Au détour d'une ruelle (Aïra)

Elle se retourna, le vit.

Comprit.

Sa voix se brisa. Pourquoi avait-elle si peur?

-Heimpher, il ne m'a pas suivit...

Elle tendit la main alors que deux grosses larmes coulaient sur ses joues.

-Heim... il ne m'a pas suivit... Heim...

Elle avait peur. Le voyant ainsi, elle avait peur. Pour lui, pour elle. Elle ne voulait pas qu'il ne lui arrive quoi que ce soit.

Le chef de culte se retrouva totalement confus devant toute cette agitation. Heimpher courait presque partout, dans un état d'instabilité intense. Aïra pleurait. Et ils parlaient de quelqu'un. Était-ce là l'homme qui faisait du mal à l'Altéré? Peut-être. Probablement.

Il se rendit jusqu'à Heimpher en premier, pour étendre les mains et lui encâdrer la mâchoire, doucement. Il le fixait dans les yeux, et la brume devenait plutôt un épais nuage. L'air se chargeait de quelque chose... et bougeait un peu.

- Heimpher. Il n'est pas ici. Il est loin. Surtout, il n'a aucun pouvoir sur vous. Nous sommes trois. Il est seul. Calmez-vous.

-HEIMPHER!

Elle se leva d'un bon.

-Heimpher, recrache le, tout va bien, il ne m'a pas suivit. Son chat a essayé mais je l'ai essomé avec un couvercle de poubelle.

Elle se retrouva devant lui en moins de deux.

-Ils ne savent pas, laisse le Netralite, s'il te plais mon grand.

Elle tendit la main vers lui.

-Heimpher... s'il te plait...

Le Netralite n'eut pas le temps de dire grand chose, ou même de réagir. Les grosse paluches s'étaient refermées sur lui, et il s'était fait engloutir. Par contre, il ne restait pas immobile. Il bougeait un peu, poussait et secouait visiblement. Peut-être pour rendre l'Altéré malade. Si ce n'était pas ça qui le ferait, ce serait son poids horriblement plus élevé que celui d'un humain.

- Heim...pher!!! ...recrachez-moi...!

L'air se densifia autour. une bonne quantité entra malgré lui dans la gueule de l'Altéré. un grognement de douleur se fit également entendre.

Le truc, je l'ai bouffé. Plus de risques... mais je me sens bizarre. C'est... lourd. Tellement lourd. Mon corps se crispe. Pas le choix, je dois me mettre à terre. J'ai un grondement, un gargouillement et je papillote des yeux. Aïra sort de nulle part. Là, devant moi... recrache-le? Pourquoi? Il va me faire mal!

Une grosse bouffée d'air me rentre dans la gorge. Ma proie se débat. Putain de merde... j'ai mal au coeur. Reste tranquille! Et la voix... la voix? C'est qui, ça?

Oh merde...

"...j'm'excuse... j'm'excuse...!"

Je tousse, je gargouille, je panique un peu. Je gobe de l'air, dans une succion bizarre. Calme toi. Recrache-le. Calme toi... Je suis pas fait pour contenir des poids lourds de même...

Elle s'avança vers lui.

-Tout va bien aller Heimpher. Mais il faut que tu le recrache. Ça va aller.

Elle rassembla toute sa volontéet lui sourit. Rassurante.

-concentre toi, Heimpher. Je sais que tu peux le faire.

Le Netralite cessa de bouger. Maintenant appuyé contre le sol, il semblait comprendre qu'il risquait de blesser Heimpher. Surtout, il voulait éviter de le faire.

Une autre vague d'air se glissa entre les dents de l'Altéré. Le cyborg toussa et grogna de nouveau. L'air autour resta très agité, formant des courants faciles à sentir.

Elle s'agenouilla devant le Netralite.

-Vous allez bien?

Elle tourna son regard vers l'autre altéré.

-Heimpher? Tout va bien?

LE Netralite se mit à tousser, assez intensémment. La compression des muscles avait été désagréable, mais c'était surtout tous les débuts de sucs gastriques qui le dérangeaient. Il en avait plein le visage, entre autre. Sauf que son visage était composé de peau en partie, et que la sensation n'était pas spécialement agréable.

