Chasseuse ou Chassée ? (Pv DM et Annabelle)

La gardienne continuait de serrer la mâchoire. "Vross"... ça ne lui disait rien. Bordel, elle avait l'impression d'être coincée au millieu d'une dispute conjugale. Elle était clairement de trop mais avait une tâche a accomplir. La suite des choses risquait d'être corsée. Elle n'avait plus le choix. Elle avait donné sa chance a l'individu et elle devait agir vite. D'un seul mouvement elle dégaina son fusil a fusée de signalisation dans les airs et tira. Aussitôt une trainée lumineuse monta dans les airs avant d'exploser en une pluie d'étincelles rougeatres. Un bruit de tonnerre accompagna le tout. Annabelle pointa ensuite son pistolet contre le cyborg.

"Qui que vous soyez circulez ! Un mot de plus et je le considererais comme une entrave au travail d'une gardienne."

Les grenades a sa ceinture seraient un meilleur moyen de dissuasion, mais le cyborg était beaucoup trop près... elle espérait simplement qu'une équipe de gardiens accourerait suffisamment rapidement.

La fusée s'envola haut dans les airs. Éclaira d'une lueur rouge les alentours. Le cyborg leva les yeux pour regarder le spectacle, puis grogna de frustration.

- Vross. Famille fondatrice de Sicherheit. Il n'y avait qu'un seul représentant. Il n'y A qu'un seul représentant. Et je pars avec.

Pipes roula alors sur le côté, força contre les menottes... qui finirent par lâcher. Il se remit debout, retomba finalement à genoux à cause de son genoux déffectueux, puis agrippa son arme, non loin, pour la pointer sur le cyborg.

- Si on veut avoir une chance de retourner à la maison, on doit arrêter les descendants de Hunter!!!

Le cyborg ne broncha pas. Son attention se tourna sur Pipes, et il secoua la tête de découragement.

- Yfer... bordel que tu es naïf. Lâche ça avant de faire une bêtise. Et dit à ta milicienne de calmer ses hormones.

- Elle n'est pas mienne. Et elle est fidèle à sa profession, sa mission.

Le cyborg maugréa un "Tu ne me laisse pas le choix...". Un bruit mécanique se fit entendre et il leva sa main, maintenant ouverte au milieu, découvrant un canon se chargeant d'un bleu intense.

La jeune femme écoutait avec attention... Ce n'était pas du tout ce qui étais prévut. Toute cette situation était en train de devenir un bourbier sans nom mais énormément d'informations étaient livrées, informations qu'elle tentait tant bien que mal de mémoriser. Il allait falloir qu'elle parle a son frère, si elle s'en sortait vivante...

Au son des menottes qui lâchent, les craintes d'Annabelle furent confirmées. Elle n'avait jamais eut de véritable chance d'enfermer Pipes. Pas sans son accord. Lorsque le Cyborg dévoila son arme, la gardienne poussa un cris et tenta de tirer un coup directement a l'intérieur du canon. A cette distance elle avait une chance et peut-être que cela perturberait sa visée, a défaut d'endommager son arme. Elle se jetta ensuite sur le côté pour éviter la décharge qui ne manquerais sans doute pas de suivre.

Le bras du cyborg se releva, instinctivement. Le tir atteignit son avant-bras, mais malheureusement pas le canon. Le dit canon, qui se dirigea sur la jeune femme, rapidement, et qui tira. Ce ne fut pas Annabelle qui reçut le tir, par contre, mais Pipes, qui venait de bondir entre eux-deux.

Le terroriste eut un grondement de douleur. Un résidu bleuté se trouvait sur sa poitrine, émettant un bruit étrange, comme quelque chose qui gruge du métal. Le cyborg releva son bras et grogna.

- Putain Yfer! Tu ne veux pas que je la touche? Suis et ferme-la!

- D'autres Gardiens arrivent... Part...

- Ils vont te démonter! Ils vont te tuer! Tu vas mourir Yfer!

Pipes tomba sur un genoux, encore. Le bleuté sur sa poitrine se solidifiait, visiblement. D'un mouvement de main, il arracha son masque, ayant de la difficulté à respirer. Le spectacle, dessous... était effrayant. De la cybernétique. Des os, humains... Mais rien de... vivant?

Sans masque:

Cette fois-ci Annabelle explosa.

"Vous nous prenez pour des barbares ou quoi ?!?"

Mue par un instinct qu'elle n'aurait sut expliquer, elle jetta son arme sur le sol et s'approcha du cyborg, le visage rouge de colère.

"Pipes est en état d'arrestation où il subira un procès en bonne et due forme... Si il reste assez longtemps en prison pour cela car je crois qu'il ne tardera pas a s'échapper, que nous le voulions ou non. Je ne sais pas qui vous as donné cette idée mais personne ne démonteras qui que ce soit."

