Réunion familiale (MJ, Zolvar, Annabelle, Leo)

Le mercenaire offrit un doux sourire amusé à son ami. Si elle l'aimait bien, hum? Si seulement il savait… c'était plus que l'aimer un peu, à ce stade. Et c'était réciproque. Il jeta tout de même un petit regard complice à la Gardienne, puis ramena son attention sur son… beau-frère? Étaient-ils assez d'accord sur leur nouvelle relation pour qu'il puisse considérer Léo ainsi? Ça li faisait tellement étrange…

- De mon côté, tout est parfait… Mais, en même temps, je suis le seul qui bénéficie du lit, alors...

Il n'ajouta rien à sa réponse. Le reste était pour les autres, qui n'avaient pas le luxe d'un matelas. Surtout le docteur, d'Ailleurs, était en manque de confort, à son avis.

Annabelle observa la scène avec un sourire. Elle savait que Zolvar et son frère se connaissaient mais n'avait pas réalisé a quel point ils semblaient s'apprécier. Ils... s'étaient mutuellement sauvé la vie, non ? Elle essayait de se rapeller les détails, mais elle n'avait pas la mémoire de son frère. Il faudrait bien qu'elle creuse un peu le dossier, éventuellement.

Les bras croisés, elle répondit par un clin d'oeil au regard du mutalhyte, semblant partager ses pensées. Si seulement il savait. Il allait bien falloir mettre certaines personnes au courant, éventuellement... mais d'ici a ce que la mission se termine mieux vallait garder le tout disrêt. Elle se retourna et remis un peu d'eau a chauffer, profitant d'être dos au trois hommes pour sourire comme une imbécile. "le seul qui bénéficie du lit"... pour le moment seulement, grand romantique. tu ne paie rien pour attendre...

L'ingénieur capta le subtil échange entre Zolvar et Annabelle. Il haussa un sourcil mais sans plus. Ils étaient coincé dans cet appartement ensemble depuis un moment, il était... normal qu'ils s'entendent bien, non ? Ils devaient partager pas mal de passion communes et avoir des intérets similaires. Leo pris quelques instants pour écouter Zolvar, lança un regard au docteur et se leva afin de faire lentement le tour de l'appartement.

Il fit plusieurs manipulations sur les divers meubles, pour augmenter un peu l'espace de vie. deux "clic" plus tard et l'établis présent dans un coin de l'espace "salon" se plia contre le mur, libérant un peu d'espace pour circuler plus librement. Une étagère remplie de livres d'ingénérie pivota sur elle même, offrant a la vue une nouvelle bibliothèque, entièrement vide pour pouvoir acceuillir les effets personnels des visiteurs. Il continua ainsi son manège pendant quelques minutes, laissant dans son sillage quelques pieds carrés supplémentaires ou un espace de rangement additionel a chaque manipulation. Lorsqu'il eut finit l'appartement n'était toujours pas plus grand, mais au moins l'espace était plus... optimisé ? le fait d'être trois personnes a la fois ne donnait plus l'impression que les murs allaient céder sous la pression. Il allait même y avoir la place pour mettre un petit matelas permanent dans la salle commune

Il regarda ses deux invités avec un sourire. Ils étaient dans l'appartement d'un ingénieur, après tout... il soupira.

"Je... il va falloir que je vous parles. De... enfin... de celui qui est venu vous voir ici. C'est sans doute a cause de moi et je veux dissiper les peurs potentielles. Vous n'étiez et n'êtes pas en danger."

Il soupira.

"Je vous rassure l'information est sensé se rendre a Meyers lui-même bien assez tôt... si ce n'est pas déjà fait. mais ce n'est pas a moi de passer l'information il était donc important qu'Almoran ne l'apprenne pas immédiatement. "

Il soupira et vint rejoindre sa soeur a la cuisine pour aider a préparer l'infusion. Il ne lui faisait pas confiance pour préparer un thé convenable... Il voulait laisser le temps aux autres de réagir un minimum avant de continuer.

L'appartement changea d'air un peu et le docteur observa le tout avec un certain intérêt. Il semblait concentré, par contre, loin dans ses réflexions.

