Entre les idées et le foin (Aïra, Heimpher, Annabelle)

Aux instructions, le Netralite se déplaça et resta près du médecin. Il lança tout de même un regard aux deux femmes, les intimant d'être prudentes.

Les deux femmes sortirent. Annabelle, à la course, suivit dans la traînée de Dunkan. La direction était précise. Même, l'odorat de l'Altéré pouvait suivre la piste facilement: une odeur de sang remplissait l'air.

Le groupe arriva à la scène de crime. Un mercenaire était au sol. Du moin... une moitié était à la base d'un arbre, et l'autre, encore reliée par les viscères de la victime, dans un arbre. C'était lui qui avait tiré: son arme était encore là, dans sa main crispée. D'énormes marques de griffes se trouvaient dans le tronc d'arbre, dans la forme d'un S. Des traces de pattes, imposantes, étaient également visible, partant en sens inverse.

À la course, j'arrive sur les lieux. L'odeur de sang, je l'ai senti bien avant d'arriver. Je la connais, par coeur, même je ne comprend pas trop pourquoi.

J'arrive en premier. La Gardienne, pas loin derrière, arrive elle-aussi. Mais je suis figé, quand elle s'arrête. Juste incapable de bouger. Ce... monstre l'a... déchiré en deux. Damn. Pas coupé à griffes. Il n'y a pas de traces de griffes. Simplement... séparé le haut du bas. Je vois presque la place où il l'a tenu. Au corps et aux hanches. Shit.

C'est ça qui me veut? Shit... shit shit shit!

Je recule et je ne me sens pas bien. J'ai des vagues de sueur froides. Une nausée. Je tousse un peu en m'éloignant, sur le bord de vomir.

Annabelle acceuillit le spectacle avec une sueur froide au bord de la tempe.

"Putain..."

Elle prit une grande inspiration et observa avec autant de détachement que possible la scène. Elle arriva aux mêmes conclusions qu'Heimpher, mais elle géra sa peur beaucoup mieux que ce dernier. Elle le vit reculer du coin de l'oeil et elle s'avança vers lui pour lui poser une main ferme sur le dos.

"Ressaisit-toi ! Ouvres tes narines, piste, n'importe quoi ? On a besoins de savoir si il est encore tout près ou non."

Son ton était autoritaire, n'offrant aucune possibilité de négociation. Elle s'approcha du cadavre du mercenaire et rangea son pistolet avant de se saisir de son arme, probablement mieux adapté a la situation. Elle prit une grande inspiration, puis se mit a regarder autours, a la recherche du moindre indice sur la direction que la créature aurait put emprunter.

La Laarabat jura entre ses dents en constatant l'horreur. Un soubresaut de panique l'envahit. Ça aurait put être n'importe qui...

N'importe qui...

Elle entendit Annabelle et vit Dunkan flancher. D'instinct, son premier réflexe fut de s'approcher de lui et de lui toucher l'avant bras.

Le don doux et chaud, pulsant doucement comme les battements calmes d'un coeur l'enveloppèrent, rassurant.

-Dunkan... Dunkan regarde moi. Respire. Tout va bien. Retrouve ta concentration.

Elle regarda Annabelle.

-Il ne sait pas se servir de son flair. Heimpher oui, pas Dunkan. Annabelle, il y a des civiles ici. Ma famille. Il faudrait surveiller la maison.

La scène était horrible, l'odeur qui en résultait également. De ce qu'Aïra voyait, c'était effectivement l'un des mercenaires. Un Inhumains aux traits plus humains que la normale des autres membres, mais qui s'était montré distant avec elle. Dans tous les cas, maintenant séparé en deux, il leur avait étendu ses trippes sur le sol, et tout leur contenu, d'ailleurs.

Pour ce qui était des traces recherchées par la Gardienne, il y en avait. Une piste, fraîche, d'énormes traces de pattes dans le sol et dans le lichen. C'était facile à suivre, à partir du corps, mais en s'enfonçant dans le bois, ça promettait d'être plus complexe.

D'autres mercenaires arrivèrent rapidement. Certains figèrent, quelques-une se couvrirent le nez. Parmis le groupe, un Altéré chien, aux allures de dobernam, grognait un peu à la vue de ce spectacle.

La Gardienne approche, met sa main fermement dans mon dos, et là, je me raidis d'une traite. Pister? Merde, c'est pas moi la bête! Comment veux-tu que je fasse ça! Je ne suis même pas capable de différencier les odeurs, là maintenant!

"Je ne fais pas ça, moi, le chien de chasse, ok?!"

