Une retraite campagnarde (Sbire, Hiempher et Aïra)

Je n'ai rien fait de mal... pourtant, j'ai l'impressionnque je viens de gâcher deux vies en refaisant surface. De... fouttre en l'air plein de choses. Et je n'aime pas trop la sensations

"...je vais te croire."

Elle continu de parler et je la fixe. Vouloir apprendre à la connaître... pourquoi je ne voudrais pas? Je vois déjà tellement de qualités en elle... et en plus, je suis déjà... porté à vouloir l'affectionner? Je vais quand même prendre mon temps. Tranquillement.

"Pourquoi pas... je suis Dunkan Groves. Gué... Ancien Guérillas, maintenant Altéré avec un gatgantuesque saucisson. Enchanté."

Je lui fait une grimace. Et je me tend compte que j'ai les dents pointues. Bizarre. Vraiment weird.

Elle ne put se retenir de rire de nouveau, un peu plus... détendue.

-Ah ça, j'en sais effectivement quelque chose!

Elle lui fit un sourire et un clin d'oeil taquin, pour s'amuser et détendre un peu l'atmosphère.

-C'est une des raisons pour lesquelles je t'aime bien.

Elle rit de nouveau, un regard pétillant, son si étrange sourire se révèlant à la lueur.

-Je suis Aïra Laarabat, j'enseigne le chant aux enfants, j'aide ma mère avec son commerce et je suis... je travaille, sans pour autant en faire partit ni partager leurs "idéaux", pour les Inhumains.

Elle ajouta, avec un sourire timide.

-Et j'ai un don étrange qui me permet de... contrôler le magnétisme...

Elle en sait quelque chose hein? Effectivement, elle doit. S'ils s'aiment autant qu'elle m'en parle... En plus, elle a l'air du genre... taquine. Insatiable. On partage les mêmes goûts, semblerait, ce Heimpher et moi... Ce moi et moi? Et merde...

"Enchanté. Toi tu as un don... moi j'ai un autre moi. On est quittes."

En temps normal, j'aurais trouvé tout ça étrange. Mais là, non. J'en ai assez avec moi-même. En plus, elle est sympa.

Je pense, tombant un peu dans la lune. Tout ça me fatigue. Le mal de ventre, diminué mais là, me gruge l'énergie. Les émotions, que je cache bien, aussi. Je suis encore capable de faire ça... de cacher mes émotipns derrière un sourire. Elle ne voit pas à quel point je suis perdu. Démuni. Troublé et... je ne sais pas... désespérer? Je suis épuisé et je viens de me réveiller... Je bâille bien malgré moi. Le poids du monde vient de m'alourdir les paupières.

"...et qu'est-ce que tu aimais bien faire, avec Heimpher?"

Elle lui sourit. Tendre.

Elle se lève et, doucement, lui prit la main, énorme palluche dans cette petite main au longs doigts fins, à bouts noirs et ongles courts.

Elle l'aida à se rendre sur le matelas de paille, le laissa se coucher en silence. Elle s'assit, retira son pentalon. Elle portait des boxers en dessous, moulants sur ses cuisses minces.

Elle ramenna la couverture sur elle et se couche près de lui, sans pour autant en abuser, pour ne pas le brusquer.

Elle plaça son avant bras sous sa tête, ses cheveux étendus en éventails au dessus, comme une auréole ou un soleil.
Un soleil noir.

Elle répondit doucement, sa voix grave et douce mellé à son don le caressait doucement.

-On médite, on se baigne, on parle... On chasse... on boit.

Elle sourit.

-On s'aime. On reste des heures à dormir ou simplement... rester coucher, profitant des instants de paix, beaucoup trop rares. Je... crois qu'il aime m'entendre chanter aussi...

Elle replia un peu ses jambes, l'air du soir rafraichissant un peu l'atmosphère.

-Il aime me voir faire des tours avec mon don... et avec lui... j'ai fais les meilleures siestes...

Sa main prend la mienne. Tellement petite, tellement fragile. Ce corps... a l'air d'avoir tellement de force brute. Tellement de brusquerie, de férocité. Ça me fait tellement étrange. J'étais en forme, dans le temps. Grand et baraqué, au summum de mon physique... mais pas à ce point là. J'ai l'impression d'avoir tellement de muscles que j'en suis coincé. Et... c'est étrange. Tellement de puissance pour... pas grand chose.

Elle me fait me coucher. Enlève un morceau et se couche contre moi. Je la vois hésiter... et j'hésite aussi. Mais, pendant qu'elle parle, je la rapproche et je la colle. Doucement, sans la brusquer. Ça me semble tellement naturel, de toute façon...