- ...je vais bien... je vais aller me rincer... occupe-toi de lui...

Le cyborg se leva, retira rapidement ses vêtements, puis descendit dans l'eau. Cyborg complet, sauf pour la tête, il n'y avait rien à voir. L'air redevint tranquille, stagnant, et la brume repartit avec son propriétaire.

Le Netra-truc va bien... tant mieux. Moi, je vomis encore. Je tousse. Ma gorge me fait mal. Mon abdomen aussi... mais je vais m'en sortir.

Je calme mon corps comme je peux et je m'éloigne de la flaque de rien à terre. Je vais me coucher sur mes tissus, sur le flanc, et je respire fort.

"...j'mange plus jamais... des cyborgs complets... trop lourd..."

Elle s'agenouille près de lui, se couche contre lui. Elle rie un peu, lui flatte le visage.

-en effet, c'est beaucoup trop... surtout quand on a besoin du dit cyborg...

Elle soupira.

-Ca va aller... Heim... Je ne laisserais personne te faire de mal...

Elle lui sourit.

Elle se colle et je la serre. Fort quand même, mais sans lui faire mal. Je sens son odeur à pleines narines. Ça me rassure un peu. Elle a celle de la Puriste, mais pas celle de Needles. Lui, il est pas là... En plus, je suis avec deux zarbis avec des pouvoirs. Ça va aller... calme, le gros...

"...j'ai peur quand même... i m'fait tellement peur... j'l'ai dans la tête... j'l'ai sous la peau... pis ses maudites griffes... j'les sens encore... j'les sens encore..."

Je la serre encore. Needles est dans l'État. C'est pas rien. C'est dangereux. Pour moi. Pour plein de monde. Le gars est mon maî- un MALADE! Putain... Je gronde. Je chigne... et je tremble.

Elle entoura sa tête de ses bras et colla sa poitrine doucement contre sa tête.

-Heimpher... chuchota t-elle. Chhhht... écoute.

Son coeur battait. Calme. Rythmé.

-Personne... tu m'entend. Personne ne te fera du mal... Plus jamais.

Ses griffes. Son rire. Juste l'idée qu'il soit proche de même...

Hey. Des boules. Je me colle la tête, et je respire. Son coeur bat lentement. Le cyborg fait encore trempette. Je suis le seul qui panique.

"...avec votre aide, j'vais l'sortir de ma tête... pis j'vais l'tuer... I l'aimait mon dedans. Y'en sortira plus jamais."

Je gronde, puis je me calme. Je ferme les yeux un peu. Je sens son odeur. Je la lèche aussi, pour la taquiner un peu.

Elle rit mais le laisse faire.

-Reste un peu tranquille toi, on est pas seul...

Elle lui embrasse le front.

-Il me fera plaisir d'assister à ce délicieux massacre... pendant que j'égorge lentement son crétin de matou.

On est pas seuls. Je le sais. Mais il est encore là-bas... Heh. J'aurais besoin de boire. Ça m'aiderait. Elle m'embrasse le front, je la poussaille un peu et j'ai un sourire mauvais. Ouais... un beau plan, ça.

Je la lâche et je me lève, pour aller me plonger la tête dans l'eau. À quatre pattes, je bois, longtemps. Puis, je sors la tête, je m'assis sur le bord de l'eau et je regarde le cyborg. Tout en métal. Plein de marques diverses. Une grosse marque dans l'épaule, qui a été cachée par une plaque. Tu es un chercheur de problèmes, toi, hein?

"...j'm'excuse... j'voulais pas te... m'enfin... désolé..."

Encore dans l'eau, le Netralite se rinçait consciencieusement. Il prenait une attention particulière à son visage, mais aussi à l'endroit qui avait été réparé peu de temps avant. Il laissait les deux autres converser, mais gardait une oreille attentive.

