(Terminé) C'est par où déjà? (PV Zolvar, Leo, DM)

Le Mutalythe monta eonc la jeune femme sur son épaule, l'immobilisant avant. À moins qu'elle le poignarde, elle ne réussirait pas à le déranger. Il acquiesça aux paroles de Léo et continua de marcher. Est-ce que ce serait nécessaire? Il ne pensait pas. Pas s'ils faisaient vite. Il tremblait toujours un peu et ses brûlures lui faisaient un mal de chien... mais il n'était pas du genre à se plaindre.

- ...non, ce n'est pas ma première fois... Je n'était pas la cible de l'attaque, mais j'ai voulu aider les victimes... j'en ai sauvé une. J'ai échoué pour l'autre...

Il eut un grognement, autant de douleur que de frustration. N'était-ce pas cette attaque qui l'avait fait devenir mercenaire?

À se faire immobilisé et prendre, la femme se mit à hurler. Elle s'agita mollement un petit moment, puis cessa de résister en voyant que le mercenaire ne bronchait pas. Plutôt, elle se remit à pleurer, agitant ses jambes inutilement.

Le duo n'était plus loin du territoire des Trigger Happy quand la femme leur était tombé dessus. Se remettant en marche, après à peine une dizaine de minute, ils purent entendre des bruits. Des gens parlaient, riaient et passaient visiblement du bon temps, dans une atmosphère qui semblait moins lourde malgré la noirceur.

Lorsqu'il perçut enfin les sons de la civilisation, Leo accéléra malgré lui son pas. Il acceuillait ces rires et ces éclats de voix comme une promesse de sécurité... jusqu'à ce qu'il se souvienne d'un détails qui le fit ralentir jusqu'à presque complètement s'arrêter. Il se tourna vers son guide, une mine inquiète au visage.

"Est-ce préférable que j'attende ici? Je... je ne voudrais pas causer de problème."

"Je ne veux pas me faire acceuillir comme par vos deux collègues" aurait été peut-être plus précis, mais Leo était trop polis pour chercher à être brusque. En cas de pépin il doutait que son guide prendrait sa défense contre une garnison au complet cette fois-ci.

Le mercenaire laissa Léo prendre les devants. Il ne pouvait pas accélérer de toute manière. Son corps ne voulait pas. Son rythme était ni lent, ni rapide, entre les deux. Il suivit donc Léo, la respiration difficile. Il se crispait, tout comme ses mâchoires. Comme il avait mal... maia comme ils n'avaient pas le temps de l'attendre!

- ...ce que vous entendez... ce sont des Trigger Happy... Prenez les devants... ils ne vous feront pas mal... Je le jure... hugh...

Il grogna et trébucha, heureusement sans tomber. Aujourd'hui était définitivement une journée de merde, dans tous les optiques. La visite chez le docteur serait probablement pire.

Les voix continuaient de se faire entendre, même un peu plus fort, le duo se rapprochant. Ils furent assez près qu'ils purent entendre le sujet de la conversation, qu'un homme très motivé menait avec entrain. Il racontait aux autres à quel point un autre membre de leur groupe avait fait rire tout le monde en déboulant les escaliers, parce qu'il avait trop bu. Les autres riaient, la trouvant assez drôle.

La femme sur l'épaule de Zolvar entendit également les voix. Ce ne fut pas long qu'elle se remit à hurler et à se débattre, avec une nouvelle vigueur. Elle assenait coups de pieds contre le mercenaire, tous à peu près inoffensifs, sauf peut-être un ou deux chanceux qui accrochèrent des brûlures.

Dans tous les cas, ses hurlements ne passèrent pas innaperçu, et les voix se turent.

Le trio quitta lentement les dédalles de ruelles pour pénétrer dans l'enceinte des TriggerHappy. Malgré les paroles de son guide, Leo était incroyablement nerveux et le silence qui les acceuillait maintenant ne le rassurait pas le moins du monde.