"...vous avez l'air de vraiment bien vous entendre... c'est mignon. Vraiment mignon."

J'ai un sourire. Elle m'en parle avec tellement de douceur, d'amour et d'Affection... Ça me fait courire... mais ça me fait mal aussi. à quel point je... je suis de trop, dans le présent? Est-ce que j'aurais dû...? Non. Ne pense pas à ça...

Elle pensa, un instant, se laissa coller.

Ce sentiment... Ça n'était pas si différent... pas différent du tout, en fait...

Elle posa sa main sur son torse et une jambe contre sa jambe. Comme à leur habitude.

Ses yeux se posèrent sur les siens et elle s'y perdit, un instant.

-Mais... Je parles de lui... on parle de lui... sauf que ce lui, malgré tout... C'est toi. Une facette de toi, un morceau de toi.

Elle lui sourit, timidement.

-Je ne sais pas ce que tes instincts te disent, ce qu'ils te font... resentir, en ma présence... Mais... Tu es lui et il est toi...

Elle eu un petit rire dans un soupir.

-Je sais même pas si ce que je dis a du sens...

Un ange passa.

-Est-ce que... Commença t-elle.

Elle se mordit la lèvre, rougit un peu et détourna le regard.

On se retrouve l'un contre l'autre. Collés, à partager chaleur et douceur. Elle met une main contre ma poitrine et passe une jambe sur la mienne. On est entremêlés un peu... et j'aime bien. Je sens tellement bien son odeur... je sens bien tout, maintenant que j'y pense... Mais ça, c'est un parfum que j'aime beaucoup. Qu'Heimpher aime, et que j'aime donc. Ça ne devrait pas être si mal, comme expérience avec elle...

Nos yeux se fixent les uns dans les autres. Je me perds dans ces deux émeraudes. Et... elle parle de toutes mes inquiétudes. Comme ça, sans que j'en aie parler. Lui, c'est moi... je ne me rappel rien de quand il a été, il ne se rappelait de rien de quand moi j'ai été... mais l'un est l'autre, on est un. Et ça... ça me perturbe.

Elle parle de ce que je peux bien ressentir, et j'essaie de le définir. Dans ma tête, j'essaie de voir ce que je ressens.

"...je me sens... bien. J'ai envie de me rapprocher, de t'avoir dans mes bras, de sentir ton odeur... ta présence me calme..."

IL y a un moment de silence. Puis, elle me regarde, avec cet air. Elle se mord la lèvre, rougit. Le signe d'une femme qui veut. D'une femme qui aime. D'une femme qui... désir. Je crois que je rougis aussi. Je ne sais pas si cette peau-là peut le faire. Mais... je rougis. JE me sens bizarre...

"Est-ce que...?"

Elle l'écoute et le don se mit à ronronner plus fort, à le caresser, pétiller doucement, timidement.

Sans s'en rendre compte, elle posa sa main sur sa joue et rapprocha un peu son visage. Elle ne voulait rien forcer mais son instinct lui disait, criait, hurlait...

-Est ce que... je peux... t'embrasser...? Murmura t-elle.

Elle se surprit à prier pour une réponse positive. Ses lèvres brûlaient mais elle attendit tout de même.

Elle profita, surprise un peu, se resserrant un peu plus contre lui.

Ça semblait... si familier mais si nouveau à la fois... Elle ne comprit pas trop pourquoi mais une seule larme coula sur sa joue. de joie? Peut-être.

En effervescence, un peu par manque de contrôle dû à ses émotions sans dessus dessous, le don crépita un peu, joyeusement, autour d'eux, dans l'air.

Elle rougit et s'excusa en souriant timidement.

-Pardon... ça arrive quand je perd un peu le contrôle.

Elle le regarda de nouveau.

-Merci... de comprendre... de...

Elle soupira. Elle se trouvait conne et radotante.

On a un genre de pétiement autour de nous. Ça me surprend un peu, mais en même temps, c'est agréable. J'essuie sa larme, doucement, et je la regarde. Un regard attentif et doux.

Elle me remercie et je ne peux retenir un petit rire. Elle me dit quasiment merci d'être moi...

"De rien. C'est tout naturel."

Ça c'est la figure d'une fille qui pense trop et qui se juge. Je la serre un peu, pour la rassurer.

Cet élan de compassion la toucha.

Il ne s’en rendait pas compte mais il lui ressemblait tellement. Dans ses manies, sa façon d’agir, sa façon d’aimer. Le regard qu’il avait, son rire, c’était un Heimpher en plus doux, en moins… animal.