À l'introduction de Léo, par contre, il se permit de se glisser dans la salle commune, sans bruit. Il avait, par contre, les sourcils froncés et un air assez froid sur le visage. Ce fut probablement lui qui parla le premier, d'ailleurs.

- Serait-ce un membre d'une race inconnue, par hasard?

C'était peut-être sorti de nulle part, mais Hauras semblait savoir de quoi il parlait.

Le mercenaire regarda son ami faire avec curiosité et une certaine fascination. Lui qui se trouvait habile dans plusieurs domaines, il n'aurait jamais ce genre d'inventivité. En même temps, c'était la différence entre mercenaire et ingénieur, non?

Vinrent ensuite les paroles de léo, puis celles d'Hauras. Un peu confus, et maintenant un peu inquiété, Zolvar se dirigea doucement vers une chaise de la cuisine, où il s'installa. Il avait l'impression qu'il aurait besoin de s'asseoir pour la suite de cette conversation.

Annabelle observa elle aussi les manipulations de son frère avec une curiosité ponctuée d'admiration. Parfois elle avait tendance a oublier a quel point son frangin était ingénieux. Eeeeeet puis il ouvrit la bouche et elle se rapella immédiatement *pourquoi* elle avait tendance a oublier ce détail. Il avait une tendance incroyable a s'attirer des ennuis. Pas qu'il ne veuille, ni qu'il fasse exprès... mais il avait un véritable talent pour être la mauvaise personne, au mauvais moment, au mauvais endroit. Elle pris une grande inspiration et observa avec un mélange d'impatience et de curiosité son frère préparer le thé.

Leo leva un regard interrogatif vers le médecin, un brin surpris. Il soupira et hocha la tête lentement, continuant de préparer le thé.

"Exact, docteur. Il s'agit d'une race se faisant appeller les "Nomades". "

Il versa de l'eau chaude sur les feuilles de thé, agitant doucement la théière en même temps.

"Ils sont ici en mission de reconnaissance. En "exploration" si on veut. Ils sont pacifiques, bien qu'extrèmement craintifs : ils ont d'abord été acceuillit par les renégats, qui ont tué un des membres de leur expédition et en ont blessé un autre. Ils ont ensuite érigé un abris de fortune près des murs de l'état et ont commencé a envoyer des éclaireurs pour aller trouver du matériel de soin et des vivres."

Une douce odeur commença a se répandre dans la pièce. L'ingénieur retira rapidement l'infuseur et fit tournoyer le liquide une dernière fois avant de mettre le couvercle et de revenir vers la table, où il déposa la théière ainsi que des tasses.

"Ils veulent simplement survivre et soigner leurs blessés. Je suis entré en contact avec l'un d'entre eux il y a quelques temps, Zoldm'arh, frigorifié dans la neige, en pleine hypothermie. Saarth'alis, le chef de l'expédition, nous a retrouvé quelques heures plus tard, alors que je soignais son camarade."

Leo versa une tasse a ceux qui voulaient du thé, se servit en dernier et porta la tasse fumante a sa bouche pour prendre une gorgée du liquide qu'il savoura avant de continuer.

"Après avoir entendu leur histoire j'ai offert mon aide. J'ai parlé du... problème a monsieur Stein et organisé un transport afin de transporter les membres de l'expédition jusqu'à la demeure de l'élu. Ils y sont en ce moment même, en train de récupérer."

Il soupira et leva ses yeux pour regarder chaque personne présente. Il s'attarda un moment sur Hauras... soit il avait un sens de l'Observation incroyable, qui lui avait permit de formuler une hypothèse très précise sur la nature de l'étranger qu'ils avaient croisé... soit il savait quelque chose.

Le bon docteur, l'air toujours aussi froid et calculateur, écouta très attentivement les paroles de Léo. Il faisait visiblement des liens dans son esprit.

Il fut l'un de ceux qui acceptèrent une tasse de thé, sur laquelle il souffla en plongeant son regard d'oiseau de chasse dans celui de Léo.