Elle laissa aussi tomber sur le sol son bâton de combat et fit un pas de plus vers l'avant.

"Je ne sais pas quel objectif Vouspoursuivez, mais Pipes a au moins comme but de réduire l'Hécatombe a néant et même si ça me répugne de le dire je serais prêt a le suivre jusqu'aux entrailles de la terre si il compte bien remplir sa promesse."

Elle était maintenant a quelques pas du cyborg, les bras écartés

"Que comptez-vous faire ? Réduire le peu de chances que j'ai de faire payer une organisation qui corrompt tout ce qu'elle touche ? Tuer la personne qui est manifestement quelqu'un de cher a vos yeux ? Me tuer ? Tuer tous les défenseurs qui arrivent ?"

Elle parlait avec véhémence, pour accentuer l'immoralité de la situation. Elle attendit une réaction, a la fois sûre d'elle et incroyablement nerveuse. Elle espérait ne pas s'être tompée.

Le cyborg sembla totalement surpris de la nouvelle vigueur de la Gardienne. Il se mit un peu plus droit, prêt tout de même à réagir. Son canon se cacha de nouveau dans son bras, redevenant une arme totalement dissimulé.

- Vos scientifiques sont des barbares. Regardez le. Les gens vont se questionner. Et non, il n'est pas une personne chère à mes yeux. Il a les coordonnées de notre maison. C'est tout.

Le cyborg s'avança, pour diminuer les quelques pas à quelques centimètres. Il toisait la Gardienne, de son regard si particulier. Il semblait tellement vrai, presque naturel, mais on y voyait une technologie a en couper le souffle.

- Si vous le faites enfermer, VOUS vous assurerez que personne ne passe le bistouris dans son crâne.

Son attention retourna sur Pipes. Il allait dire quelque chose... mais les bruits de pas de course se firent entendre. Il eut un grondement, jeta un dernier regard à Pipes, prit l'arme des mains du terroriste... Puis fila à toute vitesse.

- ...Gardienne... les menottes...

Pipes maugréa tout bas et remit difficilement son masque.

Annabelle soupira, de soulagement autant que de découragement. Ce qu'elle venait de faire était incroyablement risqué... et elle semblait se rendre lentement compte que les paroles qu'elle avait proférés étaient vrai. Une fois la rage du combat libérée, sa colère envers Pipes domptée... il lui semblait voir un peu plus clair dans le jeu du terroriste. Aux paroles de Pipes, elle eut un grognement agacé.

"Je n'en avait qu'une paire... il va falloir improviser."

Elle détacha sa ceinture, faite de nylon, et serra aussi fort qu'elle le put les poignets de Pipes ensembles. Il ne restait plus qu'a attendre l'arrivée de la cavalerie.

Pipes grogna avec elle. Il saisit la masse bleuté sur sa poitrine, puis l'arracha et l'envoya plus loin. On voyait des os humains là où la masse avait été, avec des systèmes cybernétiques, à peine dissimulés par le manteau fondu.

Le terroriste se laissa ensuite attacher, puis aller sur le ventre. Un liquide noiraître épais coulait lentement des "plaies", maintenant.

Les pas se rapprochèrent, puis une équipe de Gardiens arriva rapidement. Les Gardiens semblèrent se figer un peu, deux d'Entre eux murmurant presqu'en même temps un "est-ce que c'est...?", alors que le sergent bougeait, lui.

- Assurez-vous que le suspect soit bien attaché! Vous, votre rang et votre unité!

Trois Gardiens se mirent sur le cas de Pipes, qui grogna et les insulta, tout en se débattant mollement. Le sergent de l'équipe resta près d'Annabelle, tout de même prêt à l'action.

Annabelle relâcha sa prise sur Pipes lorsque les autres gardiens prirent le relais et se redressa, saluant son supérieur de la manière officielle.

"Patrouilleuse Steinhart, unité du sergent Jayx, monsieur."

Elle jetta un regard vers Pipes, soudainement incertaine. La procédure a suivre lui semblait claire mais... pour une raison qui lui échappait elle hésitait a présent. Elle revint vers le sergent, toujours au garde à vous.

Les Gardiens se saisirent de Pipes, sans ménagement ni délicatesse. Ils venaient visiblement de se remettre du choc et tenaient plus que tout à ce que le terroriste ne s'échappe pas. Ils lui menottèrent les poignets solidement, deux fois en voyant les restes de menottes encore autour de ses poignets, puis le remirent debout.

La petite troupe se mit en chemin vers la caserne ensuite, et le sergent observa Annabelle, l'air un peu interloqué.

