Le début de la fin (Léo)

Stein fixa la console quelques instant, puis haussa les épaules, encore sous l'effet de la surprise.

Je n'ai pas parlé souvent à cet Archiviste. Malgré qu'il s'occupe de la technologie en générale... c'est mon prère qui m'a fait le plus gros de l'éducation. Mais... les fois où nous avons parlé, c'était professionnel. Probablement qu'il se basait sur ma personnalité...

Les réflexions de Léo suivirent et Ulrich n'émit qu'un soupir. Ils ne pouvaient réellement pas savoir tant qu'ils ne reverraient pas Pipes... et qui savaient quand ils le reverraient, finalement? Ils ignoraient où se trouvait le terroriste.

Le duo s'aprocha du deuxième cylindre. La machine resta inerte, aucune question ne s'était fait posée.

Le jeune homme acquiesça.

Nous aurons nos réponses éventuellement. Il suffit d'avoir les bonnes personnes a qui poser les bonnes questions.

Il regarda le cylindre au sol pendant un moment, pris une grande inspiration, puis se lança.

"Quel est votre champ d'expertise ?"

Il attendit, incertain de ce qui allait se manifester.

Éventuellement, oui...

Le silence se fit briser par la question du jeune homme., qui attendit quelques longues secondes avant d'avoir signe de vie. Puis, la console s'activa, projetant un hologramme... qui ne montrait rien. Simplement rien.

- Économique, politique, géologique, botanique... J'ai plusieurs champs d'expertise. Quelle est votre question?

La voix était masculine et grave.

L'ingénieur sembla réfléchir un moment. Pour être honnête ses questions importantes, immédiatement du moins, avaient trouvé leurs réponses... maintenant... maintenant il était simplement curieux. Il était devant une telle banque de connaissance qu'il serait absurde de ne pas en profiter.

"Connaissez-vous l'origine des perturbations électromagnétiques qui parcourent la planète ? Nous... pensons qu'elles ne sont pas entièrement naturelles, est-ce que le phénomène a été étudié par les premiers arrivants ?"

Ulrich fut surpris de la question, mais en bien. Il était impressionné.

La voix résonna de nouveau, tranquillement.

- L'origine des perturbation est artificielle. Un appel à l'aide a été envoyé pour leurer notre vaisseau. L'atmosphère semble régulé par un système intra-atmosphérique. La provenance est inconnue. Malheureusement.

Ulrich soupira. Il savait déjà l'information, mais maintenant qu'ils entendaient de la bouche d'un expert...

Le jeune homme soupira.

"J'aurais espéré qu'avec les moyens de l'époque les habitants auraient eut le temps d'investiguer avant de décider de détruire toute trace de technologie..."

Il se gratta un peu le menton, regrettant de ne pas avoir prit le temps de se raser avant de descendre. Il allait devoir faire avec sa barbe naissante.

"On fait souvent référence a la grande "catastrophe" qui aurait causé la création de Sicherheit, Il y a Huit-cent ans. Fait-on référence a... enfin. Est-ce que c'est un concept inventé par les nouveaux arrivants pour expliquer l'absence d'histoire datant d'avant sicherheit ou est-ce une référence a... a cette "terre" dont votre collègue nous as parlé ? "

alors que Léo se grattait le menton, Ulrich en faisait de même. Puis, la voix répondit encore.

- La catastrophe fait référence à l'écrasement de l'U.N.E Pathfinder. Il y a longtemps que l'état de la Terre est dépassé le niveau catastrophe. Ils ont décidés de mettre cette explication en place pour éviter les questionnements. Regrettable. Beaucoup de savoir et de cultures ont été perdus.

Ulrich acquiesça lentement. Il regarda Léo, puis ramena son attention sur la voix.

Le jeune homme acquiesça au même rythme qu'Ulrich, sans s'en rendre compte.

"Vous pouvez me parler plus en détail de la terre ? La planète était-elle habitable, au début ? A quoi la société ressemblait-elle ?"

Ulrich le remarqua, lui, et se tappa mentalement sur les doigts. Il n'aimait pas influencer Léo de cette manière et c'était perceptible.

La voix, elle, se remit à parler.