Il tenta de venir en aide du mieux qu'il le pouvait (autrement dit très maladroitement) au mercenaire quand la puriste recommença à s'agiter. Quand des yeux se posèrent finalement sur eux le jeune ingénieur figea et regarda les hommes et les femmes endurcies par la vie de mercenaire avec un brin d'inquiétude dans les yeux. Il n'était pas à sa place ici et tout son corps tentait de le lui faire comprendre.

Il déglutit et se tourna vers Zolvar, attendant manifestement qu'il prenne la parole. Entouré d'humains (mercenaires en plus) Leo avait l'air encore moins à l'aise que lorsqu'il s'était fait menacé par l'altéré.

L'ingénieur ne sembla rien faire de ses paroles. Il grogna, continua d'avancer difficilement, puis s'immobilisa quand la jeune femme se remis à se débattre. Son attention se concentra alors sur elle, totalement, alors qu'il essayait de l'empêcher de grouiller. Malheureusement, un coup de pied atteignit l'une de ses blessures, et ce ne fut pas long qu'il tomba sur un genoux. Ses dents serrées retinrent de justesse son geignement de douleur.

Les autres mercenaired arrivèrent et il leva lentement la tête tout en balançant la femme à terre. Il en avait marre, vraiment. Sa peau reprenait une teinte bleue par endroit, montrant toute l'étendue de sa frustration grandissante.

- Zolvar Zayne... Membre des Inhumains... Nous aurions besoin de l'assistance des Trigger Happy sur ce cas...

Il avait parlé fort, mais sa voix enrouée lui faisait défaut. Là, maintenant, il avait juste envie de s'étendre à terre et de ne plus bouger.

Le non-humain la balançant à terre, la puriste essaya de ramper plus loin. Sans ses mains, attachées dans son dos, la chose se montra difficile. Elle ne s'éloigna que de quelques pas avant que deux personnes lui bloquent le chemin.

Le duo avait eu raison: ils étaient observés. Les mercenaires qui riaient quelques instants plus tôt se trouvaient maintenant autour d'eux. Ils semblaient tous humains, à première vue, sauf deux; une cyborg et un Orchid. Tous les regards étaient plantés sur eux. Les deux qui avaient interceptés la femme la saisirent chacun par un bras et la mirent à genoux.

Un homme s'avança un peu du reste du groupe. Il avait une allure un peu rustre, malgré sa courte barbe bien taillée et ses cheveux ramenés vers l'arrière. Un cache-oeil couvrait son oeil droit. Son regard était froid, encore plus par la couleur bleue extrêmement pâle de son oeil visible.

- Un membre des Inhumains? Vous les abattez les humains, habituellement, non? Qu'est-ce qu'elle a fait?

Le regard froid se posa ensuite sur Léo, qu'il détailla quelques instants, avant d'attendre les réponses à ses questions.

Le jeune ingénieur avait tout d’un coup l’air très petit… Le fier gentleman qui était prêt à tenir tête à trois inhumains était maintenant bien loin. Sa conscience n’arrêtait pas de lui murmurer qu’il n’était pas à sa place et il se rappelait encore de manière trop fraiche sa mésaventure avec les scavengers pour qu’il se sente à l’aise. Quand il se sentit directement interrogé par l’homme (et voyant surtout l’état dans lequel était son guide) il figea, puis se sentit obligé de répondre.

"Je… euh… elle… est selon toute vraisemblance une puriste, monsieur… euh… nous sommes tombés sur elle dans une ruelle et… enfin… elle a tenté de faire brûler vif l’homme… enfin, le mutalyte, je veux dire Zolvar! Enfin, Monsieur Zayne que vous voyez ici… monsieur. "

Reprends toi Leo! Il s’éclarcit la voix et repris avec un semblant d’assurance.

"Mon camarade… Monsieur Zayne aurait besoins d’assistance médicale immédiate : un endroit où se reposer, des antidouleurs… il a été aspergé de paraffine et souffre de brulures assez sévères."

Il jeta un bref coup d’œil à la captive, soulagé de la voir enfin entre les mains des hommes responsables de la justice dans cette partie de Sicherheit.

