Réunion familiale (MJ, Zolvar, Annabelle, Leo)

Hauras ne bougea pas de son poste, tant qu'à lui, et resta avec le mercenaire. Son regard perçant suivait tous les mouvements dans la salle, pourtant, et son attention était toute portée sur le nouvel arrivant.

Le Lockdown, lui, entra de sa démarche lourde. Comme depuis le début de son affectation avec eux, il était en armure complète, casque compris. Il l'enlevait rarement, d'ailleurs, prétextant que c'était pour protéger ses yeux. Dernièrement, par contre, il s'était fait moins présent. Avec ce nouvel élément qu'ils avaient appréhender, il avait d'autres chats à fouetter. Son assistant mercenaire avait pris sa relève, par contre, et aujour'hui, il se présentait de nouveau lui-même.

Justement, il ferma la porte derrière lui et essuya consciencieusement ses botttes, puis salua la Gardienne d'un signe de tête. Son attention se tourna rapidement vers Léo, par contre, qu'il observa quelques secondes avant de parler.

- Monsieur Steinhart. Lockdown Almoran Tiano, à votre service. Je tiens à vous remercier d'avoir prêtés vos appartements pour la protection de monsieur Zayne. Les Défenseurs sont très reconnaissants de votre assistance.

Le Défenseur se tut encore quelques instants, retira finalement son casque et fixa ses yeux primaires sur Léo. Les autres se déposèrent sur Annabelle ou surveillèrent la pièce.

- Justement, monsieur Steinhart, vu que vous êtes là, j'aurais quelques questions à vous poser. Si vous me le permettez.

Le ton du Lockdown était neutre, mais ses yeux étudiaient attentivement le jeune ingénieur.

Annabelle alla répondre, non sans avoir lancé un avertissement silencieux à son frère. C'était le genre de regard qui ne laissait pas à discuter. Il ferait mieux d'écouter. Son esprit se perdit un peu à l'idée qu'elle lui ferait peut-être un regard du genre un jour, puis revint brusquement au moment présent. Des questions pour Léo?

Quel genre de questions pourrait-il bien lui poser? Peut-être... non, le Lockdown ne devait pas avoir d'informations sur ce que Léo savait ou non. Pourquoi, alors...? Leur visiteur surprise, peut-être? Ni un renégat, ni un mercenaire... Oui, ce devait être ça. Il resta tout de même nerveux, prêt à intervenir, au cas où. Il ne laisserait pas le Lockdown brusquer son ami.

Annabelle regarda Almoran, puis Leo. Elle conservait une attitude parfaitement neutre… de toute façon il n’y avait rien qu’elle puisse faire en ce moment. Elle espérait seulement que son frère saurait bien jouer ses cartes.

Leo observa attentivement le lockdown… une sorte de… tension, quitta l’ingénieur lorsque le casque quitta sa tête. Pour peu il aurait soupiré. Un altéré. Si ça avait été un humain il aurait sans doute eut beaucoup plus de difficultés à garder son calme.

"C’est naturel voyons. Monsieur Zayne est un bon ami. Nous… nous rendons mutuellement service depuis un bon moment déjà. Je crois bien que c'était a mon tours..."

A ces mots il jeta un petit regard vers la chambre et offrit un grand sourire aux mutalhyte. Il se contenta d’attraper sa tasse de tisane et d’en prendre une gorgée avant de revenir vers le lockdown.

"Bien sûr. En quoi puis-je vous aider ?"

Il voulait rester aussi simple que possible. De ce qu’il en savait, après tout… il ne demanderait que certains détails techniques. Si il s’agissait d’informations plus sensibles… eh bien… il aviserait.

Le Lockdown acquiesça, lentement. Il prit le temps de penser un peu, tout en fixant Léo, puis croisa les brasé On avait totalement l'impression qu'il surveillait tout le monde, en même temps, ce qui devait être un fait. Avant de parler, il se râcla la gorge, puis prit la parole.

- Monsieur Steinhart. Connaîtriez-vous un individus, mesurant dans les sept pieds, avec une peau bleutée, une armure exotique est des mains à deux pouces? Cet individus espionnait votre logement et j'aimerais comprendre pourquoi.

Almoran se tut et fixa toute son attention sur Léo. Aucune mensonge ne pourrait lui échapper, semblait-il.

Hauras, toujours près du mercenaire, fronça les sourcils, lui. La description semblait lui dire vaguement quelque chose...

Tout stress quitta le mercenaire. Almoran ne se doutait de rien, c'était parfait... en plus, Léo pourrait les éclairer sur la question. C'était l'une des suppositions qu'ils avaient émis, après cette petite altercation, non? Il avait hâte de savoir... ça le calmerait sans contredit.

