Réunion familiale (MJ, Zolvar, Annabelle, Leo)

Annabelle regarda l'échange, dans une expression entre l'amusement et l'inquiétude. La vision d'Hauras, presqu'étendu sur le mercenaire, s'envolant vers le plafond comme poussé par une force invisible était un événement qui resterait gravé dans sa mémoire, a coup sur... mais la pensée que Zolvar possédait ce genre de... "pouvoirs" était également un sujet en lui même. Inquiétant ? non... pas tout a fait... mais ne pas avoir la moindre explication sur des capacité a première vue surnaturelle soulevait son lot de questions, non ?

"Zolvar a... disons développé des habilités, ces derniers temps. Elles sont liées a son temps passé au culte de la force intérieure, avec un cyborg connu sous le titre de "netralite"."

Annabelle soupira.

"Une sorte de... grand sage, de gourou."

Elle haussa les épaules, ne sachant trop quoi ajouter d'autre

Le petit frère de la gardienne écouta avec un sourcil relevé. Il aurait eut de la difficulté a le croire... mais beaucoup de choses lui avaient étés révélées qui auraient étés très dures a croire ces derniers temps. Il regarda le médecin, qui semblait bien se porter, puis Annabelle, et finalement Zolvar.

"Je... tu veux dire que tu as développé des... des pouvoirs psychiques ? Une sorte de télékinésie ?"

Il resta songueur, pensant aux impliccations qu'un tel talent avait.

"Ce "Netralite"... vous avez encore contact avec lui ?"

Cette fois-ci c'était la curiosité scientifique de Leo qui parlait. Si ce phénomène avait été observé et était reproduisible, il y avait matière a exploration

Le médecin se tut, du moment que le sujet changea. Il ne devait théoriquement rien dire. Dans les faits, il s'arma simplement de son calepin et consulta quelques notes. Par contre, il resta très attentif à la luminosité qui habitait les yeux du mercenaire. Ils devaient être prudents.

Un peu gêné, les mercenaire baissa les yeux. Il avait développé ce genre de capacité, oui... mais elles restaient assez imprévisibles. Il ne savait pas encore comment les contrôler, ni s'il serait capable d'apprendre. La proximité du Nétralite lui donnait, après tout, d'intenses migraines...

- ...je bouge des choses sans les toucher... mais ça se déclenche sous des émotions fortes... ce qui n'est pas courant pour quelqu'un de ma race...

Le Mutalythe toussota un peu. C'était moins courant, dans son cas. Maintenant... il avait presque l'impression d'être un humain, peinturé en rouge.

L'Autre question lui fit un drôle d'effet, entre confusion et inquiétude. Non... ils ne l'étaient plus. Les paroles de Pipes lui revinrent à l'esprit, puis il semble réellement inquiet. Angoissé, même. Il se mordait l'intérieur de la joue, les sourcils froncés.

- ...dans mon cas... non... Annabelle, as-tu eu de ses nouvelles, dans ton cas? Je veux dire... avec ce que ce terroriste a dit...

Il n'osa pas continuer. Pipes était un danger pour le Netralite... et le Netralite était son seul moyen de contrôler ses "capacités"... non?

Annabelle secoua doucement la tête.

"Non... vu la gueule que je lui ai faite je ne crois pas qu'il tienne a me revoir de si tôt. "

Elle ne put empêcher un sourire satisfait d'orner son visage. C'était un très beau tir... si seulement Pipes avait été fait de chair et de sang, l'état en aurait enfin été débarrasé. La discussion avec le terroriste lui revint douloureusement en mémoire. La gardienne avait rarement eut a piler sur son orgeuil a ce point. Mais ils s'en étaient tirés... qui plus est Pipes semblait avoir a coeur la survie et Zolvar et d'Eridani... Elle se frotta le menton, l'air pensive, avant de regarder son frangin.

