Chasseuse ou Chassée ? (Pv DM et Annabelle)

"Mademoiselle Steinhart,

nous nous sommes déjà vu. Vous affichiez dès lors une hargne féroce à mon encontre. Ce qui est une bonne chose, considérant que j'ai parlé de votre cadet. Quelle bonne grande soeur protectrice vous faites!

Je vous donne une opportunité. Un rendez-vous, en somme. Dans deux semaines, jour pour jour, allez sous l'arbre mort du secteur de l'industrie. Parlez dans les tuyaux. Si vous êtes seule, je vous répondrai. Je vous donnerai notre vrai lieu de réunion. Si vous êtes accompagnée, de près ou de loin, je le saurai. Si vous mettez quelqu'un au courant, je le saurai. Je tiens à ce que cette rencontre soit un merveilleux tête à tête. Venez armée si vous le souhaitez, je m'en moque.

Vos armes seront vos seuls compagnons permis.

Au plaisir de vous voir,

Pipes."

Annabelle repassait encore et encore le message dans son esprit alors qu’elle cheminait vers le secteur des sciences et de l’industrie. Elle n’était pas familière avec ces rues et alors qu’elle cheminait à travers les grandes rues désertes et les usines désaffectées, elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’un membre de l’Hécatombe allait lui bondir dessus, ou qu’elle serait la proie d’un tireur embusqué. Elle était nerveuse, tendue. Elle avait revêtu son armure de patrouilleuse, portait son fusil d’assaut en bandoulière et son pistolet à la ceinture. Elle portait suffisamment de balles sur elle pour tenir en respect une petite armée et avait même réussit à mettre la main sur deux grenades. En dernier recours, un tube métallique d’environ trente centimètre pendait à sa ceinture, cadeau de son frère. Un bâton de combat télescopique, avec les extrémités lestées pour une force d’impact maximale.

La patrouilleuse avança de cette démarche déterminée jusqu’à ce qu’enfin un grand arbre mort se dresse devant elle. Il ne devait pas y en avoir huit cent trente dans cet endroit presqu’entièrement dépourvut de végétation… Lentement elle regarda autours d’elle jusqu’à voir un ensemble d’immenses tuyaux, probablement d’anciens tunnels d’égouts. Elle soupira doucement, incapable de faire la paix avec ce qu’elle s’apprêtait a faire. Elle approcha et prit une grande inspiration.

"Pipes… peu importe le jeu auquel vous jouez je vous préviens que je ne suis pas reconnue pour ma patience. "


Elle attendit. Sa main était posée sur son fusil, près de la poignée. Elle sentait son coeur battre la chamade.

Le silence accompagnait la Gardienne dans son avancée entre les bâtisses. Ce charman coin industriel, où elle avait retrouvé Zolvar, n'était pas très loin. Il n'y avait plus aucune trace de leur altercation avec l'Hécatombe, là-bas, mais les souvenirs restaient.

L'arbre se dressa devant elle, et tout près, les tuyaux semblaient attendre d'être utilisés. La voix d'annabelle résonna en écho dans la tuyauterie, quelques longues secondes, une minute, même. Puis, la voix impersonnelle, sans genre, se fit entendre, provenant de leur étrange moyen de communication.

- Vous avez bien fait de venir seule. Ça aurait été dommage, sinon. Je ne tiens pas non plus à vous faire perdre du temps, ma chère. Loin de là.

La voix se tut, suite à un petit rire. Puis, encore une minute après, elle revint... mais de derrière la Gardienne.

- Votre retour chez les Défenseurs s'est bien passé, j'ose crorie?

Derrière la jeune femme se tenait Pipes, bien droit, les mains croisées dans son dos.

Le terroriste n’eut même pas le temps de finir sa phrase qu’un canon en acier se braquait sur lui. Annabelle avait fait volte-face et s’était mise en joue, prête à tirer. Elle avait agi par réflexe, mais dans cet instant de silence et d’immobilité il était facile de voir qu’Annabelle jonglait très sérieusement avec l’idée de tirer sur la détente. Elle prit une grande inspiration et abaissa la pointe de son arme, sans tout a fait quitter sa position de combat.

"Qu’est-ce que vous me voulez? "

L’esprit de la gardienne tournait rapidement, incapable de savoir si elle avait pris ou non la bonne décision en acceptant l’appel de Pipes.

L'arme se leva... et comme toute réaction, le terroriste pencha la tête de côté. Il ne semblait pas réellement intimidé, comme la dernière fois. Ses mains se croisèrent tout de même dans son dos, le mouvement accompagné d'un gloussement.