En moins prédateur.

Son rire la fit sourire. Rire aussi même, timidement. S’il savait… Ô ciel, si il savait.
Elle ne chercha pas de raison, dans son esprit. Son regard jade l’exprimait bien assez. Elle l’aimait tout autant. Le don ne mentait pas.

Elle posa sa main sur la sienne, celle sur son visage, qui avait essuyé la larme. Elle la serra doucement, chaude entre ses doigts, les écailles douces et souples comparé au reste de son corps. Plus aucun espace entre eux, le mouvement de sa respiration contre son torse, sa grosse paluche sur sa taille, caressant un peu de peau qui dépassait du débardeur trop large pour rester en place, le mouvement de va et viens de son pouce, très proche de ses reins. L’aimer lui semblait une évidence, une chose toute naturelle, comme il le disait si bien. Dans leur redécouverte silencieuse, elle se rendait de plus en plus compte de l’absurdité de ses sentiments mais aussi de leur simplicité, de leur bien fondé. Pourquoi se chercher des raisons quand, à la vérité, il n’y en a tout simplement pas. Expliquer l’inexplicable.

-Putain… Chuchota-t-elle avec un sourire rêveur, plein de douceur. Vous êtes pareil… Tellement, tellement pareil…

Elle ne s’expliqua pas son geste ensuite. Son instinct et le naturel reprit le dessus. Elle devait y aller doucement, le ménager mais l’envie qu’il se souvienne, l’envie qu’il partage la même sensation fut plus forte que la raison.

Peut-être était-ce la chaleur de ses bras, la raideur de sa carapace et de ses muscles contre elle, le rassurant de ce regard. Quel regard…

Comme animé de conscience, le don les envahis d’une vague, chaude, rassurante, joyeusement crépitante. La chaleur déferlante les entoura, enivrante, étourdissante. Elle ne contrôlait pas, laissant manifestement cette facette de son âme, manifestation de son subconscient agir, vivre au travers d'elle.
Autour d’eux, de ces deux amants inconnus, un cocon se forma, un espace bien à eux, prenant au début la vibration douce d’un ronronnement puis adapta son rythme, ses vagues de chaleur électrisantes mais douces aux battements du cœur de leur propriétaire.

Souviens-toi Love…

Poom poom.

Son sourire disparu, ses yeux s’accrochèrent désespérément aux siens.

Souviens-toi Love…

Poom poom.

Sur sa peau nue, sous ce pouce qui la caressait, une chair de poule s’installa. Non, elle n’avait pas froid.

Souviens-toi Love…

Poom poom.

Son bras entoura son cou, elle se colla plus, laissant sentir, contre son torse raide et nu, le mouvement et les reliefs de sa poitrine dans ses respirations.

Souviens-toi Love…

Poom poom.

Elle le voulait. Peu importe comment, peu importe qui, peu importe.
Peu importe.
Elle le voulait lui, Heimpher ou Dunkan, elle le voudrait toujours.

Entre égoïsme et passion enflammée, elle voulait qu’il se rappelle, elle voulait qu’il ressente, elle voulait qu’il comprenne.

Se resserrant encore plus, Elle l’embrassa de nouveau, ses lèvres brûlantes, passionnelles, emplies elles aussi d’émotions contradictoires qui ne faisait que renforcer un peu plus le ciment de cette envie. Tristesse et désir. L'eau et le feu.
Ses hanches, menues et fragiles, tout comme le reste de son être entre les bras de ce mastodonte, se resserrèrent un peu plus contre son abdomen, sa jambe l’entourant un peu plus.

Des images défilèrent à toute vitesse dans sa tête alors qu’elle continuait son baiser, emporté par une pulsion beaucoup trop forte pour y résister. Souvenirs mélangé à désir.
Des griffes lui effleurant son dos, la marquant un peu, relevant le tissu qui séparait les mains qui les portaient et sa peau brûlante d’envie.

Déchirant le tissu.

Sa langue sur son cou.

Sa peau contre la sienne.

La fermeté de sa poigne sous ses reins, le mélange chaud froid de l’air ambiant et de leurs soupirs.

Souviens-toi… Love… Souviens-toi... Love... Souviens-toi... Love...

Poom poom



Le son d’une voix et d’une guitare, à l’extérieur, passant par-dessus le crépitement d’un grand feu, la ramena brusquement à la réalité. Elle en sursauta un peu d’ailleurs.
Un air qu’elle connaissait bien, chanté par Finn, finissait.
Elle respira un instant.