"Quant à elle nous attendrons votre jugement. "

Il se tut, rougit un peu devant son audace et baissa la tête. Il espérait sincèrement que Zolvar (c’était donc ça son nom!) prenne la relève : dépassé ce stade il n’avait absolument aucune idée de la manière dont il devait procéder. Le pauvre avait vraiment l’air d’un enfant perdu essayant de garder un semblant de fierté.

Les mercenaires les encerclèrent, et pendant quelques instants, la peur couru dans ses veines. Était-ce encore des manigances des puristes? Non... il reconnaissait là Jonah le borgne, le bras droit de l'Élue mercenaire. Ce n'était donc pas une embuscade, mais bien de vrais Trigger Happy.

- ...comme le dit mon compagnon ici... Désolé... je ne tenais pas laisser cette femme dans notre secteur... je ne suis pas un meurtrier...

Il se remit de peine et de misère debout. Sa tête lui tournait un peu. Sa peau lui donnait l'impression d'être asséchée, mais il na sentait humide par moment. Quelques cloques s'étaient probablement fendues, et tout le liquide sortait, imbibait les bandages. Comme décoller tout ça serait amusant...

- ...j'aimerais que vous décidiez de son cas... Si vous voulez bien me rendre se service... je vais me rendre au complexe hospitalier ensuite...

Son regard glissa sur Léo quelques instants. Pauvre lui, qui semblait se sentir comme une belette écaillée entourée de traqueurs sanglants... Il grogna un peu, puis se contenta d'observer les mercenaires.

Les mercenaires ne dirent rien. Dans les faits, ils semblaient tous attendre la décision du borgne. Ce dernier observa le duo improbable, puis le femme, pour finalement soupirer.

- Emmenez cette folle en taule. Évitons de la garder dans les rues.

Son oeil regarda de nouveau le duo, surtout Léo. Son état général de stress intense semblait rendre le mercenaire suspicieux. Les deux hommes qui tenaient la femme, eux, la traînèrent sans attendre. Aucun Trigger Happy ne se consultait, surveillant simplement les mouvements les uns des autres.

- Bon. Monsieur Zayne, on a une médic au bâtiment de faction. Vous allez venir avec nous. Monsieur... vous, vous venez aussi. Je vais avoir un rapport à faire, et je vais avoir besoin de votre déposition.

Son attention se tourna ensuite vers le cyborg, et il lui fit un signe, lui indiquant le mutalyhe. Le cyborg se rendit donc à Zolvar et l'aida à se tenir debout. Un autre mercenaire lui emmena son manteau et lui couvrit les épaules. L'Orchid du groupe se décala vers Léo et le salua simplement d'un signe de tête, sans plus. Il semblait fait de lierres, très serrées, avec un feuillage vert profond. Son regard, ressemblant à deux yeux en bois, le fixait sans insistance.

Lorsque les mercenaires se mirent finalement en branle le jeune ingénieur parut se détendre un brin. Il était soulagé de ne plus être le centre d’attention et encore plus soulagé de savoir la puriste loin et entre bonnes mains. Quand il se fit demander de suivre le mercenaire en charge il acquiesça faiblement, essayant tant bien que mal de cacher son envie de se terrer sous une roche en attendant qu’il y ait moins de mercenaires autours de lui.

Leo Salua l’Orchid en retours, comprenant que c’était sans doute lui qui allait être chargé de l’avoir à l’œil… Ne tenant manifestement pas à leur donner plus de raison de se méfier de lui, le jeune homme suivit le groupe sans faire d’histoire.

La seule réponse de Zolvar fut un soupir quelque peu sifflant. Loin de lui l'idée de potentiellement se mettre les Trigger Happy à dos à cause d'une histoire d'idée fixe. Il avait surtout l'impression que de s'opposer aux soins de leur médic serait inutile. C'était leur devoir de mercenaire de le soigner, de toute manière.