"Leo... tu feras attention a toi, d'accord ? J'ai... quand pipes est intervenu il m'a clairement fait des menaces a ton endroit. Je ne prévois pas faire de conneries mais, tiens toi vigilant quand même, d'accord ?"

il y avait un ton réellement inquiet dans la voix de la patrouilleuse. Son frère et elle avaient beau être des personnes très différentes elle avait toujours étée là pour le protéger. Il ne fallait pas que toute cette histoire le mette en danger. Quoi que... il semblait avoir été impliqué dans bien pire, si elle en croyait les cernes sur son visage.

Leo écouta attentivement les paroles du mercenaire. , fasciné. Si il avait été seul a parler de ses phénomènes, il aurait peut-être été sceptique... mais le fait que tous les trois implique la même chose et témoigne de sa véracité l'incitait a prendre très au sérieux ce que Zolvar disait. Il écouta ensuite sa soeur parler et serra les dents. Il avait beau avoir... adoucit ses relations avec Pipes, ça ne voulait en aucun cas dire qu'il était a l'aise avec cette alliance inhabituelle. C'était inconfortable, comme une plaie qui ne parvenait jamais a se refermer tout a fait dans la conscience morale de Leo. Pipes était un moindre mal, il en était a présent certain. Mais un mal tout de même.

"Je ferais attention, promis."

Il avait répondu d'un air absent, perdu dans ses pensées. Pipes avait sans doute mentionné son nom uniquement pour faire un peu levier sur Annabelle, mais le tout soulevait encore une fois la fragilité de leur alliance. Que se passerait-il quand Pipes déciderait que Leo était trop difficile a contrôler ? Qu'il ne servait plus ses desseins ? Il lui faudrait être prêt... Il se tourna vers Zolvar.

"Que voulez-vous dire "avec ce que le terroriste a dit" ? Est-ce que Pipes a insinué quelque chose sur ce Netralite ?"

L'inquiétude, malgré la fascination de son ami, ne quitta pas les traits du Mutalythe. Non, plutôt, elle agumenta. Assez, même, que son rouge se mit à pâlir, lentement. Léo savait ce que ça voulait dire, mais pas les deux autres. Pas de ce qu'il savait, du moins.

- Il a dit... si ma mémoire est bonne...

Le mercenaire ferma les yeux et pensa. Se rappela le moment, dans les faits. Il était concentré, la peau qui passait par plusieurs couleurs, toutes étrangement pâles. Un peu plus de bleu prit la place, pourtant, et ce fut sur un ton très froid qu'il répondit.

..." je ne m'attendais pas à te trouver ici. À te retrouver, dans les faits. Je vais te laisser aller, pour cette fois. Nous nous reverrons, je te le promets..."

Zolvar se tut, puis repassa au rouge pâle. Ses yeux brillaient un peu plus, mais la chose ne semblait pas annoncer une catastrophe.

- C'est ce qu'il a dit, mot pour mot. Il me semble qu'il l'aie appellé... Hemet, non?

Son regard se tourna sur Annabelle, remplit d'incertitude.

La jeune femme hocha la tête.

"J'ai l'impression que notre amis Netralite et Pipes ont une longue histoire commune... ou a tout le moins ils se sont déjà croisés. Qu'il ailles sous plusieurs noms ne me surprends aucunement, on parles d'un maitre de culte, après tout."

Il n'y avait aucun jugement dans cette affirmation, seulement du factuel. En fait de tous les rassemblements et groupes militant pour une idéologie le culte de la force intérieur lui apparaissait de loins comme le plus sain.

"Je... je n'ai pas l'impression que pipes chasserait le Netralite. Je ne sais pas pourquoi mais la manière dont ce terrorriste l'a dit, c'est comme si pour lui le dossier était déjà réglé. Ou du moins que ce n'était pas un dossier urgent."

Elle soupira. Parler ainsi de la sécurité d'un ami lui faisait drôle, mais elle devait rester factuelle.