-Désolé, je…

Elle eut un petit rire, dans un soupir. Étonnée de ses propres instincts.

- Je ne sais pas ce qu’il m’a pris. Je… ne veux pas te brusquer.

Elle se racla nerveusement la gorge, se sommant intimement de se calmer un peu les nerfs.

la petite miss se colle.Elle commence à avoir l'attitude dune fille qui est... all worked up. Je flatte son dos du pouce, en espérant qu'elle se calme. Je suis compréhensif, mais je ne suis pas prêt. Pas encore. Son espèce de don devient totalement fou, étouffant même. Mon coeur bat un peu plus vite. Ma respiration accélère un peu. Je n'aime pas ça.

Elle dit qu'on se ressemble. Mais... est-ce qu'on se ressemble vraiment? Je en sais pas...

La pression monte de son côté. Moi, je ne me sens pas à l'aise. Puis elle s'excuse. JE la regarde, un peu incertain, et je lui tapote le dos. POur ensuite m décoller, lentement. Et je bâille de nouveau.

"...on va prendre le temps, ok? Je... je viens de me réveiller et il y a tellement plein de... de nouvelles choses. Lentement..."

Je continu de la regarder. Je prend le temps de souffler et de l'observer, sans me presser.

Elle se donna une petite claque mentale pour reprendre un peu son sang-froid.

-O-Oui. Bien sûr. Pardon, je… C’est beaucoup à la fois et je suis… perdue, un peu.

Elle se mit sur le dos et prit le temps de respirer. La lumière chatouillait son visage, trop chaude pour le moment.
Elle tendit la main vers la lanterne mais se ravisa, se disant qu’une chose à la fois serait le mieux.

Elle se leva donc et souffla sur les deux petites flammes. Elle revint s’asseoir au bord du lit.

-On… ferait mieux de dormir. Je dois parler à la gardienne de tout ça demain. Autant avoir les idées claires.

Elle soupira, fatiguée et un vide au creux de son cœur. Elle se retourna au demeurant, lui faisant un sourire compatissant.

-Je ne voudrais pas… te rendre plus mal que ce que tu es déjà, je peux dormir ailleurs, si tu le souhaite.

Je la regarde faire sans vraiment bouger. D'un côté, je m'en veux, et de l'autre, je me rappel que je dois me respecter. J'ai besoin de temps. Ajouter une autre couche sur tout ça ne m'aidera pas.

Elle souffle les lumières et revient. Elle parle de dormir, puis qu'elle peut aller dormir ailleurs. J'ai un soupir et je la rapproche, pour qu'elle s'installe. Moi, je me mets sur le dos.

"Dormir n'a jamais tué personne... bonne nuit Aïra."

Je lui offre un bras, pour qu'elle en fasse ce qu'elle veut. Moi... je ferme les yeux et j'essaie de relaxer.

Elle se sentait mal aussi. Avait l’impression d’avoir gâché quelque chose.

Elle chassa cette pensée de son esprit. Elle aurait tout le temps de se morfondre plus tard.

Elle se laissa faire, se mit sur le côté, lui faisant face, la tête posé sur ce bras épais et ferme.

-Bonne nuit, Dunkan…

Bonne nuit Love… pensa elle, alors que le souvenir pas si lointain d’un rire et d’une tête gobé refit surface dans son esprit.

Elle rêva de lui, d’ailleurs. Un rêve en image, pour une fois. De lui et de cet endroit, ressemblant à une maison pour géant. D’eux, au bord d’un feu et d’un long baiser échangé.


Le soleil vint tôt lui chatouiller les paupières. Elle se leva doucement, son compagnon dormant encore.

Elle se vêtit rapidement, attacha son masque à sa cuisse, enroulant doucement, au rez de chaussé, sa chaine autour d’elle et rangeant les couteaux.

Elle sortit et partit rejoindre Finn et son oncle qui partaient vers la ville.

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-Attendez, faut que je fasse quelques arrêts avant. Leur dit-elle alors qu’elles les voyaient commencer leur trajet vers la ferme.

Finn leva un sourcil.

-Tu veux qu’on t’accompagne?

Elle sourit.

-Je dois me rendre au temple avant. Venez avec moi, Reina et Kharl seront là.

L’oncle eu un moment de latence.

-Kharl?

Aïra se contenta de sourire. Finn avait bien comprit mais se tut également. Il avait assez envie de voir le spectacle du grand-frère protégeant sa petite sœur.

