Dessine-moi un mouton (Zephyr, Salomé)

Reprenant son souffle après un échange, Zephyr releva les yeux pour la première fois pour prendre connaissance de ses alentours.
La partie de carte repris avec une rapidité maladroite, et la serveuse lavait ses verres avec une ardeur presque zélée.
"Pas que je n'apprécie pas, mais... on devrait peut-être... migrer" dit-il, avec une respiration plus lourde.
Il devrait lui parler du poison.
Prochainement. Bientôt.
Pas maintenant.
Non, maintenant n'était pas le moment.
Il l'embrassa de nouveau, savourant d'avantage la douceur de sa peau, et la faim mutuelle qui ne faisait que grimper.

Elle se laissa faire, auprise à une étrange ivresse. Il fallait avouer que ce genre d'atraction ne lui était pas arrivée.

-Ouais... Je vis pas loin.

Elle coupa court au baiser, se leva et le tira par la main vers la sortie. Les rues étaient tranquille et la température clémente alors uqe le soleil commençait à descendre. Elle prit la direction de chez elle mais avant se retourna, le regardant dans les yeux mais n'osa pas vraiment s'adonner à un spectacle public au milieu de la rue.

Elle se tourna de nouveau et marcha d'un pas pressé. le chemin ne devait pas être long, seulement 10 minutes.

Mais la tension sexuelle était palpable.

Ils arrivèrent bientôt à un petit pavillon moderne de style asiatique, entouré d'un jardin entretenu.

Elle fouilla son sac, trouva sa clef, l'échappa une fois, tenta de la faire passer dans la serrure, l'echappa une autre fois, échappa un murmuré ­"Fuck" pour finir par réussir à ouvrir la porte.

Durant la marche, Zephyr dût résister l'envie de simplement trouver une cachette à proximité. L'attente était longue. La distance plus qu'agaçante. Plus le temps passait plus il se disait que maintenant pourrait être un bon moment pour parler du poison.
Mais l'ambiance allait être ruinée. Et Zephyr n'avait aucune envie de ruiner l'ambiance.
Il avait l'antidote, de toute façon. Elle n'était pas réellement en danger.
Il la suivit, presque docile, sachant très bien qu'elle tentait également de se retenir.
Lorsque Sally échapa ses clefs, il pensa pour un bref moment de proposer de crocheter la serrure. Mais ce ne serait aucunement plus rapide, et très inquiétant pour une jeune femme vivant seule pour la semaine.
Il pris donc simplement la liberté de se rincer l'oeil lorsqu'elle se pencha pour les ramasser.
Une fois la porte ouverte, il se glissa aisément à l'intérieur, laissa Salomé suivre et appuya la jeune femme contre la porte, la fermant bruyamment par le fait même.
Il l'embrassa de nouveau, avec toute la fougueur qu'il avait réussi à réprimer pendant la longue marche de dix minutes.

Elle eu un gémissement, prisonnière entre la surprise et la faim.

Et pas n'importe quelle faim.

Elle se laissa faire, fievreuse sous ses lèvres. Elle passa sa main sur son cou, sa nuque, dans ses cheveux et les empoigna.

Elle laissa ses bottes, son sac et son manteau par terre dans l'entrée, les clefs tombèrent mais elle s'en foutait.

Elle le guida au travers de la pièce à vivre, passa sous un grand escalier vitré, dans un couloir qui s'éclaira à leur arrivée. Au fond du corridor, qui fut rapidement jonché de diverse vêtements, elle ouvrit une porte avec sa main, sans décoller ses lèvres et son autre main de libre des lèvres et du corps de l'inconnu qui dévorait désormais son cou.

Sa chambre était rangée, un immense lit king au millieu de la pièce aux murs bleu foncés. Les draps, vert foncés, étaient tirés, le lit fait.

Pas pour longtemps.

Ses lèvres et sa langue goutaient bien le Daiquiri.

Une fois la couche de vêtements en grande majorité hors d'état de nuire, avec le lit en vue, le jeu de devint plus primal et instinctif.

Les deux perdirent notion du temps, jusqu'à satisfaction.
Salomé s'endormie avant Zephyr. Il avait de la difficulté à s'endormir en présence d'autres personnes, donc c'était assez commun pour lui.
Doucement, il se glissa hors du lit et se rhabilla.
Il pris le temps de déposer un antidote sur la table de chevet de la jeune femme, avec une note expliquant ce qu'il aurait moralement dût lui dire la veille: il était venimeux.
Avec un bref au-revoir pour conclure, il regarda une dernière fois la beauté endormie.
Puis il partit.

Le réveil fut embrumé et difficile, ponctué d'un violent mal de tête. Elle avait la bouche pâteuse et le vague souvenir d'un au revoir pressé.

Le lit était vide, il était bien partir.

Elle aperçut la note en se retournant, la prit, la lue et soupira.

Évidement, elle aurait dû s'en douter, vu les yeux qu'il avait.

Elle prit le remède au même moment ou elle fut prises de nausées, résultat d'une bonne exposition au poison.

Puis elle constata l'heure.

-PUTAIN DE MER--

Elle sauta du lit, fonça sous la douche et ne prit qu'à peine le temps de se rincer à l'eau claire. Elle se sécha rapidement, coiffant ses cheveux dans un chignon approximatif et croche et se rua dans l'entrée, une chaussette sur un pied et l'autre dans sa main.

Son sac, où était ce putain de sac.

Elle tourna dans tout les sens, fouinant pour trouver l'emplacement de ce foutu sac. les souvenirs étaient brumeux et teinté d'un goût de Daiquiri.

Puis elle le vit.

Elle s'arrêta, cligna deux fois des yeux.

Ouvert, vide. son sac était ouvert et vide.


...


OUVERT ET VIDE.


-Oh... Oh! OH LE SALAUD!!!

Elle se rua sur les vestige de son travail et dû réfléchir un peu plus fort. Il ne lui avait pas dit pour qui il travaillait, il ne lui avait pas dit d'où il venait.

Elle ne savait même pas son nom de famille.

Elle se frappa la tête à coup de paume de main.

- Que t'es conne, mais que t'es conne!! c'est pas possible d'être aussi c--

Elle s'arrêta. le flash lui vint.

Les notes de sa rencontre avec Alexei... les notes sur un projet fou et surtout plus qu'immoral et illégal.

Elles étaient dans ce sac.

Étaient.

Le temps de verbe était juste.

Elle porta une main à sa bouche, celle-ci ouverte en un grand O alors qu'elle inspirait une longue bouffée d'air.

Elle allait se faire virer.

ELLE ALLAIT SE FAIRE EMPRISONNER.

Elle laissa loisir à la panique de l'envahir avant de se ressaisir.

Non. Elle allait retrouver ce con, lui mettre les points sur les "i" et les barres aux "t".
D'ici là, il fallait nier.

Elle soupira.

Elle se releva, prit son sac et partit en vitesse.