- Tout ça fait du sens avec les rapports émient par un certain avant-poste Défenseur... je ne citerai pas mes contactes, pour secret professionnel. Par contre... vous en parlez comme si vous aviez réussi à communiquer fluidement avec eux. Ce qui n'a pas été possible à la "première rencontre". Pourriez-vous expliquer?

Son regard ne quitta pas Léo. Même, il n'affichait aucune forme de surprise. Simplement une froideur méthodique.

Plus Léo raconta son histoire et plus ses yeux s'agrandirent. Pauvre petit Zolvar, tu croyais ton histoire complexe?Et non, il y a beaucoup plus compliqué. une nouvelle race, glissée en douce dans l'État, par Léo et rien de moins que l'Élu des Sciences? C'était... quelque chose.

Il accepta la tasse de thé, décontenancé et surpris par tout ça. Leur petit accrochage avec les renégats lui semblait un peu plus banale, maintenant, non sans être moins grave, par contre. Dans tous les cas... sauver des vies était chose plus noble que d'entretenir du ressentiment ou de la haine.

- ...j'espère qu'ils vont bien.

Malgré tout, il restait un homme de coeur. Et le bien être des autres passait avant le reste... avant même leur race ou leur appartenance à l'État.

La gardienne observait la scène avec un mélange de facsination et d'inquiétude. Elle écouta attentivement les paroles de son frère après avoir refusé la tasse de thé.

"Leo... dans quoi tu t'es fourré...?"

Cette réflexion-ci avait quitté son esprit pour finalement sortir par sa bouche. Elle n'était pas découragée... mais la sensation que Leo ait put ramener un membre d'une espèce inconnue a l'intérieur de l'état comme un chaton égaré collait malheureusement beaucoup trop a l'image qu'elle avait de son frère. Elle ne dit plus rien, se contentant d'écouter ce que son frère et le docteur avaient a dire.

Leo écouta le docteur, puis tourna un visage un peu agacé vers sa soeur.

"Je ne me suis "fourré" dans rien, j'ai apporté de l'aide a des gens qui en avaient besoins. Tu n'es pas la seule a pouvoir le faire."

Il y avait eut un rien de sec dans ses propos, dans son ton de voix également. Il prit une grande respiration, se calmant rapidement.

"Je suis un grand garçon, Anna... Je prends mes propres décisions. Ça en valait la peine."

Était-ce un genre d'excuse ? Difficile a dire. Le jeune homme ne s'attarda pas et hocha la tête lentement, tant pour le médecin que pour le mercenaire.

"Ils vont bien oui... ils ont un toit au dessus de leur tête et se sentent en sécurité, ce a quoi ils n'ont pas eut droit depuis un moment. Le premier Nomade que j'ai rencontré ne parlais pas notre langue, mais le chef de leur expédition, qui est venu nous rejoindre, la parlais très bien. Ils ont également eut accès a une sorte de... traducteur instantané, capable de traduire leurs paroles pour avoir une conversation. J'ai parlé a a peu près tous les membres de leur expédition."

Cette fois, une certaine surprise apparût sur le visage, habituellement froid ou impassible, du bon docteur. La petite prise de bec familiale lui était passé sur les plumes sans les froisser. L'annonce de l'un de ces nouveaux parlant leur langage, mystérieusement, et d'un appareil pouvant tout traduire, elles, le troublaient profondément. Brisaient finalement son masque de froideur.

- Un traducteur instantané? C'est... prodigieux. Bien au-dessus de notre technologie... Vous parlez d'expédition... Sont-ils réellement un groupe d'expédition? Et si oui... dans quel but, si je puis me permettre?

La curiosité du médecin était piquée, visiblement. Il voulait en savoir plus. Peu-être était-ce la curiosité professionnelle, ou peut-être était-ce autre chose, mais il semblait fasciné à l'idée que cette nouvelle race soit... accessible, peut-être?

Le mercenaire se rangea du même côté de la ligne mentale qu'Annabelle: celle de laisser les deux personnes les plus informées parler ensemble. Il eut un petit sourire en coin sous la chamaillerie familiale, mais ne dit rien.