Quand Heimpher approcha, il le regarda faire. Puis, il s'inclina doucement, pour ensuite sortir de l'eau. Le métal perlait de gouttes, mais il semblait s'en moquer.

- Je comprend. Je suis ressorti, alors il n'y a aucun problème.

Le chef de culte vint s'asseoir près d'Heimpher, puis jeta un oeil à Aïra.

Elle s'assit et sentit le regard du Netralite se poser sur elle. Elle sourit, calme.

-Je vais bien, la bonne femme m'a juste un peu secoué... enfin, avant que je ne la secoue et la foute par terre.

Elle soupira.

-Je m'inquiette simplement pour...

Elle pointa autour d'elle.

-Tout ça... et ma mère...

Il ne m'en veut pas. C'est déjà ça... Fiouf. Je soupir et je baisse la tête. Je me sens mal un peu. Le gars m'aide, et moi je le gobe par réflexe.

Mon attention va sur ma chauve-souris, et je la regarde. J'observe autour ensuite, et je soupir encore. Tout ça, c'est un gros bordel. Moi, la situation... Et elle, avec sa famille, sa mère, elle s'embarque là-dedans... Comme c'est parti, en plus, je pourrai même pas sortir d'ici...

"...j'm'excuse... t'es pas obligé de t'mettre dans la merde. Prend soi d'ta mère..."

Te mets pas en danger pour moi. J'en vaux pas la peine.

Le Netralite prit ses vêtements et se mit à les frotter, dans l'eau eux-aussi. Il était calme, serein, comme toujours. Les problèmes ne semblaient pas réellement l'atteindre. Il se reculait trop, se libérait l'esprit, pour être affecté par le négativisme.

- Il y a plusieurs solutions à notre problème. S'il y a vraiment une personne dagereuse dans les parages, et bien, je resterai simplement ici. Aïra, cette personne n'a pas fait le lien entre toi et Heimpher, de ce que j'en comprend. Tu peux donc circuler comme tu le veux.

Il eut un soupir, essora ses vêtements, puis passa à un autre morceau.

- Occupes-toi de ta mère. Continue de développer ton don. Il pourra nous aider.

Elle se lève retire son chandail et son pantalon. En sous vêtements, elle se rendit à la rivière et s'immergea. Elle flotta un instant sur le dos, revint proche de Heimpher.

-C'est correct Heimpher. Ma mère est une femme forte.

Elle lui sourit doucement.

-Elle va bien, je retournerais la voir dans 2 jours, comme prévu. Elle passe le plus clair de son temps au temple en attendant. Je lui ai laissé un peu d'argent aussi.

Elle se mouilla les cheveux, profitant de la fraicheur de l'eau sur sa peau.

Sa mère est une femme forte. Tant mieux pour elle. N'empêche, je veux pas qu'elle s'attire des problèmes. Pas à cause de moi.

Je la regarde aller et je roule des yeux. Elle me dit d'être sage, parce qu'on est pas seuls. Mais la voilà qui se déshabille comme ça. Heh. Je regarde le cyborg, pour essayer de deviner ce qu'il en pense, lui, mais mon attention revient rapidement sur elle. Ma petite chauve-souris.

"...j'vais t'faire confiance... mais mets toi pas dans la merde pour moi..."

Si Needles me remet la main dessus... je vais t'oublier, de toute façon...

Le cyborg n'eut aucune réaction à la vue de la jeune femme en sous-vêtements. Il continuait simplement de nettoyer le tissu, en s'appliquant laborieusement.

- Si tu me dis que ta mère est au temple, alors je suis rassuré. Je sais que rien ne lui arrivera là-bas.

Le Netralite sembla se perdre dans ses réflexions, quelques instants. Puis, il s'immobilisa et se redressa un peu. Quelque chose avait attiré son attention. Aïra, si elle suivit son regard, put le voir, là où lui ne faisait que le sentir.

Une silhouette. Frêle, mais qu'elle pouvait voir à travers les murs tellement c'était un phare lumineux. Une lueur dorée intense formait la silhouette, mais sans plus. PEu importe qui c'était, c'était en haut et ça semblait être immobile.