- Est-ce réellement une question de vouloir... Je ne pense pas, malheureusement. Dans tous les cas... Vous devez être familière avec l'Hécatombe, maintenant. Ce qui est une bonne chose. Surveillez les rues. Quelques-uns de leurs membres sont dans l'État. Ils sont faciles à remarquer.

Le terroriste eut un petit rire, un peu découragé, sembla-t-il. Il tourna la tête, observant les environs, puis se mit à marcher, tranquillement, tournant sans se presser autour de la Gardienne, à une distance respectable.

- J'ai une affaire en or à vous offrir, dans les faits. Un meneur de culte contre un autre. Dites-moi où se trouve Eridani... et je vous dit où trouver le Purificateur.

Pipes arrêta sa marche et se tourna vers elle. Toute son attention était maintenant dirigé sur la Gardienne, qu'il ne quittait pas des yeux.

Annebelle haussa un sourcil, son arme toujours braquée sur Pipes.

"Le "purificateur" ? "

La gardienne n'en revenait tout simplement pas. La simple pensée qu'elle puisse ainsi livrer un ami au terroriste le plus recherché de l'état était insultante, aussi alléchante soit la récompense promise. Son sang, déjà bouillant, circulait maintenant a toute allure dans ses veines.

"Si vous avez d'autres propositions aussi insultantes que celle-ci je vous préviens j'ouvre le feu. Je ne vous livrerais pas Eridani, même si je savais comment le rejoindre."

C'était la vérité. Non seulement Annabelle était-elle férocement loyale, Eridani n'avait laissé aucune indication pour le contacter.

Le terroriste eut un soupir. Long, lâche, las. il secoua doucement la tête, même, puis se remit à marcher.

- Je ne comprendrai jamais... Les gens de l'État sont tellement réticents à faire des sacrifices pour le bien commun... Dommage. Très dommage. Je suis déçu, Gardienne. Mais votre choix est fait.

Il s'arrêta de nouveau, s'inclina bien bas, tout en faisant un petit mouvement de la main, pour simplement tourner les talons et se mettre à marcher. En plus d'ignorer la Gardienne, il ne semblait pas la considérer assez dangereuse pour ne pas lui tourner le dos.

La gardienne se redressa, surprise de la tournure des événements.

"Alors c'est tout ? Vous organisez toute cette rencontre, me faites une proposition incompréhensible en me demandant de trahir un amis en échange de quelque chose sur lequel je n'ai aucune information et vous vous étonnez que je refuse ? "

Pourquoi essayait-elle de se justifier ? En ce moment elle n'avait qu'une envie et c'était de profiter de l'occasion pour appréhender Pipes. Mort ou vif, sa seule présence dans l'état était une menace pour une grande quantité de gens. Peut-être voulait-elle seulement se faire croire qu'elle n'était pas venu ici pour si peu. Peut-être voulait-elle gagner du temps pour penser a un moyen de capturer le terroriste ?

Pipes eut un ricannement en continuant de marcher, mais ralentit. Ses pas se firent presque comme ceux de certaines danses, frôlant le sol du bout du pied avant de finalement s'y déposer.

- À quoi d'autre vous attendiez-vous? À une déclaration d'amour? Bien loin de moi cette perte de temps! J'ai un agenda chargé... et si vous n'êtes pas interessée, je n'ai rien à faire de vous. Vous n'êtes pas utile. Vous êtes une perte de temps.

Un autre petit rire, moqueur mais toujours impersonnel, celui-là.

- Pour une homme que vous ne connaissez pas, vous laissez passer la chance de finalement arrêter le meneur du Culte Puriste.

Il suspendit son mouvement, s'immobilisant finalement, de nouveau. Il était à une dizaine de mètres d'Annabelle, maintenant, toujours de dos à elle.

- Je vous en prie. Tirez. Votre doigt taquine la détente depuis tout à l'heure. Rappelez-vous, par contre: vous m'avez mis du plomb dans la tête, et pourtant, je suis encore ici...

"Je vous assure que ce n’est pas l’envie qui manque. Une balle n’a pas été suffisante mais trois chargeur complets et quelques grenades devraient endommager plus qu’un œil cette fois-ci."

Elle était immobile, froide, tendue.

"Vous menacez mon frère, vous vous foutez de ma gueule et vous demandez en rançon une personne qui m’est venue en aide."