Il jeta tout de même un regard au docteur. Cette réaction là, il ne l'avait pas eu la première fois. Pourquoi faisait-il cette tête, alors? Son ouïe était toute portée sur la conversation en cours, mais son regard, ui, fixait Hauras. Dans tous les cas, il avait fait un mouvement de tête au sourire de Léo, pour lui montrer qu'il l'avait entendu.

Annabelle resta calme. Elle s’était posé la même question… au moins le dossier n’était pas aussi délicat qu’elle ne l’avait d’abord supposée.

Leo écouta attentivement la question… son esprit roula très rapidement mais la réponse lui apparut simplement. Et suffisamment rapidement pour qu’il n’ait pas d’hésitation.

"Oui… je… j’ai eu une altercation avec un individu correspondant à ce que vous me décrivez il y a quelques semaines, au moment où les grands froids commençaient. "

Il n’avait même pas besoins de mentir… ça simplifierais considérablement la suite des choses.

"Il est apparu de nulle part. Au début je pensais qu’il voulait m’attaquer mais… non. Il a simplement tenté de dérober la trousse de premier soins que j’avais avec moi, dans mon sac. Quand je me suis défendu il s’est enfuis. "

Il prit une nouvelle gorgée de sa tisane.

"Je sais que ça va paraitre… étrange, mais il a… sauté, hors de vue. Littéralement sur le toit d’un immeuble. "

Il regarda Almoran avec un sourcil relevé, puis Annabelle, puis Hauras…

"Pourquoi ?"

Almoran attendit patiemment, écouta attentivement les paroles de Léo et ne le lâcha pas des yeux. Il était calme, bien entendu, et sa voix exotique, grave, avait quelque chose de relaxant.

- Un individus de cette description a laissé des traces à la fenêtre de votre appartement. Nous l'y avons découvert il y a peu, l'avons pourchassé et appréhendé. Selon nos observaions, ce n'était pas un mercenaire, ni un membre des renégats. JE suis dans l'obligation de vous demander, monsieur Steinhart; avez-vous des informations quant à l'identité de cet individus?

LE Lockdown se tut de nouveau. Hauras, de son côté, gardait un air concentré. Il essayait visiblement de se rappeler quelque chose.

La discution se passait entre Léo et le Lockdown. Il resterait sage pour le moment, mais il ne se gênerait pas pour poser des questions au docteur Hauras ensuite. Le médecin semblait savoir quelque chose et ça le rendait curieux.

Annabelle conservait encore une fois un visage impassible. Elle demeurait attentive mais probablement pas pour les mêmes raisons maintenant. Son frère avait eut un contact avec... ce... Y-en avait-il plusieurs ? Était-ce le même ?

Oh Léo... dans quel pétrin s'était-il encore fourré...?

Leo prit une grande inspiration et tenta de rester calme. Zoldm'har ? Avait-il essayé de le retrouver suite a leur première altercation ? Qu'est-ce que... Appréhendé ?!

Il se força a se calmer. Zoldm'har était au manoir de monsieur Stein. Peu importe ce qui lui était arrivé il était sain et sauf. En attendant ça voulait dire que les lockdowns en savaient probablement plus sur les Nomades que L'élu et lui ne l'avaient pensé... Ça compliquait vraiment les choses. Tout de suite après cet entretiens il faudrait qu'il fonce au manoir Stein pour mettre l'élu du secteur des science au courant.

"je...tout s'est passé très vite"

Il prit une nouvelle gorgée et secoua la tête. Il fallait maintenant savoir quel approche utiliser. Meyers n'avait pas encore rencontré Ulrich, de ce qu'il savait... Mieux valait rester aussi neutre que possible. Jouer a l'imbécile ne servirait a rien et mentir complètement non plus.

"... Mais j'ai une mémoire photographique. L'armure qu'il portait était... étrange. Comme si le matériel dont elle était construite réagissait a son propriétaire. J'avais l'impression qu'il s'agit au minimum d'un altéré mais... quelque chose clochait. Tout était trop... fluide. Je n'ai pas vu son visage. Peu importe qui sait on a probablement affaire a quelque chose provenant de L'extérieur de Sicherheit"

Leo choisissait ses mots avec beaucoup de soin mais ils sortaient sans buter. Rien de ce qu'il venait de dire n'était faux en fait... restait juste a savoir si ce serait suffisant pour faire cesser l'interrogatoire.

Encore, le Lockdown resta totalement silencieux. Il semblait faire des notes mentales de tout ce que Léo disait... mais quelque chose semblait le déranger, malgré tout. Il croisa les bras et continua son observation, encore et toujours.