C'est sorti plus raide que prévu. Shit, je m'en fous! Je suis poursuivis par ça, à cause de... du monstre qui habite mon corps! Je vais me faire déchirer en deux à cause de cette saloperie qui bouffe des gens!

Une impression de chaleur m'entour et je regarde la demoiselle, Aïra. Mes yeux laissent voir ma peur. Je suis terrifié. Dans un corps que je ne reconnais pas, avec des gens que je ne connais pas, contre un ennemi qui... brise des mercenaires en deux.

Je n'ai jamais voulu ça. Je n'ai jamais signé pour ça. J'ai signé pour une armure, un fusil et des équipiers. Pas ce fucking foutoir de merde!

"J'essaie... friggin hell...

Annabelle secoua la tête.

"Tu as raison. Je ferais mes excuses plus tard, pour le moment on a un monstre en cavale et on a des civiles a proximité..."

Le regard de la gardienne observa la piste, incertaine. Elle se tourna vers les mercenaires présents.

"J'ai besoins de savoir combien d'Inhumans sont présents et qui est votre leader... Je..."

Elle soupira.

"Je suis désolé pour votre ami, mais il faut protéger la famille Littlerock, le docteur et notre ami... Dunkan."

Elle regarda l'altéré canin.

"Êtes-vous capable de dire dans quelle direction il est allé ?"

Annabelle eut à peine le temps de suggérer une surveillance que Aïra était déjà partit vers la maison.

-Dunkan, j'ai besoin de toi, s'il te plait. Je peux sinon rappeller Heimpher si tu le désire.

Elle avait espérée que sa voix se face plus douce mais l'urgence de la situation faisait bouillir son sang. Autour d'elle, les lames dansaient alors qu'elle se mettait en marche.

En arrivant proche de la demeure, elle fit signe à son oncle qui observait à la fenêtre, de se reculer. Aux aguets, elle fit lentement le tour du batiment.

-Putain... marmonna t-elle entre ses dents. Pas ici...

Le groupe d'Inhumain sembla se mettre en position de surveillance, immédiatement, autour de la scène. Celui chien reniflait frénétiquement, les oreilles contre le crâne. Ce fut un humanoîde à la peau très pâle et aux yeux jaunâtre luisants qui lui répondit, calmement tout de même.

- C'est moi, le meneur. On est six... on était six. On est cinq. Yan?

Le doberman gronda et pointa une direction.

- La piste est encore fraîche. Ce truc... empeste. J'aime pas ça, boss...

Le chef du groupe serra les dents.

- Merde... Mamselle Gardienne, comment on procède? Oh, je suis Cristobal, mais appelez-moi justre Cris...

Tous se tenaient prêts.

Alors que la jeune femme se rendait à la maison, un mercenaire vint la rejoindre, rapidement, arme en main.

- Tite fleur! Au rapport! Je suis juuuuuste là!

Il avait des traits un peu félin, mais moins que certains Altérés, lui donnant des grands yeux et des oreilles de chat.

Les excuses, là, je m'en fous. Tellement. On doit bouger, on doit faire quelque chose... mais merde. Je ne suis pas prêt. Je me demande encore comment bouger, par moment. Je ne suis fucking pas prêt pour faire une chasse à l'homme...

Aïra m'appelle, et par réflexe, pas le mien, je la suis comme un chien... un chien effrayé. Ramener Heimpher pour qu'il gère? Hell... ça me tente presque. Trop, même...

Qu'est-ce que je suis devenu? Un genre de trouillard? Damn...

Je la suis, je regarde l'Altéré qui vient nous rejoindre. Il le cache bien... mais je sais qu'il a peur. Par un genre d'intuition, je le sais.

"...il serait moins paralysé que moi, ton Heimpher..."

Je ne dis rien d'autre. La Gardienne va organiser le reste. Elle a l'air compétente.

La gardienne prit une grande inspiration. Elle ne s’était pas attendu à recevoir le commandement de la sorte… il allait falloir faire avec. Elle était sergent à présent, non ?

"Bon… on n’a pas trente-six solutions. Je compte quatre d’entre vous, j’en déduis qu’un autre mercenaire est occupé ailleurs… vous aviez des hommes postés près de la maison ? "

Ce n’était pas bon… ils planifiaient faire face à ce monstre avec une petite armée, pas à cinq… la conclusions était simple : ils ne devaient pas lui faire face.