Elle renifla de manière dédaigneuse

"M’avez-vous simplement fourni une seule bonne raison d’accorder le moindre crédit à ce que vous dites ? "

Pipes eut un soupir, long et découragé, celui-là.

- Ulrich Stein ne s'est pas présenté à son bureau, au secteur des sciences, depuis l'Attentat à la bombe. LA bombe a été mise dans son local personnel. Un seul de ses membres à été blessé. Hekathon, un Mutalythe. Cage thoracique défoncée en partie. Shrapnels dans tous les corps.

Evans Varlhak. Chef d'Unité Gardien. Brûlé au troisième degrés pendant le 800ième. Son agresseur a été interrogé pendant 3 heures, entre les mains de deux lockdowns. Kago lui-même et Viktor. Le suspect a eu trois fractures ouvertes, a dit 5 fois "enfoiré de cyborg" à l'un dse deux Lockdowns, mais surtout, il a été placé dans la cellule 23 du bloc C, dans le centre pénitencies de l'État.

Votre sergent, Jayx, vous a emmené une pomme pendant que vous vous remettiez du coup qu'Hemet, pardon, Eridani, vous a mis en pleine figure.

Il se tourna face à elle, lentement, les bras le long du corps, maintenant. Son dos était un peu vouté et il semblait raide.

- Il y a tant de choses que personne ne sait. Tant de passages secrets qui mènent vers l'intérieur de l'État. L'Hécatombe connaît tous ces passages. C'est tout de même un Hunter, un fondateur de l'État, qui a fondé les renégats. D'ailleurs... c'est sans aucun lien, mais, comment va votre relation avec le mercenaire? Il accepte bien vos avances?

Malgré, encore, la demi-insulte, son corps restait raide. C'était un signe d'agressivité évident.

Annabelle demeura immobile, un sourire crispé au visage.

"Je vous remercie de me partager ainsi ses informations que je ne vous ai pas demandé. Mais vous m’avez mal compris. "

D’un mouvement de pouce aucunement camouflé elle fit basculer le mode de tir de son fusil d’assaut à « full auto ».

"Je vous demandais de me donner une seule bonne raison de vous faire confiance. "

La gardienne se sentait quasiment violé de se faire ainsi nargué sur sa relation avec Zolvar. Si le but de Pipes était de faire perdre patience a la gardienne il était bien partis… il savait pourtant de première main de quel bois la gardienne pouvait se chauffer…

Pipes resta immobile, mais son physique ne change pas: encore raide et aggressif. Il baissa un peu la tête, d'ailleurs, la regardant probablement d'en dessous.

- Une seule raison. Que voulez-vous que je dise? Toutes mes paroles peuvent être fausses. Votre interprétation de ce que je vous dit vous appartient. Je pourrais vous dire que j'empêche les renégats de faire exploser l'État depuis beaucoup trop longtemps. Je pourrais vous dire que, malgré mes paroles, je ne souhaite aucunement de mal à votre frère. Je pourrais vous dire que j'espère très frnahcment que les attaques de puristes s'arrêtent. Je pourrais vous dire que les Archivistes existent, que le ciel est bleu, et même encore, vous pourriez remettre mes paroles en question. La vérité est, après tout, un point de vue, en tant que tel.

Il eut un long soupir, sifflant et difficile.

- Je peux vous dire des faits. Que je travaille pour que l'État ne tombe pas dans la déroute. Que je ne m'aider pas à avoir un beau rôle, et que je me moque bien de si je finis ma vie en tant que gentil ou méchant. Que mes intentions sont bonnes, mais que ma manière de fonctionner fait que je suis, fondamentalement, mauvais. Que je me moque des lois, mais que je les trouve importantes. Je peux vous affirmer deux choses, par contre.

Il se redressa, maintenant bien droit, les poings serrés.

0- Même si vous me criblez de balles, vous ne verrez jamais de sang couler. Et vous me voulez vivant.

Annabelle n’initia aucun mouvement, se contentant de sourire froidement.

"Nous sommes dans une impasse que vous seul pouvez régler en ce moment. Je ne peux pas vous dire comment trouver le Netralite parce que je l’ignore. Je ne peux pas payer le prix que vous demandez. Vous aimeriez que les attaques de puristes cessent mais vous ne voulez pas laisser aller cette information parce que vous espérez avoir quelque chose en retours. Qui refuse de faire des sacrifices pour le bien commun en ce moment ? "

La question sembla piquer Pipes à vif. Il fit deux pas en avant, semblant rageurs, mais s'arrêta avant d'approcher davantage. Un grincement se fit entendre, provenant de son visage, probablement.