Le temple n’était pas très loin, ils y arrivèrent rapidement. Après un bref échange avec sa mère et des présentations en bonnes et dues forme, Aïra partit en quête du Netralite, qu’elle ne trouva pas. Elle laissa le message à quelques adeptes présents, ainsi qu’à Reina, de venir la rejoindre au plus vite à la ferme LittleRock. Elle embrassa sa mère avant de se mettre en route.

-Par pitié ne m’abandonne pas avec ce concours de coq… maugréa la maternelle en jetant un regard oblique vers son amant et son frère qui se regardaient en chien de fusil.

Aïra ria et lui embrasa les cheveux.

-Bah tu vois, ils s’adorent déjà. Je file, je dois passer voir Greed avant de repartir.

Elle quitta avant que Reina n’ai eu le temps de protester.
Elle arpenta les rues grouillantes et bruyantes, se surprenant à chercher pour un regard de braise au travers de la foule.

Elle soupira, se trouvant d’une candeur affligeante. Elle qui, après le dernier, s’était promis de ne plus agir comme une gamine en amour, la voilà qui était hanté par--

SPLAF!

Une… Une roche?

-Attend, c’est sérieux ça? Se demanda-t-elle tout haut en se massant la joue.

-Ouais, c’est sérieux, sâle petite garce!

Elle se retourna et fit face à un homme dans la cinquantaine, grisonnant, maigre et visiblement très hargneux. Aussi hargneux qu’un puriste, pensa-t-elle. Elle aurait aimé ne pas avoir raison.

-J’peux vous aider? C’est un nouveau jeu de jeter de la caillasse à la figure des gens? Répliqua t-elle, du tac au tac.

La rue, comme par hasard, se faisait moins peuplée. Quelques femmes passaient, détournant le regard et un homme, adossé à un mur, ricana. De sa blague ou d’elle, elle ne le savait pas.

Son assaillant cracha par terre. Un beau mollard. Elle saisit la balle au bond.

-Ah, mais quel gaspillage, ce n’est pas par terre qu’il faut mettre ça, mais sur mon visage. Attendez plutôt, je vais vous montrer.

Elle s’avança et lui cracha au visage. L’homme la regarda, mauve de rage. Elle continua avant qu’il n’ait le temps de répliquer.

-La prochaine fois, connard, va s-y avec le poing, comme un homme.

Elle n’était pas d’humeur à continuer. Elle tourna les talons mais le sombre demeuré lui empoigna le poignet. Elle se retourna et lui foutu une droite qu’il n’avait pas volé avant de partir en courant. Ses jointures lui faisaient mal mais elle avait bien fait.

Elle ralentit au bout de quelques minutes, à bout de souffle mais surtout lasse... Lasse de ce constant harcèlement.
Au bout d’une heure supplémentaire, elle aperçut enfin le quartier général. Elle soupira, contente de ne pas à avoir à subir plus la connerie humaine.

Elle fit un petit tour, passant par l’infirmerie pour vérifier l’état de Needles, récupérer quelques antidouleurs pour Dunkan et surtout pour saluer chaleureusement Billy, qu’elle gratifia d’une accolade affectueuse.
Elle fit passer un mot aussi, destiné à Zolvar Zayne. De la rejoindre le lendemain vers la même heure au temple de la force intérieure. Elle avait à s’entretenir avec lui sur un sujet important.

Enfin, ça, c’est ce qu’il avait besoin de savoir.

La vérité c’est qu’elle avait un plan. Un plan mignon et léger, ce qui était rare vu les temps...

Accorder un peu de répit à la pauvre Annabelle et de douceur au pauvre Zolvar serait la moindre des choses pour les remercier. En le leurrant au lieu de rendez-vous, elle pourrait ensuite les laisser seul et leur accorder ce précieux et rare moment d’intimité.

Elle sourit en constatant son méfait accomplit et repartit vers le temple, confiante que le message se rende à l’intéressé.

Elle en profita pour méditer sur sa situation, chemin faisant, et sur celle de Heimpher.

Enfin, Dunkan.

Dunpher?

Le Netralite l’aiderait surement à réconcilier les deux personnalités et à faire finalement s’emboiter les pièces de puzzle depuis si longtemps perdues.

Et, si elle avait un peu de chance, il se souviendrait assez pour…

L’aimer…?

Elle secoua la tête. Voyons, Aïra, cette personne ne t’appartient pas, il prendra sa propre décision. Ce n’est pas ton choix à faire. Surtout pas en agissant comme tu l’as fait hier soir. Merde, tu as pratiquement violé ce pauvre homme.

Elle continua son introspection peu fructueuse tout en marchant, ne se rendant pas compte qu’on la suivait.