"Protéger les civils est notre première priorité. Aïra et Dunkan sont déjà retourné près de la maison. Docteur, toi et toi (elle pointa l’altéré Ours et un autre mercenaire) vous les suivez. Barricadez tout le monde dans le bâtiment. Il est supposément très grand, vous serez plus en sécurité qu’a découvert à l’extérieur. Cris, Yan, Eridani, vous me suivez. Notre objectif va être de repérer ce fils de pute, essayer de savoir où il se trouve, avoir un visuel. On a affaire à une créature bâtie pour la chasse, alors on reste subtil, on ne prend aucun risque. "

Elle regarda brièvement vers la forme désarticulée qui avait été un mercenaire a peine quelques minutes avant. Elle prit une grande inspiration.

"Des questions ? Objections ? Insultes ? "

L'altéré la fin sursauter un peu, les lames se tournant d'instinct vers lui.

-Putain, mec, tu m'a fait peur... On a un homme à terre, la bestiolle doit encore rôder. Peux tu t'assurer que tout les civils sont dans la maison? Ils doivent être 5, deux jeunes hommes, un homme, une femme, une femme âgée. Ensuite, on va garder la maison sécure, on attaque ce connard à vue mais on reste à distance sauf pour Heimpher. C'est ok pour toi?

Elle se tourna vers Dunkan, lui fit baisser la tête et posa son front au sien.

-Ça va aller, Dunkan... Murmura t-elle alors qu'une intense vague, chaude et enveloppante, du don les entoura. On se revoit plus tard, au calme... Respire, mon beau... respire...

Elle concentra son habilleté sur lui, le calmant, appellant celui qu'elle aimait à elle.

Cristobal acquiesça rapidement d'un mouvement de tête, puis observa ses confrères. ILs acquiescèrent tous aux instructions, puis secouèrent la tête aux dernières question. En temps normal, peut-être y aurait-il eu des gloussements à la mention "insultes", mais pas maintenant. Pas alors que l'un des leurs reposait en plusieurs morceaux sur le sol.

Ils se séparèrent selon les indications de la Gardienne. Les mercenaires restants vérifièrent rapidement leurs armes. Eridani serra la poignée de son katana, mais sans plus. Ils attendirent le signe d'Annabelle et la guidance de leur pisteur.

L'Altéré avec le couple s'excusa rapidement, puis fit oui de la tête.

- Première chose que j'ai fait quand j'ai entendu le coup de feu. Les deux jeunes se sont obstiné un peu, mais ils sont tous là. Le... lequel est tombé?

L'Altéré sembla triste un peu. Son regard se tourna vers le lointain et il fit signe aux autres qui arrivaient.

- On va être plus que prévus, finalement. Allez, entrez.

Je suis Aïra, sans plus de questions ou de paroles. J'Essaie de rester calme. Personne n'a besoin d'un gros bébé, en ce moment, à gérer. Encore moins elle, pendant que sa famille est en danger. Tout ça parce que je... non, parce qu'Heimpher est ici. Damn...

Je baisse la tête quand elle fait le mouvement, comme habitué à ça. Lui, il est habitué, pas moi, nécessairement. Elle me fait respirer lentement. Me concentrer pour que, comme toutes les autres fois, ce soit l'autre qui revienne.

Peu importe la fin de cette journée, j'ai compris quelque chose. Ils n'ont pas besoin de savoir, pour le moment. Ils le sauront assez tôt... Et j'ai l'impression que... personne ne regrettera.

Avec elle, je respire. C'est difficile de me concentrer, surtout avec les bruits, les gens, les odeurs autour. Ça prend du temps, trop de temps à mon goût, trop d'effort...

Mais je sens le clic. Et tout devient... noir.

La gardienne prit une grande inspiration, puis saisit son arme plus fermement. Elle vérifia le nombre de balle dans le chargeur, chambra une nouvelle balle dans le canon et fit un signe de main pour signaler a tout le monde de la suivre.

"Yan c'est ça ? On compte sur toi. On comunique uniquement par gestes a partir de maintenant et on fait attention où on met les pieds."

Après une dernière vérification que les InHumans étaient bien avec elle, la gardienne s'engoufra dans les sous-bois, suivant la piste de traces laissée par Silas... ou peu importe ce qui avait pris la vie du mercenaire.

Heimpher se retrouva à genoux et Aïra le soutint, tant bien que mal.

-Heimpher... Heimpher réveille toi... Murmura t-elle doucement, le don ronronnant encore autour d'eux.

Caressant la joue du mastodonte, elle tourna un peu la tête et offrit son regard le plus compatissant à l'altéré.

-C'est... Max... Je suis désolée...

Le temps n'était pas au deuil pour le moment. Le danger rôdait. Il fallait que Heimpher s'éveille et vite.

-Heimpher, s'il te plais... J'ai besoin de toi, Love... Dit elle doucement en le secouant un peu.