Sans s'entêter davantage, il accepta l'aide du cyborg et le manteau de l'autre mercenaire. Son attention passa sur Léo, question de voir s'il était plus à l'aise. Il le semblait, au moins, et ça avait quelque chose de rassurant. À croire qu'il avait échoué cette simple tâche de l'emmener au bon secteur... quelle galère.

- ...je suis désolé, monsieur Steinhart... je crois que je vais être dans l'impossibilité de vous reconduire jusqu'à votre but... Vous m'en excuserez...

Un échec de plus sur ta liste. Bravo Zolvar! En contrepartie, personne n'était mort. Ce fait, en soi, était une victoire.

Le groupe se mit donc en route. Des mercenaires se placèrent derrière eux, comme pour les escorter. D'autres de positionnèrent sur les flancs, et d'autres encore prirent les devants. Le borgne resta près d'eux, les guettant.

Les conversations reprirent, par contre. À leur gauche, deux mercenaires s'intéressaient à la possible relation amoureuse de leur compagnon. Le trio parlait et rigolait, dépendamment de la réponse du charmeur de dame. À leur droite, on parlait plutôt d'étranges choses que des gens avaient vu dans l'État. Des ombres, plus grandes que des hommes, avec des yeux brillants dans le noir. Quelques unes de ces choses se promenaient près des murs, dans l'État même. L'un du quatuor sur la droite jurait en avoir vu un de ses propres yeux.

Devant, les gens parlaient plutôt de la merde qu'avait été la première rencontre publique des Élus. Ils disaient que Meyers avait presque fait arrêté Stein dans la tour des Élis, devant tout le monde. Le scientifique avait quitté, laissant beaucoup trop de questions derrière lui.

Le groupe à l'arrière, dans leur cas, parlait simplement du beau temps. Les patrouilles étaient faciles, les déplacements également. Ceux postés à la prison en étaient bien heureux.

Finalement, ils arrivèrent devant le large bâtiment. Il avait deux étages, semblait renforcé également. En vieilles briques rouges, il tenait toujours. On l'entretenait bien, malgré tout. Les mercenaires se séparèrent, allant chacun à un endroit différent. Certains se rendirent dans les bâtiments adjacents, probablement des habitations. L'Orchid resta près de Léo, le cyborg continua d'aider Zolvar et le borgne les fit entrer dans la bâtisse. Il les emmena d'ailleurs jusqu'à l'infirmerie, où il indiqua un lit à Zolvar et une chaise pour Léo.

- Installez-vous. La médic arrive bientôt. En attendant, vous... racontez-moi tout.

Son oeil se fixa sur Léo, et il attendit.

Le jeune ingénieur avait parcouru le chemin en silence et resta un bref instant perturbé devant les paroles de Zolvar. C’était… pour ainsi dire la première fois que quelqu’un se portait garant de sa sécurité à ce point et il ne savait pas trop comment le prendre. Ils se connaissaient à peine et même si il n’avait que quelques égratignures (en bonne partie grâce au mercenaire) son guide prenait quand même comme un échec de ne pas avoir assuré sa mission jusqu’au bout.

Se rendait-il seulement compte que sa propre sœur n’en aurait peut-être pas autant fait pour lui?

Le jeune ingénieur demeura dans un état pensif, allant s’asseoir sur l’un des sièges de l’infirmerie plus par réflexe que par besoin. Il ne sembla émerger de ses pensées que lorsque le borgne l’interrogea directement. Il bafouilla un instant, mais réussit à tenir un discours a peu près cohérent.

"Tout? Enfin, je veux dire… euhm… C’est fort simple en réalité… je… je suis venu dans ce secteur car j’avais besoins de…. Euh, d’un terrain vague, enfin désert, pour tester certains de mes prototypes. Une fois mes expériences conclues je m’engageais sur le chemin du retour… "

Le jeune homme prit son temps et n’omit aucun détail. Il était devant un représentant des forces de l’ordre… un représentant de l’ordre qui l’intimidait trop de toute manière pour qu’il tente de lui cacher quoi que ce soit.