- JE vois. Selon vous, y aurait-il une raison en particullier qui aurait poussé cette étrange personne à venir surveiller votre appartement? plusieurs fois d'affilés?

Almoran se tut. Quelques-un de ses yeux se fixèrent sur le docteur, qui lui offrit un regard las, lui montrant son avis silencieux sur la situation présente.

Le mercenaire réfléchit. Les raisons qui avaient probablement poussé cet étranger à suivre léo pouvaient être multiples... Le Lockdown ne faisait que son travail, oui, mais il trouvait qu'Almoran poussait un peu trop.

- Peut-être savait-il que Léo a des trousses de soin... et peut-être l'a-t-il suivi pour ça? Il devait croire que Léo était encore ici...

Il se rendit compte trop tard qu'il avait parlé et soupira. Ce n'étaient tellement pas ses affaires... mais il voulait aider, voir protéger, son ami.

Annabelle retint sa respiration une demi seconde lorsqu'elle entendit Almoran insister et Zolvar réagir. Ça se corsait... Le lockdown avait la puce a l'oreille et c'était rarement un bon signe. Dans le concret a moins que Leo dévoile clairement qu'il en savait plus il n'avait pas l'autorisation de faire quoi que ce soit sans un mandat. Mais se mettre sur la liste "a surveiller" des Lockdowns était rarement une bonne idée, surtout si Leo travaillait sous les ordres directs de Stein.

Elle espérait tellement que Leo avait appris a mentir au fil des ans... ce serait tellement plus simple pour la suite...

Leo haussa les épaules devant les dernières paroles d'Almoran et s'apprêtait a répondre quand Zolvar prit la parole. Il acquiesça lentement et revint vers le lockdown.

"Ce n'est pas comme si je lui avait donné mon adresse... Je ne connais pas non plus leurs motivation mais monsieur Zayne a un point : si ils avaient besoins d'une trousse de premier soins peut-être avaient-ils besoins d'une personne avec des compétences de premiers soins pour aller avec ?"

Il soupira et termina sa tasse de tisane.

"J'aimerais pouvoir vous aider d'avantages mais je ne le peux pas. Ce sont là toutes les informations que j'ai."

Encore une fois le choix de ses mots était très important... seule la tasse qu'il tenait entre ses mains les empêchaient de trembler en ce moment... Il soutint le regard du Lockdown. Il ne mentait pas... après tout. Il ignorait réellement pourquoi Zoldm'ahr était revenu a son appartement.

Quelques-uns des yeux du Lockdown se tournèrent vers la chambre. Il écouta attentivement, eut un petit soupir, puis acquiesça lentement, sans se presser.

- Et bien, merci de votre coopération, monsieur Steinhart. Dans tous les cas, soyez prudents: comme vous venez de l'apprendre, quelqu'un surveillait votre appartement...

Il tourna la tête vers Annabelle, puis approcha d'elle doucement. Il baissa le ton, assez pour que ça ne soit qu'elle qui l'entende.

- Sachez, d'ailleur, que notre poisson est sorti du filet. Malgré notre surveillance... il est parti. alors restez en alerte.

Il n'y avait aucun reproche dans sa voix, simplement un peu de déception. Lui qui était sensé faire parti des meilleurs avait réussi à perdre un suspect... ce qui semblait l'affecter beaucoup.

Le mercenaire se calma un peu. Il connaissait les protocoles, mais il n'aimait pas cette impression que Léo se faisait cuisiner. Un certain stress restait malgré tout: l'idée que quelqu'un d'inconnu, quelque chose même, tourne autour de l'appartement ne le rassurait pas spécialement. Au moins, ce n'était pas un membre des renégats.

Très doucement, il se leva. Les deux Défenseurs semblaient s'être mis à parler un peu plus entre eux et il décida que ce serait un bon moment pour convenablement saluer Léo. Il se rendit donc à son cadet et lui offirt une accolade amicale, quoiqu'un peu distante, sans trop s'imposer. Comme il était heureux de le voir.

- Je suis heureux de te voir. J'ose espérer que tu t'es tenu loin des Inhumains durant mon absence?

Son ton était taquin et il semblait un peu mieux, malgré qu'il était beaucoup moins droit qu'à leur dernière rencontre. Il pouvait porter des chandails, d'ailleurs, depuis, ce qui ne laissait pas voir ses blessures et marques diverses.

Annabelle écouta attentivement Almoran, surprise. L'étranger c'était échappé ? Était-ce pour ça qu'il était ici en ce moment ? Il avait peur qu'il soit de retours ? Elle secoua la tête et répondit avec une voix tout aussi basse.

"Ce n'était pas un membre de l'Hécatombe. Je doute qu'il tente de revenir ici maintenant qu'il sait l'appartement surveillé."