"Les chances de le retrouver sont assez... minimes. Même nous n'avons aucun moyen de le contacter. Il faudra juste espérer une visite très bientôt."

Elle se tourna vers Zolvar et lui posa une main sur l'épaule.

"Moi aussi je suis inquiète."

Le jeune homme hocha doucement la tête. C’était une nouvelle information mais… la manière dont le tout était présenté ne l’étonnait guère. C’était la manière de fonctionner de Pipes. Il entrait en contact avec une quantité incroyable de gens, après tout. Si ce Netralite présentait des capacités hors du commun il était normal que Pipes ait à tout le moins entendu parler de lui. Il secoua doucement la tête.

"Je ne crois pas que votre ami ait à craindre quoi que ce soit de la part de Pipes… du moins pas pour le moment. "

Il soupira.

"Avec tout ce qui se passe avec l’Hécatombe, Pipes à l’air coincé dans une guerre de territoire qu’il entend bien gagner. "

C’était tout ce que c’était après tout… deux camps adverses qui se battaient pour savoir qui aurait le contrôle de l’avenir proche. Les Renégats contre Pipes. Et Sicherheit au milieu, considéré comme un catalyseur pour les deux camps. Tout cela n’augurait rien de bon.

Une guerre de territoire. Entre ses aggresseurs et celui qui avait tué l'un de ses poursuivants, de sang froid. Qui avait reçu une balle dans la tête de la part d'Annabelle sans même broncher. Il ne savait pas réellement s'il devait se sentir rassuré ou non. Ce Pipes lui faisait froid dans le dos.

Sa large main couvrit celle de la Gardienne, doucement. Affectueusement, même. Il ne pouvait pas empêcher son pouce de délicatement caresser la peau, dessous. Devaient-ils cacher leur attachement à Léo? Jeune homme en qui il avait assez confiance pour lui confier le secret de sa race? Si c'était vraiment une décision à prendre, ç'en était une qui se prenait en duo. Il ne déciderait pas pour eux.

- ...je ne sais pas ce que je pourrais faire pour aider dans cette histoire, dans tous les cas...

Voilà ce qui lui pesait sur le coeur. Il se sentait inutile. Cher Zolvar, laisse-toi une chance, veux-tu? Laisse nous une chance.

La gardienne sourit de manière encourageante au mercenaire.

"Pour le moment personne ne peut rien faire… nous n’avons aucun moyen de retrouver le Netralite ni de traquer Pipes. "

Elle se passa une main dans le visage. Par les étoiles que tout ceci devenait compliqué.

"J’imagine que notre seul plan d’action pour le moment est d’essayer de trouver autant de moyens que possible de mettre Sokolov derrière les barreaux. "

Leo hocha doucement la tête.

"Je crois que j’ai une piste de ce côté, ou a tout le moins que je connais quelqu’un qui pourrais nous aider à mettre la main sur les installations clandestines de Sokolov."

Il leva une main pour faire taire les potentielles protestations.

"Je sais que ce n’est pas mon métier et que c’est risqué, mais compte tenu des circonstances je suis vraiment le mieux placer pour cette tâche. Vous êtes tous les deux pieds et poings liés."

Il fit un petit sourire, qu’il voulait rassurant.

Mains et poings liés. Barricadés dans l'appartement de l'ingénieur, en plus. Ils ne pouvaient réellement rien faire d'utile pour le moment, sinon attendre qu'il se porte mieux. Avec de la chance, ça ne serait pas trop long et il pourrait les aider à changer les choses. Pour le mieux.

Le mercenaire eut tout de même un soupir, puis haussa un sourcil. Léo connaissait ce genre de personne? L'ingénieur lui avait semblé trop... gentil et naïf un peu pour connaître des gens de ce genre. Il devrait définir ledit genre plus tard, dans tous les cas.

- ...le mieux placé, je ne saurais dire. Mais... si nous venons qu'à avoir besoin de... d'un appât... je me porte volontaire.