- La planète Terre était habitable, en son commencement. L'évolution humaine et industrielle, ainsi que la surexploitation des ressources, a causé une crise environnementale. Le capitalisme et les mégacorporations ont empêchés la mise en place de mesure de rattrapage. Les riches ont préféré investir dans des solutions synthétiques, allant jusqu'à se transformer physiquement. Dans un dernier espoir, les différents pays ont fondés L'United Nations Exploration, pour trouver des mondes de rechange. La société fonctionnait donc de manière démocratique, capitaliste, au généeal des nations habitant la terre.

La voix se tut. Stein soupira doucement, découragé. Il comprenait totalement pourquoi leurs ancêtres avaient décidés de contrôler la technologie.

Leo hocha doucement la tête.

Je le comprends aussi... dans des circonstances aussi... injustes, je comprends mieux qu'ils aient voulu commencer a nouveau, sans rétablir le contact avec la terre.

Il regarda la forme spectrale de l'Holograme avant de poser une autre question, plus un test qu'autre chose.

"Qui étiez-vous, avant votre numérisation ?"

Stein resta immobile, tranquille. Son regard bleuté fixait l'absence de silhouette, longuement.

La voix, elle, se fit entendre de nouveau. Toujours aussi formelle, mais un peu plus douce.

- Je me nommais Imon Birskah. Diplômé de cinq universités différentes. J'ai fait mes preuves de mon vivant.

La voix se tut et Ulrich regarda Léo.

Le jeune homme sourit.

"Simple curiosité... je... n'aime pas demander des questions a quelqu'un doué d'une conscience comme si il s'agissait d'un simple ordinateur."

Il regarda Ulrich, soudainement un peu fatigué.

"Je... y a-t-il d'autres questions qui seraient pertinentes a poser avant de remonter ? Je dois avouer m'être un peu laissé emporter"

Ils pourraient revenir ici aussi souvent que nécessaire de toute façon. non ?

La voix resta silencieuse, de longues minutes. minutes pendant lesquelles une honte intense s'empara d'Ulrich. L'Élu avait honte de ne pas avoir eu une telle initiative, de ne pas s'être intéressé à la personne plutôt qu'au savoir.Malgré que son esprit essayait de l'excuser de par ce que sa famille lui avait dit... il avait tout de même honte. Il s'en voulait.

"...je crois que c'est tout."

Stein le regarda brièvement, puis baissa les yeux. La voix, elle, se fit de nouveau entendre.

- Votre intérêt est apprécié, monsieur Steinhart. Merci de me rappeler que j'ai été.

Puis, le silence. La console cessa de fonctionner, ramenant l'Archiviste dans son possiblle état de sommeil.

Le jeune homme prit un moment pour rassurer l'élu, il n'aimait pas ce sentiment de culpabilité chez un homme qui subissait tellement de pression sur une base quotidienne.

Tu ne savais pas... et dis-toi que nous en savons plus sur la technologie utilisée que la dernière fois que tu es descendue. Si je n'avais pas ta conscience reliée a mon être par la numérisation, en ce moment, je doute que je lui aurais posé cette question.

Il soupira et s'inclina doucement devant l'archiviste alors qu'il s'éteignait, retournant a son état de dormance. Il haussa les épaules.

On devrait remonter... planifier un peu la suite des choses et se reposer ensuite.

Ulrich ne répondit rien aux premières paroles de Léo. IL se contenta d'acquiescer, doucement, l'air dépité, mais reconnaissant. Puis, le jeune ingénieur fit sa suggestion, et là, il répondit tout en acquiesçant lentement.

"Je suis d'accord. Remontons et prévoyons la suite. Ensuite... j'essaierai de te laisser te reposer."

L'Élu se demanda quelques secondes comment toute cette histoire se passerait, une fois le jeune homme endormi, mais éloigna rapidement le questionnement de son esprit. Il ne voulat pas y penser et ils le verraient bien assez tôt.

Il précéda donc Léo pour sortir, sans se presser. Son mirage semblait si réel, là maintenant. On avait l'impression que son image projetait une ombre.

Le jeune homme hocha la tête en tournant les talons. Il marcha lentement vers la sortie, traversant sans se presser le hall qui retenait encore une bonne partie de son aura de mystère.