- JE ne fais pas de sacrifices?! Ah! Ahahahaha! Personne ne sait ce que j'ai sacrifié, ce que je sacrifie à CHAQUE INSTANT de mon existence! Personne ne le saura jamais, parce que je me moque d'une quelconque reconnaissance!!! Je demande à ce qu'on respecte les règles, qui ont été instaurées pour protéger non l'ÉTAT, mais L'HUMANITÉ! Je passe secondes sous terre, à me triturer l'esprit avec tous les problèmes que les imbéciles de scientifiques créent, que les incompétents de Défenseurs laissent filer et que tout les SALOPARDS D'ÉGOMANIAQUES mettent en oeuvre pour leur bon plaisir!!! Si vous saviez ce que jai donné pour l'État... vous ne me parleriez pas de SACRIFICES! J'ai été jusqu'à sacrifier jusqu'à mon nom, mon IDENTITÉ, pour que Sicherheit reste belle et vivante!

Pipes se tut et fit arrêter le mélange de voix, malaisant maintenant, qui rendait la sienne autant impersonnelle.. Les poings serrés, il tremblait visiblement de colère. Son corps semblait si dense, dans le moment, qu'on avait la confirmation que c'était plus qu'un simple humain qui se tenait devant elle.

Annabelle demeura de glace, l'arme toujours en position. Elle essayait de ne laisser parraître aucune émotion autre que de la détermination.

"Vous voulez la cessation des attaques des puristes ? Ou mettre la main sur celui que vous appellez Emet ? Dans un cas je peux aider. Pas dans l'autre."

Son ton était glacial. Elle ne savait peut être pas exactement pourquoi elle était venu a cette rencontre mais une chose était sûre, c'est qu'elle n'était pas venue parler d'idéologie

Pipes secoua la tête. Brusquement en premier, puis doucement. Il mena une main à son masque, dans un genre de facepalm plus ou moins habile, mais sans être accidentel non plus.

- Parfait, donc. Vous savez déjà qui arrêter pour empêcher des cas comme celui de monsieur Zayne de se reproduire, et vous ne le faites aps. J'imagine que si je vous dit qui est meneur des Puristes, vous allez faire pareil? Attendre le bon moment? Mieux, les preuves suffisantes pour le mettre aux arrêts? Indice important: le Mutalythe a entendu sa voix, pendant qu'ils le changeaient en examen de biologie.

Son ton était devenu froid, méprisant. Il tourna les talons et se remit en marche, enfouissant ses mains dans ses poches du même mouvement.

La gardienne soupira et secoua la tête, le regard haineux

"Retournez vous terrer dans l’ombre Pipes. Je ne sais pas ce que vous espériez mais vous me prenez manifestement pour quelqu’un que je ne suis pas. "

Elle le regarda s’éloigner sans bouger, terminant plus pour elle-même avec un :

"La prochaine fois que nous nous verrons ce sera avec une paire de menottes. Ou pas… je n’ai jamais dit que je vous voulais vivant."

Venant d’une gardienne, c’était une phrase très sombre… mais quiconque aurait examiné son regard n’auraient pas douté une seule seconde de la véracité de ses paroles. Pipes était trop dangereux pour être laissé derrière les barreaux et il avait clairement démontré qu’il pouvait se sortir d’a peu près n’importe quelle situation.

Le terroriste s'arrêta de nouveau. Son soupir fut long et légèrement plaintif. Il tourna la tête de côté, pour la regarder du coin de l'oeil, mais ne pivota pas.

- Je vous ai pris pour quelqu'un d'autre, oui. Je vous ai surestimé sur certains points. J'ignorais que vous aviez autant de contrôle devant quelqu'un qui vous rend malade. Je croyais que votre sang chaud vous rendrait plus impulsive. J'ai eu tors, malgré toutes mes provocations.

Il eut un petit rire et ses épaules s'affaissèrent.

- Je vais jouer franc jeu, alors. Je vous le dois bien.

Il se tourna face à elle et croisa les bras.

De dire que le visage d'Annabelle était de glace aurait été une grossière dépréciation de l'hostilité qui se dégageait de chacun de ses traits. Elle remonta subtilement le canon de son arme, tous ses muscles tendus.