Ce n’est qu’au moment où elle sentit une main lui agripper les cheveux qu’elle eut un réflexe et dégaina, sans pour autant toucher ses lames. Elle projeta son pied en arrière, assénant un coup de pied violent dans le sternum de son assaillant avant de se retourner.

Pas assez rapide, ses lames ne parvinrent pas à arrêter celle très aiguisée de l’homme qui vint ouvrir le tissus de ses vêtements, marquant ses côtes et le haut de son bras d’une belle et profonde, sans trop l’être, coupure.
Elle eut un grognement de douleur et reconnu l’imbécile de tout à l’heure qui titubait, cherchant son air.

Elle choisit sa bataille et, se tenant les côtes, partit en courant alors que ses lames se rengainaient d’elle-même. Elle courut jusqu’à ce que ses poumons brûlent et que la plaie ait suffisamment taché le tissu. Ça lui apprendra à ne pas mettre sa veste en cuir, seule protection de cette armure de fortune.
Elle regarda la plaie. Elle n’estimait pas que ce soit grave, si ce n’est imposant. Le saignement cessa une fois sa course folle finie, ne perlant qu’un peu, continuant à tacher le tissu noir.

Elle se promit de désinfecter ceci à la ferme, au calme, une fois sortie de la ville et de ses désagréments.

Elle revint deux heures et demie plus tard.

-Putain, Aïri, ça va?! S’inquiéta Finn.

-Ouais, ouais. Attendez, je vais chercher de quoi panser tout ça et on met les voiles. Fit-elle en serrant les dents.

Elle entra discrètement dans le temple, vida une armoire de soin de son maigre contenu et rejoint les deux LittelRock qui la regardait comme si elle était tout droit sorti d’un asile de fou.

Elle leur répondit par un simple :

-Tout va bien, J’me suis accroché dans de la vitre brisée.

Finn haussa un sourcil et soupira, préférant garder son commentaire pour lui.

La route se fit en silence, un peu lourde.
Une fois à destination, Aïra se mit en quête d’une grande cruche d’eau, qu’elle obtint et se dirigea vers la grange.

Elle entra discrètement, posa la cruche par terre et s’affala sur le sol, grognant.
Elle retira lentement son chandail en grimaçant et remonta sa camisole souillée, de façon à seulement cacher sa menue poitrine.

Elle plongea un linge propre dans l’eau et lava la plaie, serrant les dents.

Il allait falloir suturer, ou au moins rapprocher.

Elle ouvrit un paquet de tampon alcoolisé et l’appliqua sur ses côtes. Elle ouvrit des yeux ronds, geint un peu et ne put retenir un :

-Oh sa mère la salope…

Elle serra les dents, laissant échapper une sourde plainte.

Après un petit moment, avec cette présence près de moi, je finis par m'endormir. La nuit, elle, est... étrange. J'ai plein d'images dans la tête, que je ne comprend pas vraiment. Entre rêves agités, cauchemars et autre chose. Je reste tout de même endormi, et...

...je me réveille. Je suis seul. Ma petite chauve-souris est pas là. C'est... bizarre. Je me rappel avoir dormi, mais rien d'autre. Je soupirs. Bon, bah... je vais rester tranquille. Je sors quand même dehors, avec un petit mal de tête. Je bûche du bois, comme je voulais faire. La veille? À voir quel temps il est... Ouais, ça doit être ça. Mon ventre me fait mal et je trouve ça bizarre. J'arrête la digestion, je soupirs... et je me rend compte que j'ai faim. Bon...

Je passe ma journée tranquille. À penser, à me perdre dans ma tête. Je prend la peine de me rincer le dedans, à me laver à la mitaine. J'ai l'odeur de ma douce petite affaire sur le corps et ça me fait gronder de bonheur. après, je bûche tout le bois qui doit l'être. Je reste un peu à part. J'essaie de m'en tenir à la grange. Je vois des Inhumains, au loin, mais j'y prête pas trop d'attention. C'est logique.

Quelques heures plus tard, j'entend des bruits. Des gens. La porte de la grange ouvre. JE suis encore dehors, à m'amuser à faire peur aux oiseaux. L'odeur d'Aïra me monte dans les narines et je souris.

À pas de loup, j'entre. JE vais la rejoindre. Et je la vois, là, à nettoyer une blessure.

Une blessure.

J'ai un grondement sourd et je m'approche. Je m'installe près d'Elle, je lui vole le tampon et je nettois le bobo. Doucement, les dents serrer, à gronder. Une autre odeur. D'homme, d'humain. Je la sens, longuement. Je l'imprime dans ma tête. Il a toucher à ma femelle. À MA femelle.

