux manger... avec mes blessure en dedans... on sait pas encore si j'peux. Mais... heum... merci."

Ça sonne bizarre. Dire merci.j'ai tellement pas l'habitude... je ne dis pas ça. Je chasse le sentiment bizarre qui remonte, d'un mouvement de tête. Puis je les regarde.

"J'peux en couper aussi?"

Tant qu'à attendre...

Finn releva la tête en s'essuyant le front. Sa queue de cheval volla par dessus son épaule et il lui sourit.

-Vu ton gabarit, j'imagine que tu seras d'une grande aide, tiens. Fit il en lui tendant la hache.

Il recula un peu, essayant ses mains sur sa camisole grise légèrement imbibée de sueur.

De son côté, la tante regarda Aïra.

-Des blessures? Demanda t-elle, un peu inquiette.

Elle sourit calmement.

-Oh, seulement un genre d'ulcère. On ne sait pas si c'est assez cicatrisé pour qu'il se nourrisse d'autre chose que de soluté, pour le moment.

Elle le regarda et se perdit un peu dans le tableau, un sourire rêveur aux lèvres.

Evrick le remarqua et ricanna un peu en regardant sa mère. Celle-ci lui fit un sourire mesquin.

-Tu peux te moquer, mais attend un peu que Tudor te rende visite et on en reparlera...

Aïra s'étonna.

-Non... Tudor, le petit dernier de la ferme d'élevage au fond de la route, là bas?

S'ensuit une discution rieuse au sujet de la vie amoureuse de son charmant cousin.
Elle se sentait bien, souriante, le vent chatouillant sa peau et faisant voller ses cheveux.