Elle avait beau être impulsive, elle n'était pas stupide. Et le fait qu'il admette que tout ceci n'était qu'une mise en scène lui prouvait bien qu'elle avait eut raison de ne pas se jetter dans la gueule du loup. Elle était nerveuse... était-il seul ? Était-ce une ambuscade ou était-il en train d'essayer de faire autre chose ?

Pipes revint vers elle, tranquillement. Il marchait sans se presser, surtout, sans faire de mouvements brusques.

- L'Hécatombe devient un problème de plus en plus... envahissant. Pour l'État plus que pour moi. Capturer n'importe quel fier à bras de l'Hécatombe ne servira à rien. Non, pour les faire tomber, ce sont les têtes dirigeantes qui doivent être visées. Et ces dites têtes ne se rendront pas accessibles si on le leur demande gentiment. Il faut une... stratégie.

Il continua d'avancer, jusqu'à ce que le canon de l'arme s'appuie contre sa poitrine. Là, il s'immobilisa, ses mains retournant se croiser dans son dos.

- Vous avez la même passion que le reste de votre famille. La même détermination. Vous restez, après tout, la meilleure candidate.

Il avait baissé la voix. Rien ne servait de crier, maintenant qu'ils étaient aussi près l'un de l'autre.

Annabelle, pour toute réaction, actionna le méchanisme de son fusil et chambra la première balle en position, prête à tirer. La proximité avec le terroriste la rendait inconfortable, mais elle était curieuse quant à où il voulait en venir.

"Trop d'exposition inutile. Restez-en aux faits sinon vous aller voir que vous vous êtes peut-être trompé sur l'étendue de ma patience."

Le mécanisme de l'arme s'enclencha et Pipes baissa légèrement la tête. Il ne semblait pas réellement nerveux devant la menace imminente.

- Les têtes dirigeantes de l'Hécatombe se présenteront dans l'État si leur ennemi n'est plus dans le décor. Jusqu'à ce que vous trouviez de quoi enfermer Sokolov, je l'ai mis... hors d'état de nuire.

La min droite de Pipes se souleva et frôla le canon de l'arme, du bout des doigts. Il ne cherchait pas à l'éloigner. Le contacte lui semblait simplement... familier.

-Je suis leur ennemi, et si je me fais prendre sans une chasse à l'homme conséquente, ils ne mordront pas à l'hameçon. Les Lockdowns n'entreront pas dans le jeu. Vous me semblez le meilleur choix.

Annabelle fronça les sourcils.

"Vous voulez m'utiliser pour..."

Elle avait beaucoup de difficulté a croire ce qu'elle venait d'entendre.

"Vous pensez qu'une simple patrouilleuse mettant la main sur vous, par elle-même, n'attirerais pas le moindre soupçon ?"

une bonne dose d'adrénaline commençait a pomper a travers les veines de la gardienne, alors qu'elle commençait a regarder autours d'elle. Le terrain, les endroits qui offriraient une cachette interressante ou un point avantageux pour un tireur.

"Qu'est-ce qui vous dit que vous ressortirez une fois a l'intérieur ? Je pourrais les informer que vous vous êtes laissé prendre."

Pipes eut un autre soupir et croisa finalement les bras, malgré l'arme.

- De là la chasse à l'homme... Une simple patrouilleuse serait facile à sous-estimer, surtout si mes ennemis me pensent... trop occupés. Suffit d'offrir un bon spectacle, et je crois pouvoir stimuler les bons instincts pour que vous soyez une bonne actrice.

Sa tête se tourna un peu, comme s'il suivait son regard. Qu'il essayait de voir ce qu'elle cherchait.

- À moins que vous ayez emmené quelqu'un, il n'y a personne ici. Seulement vous et moi. Je travaille seul. Et je suis amplement capable de me défendre seul.

Il n'ajouta rien et sembla la fixer.

Suites aux paroles de Pipes, Annabelle eut un sourire carnassier. Après tout... si c'était ce qu'il voulait. Elle pencha la tête de côté pour faire craquer son cou de manière sonore.

"Alors qu'est-ce qu'on attends ?"

Elle était bonne sportive. La tentation de faire feu, là, maintenant était bien présente. A cette distance même un aveugle n'aurait put le manquer. Mais ça n'aurait ni l'effet voulus ni le sentiment d'accomplissement que la gardienne avait tant besoins.

Elle avait dit ce qu'elle comptait faire. Ses intentions étaient claires sur le fait de ne pas mentir sur la manière dont Pipes l'avait abordé. A partir de là... c'était a lui de prendre sa décision et elle semblait prise depuis longtemps.