"...j'ai son odeur... j'vais l'tuer quand tu veux..."

Elle resta surprise et ouvrit grand les yeux, le fixant, alors qu'il s'occupait d'elle.

Un ange passa.

Il...

Il était de retour.

-Heim...?

Elle eu un mouvement un peu brusque, prenant son visage à deux mains.

-oh, Heim, non de la Force, t'es là?!

Elle eu un sourire immense et l'embrassa à pleine bouche.

Elle se reculla vivement en grimaçant, la plaie lui faisant mal, puis oublia de nouveau tout ses problèmes en le regardant de nouveau.

-Tu me prend pour une folle. Attend que je t'explique... c'est... encore plus fou...

Elle se fit douce et caline.

-Oh Love, j'ai eu si peur...

Bougon et sur les nerfs, je sursaute quand elle prend mon visage dans ses mains. Qu'est-ce qui lui prend? On dirait qu'elle a vu un fantôme, putain... Je la fixe, je cligne des yeux, totalement perdu. Je suis là? Bah oui. Où j'aurais pu être, bordel!

"...si tu m'Explique pas c'qui s'passe, ouais, j'vais te prendre pour une folle. Une folle sexy, mais une folle..."

Mon baiser a été un peu mou, mais bon. Elle... me fait capoter un peu. Elle est tellement bizarre... Peur de quoi, merde?!

"Peur de quoi? Qu'est-c'qui se passe? "

Je gronde. Je n'aime pas ça.

Elle lui sourit, rassurante.

-Ne t'en fais pas, tout va bien. C'est... un peu étrange mais tout va bien.

Elle réfléchit un instant.

-Bon. Hier, proche du feu, tu ne t'es pas sentis bien. Tu es partit te coucher et... lorsque tu t'es réveillé... bien... c'était pas Heimpher, mais Dunkan. L'ancien toi. Pas physiquement, bie sur, mais... ton ancienne personnalité disons. Qui se souvenait de tout... sauf de ce que toi tu as vécu.

Elle fit une pause.

-En gros, vous êtes deux personnalités dans le même corp. C'est comme si votre esprit était un Yin et un Yang, mais séparé.

Elle dessina ce symbole qu'elle avait si souvent détaillé de ses mains au temple.

- Ta personnalité, ton être et ceux de Dunkan ne font qu'un. Mais en ce moment, dû au choc, vous vous êtes séparés. C'est pour ça qu'il a du mal à se souvenir et que toi aussi, mais des gens comme le Netralite peuvent vous aider à rassembler les morceau...

Elle le regarda, oubliant totalement sa blessure.

-Tu te souviendrais de tout, Love. Tu aurais finalement ce que tu cherches. Tu saurais d'où tu viens, pour mieux savoir où aller...

Elle se réinstalla pour continuer à nettoyer sa plaie.

-Bon, Dunkan ne se souvient pas des choses que tu as vécues. Dont moi. Donc... quand il a refait surface, après avoir tout expliqué, j'ai eu peur que... bien que vous m'oubliez, quoi...

Elle vérifia la plaie.

-hm... marmonna t-elle. Je sais pas faire de sutures moi... conneries...

Elle soupira, soulagée mais encore en train de gérer sa douleur. Elle lui sourit de nouveau.

-Pas la peine, pour le con qui m'a fait ça. Je lui ai bien rendu.

Elle lui fit un clin d'oeil.

Des fois, j'ai l'impression qu'elle parle une autre langue, ma petite chauve-souris. Comme maintenant. Elle me dit des trucs tellement bizarres... Mon moi de base qui refait surface? ...ouais. On va dire...

J'approche un tout petit peu encore et je touche son front. Elle fait pas de fièvre. Je soupir fortement, assez que je souffle ses cheveux. Ensuite... je me remets à arranger sa blessure. J'ignore ce qu'elle dit et je nettois.

"...ça a pas d'sens ça... je... j'ai d'la misère à y croire un peu..."

Je veux être franc avec elle. Qu'elle sache que... je je trouve tout ça trop... farfelu.

Elle sourit, timidement, tristement. Évidement que c’est trop étrange pour lui… Il faudrait qu’elle travaille son tact.
Respectueusement, elle lui laisse un instant de silence, durant lequel elle prit des points de rapprochements adhésifs afin de refermer temporairement la plaie et applique un pansement.
Le ruban adhésif médical tire un peu, mais ça devrait tenir.