Non, il buvait plutôt leurs paroles sur ces gens venus d'ailleurs. Sur cette "expédition". C'était quelque chose qu'il n'avait jamais considérer dans sa vien, et maintenant... c'était une réelle surprise.

La gardienne resta un moment choquée devant la réponse de son frère, les yeux grands ouverts, la bouche entrouverte. On aurait dit qu’elle venait de se faire gifler. Elle ouvrit la bouche, comme pour répliquer, mais la referma rapidement. Il avait un point, après tout…

Il était facile de deviner qu’a une certaine époque, jamais Leo n’aurait eu l’aplomb de s’adresser à sa sœur de cette manière. Tout comme il était facile de deviner qu’à la même époque ladite sœur n’aurait pas laissé passer une telle attaque sans répliquer. Force était de constater que tous les deux avaient évolués, pour le mieux.

Annabelle pris donc une grande inspiration et leva les bras doucement en l’air, comme si elle s’avouait vaincue. Elle se joignit toutefois au docteur dans sa quête de réponse.

"Les armures qu’ils portent… j’ai vu celui que nous avons traqué faire des bonds prodigieux, même blessé. Est-ce… technologique ça aussi ?"

Elle restait un peu sonnée de s’être fait remettre a sa place de cette manière, mais avait manifestement pris la critique. Maintenant elle n’était qu’une paire d’yeux curieux supplémentaire regardant l’ingénieur.

Leo regarda encore une fois tour a tour ses trois interlocuteurs avant de soupirer.

"Leur technologie est de loin supérieure a tout ce que nous possédons, oui. Physiquement ils sont également fait de manière plus... durable et peuvent vivre beaucoup plus longtemps que nous. Ce que tu as vu, Annabelle, est une combinaison de leur capacités naturelles et de celle de leur armure. Elles sont fait d'un matériel qui est en parfaite symbiose avec leur corps. "

Il soupira. Maintenant venait la partie critique. Pipes, Stein, même les nomades eux même l'avaient mis en garde de ne pas trop ébruiter cette information... mieux valait ne pas prendre de risque.

"Leur arrivée est encore relativement récente je n'ai donc pas eut le temps de creuser véritablement la question, mais oui, ils sont en "exploration". Leur peuple voyage et cartographie systématiquement ce qu'ils trouvent, c'est pour ça qu'ils se font appeller les "nomades". Quand a savoir précisément d'où ils viennent... la seule précision que j'ai est qu'ils viennent de "très loins". Peut-être carrément de l'autre bout de la planète."

Encore une fois le choix des mots était important. Un oeil acéré comme celui du docteur allait probablement capter le malaise qui émannait du jeune homme pendant un bref instant, mais peut-être était-ce, tout comme ses compagnons, simplement dut a la nature extraordinaire des informations qu'il livraient ? Maintenant qu'il en parlait a des gens complètement extérieurs au dossier il réalisait a quel point c'était un dossier complexe et surprenant. Il enchaina.

"Comme je l'ait dit Monsieur Stein doit avoir une rencontre avec Monsieur Meyers bien assez tôt... il est évident que même si ils ne sont que de passage ils ne pourrons pas rester cachés chez lui indéfiniement."  

Hauras prit beaucoup de notes mentales, son regard de faucon fixé sur Léo. Il épiait effectivement le moindre de ses faits et gestes, mais ne se faisait pas envahissant dans la chose. Ça restait peut-être intimidant, par contre, mais le docteur ne semblait pas faire exprès.

- Nous découvrons de nouvelles créatures assez souvent, hors de l'État. L'idée qu'il y ait d'autres races intelligentes est... intéressante. L'écart technologique reste une question qui m'intrigue... mais si vous me dites que Stein et Meyers vont se rencontrer à ce sujet, et bien, la question est close de mon côté. J'espère seulement qu'ils vont introduire les nouveaux venus de manière à ne pas davantage enflammer la cause Puriste...

L'Altéré faucon se permit de boire un peu de son infusion, sans se presser. Il réfléchissait beaucoup et c'était visible. Peut-être avait-il vu le malaise de Léo, dans tous les cas, il n'en faisait pas mention. La confidentialité faisait partie de son travail quotidien, après tout.