"… Puis nous nous sommes dirigés vers votre garnison. Voilà… enfin, je crois que c’est tout. Je… je veux seulement savoir comment me rendre jusqu’au secteur des sciences. Je n’ai pas besoins d’escorte mais je n’ai aucune idée de l’endroit où je me trouve ni comment retourner chez moi."

Malgré tous ses efforts, il avait encore l’air d’un enfant perdu.

Les paroles des Trigger Happy furent donc leurs compagnes de route. C'était l'un des meilleur moyen de s'informer selon lui. Écouter les conversations, apprendre un peu de la vie des autres... c'étaient de bonnes techniques. Les dires sur les problèmes des hauts placés l'intéressèrent beaucoup, et il y prit attention. Ceux sur les étranges choses le rendirent curieux, mais sans plus; beaucoup d'Altérés ressemblaient à cette description. Juste sa compagne de travail, Myriam, ne passait pas du tout pour un être pensant...

Il suivit donc sagement. Une fois à l'infirmerie, il s'installa sur le lit et entrepris de dérouler les bandages. Bien entendu, quelques-uns furent p'us compliqués à enlever. Les bandages s'étaient coincés dans les plaies et les liquides qui séchaient. C'était une joie de douleur et d'inconfort... Trop essayer de les enlever par lui-même lui causerait plus de tort que de bien, alors il attendit donc, écoutant les paroles de Léo. À croire qu'il n'avait pas été capable de faire une simple escorte... bravo Zolvar. Comme un professionnel.

Jonah le borgne s'arma d'un callepin, puis se mit à la tâche de noter les dires de l'ingénieur. Il le faisait rapidement, avec une habitude certaine, sans omettre les détails qu'on lui donnait. Son attention, ensuite, revint vers le jeune homme perdu, et il eut un petit soupir.

- Votre nom? Ensuite, je vous donnerai des indications pour retourner dans votre secteur. Ah, la prochaine fois, demandez donc à un mercenaire de vous accompagner. Ça causera moins de problème.

Son regard se tourna vers le Mutalythe, et il eut une grimace en voyant les brûlures. Visiblement, elles ne lui faisaient pas plaisir.

- Quand la médic sera venue, je vais demander votre rapport aussi. Alors ne vous sauvez pas.

Il eut un autre soupir, puis recommença à noter, rapidement, quelques pages plus loin dans son callepin de cuir. La porte s'ouvrit alors, et une jeune femme aux cheveux courts, et noirs, entra. Elle se rendit immédiatement au chevet de Zolvar et lui sourit doucement, tout en examinant son patient.

- Bonjour monsieur. Pourriez-vous m'expliquer ce qui s'est passé?

Leo hocha doucement la tête, toujours un rien piteux malgré certaines pensées lui passant par la tête.

Mon nom est Leo SteinHart et oui, j’y penserais la prochaine fois

En prononçant ses mots il ne put s’empêcher d’imaginer la réaction du dit mercenaire qui aurait accueilli sa requête et il eut un petit sourire. Il n’était toujours pas à l’aise mais au moins maintenant il n’était plus perdu au milieu d’un dédale de ruelles sombres et inconnues… c’était une amélioration non? L’ingénieur jeta un regard à Zolvar, ne pouvant s’empêcher de penser à ce qu’il avait subi en voulant l’escorter. Il espérait qu’il allait se remettre rapidement de ses blessures.

Je vous remercie encore infiniment, monsieur Zayne. Je n’ose même pas imaginer ce qui me serait arrivé si vous n’aviez pas été présent.

Il hésita un bref instant, ne sachant trop comment témoigner sa gratitude. Il n’avait rien sur lui, pas d’argent, pas d’objets précieux… et sans qu’il sache vraiment pourquoi il doutait que le mercenaire aurait accepté ce genre de récompense. Aussi haussa-t-il les épaules.

Si jamais vous avez besoins de quoi que ce soit n’hésitez pas à venir me voir à l’université. Je travaille en ce moment sous les ordres directs de Monsieur Stein aussi ça devrait être assez simple de me trouver.