Elle soupira et se passa une main derrière la tête.

"Je vais essayer de voir si je ne peux pas en apprendre d'avantage : beaucoup de personnes disent avoir vut ces "ombres" après tout... peut-être que des témoignages pourraient nous apporter plus d'information ? des récurence au niveau des apparitions, des traces..."

La gardienne tentait manifestement de trouver quelque chose pour redonner une piste d'action a Almoran, lui remonter le moral.

Leo s'inclina légèrement pour saluer le lockdown et le regarda s'éloigner avec un mélange d'inquiétude et de soulagement. Il déposa enfin sa tasse sur la table et s'autorisa un petit soupir


Il se retourna juste a temps pour voir le mercenaire approcher et il acceuillit son accolade avec un grand sourire.

"Zolvar ! Content de te voir aussi."

Il pris le temps de le regarder. Peu d'inquiétude était visible sur ses traits, juste une bonne dose de soulagement.

"Rassure-toi j'ai arrêté de me trimbaler seul la nuit dans le quartier des inhumans... j'ai appris ma leçon. Toi par contre... "

Il le regarde avec un petit sourire.

"Disons que je suis heureux de te voir en un morceau. La guérison a l'air de bien se passer."

Le jeune homme avait tant de choses a dire... mais encore fallait-il que le Lockdown les laisse tranquille...

Le Lockdown se contenta de soupirer, dans les premiers moments. Puis, il finit par acquiescer lentement, concentré sur ses réflexions.

- Je consulterai les rapports que nous avons déjà… Mon coéquipier va continuer sa surveillance. Je vais en faire de même, tout en menant parallèlement mon investigation. Je compte sur vous pour garder notre VIP en sécurité, Gardienne.

Quelques-uns de ses yeux se tournèrent vers Hauras, et il eut un gloussement subtile.

- Et pour continuer d'endurer ce vieux faucon.

Almoran retourna vers la porte et remis son casque. Son travail était fait, après tout, et d'autres questions venaient d'être soulevées.

- Le vieux faucon te dit de ne pas oublier d'humidifier tes yeux, de temps à autres!

Hauras se mit à rigoler dans son coin. Manifestement, il avait des bons yeux et une bonne ouïe.

L'Accolade de son cadet retira un poids de ses épaules. Il aurait finalement une chance de le remercier, en plus de pouvoir prendre de ses nouvelles. Peut-être même pouvoir lui expliquer pourquoi ils avaient réquisitionnés son appartement... même si le regard que lui offrit l'ingénieur lui fit croire le contraire. Sa soeur lui avait probablement dit tout ça.

- Elle se passe bien. Lentement, mais sûrement. Ils prennent soin de moi. Tous les deux.

Un sourire tendre se ficha sur son visage, ce qui ajouta à la douceur de ses traits. Son attention fut attirée par le Lockdown qui quittait, par contre, et il le salua d'un signe de tête.

Annabelle sourit au lockdown et le salua de manière officielle lorsqu'il entreprit de sortir de la pièce.

"Vous pouvez compter sur moi, Lockdown."

Elle observa l'échange entre Almoran et Hauras avec un petit sourire, secouant doucement la tête avant de revenir en direction de son frère et du mutalhyte. Il serait sage d'attendre un petit peu que l'altéré soit un peu plus loin avant de continuer leur discussion. En plus d'avoir assisté aux conversations précédentes, elle connaissait assez son frère pour savoir qu'il cachait quelque chose. La gardienne alla donc confortablement s'installer contre un des cabinets de cuisine et observa la réunion.

Leo regarda le mutalhyte sans se départir de son sourire.

"Oh, si ma soeur t'aime bien je suis sur qu'elle veille sur toi comme personne. Crois-moi, je suis passé par là"

Il jeta un regard de biais a sa sœur, espérant qu'elle prenne la pique. Elle l'avait, a défaut d'autres mots, surprotégé durant son enfance, après tout. Oui, il en avait besoins... mais reste que partir pour les études était probablement une des meilleures choses qui lui soit arrivé. C'est après avoir pris un peu de distance qu'il avait recommencé a bien s'entendre avec sa sœur, après tout.

"J'espère que vous n'êtes pas trop a l'étroit... cet appartement n'a pas été conçus pour accueillir autant de gens..."

Il y avait un peu d'inquiétude dans son regard, surtout en voyant 3 occupant et seulement un lit...

Almoran leva les voiles, les laissant tranquille. Hauras, lui, croisa tranquillement les bras et se contenta de les observer. Il n'y avait plus aucun son, sinon la conversation des deux amis. Rien d'anormal non plus.

Ils pourraient être en paix pour des détails plus secrets.