Technologie supérieure, capacités naturelles également supérieures, bonne longévité... les Élus étaient en processus de mettre cette nouvelle race sur la carte, en plus. Ça promettait d'être intéressant, quand ces "Nomades" seraient disponibles au publique...

Mais Hauras avait bien illustré l'une de ses craintes, par contre: les Puristes. Ceux qui étaient humains à la base se retrouvaient déjà à être des cibles. Il n'imaginait pas une toute nouvelle race, aussi unique que les Orchids ou eux, Mutalythes... Et il ne voulait surtout pas...

Il serra les dents. Nouvelle race, nouvelles victimes potentielles de l'Hécatombe. Il ne souhaitait à personne ce qui lui était arrivé. Encore moins à des gens qui découvriraient leur État pour la première fois. S'il n'avait pas eu le droit à cette ange Gardienne d'Annabelle, probablement se serait lui-même retrouvé raciste, à la limite. Aigri, dans tous les cas.

Ses yeux s'étaient mis à briller sous ce mélange d'émotions assez fortes, et sa peau avait prise une teinte beaucoup plus bleuté que rouge. Repenser à cette mauvais expérience l'emmenait dans une émotivité dont il n'avait pas l'habitude... et c'était visible.

Zolvar n’était pas habile pour cacher ses émotions et Annabelle avait un excellent sens de l’orientation… juste au moment où la peau du mutalhyte avait commencé à changer, une douce main se tendit pour se poser sur son épaule, a la base du cou. Doucement, elle se mit à flatter l’épaule du mercenaire pour le calmer. Le geste était de tout évidence très affectueux et posé sans gêne aucune. Elle laissa son regard sur le mercenaire un instant avant de le relever vers son frère.

"Ça nous éclaire surtout sur la nature de ce… dérangement. J’en déduis que ton amis « Nomade » était à ta recherche, tout simplement…"

Elle soupira, soudain un peu honteuse.

"Si Meyers le voit reparaitre en sachant qu’il est bien en sécurité chez Stein ça risque de provoquer un certain froid. Quoi qu’au vu de la situation il pourrait difficilement être en tort, légalement parlant. Il… ne comprenait pas notre langue, après tout. "

Elle eut un petit sourire. Elle avait encore sa main sur l'épaule de Zolvar.

"Ce serait peut-être bien… d’avertir Ulrich, seulement. Histoire qu’il ne soit pas pris au dépourvu devant le chef des défenseurs. "

Leo hocha doucement la tête, tant aux propos du docteur que ceux de sa sœur. Le geste posé ne lui avait pas échappé, mais il ne sembla pas y prêter attention. Il savait à quel point sa sœur exprimait et ressentait par le mouvement… si elle s’entendait bien avec Zolvar ce genre de chose était normal.

"Je vais m’assurer de passer l’information. Ça va en effet simplifier considérablement la suite des choses. "

Son regard passa doucement du docteur au mercenaire, comme si il devinait leur train de penser, a tous les deux.

"Pour le moment on ne parle que d’une dizaine d’individus tout au plus… je n’ai aucune idée quant a la manière dont monsieur Stein et monsieur Meyers vont gérer la situation, si les Nomades ne vont pas rester caché pour le moment justement, avec le support des Lockdowns. Non seulement cette annonce soulèverait beaucoup de questions au sein de l’état, je doute que les nomades aient dans l’idée de rester en Sicherheit de manière prolongée… ils doivent se refaire des forces mais ils sont ici par la force des choses, en réfugié plus qu’en ambassadeur. "

Il soupira en se grattant la tête.

"Ils ont exprimé leur désir de rester relativement discret et… avec ce que j’ai compris de la situation, mieux vaut éviter que la nouvelle ne se rende jusqu’au complexe scientifique. "

Hauras acquiesça lentement, mais gravement. Visiblement, cette nouvelle race n'avait clairement pas besoin de tous les problèmes que leur révélation au monde pouvait emmener. Ils devraient être discrets. Il n'était pas inquiet de li même, dans tous les cas. Il avait l'habitude.