Il espérait pouvoir rendre la pareille un jour à son guide/sauveur mutalyte. Mais en attendant il fallait qu’il rentre chez lui et il avait vécu assez d’émotion pour la soirée. Aussi attendit-il patiemment que le borgne lui donne les indications.

Le mercenaire écouta tranquillement la conversation en attendant que la soignante arrive. Il ne pouvait pas faire grand chose de toute manière, alors il écouterait au moins. Déjà, réentendre le nom de la personne qu'il avait accompagné était rassurant. Il pourrait reprendre de ses nouvelles éventuellement, s'il n'était pas parti hors des murs à ce moment là. Dans tous les cas, s'il voulait se tenir au courant de son bien être, il pourrait le faire.

Entendant les remerciements de Léo, il pencha cependant la tête de côté. Ce qui se serait passé s'il n'avait pas été présent? Il se serait fait tabasser. Peut-être même pire. L'Altéré alligator avait des rumeurs courant à son sujet, comme quoi il avait déjà dévoré des gens. Il ignorait si c'était vrai, personnellement, et il ne voulait pas nécessairement le savoir.

- Ne vous excusez pas... c'est mon travail. Et puis, comme je vous l'ai dit, vous laisser sans vous aider aurait été contre mes valeurs.

Il pensa ensuite à la proposition de Léo et sa peau prit une légère teinte verte, mais à peine. Il restait rouge en grande partie, probablement à cause de la douleur.

- Peut-être vais-je vous demander de votre temps, éventuellement, pour le simple fait de prendre un breuvage et de vos nouvelles... nous verrons, je suppose.

Il se tut ensuite, puis regarda la nouvelle venue. La demoiselle lui demanda ce qui s'était passé, il expliqua tout, de manière rapide et concise. Il n'avait pas non plus envie de s'attarder, mais plutôt de rentrer chez lui. Il aurait beaucoup de repos à prendre, en plus de traiter ses blessures... ce serait assurément très joyeux.

Le Trigger Happy prit des notes, consciencieusement. Il laissa les deux hommes se parler, se rendit à Léo et lui donna une feuille, qu'il venait de décrocher de son calepin. Dessus se trouvaient des indications précises pour retourner au secteur des Sciences et de l'Industrie. Avec ces indications, Léo ne pourrait pas se tromper.

- Voilà monsieur. Essayer de retourner rapidement chez vous. D'ici, c'est une vingtaine de minute de marche.

Le borgne n'ajouta rien, attendant d'avoir le "ok" de l'ingénieur. L'Orchid, toujours là, semblait simplement attendre de le reconduire à la sortie.

Du côté du Mutalythe, la soignante nota mentalement les informations importantes et commença immédiatement le traitement. Elle commença par retirer les bandages, s'arma d'une pince et commença à retirer les morceaux de tissus de coincés dans les plaies. Ce serait définitivement long, mais au moins, Zolvar était entre les mains d'une professionnelle. Ça ne serait, malheureusement, pas sans douleur.

"Ce sera avec plaisir."

Le jeune ingénieur offrit son plus beau sourire ainsi qu’un signe de tête au mercenaire avant de recevoir les indications pour rentrer chez lui des mains du borgne. Il le remercia chaleureusement, puis assumant que l’orchid allait avoir pour tâche de le raccompagner, se dirigea vers la sortie.

Alors que ses pas l’éloignaient du mercenaire, une curieuse fierté l’envahie. La soirée avait été… catastrophique, il n’allait pas se faire d’illusions. Mais au milieu de toute la souffrance et des inconvénients le jeune homme avait été confronté à l’un de ses vieux démons et ne pouvait s’empêcher d’être fier de lui-même. Il… il se sentait un peu plus adulte. Un peu plus près de ce qu’il aspirait à être.

Il tout en sortant des baraques des trigger happy, il ne parvenait pas a effacer tout a fait son sourire. C’est avec les yeux grands ouverts et le cœur léger qu’il suivit les indications pour rentrer chez lui.