Prendre l'Hécatombe la main dans le sac serait le mieux. Ils savaient tous qu'ils essaieraient de lui remettre la main dessus. Autant rendre le danger... utile?

Annabelle vint pour répondre assez violement. Elle retint ses paroles a cause de la main levée de Léo et sembla faire beaucoup d'efforts pour se calmer. Quand Zayne parla toutefois, elle craqua.

"Absolument pas. Ni l'un ni l'autre ne vous mettrez dans une telle situation. Je..."

Elle regarda son frère, ne sachant trop que dire parce qu'elle voyait la logique derrière son raisonnement... et derrière celui de Zolvar. Elle prit une grande inspiration pour se calmer et repris, plus posée.

"Je ne vais pas laisser mon petit frère jouer au chat et a la souris avec l'Hécatombe. Tu l'as dit toi même : ils savent qui tu es. Si ils te remarquent en train de farfouiller dans leurs opération que crois-tu qu'ils vont faire ?"

Leo écouta tout le monde sans les interrompre et se redressa de toute sa hauteur.

"Je ne suis pas ton « petit » frère Annabelle. Et ce n’est ni par excès de bravado ou par désir de me rendre utile : nous n’avons pas le choix, tout simplement. De ton côté si tu te fais prendre a enquêter sans mandat tu risques ton emplois et Zolvar… n’est pas dans un état pour aider."

Il y avait un « désolé » sous-entendus dans ses dernières paroles. Il savait a quel point le mercenaire souffrait dans l’inaction et ne voulait pas retourner le fer dans la plaie. Il se releva et commença à faire le tour de l’appartement, ramassant quelques livres et objets étranges et métalliques.

"Je crois que je vais devoir y aller… il se fait tard et je crois que nous avons tous énormément d’informations a digérer. "

Il stoppa son mouvement net pour regarder le mercenaire et sa sœur.

"Je crois qu’il serait sage d’organiser une autre rencontre, tous les trois. Bientôt. Pour se tenir au courant de tout ça… "

Ils avaient tout les deux raison. Son regard suivit le jeune homme, alors qu'il ramassait plusieurs choses. Quand il annonça qu'ils devraient penser à tout ça, il se leva. Doucement, bien sûr... mais il se rendit à Léo et lui fit une accolade amicale, sans réellement lui laisser le choix.

- ...sois prudent. Reviens intacte à notre prochaine rencontre. D'accord?

Le mercenaire recula un peu et lui offrit un sourire doux. Léo savait bien qu'il était protecteur... Il comprendrait cet excès d'affection, non?

La gardienne resta là, les lèvres serrées, ravalant manifestement beaucoup d'émotions contradictoires. Il avait raison. Elle desserra les poings et s'approcha de son frère tout de suite après Zolvar pour lui donner le même traitement, mais un peu plus insistante.

"Si il t'arrive quoi que ce soit je met l'hécatombe a feu et a sang, c'est clair ? Personne d'autres que moi ne maltraite mon frère."

Elle tenta un sourire, qui dégoulinait d'inquiétude.

Leo répondit a l'accolade de Zolvar avec chaleur. Il savait a quel point il était étrange de le voir, lui, se proposer pour ce genre de tâche. Il était loins d'être le mieux équipé pour ce genre de tâche... mais il était, actuellement, le seul a pouvoir la mener a bien.

"Ne t'inquiète pas, je ne suis pas aussi cavalière que ma soeur. Je suis prudent."

A peine eut-il le temps de terminer sa phrase que sa soeur lui sauta presque dessus pour une deuxième accolade, dont il se sauva maladroitement.

"Je sais, je sais."

Leo jetta un dernier regard sur son appartement, ferma son sac, s'inclina légèrement pour saluer le docteur Hauras et se rapprocha de la porte.

"Restez ici aussi longtemps que nécessaire... je suis... disons... relocalisé pour les prochains temps."

Il n'ajouta rien et ouvrit la porte, s'éclipsant dans la demi pénombre du couloir.