Le changement de luminosité des yeux du mercenaire attira, cependant, son attention. Son regard se fixa sur Zolvar, d'une manière assez intense, et il se tendit légèrement. Allaient-ils encore voir des choses voler dans la pièce? Était-ce autre chose? Avec les capacités "spéciales" de son patient, il préférait ne pas prendre de chances et rester prudent. Et puis… il avait déjà appris à voler, deux fois maintenant, à cause du Mutalythe.

- ...je ne dirai rien de mon côté. Je suis habité de travailler dans la confidentialité.

Son attention resta sur Zolvar, sans le quitter une seule seconde.

- ...tout se passe bien?

Rester discret, c'était bien. Mois de risques qu'ils se fassent enlever, attraper ou descendre. Il se raidit un peu, quelques images lui repassaient dans la tête. La main d'Annabelle le rassurait un peu, lui redonnait un peu d'espoir à travers tout ça. L'attention d'Hauras, par contre, le fit sursauter.

- ...o-oui, pardon. Je... pensais. Je ne ferai rien d'étrange... aucune bêtise. Vous pouvez vous détendre, docteur... Vous n'apprendrez pas à voler aujourd'hui...

La pointe d'humour avait été forcée, mais il voulait rassurer tout le monde. Il n'était pas confortable dans le moment, certes, mais ce n'était pas une problème. Surtout, Léo leur expliquait que les Élus étaient ou seraient au courant... Ils feraient bien les choses, non?

Annabelle ne pipa mot, continuant doucement de caresser l'épaule de Zolvar. Elle avait écouté attentivement et hocha la tête. Pour être tout a fait honnête avec elle-même elle était impressionnée par son frangin... ce n'était pas une petite opération dont il parlait et il semblait avoir manœuvrer a travers tout ça sans trop de problèmes.

Les implications d'une nouvelle race étaient nombreuses, énormes, surtout a un moment comme celui que L'état vivait en ce moment, avec les puristes et la montée en puissance de l'Hécatombe. Si ils mettaient la main sur un de ces nomades il était facile d'imaginer qu'ils subiraient un sort semblable a celui de Zolvar... elle eut un frisson a cette idée mais se repris rapidement, ne voulant pas rajouter une couche sur le trouble déjà bien présent de Zolvar.

Leo haussa un sourcil en observant le mercenaire et le docteur. "Apprendre a voler" ? Qu'est-ce que...

Ce n'est qu'a ce moment que Leo remarqua les yeux du mercenaire. Est-ce qu'ils... brillaient ? Il demeura interdit un bref instant puis se passa une main dans le visage.

"Je... je vais avoir besoins de contexte sur cette anecdote là..."

Le médecin se contenta d'acquiescer pour le mercenaire. Son intérêt s'était visiblement tourné vers son patient. Et puis, dans tous les cas, le sujet assez particulier qu'ils avaient abordés restait complexe. Mieux valait pour Hauras qu'il n'en sache pas trop.

La remarque de Léo arracha un petit sourire en coin à l'Altéré, qui leva les mains en signe de défense.

- Selon mon code professionnel, je n'ai légalement pas le droit d'aborder ce sujet. Je laisse les intéressés en discuter, et ce, sans moi.

Un petit sourire espiègle flottait maintenant sur le visage du docteur, qui roula des yeux d'amusement en direction du Mutalythe.

Le mercenaire ouvrit les yeux un peu plus grand. L'espace de quelques instants, il avait presqu'oublier que Léo n'était pas dans cette confidence là... L'ingénieur savait pour sa dernière couleur... il n'y aurait aucun risque s'il lui avouait pour ses... talents. Non?

Il prit une bonne inspiration, se frotta le nuque de sa main valide, jeta un oeil à Annabelle, puis se mit à parler, avec une certaine hésitation.

- ...disons que je l'ai envoyé percuter le plafond quelques fois déjà... Par accident. JE... ce n'était pas voulu. Je... ne sais pas vraiment comment expliquer tout ça, dans les faits.

Le Netralite aurait su, il n'en doutait pas. Le cyborg lui revint en mémoire, de ce fait, et il ne put s'empêcher de ressentir de l'inquiétude à son égard. Allait-il bien?