Elle soupire, toujours calme et souriante. Elle s’installa face à Heimpher et lui chuchota quelques paroles rassurantes. « C’est correct, Love. », « on oublie ça, prend ton temps… » et « viens… »

Elle se rapprocha, prit doucement son visage entre ses mains et lui embrassa le front avant d’y coller le sien. Elle laissa le don les câliner un peu.

- On n’en reparlera pas si tu ne le désire pas, Heimpher… Dit-elle doucement, compatissante. Sache seulement que jamais je ne te mentirais…

Elle le regarda avec un sourire plein d’amour puis devint plus taquine, afin de détendre l’atmosphère.

-Et que j’ai assez toute ma tête pour défoncer le sternum et cracher à la gueule du salopard qui m’a égratigné.

Elle lui fit un clin d’œil et se rappela de quelque chose, soudainement.

-Oh, c’est vrai. J’ai quelque chose pour toi.

Elle fouilla dans sa poche et en sortit une photo. Sa photo.

-Annabelle, la sœur de Léo a trouvé ça… Tu t’appelles Dunkan Groves. Tu as 46 ans…

Elle lui sourit en lui tendant et ria un peu, gênée.

-Ce qui me fait d’ailleurs qu’avec tous les… événements, eh bien…, j’ai 20 ans demain moi…

Elle se frotta la nuque en soupirant.

-Ça fait quoi de se faire une petite jeune? Demanda-t-elle, tendrement.

Bizarre de petite chauve-souris. Ça sonne con, mais je sais qu'elle me mentirait pas. En plus... ça me donne un bizarre de feeling. Mais bon... je vais prendre le temps de penser à ça. de faire de l'instropec-truc, là.

Je l'aide pendant qu'elle place ses collants bizarres, et aprèa, quand elle plonge ses yeux dans les miens, j'ai un grondement doux. Bah oui ça va bien aller. T'es là.

"...c'est pas que j'veux pas en parler... laisse moi l'temps d'être moins con lala..."

Je glousse un peu. Encore plus quand elle parle de la refonte de portrait qu'elle a fait au gars. Elle parle ensuite qu'elle a quelque chose pour moi et je suia surpris. Elle me tend quelque chose, que je prend... et je fige en voyant la photo. C'est.... moi?


Bordel. J'étais donbin sexy.

Elle me dit le reste et j'ai un gros rire gras. Ça fait quoi? Tu devrais savoir ce que ça fait...

"Une cavalière plus vieille tofferait pas la chevauchée..."

Je lui lèche la joue et je fixe de nouveau la photo. J'ai l'impression de me reconnaître, sans vraiment savoir comment.

Elle ria un peu alors que la langue mouillait à peine sa joue et suivit son regard.
Elle se colla un peu plus et lui embrassa la joue.

-Déjà que tu es… miaou… là, t’étais…

Elle siffla et ria un peu grassement.

-Je vais devoir t’emprunter la photo…

Elle eu un sourire salace.

-Pour… faire… un expérience…

Et elle ne put retenir un rire et elle se blottit. Elle passa sa main sur ce cou écailleux.

-Mais… je préfère franchement comme ça… Dit-elle en souriant.

Elle resta ainsi un moment, savourant chaque demie seconde.
Puis il était temps de parler sérieusement. Enfin, pas trop. Elle allait essayer d’alléger son discours.

-Bon, j’ai aussi de bonnes nouvelles. Annabelle et les autorités vont nous aider. Ils auraient un plan pour choper Silas et ainsi nous en débarrasser. Ils ont seulement besoin que tu leur parle un peu de l’Hécatombe et des personnes qui nous collent au cul et en échange, tu es libre et tu as tes papiers de citoyens. Bien sûr, tout ça seulement si tu es d’accord.

Elle sourit, maligne.

-Et en plus, tu auras le droit de botter le cul à Silas et on va voir Léo demain, avec sa sœur, pour se parler de tout ça!

Elle savait que la mention de son Alpha ne le laisserait pas indifférent.

Miaou hein? J'ai un gloussement. Ensuite, elle parle de m'emprunter la photo et j'hausse un sourcil. Tu veux jouer à ça, tannante, hein?

"Chacun son tour. Ma photo, moi qui va faire des tests dans les buissons en premier."

elle se colle et flatte mon cou. Je gronde doucement. Après... elle parle de la bonne nouvelle. Je suis pas certain et ça paraît. Parler aux Défenseurs... herf.

"...j'vais y penser."

J'ajoute rien. Non, je prend une mèche de cheveux entre mes dents et je fais mine de mâchouiller.

"...j'ai hâte d'le voir, Léo."

Ce qui est vrai. Silas... je m'en fous.