"Je... crois que nous avons déjà un plan global. Ce sont nos actions individuelles qu'il reste a régler. Il faut trouver un traitement a ta condition, ce qui est déjà en voie par ton équipe au complexe scientifique. Pas grand chose qu'on puisse faire de ce côté là."

Il passa la porte, la vérouillant derrière lui en utilisant le code donné par l'élu.

"Ensuite il va falloir installer l'interface en question sur ton corps, une fois ce dernier "guérit". Ça je crois malheureusement que Pipes est le seul a pouvoir le faire. Peut-être que Zama serait en mesure de le faire, avec des explications détaillées de la part des archivistes, mais j'en doute. Il... va falloir s'en remettre a lui. Encore."

Il soupira, entâmant la longue ascenssion jusqu'au niveau du sol.

"Ça, c'est le gros objectif... En attendant il va falloir trouver un moyen de contacter Pipes pour tenter d'avoir plus de réponses. Et camouffler ta disparition autant que possible pour éviter que Sokolov n'en profite. J'oublie quelque chose ? "

Le duo sortit de la pièce, et pendant qu'ils le faisaient, les lumières s,éteignirent au même rythme que leur progression. Ils marchèrent dans cette ambiance si mystérieuse, un moment. Ulrich était attentif et écoutait son héritier énumérer les différentes choses à faire.

"Pour pouvoir soigner mon corps, nous allons devoir y avoir accès... Contacter Pipes restera une priorité. Pour le reste... j'enverrai des missives au complexe."

L'Élu se tut et mena une main à son front de découragement, se rappellant qu'il ne pouvait pas faire grand chose lui-même. Il soupira longuement et baissa la tête.

"...nous ferons ça. Je n'ai tellement pas l'habitude de déléguer ou de demander... Pardonne-moi. Je crois que tu n'oublies rien."

Ulrich se tut. Il dégageait un mélange d'émotions étrange, entre désespoir, découragement, tristesse et frustration.

Le duo remonta à l'entrée de la bibliothèque. Amaz les y attendait, avec un plateau soutenant thé et craquelins. Il avait préparé celui dulrich, par habitude, ayant deux tasses sur son plateau.

Leo hocha la tête.

Ils vont sans doute avoir besoins de plus de temps avant de développer le premier traitement... ça devrait nous donner du temps pour contacter Pipes.

Il entra dans la bibliothèque et offrit un sourire entendu a Amaz, refermant la porte secrète derrière lui. Il était encore un peu chamboulé par tout ce qu'il venait d'apprendre, mais somme toute, la possible mort de l'élu étant écartée pour l'instant, il se sentait plus léger qu'il ne l'avait été depuis longtemps. D'une certaine manière toute cette histoire de succession et de formation venait de prendre une toute autre tournure, car Leo ne risquait pas d'être propulsé dans un monde qu'il comprenait a peine en endossant des responsabilités dont il ignorait encore les ramifications.

Il s'assit a l'un des fauteuils de la bibliothèque, un peu plus lourdement que prévut vu son état de fatigue, puis sourit a l'androîde.

"Des nouvelles de Zama ?"

Ce fut au tour de l'Élu d'hocher la tête, en silence cette fois. Les deux arrivèrent en haut et Ulrich sourit. Il avait toujours aimé l'intuition d'Amaz, qui savait toujours quand emmener une tasse de thé bien appréciée.

Le scientifique se détendit, en même temps que Léo. Il se rendit sur un autre sofa et s'y installa, pour fermer les yeux quelues instants. De ce fait, son image s'envola.

Amaz, lui, servit le thé à Léo et pencha la tête de côté.

- Elle est allée voir les Nomades, pour faire une légère examination sur le futur père et échanger quelques informations avec leur médecin.

La machine le regarda, attentivement, déposa le plateau sur une table et se mit à jouer avec ses mains.

Le jeune homme accepta la tasse fumante avec un hochement de tête reconnaissant. Il ne s'habituerais jamais a voir des gens le servant de la sorte... c'était... tellement loin du contexte dans lequel il avait grandit.

"Parfais."

Il y eut un moment de silence, où Leo regardait sa tasse sans trop savoir comment exprimer ce qui le tracassait. Puis il eut un soupir et finit par lâcher.

"Elle m'en veux, j'imagine... pour ce qui est arrivé a Ulrich ?"

Il releva le regard pour croiser celui de l'androïde. La question avait été posée simplement, d'une voix neutre. Leo ne pouvait pas y faire grand chose et il allait dormir sur ces deux oreilles peu importe la réponse... mais Il allait sans doute travailler de concert avec l'androïde et il était préférable de réparer les pots cassés pendant qu'il était encore temps. Zama avait une personnalité très forte... mais sa réaction de tout a l'heure laissait présager que cette fois-ci elle était vraiment, vraiment en colère.

Le moment de silence s'étira, la machine ne répondant pas immédiatement. Amaz continuait de jouer avec ses mains, tranquillement, cherchant lui aussi à formuler ses paroles correctement.

- Un peu. Pas totalement, mais un peu. Elle comprend que ce n'est pas nécessairement votre faute, mais... elle se dit que vous auriez pu faire mieux.

L'androïde copia un soupir et haussa les épaules, pour tourner en rond un peu.

- Depuis toujours, nous faisons notre devoir de protéger notre famille. Avec Ulrich... c'est différent. Il s'est mis en danger, plusieurs fois maintenant, et elle se sent impuissante. Ça la frustre. Que vous soyez complice de tout ça... et bien, ça ajoute de l'huile sur le feu, vous comprenez? Je comprend les motivations. Et puis, rien n'est encore perdu. Nous avons gagné du temps, même. Mais... elle ne voit pas les choses de cette manière. Pour elle, c'est un échec.

Amaz se tut finalement et baissa la tête, semblant maussade.

Le jeune homme écouta soigneusement et soupira.

"J'en déduis que la seule manière de réparer les pots cassés sera de réussir a remettre Ulrich en état."

Il soupira. Ça n'allait pas se faire en criant "Lapin!". Il allait falloir beaucoup de temps et d'organisation pour arriver a ce résultat.

"J'irais lui parler... pour essayer de lui faire comprendre qu'au contraire elle a plus que jamais l'occasion d'aider Ulrich. Si sa science médicale viens en aide a l'équipe d'Ulrich, ce sera d'une aide incommensurable."

Il prit une grande gorgée de sa tasse de thé, savourant la chaleur qui se répandait dans son corps.

"Ensuite... j'irais me reposer... je..."

Il hésita.

"Il faut que j'ailles voir Lionel et Gabrielle... puis il y a Annabelle qui..."

Il soupira.

"Demain. J'irais les voirs demain. Il y a une chambre d'invité que je peux utiliser, pour la nuit ? "

La machine l'observa et l'écouta, attentivement. Amaz ne disait rien, même s'il semblait vouloit le faire. Finalement, suite à toutes les réflexions de Léo, il leva une main, doucement.

- Selon les observations que je fais de votre personne, je... Léo, allez dormir. Votre bien être est la priorité. Et puis... votre bien être équivaut à celui d'Ulrich, maintenant.

Amaz sembla gêné de prononcer ces paroles.

Le jeune homme pesa les paroles d'Amaz avec sérieux. C'était un fait... il devait prendre soins de lui. Pour leur santé a tous les deux.

"Tu as raison. Je parlerais a Zama a tête reposée..."

Il entreprit de se lever, comme si il envisageait de se diriger vers la chambre d'invité, avant de réaliser qu'il n'avait aucune idée de la localisation de cette dernière.

"Euhmmm... Amaz ? Je... tu peux m'accompagner ?"

Amaz sembla très heureux que le jeune homme accepte sa suggestion. Il tappa même dans ses mains, content. Léo se leva, il le regarda faire... puis il rigola en semblant se trouver stupide.

- Ah! Je vais vous guider, oui! Venez!

La machine se mit en marche et ils se retrouvèrent rapidement devant une porte. Les chambres d,invités étaient au rez-de-chaussé, ce qui rendait la chose plus simple. Amaz ouvrit la porte et lui présenta la pièce: large lit confortable, bureaux pour ranger les vêtements, un autre pour écrire... une bassinne pour se rafraîchir également. C'était confortable et somptueux.

- Faites comme chez vous. Cette pièce sera la vôtre.