- Patrouilleuse... vous avez réussi à lui mettre la main dessus. Je... wow. Nous allons nous occuper de son cas, vous devriez faire votre rapport à monsieur Varlhak dès votre arrivée.

- Si nous arrivons...

- Si j'étais toi, je la fermerais...

Pipes fit mine de s'agiter un peu, sans réelle force de ce qu'Annabelle pouvait voir, mais l'un des deux Gardiens qui le tenait le remit assez brusquement à sa place. Ils ne comptaient visiblement pas rire avec tout ça. Même, une certaine agressivité, voir une haine réelle, était maintenant visible dans leurs regards.

La gardienne hocha la tête, faisant bouger ses côtes, encore endolories. Elle désigna ses armes sur le sol, dont son fusil d'assaut dorénavant inutilisable.

"Ça n'a pas été facile... je... je doute qu'il réussise a s'enfuir dans cet état mais je conseille vivement de ne pas le provoquer. Il devient... imprévisible lorsqu'il est en colère. Berserk."

Elle récupéra lentement son équipement et soupira, longuement.

"Varlhak... parfais. Je dois faire mon rapport au plus vite. Des choses... ne tournent pas rond."

Elle fit signe qu'elle était prête a suivre le convoit, continuant de digérer les informations qui lui avaient étés livrées. Il allait définitivement falloir qu'elle voit son frère et vite.

Le sergent observa l'équipement désigné par la Gardienne, interloqué, surtout à la vue du fusil d'assaut.

- ...comment a-t-il fait ça...?

Au commentaire de ne pas le provoquer, Pipes eut un rire mauvais, mais sans plus. Puis, le convoit se mit en route.

Les Gardiens marchèrent en formation. Ils surveillait et escortaient le terroriste, l'ennemi numéro un de l'État, jusqu'à la caserne. Au début, ils n'eurent pas grands spectateurs. Mais plus ils avancèrent vers le central, et plus ils en eurent. D'autres Gardiens à des civiles, l'attention de tous les passants était captée. Des murmures se faisaient entendre, des gens les suivaient même, mais se faisaient rapidement dispersés.

La marche vers la caserne fut longue, mais ils y arrivèrent sans accros. Une fois sur les lieux, tous les Défenseurs présents les regardaient. De la surprise, des regards mitigés se dirigeaient sur eux, mais une émotion ressortait beaucoup pour le terroriste: de la haine.

Pipes fut emmené dans la section des Lockdowns, où ce furent eux qui prirent la relève, d'un sérieux glacial. La dernière chose qu'Annabelle entendit de la part de Pipes fut un rire un peu fou, et rien d'autre.

Annabelle se contenta de secouer la tête a la question du sergent.

"Comme je dis : ne le provoquez pas... nous ne pourrons respirer que lorsqu'il sera derrière les barreaux... et encore..."

Elle suivit ensuite le cortège des gardiens en direction des barraques principales. Elle observa avec attention Pipes se faire emporter par les Lockdowns, encore incertaine quand a la démarche a suivre. Elle avait un devoir, des instructions très claires... mais...

Elle soupira. Pipes semblait avoir d'autres personnes tout aussi étranges que lui en tant qu'alliés. Ce n'était pas bon signe. Mais quelque chose clochait, elle avait surpris une conversation qui jettait un nouveau regard sur le terrosite. Il... il allait falloir qu'ils aient une discussion, lui et elle un de ces jours. Ils auraient amplement le temps, maintenant qu'il était derrière les barreaux.

Elle tourna les talons et se dirigea rapidement vers le bureau de Evans Varlhak, souriant intérieurement. Ce n'était pas exactement ce qu'elle avait eut en tête pour leur prochaine rencontre, mais elle était tout de même soulagée de devoir faire son rapport directement au chef des gardiens.

Les Gardiens du coinvoit notèrent attentivement ce fait maintenant très important: ils ne devaient pas provoquer le terroriste. Pipes, lui, ne disait rien. Annabelle faisait tout le travail côté parlage, il n'avait rien à ajouter. Son torse continuait de suinter su noirâtre, malgré tout, mais ça n'empêcha pas les Gardiens de l'enmener directement aux Lockdowns.

La Gardienne se rendit au bureau d'Evans, dans la section Gardien. La porte était entrouverte, signe qu'il était disponible. Le chef d'unité était d'ailleurs installé derrière son bureau, à remplir de la paperasse, l'air concentré.

La gardienne frappa fermement a la porte et entra dans le bureau dès qu'elle en reçut l'autorisation. Elle se campa fermement devant le bureau du chef des Gardiens et se mit au garde-a-vous, comme le voulait la protocole. Un détail lui vint a l'esprit : peut-être n'était-il pas au courant de la capture de Pipes... dans tous les cas, elle portait a son épaule son fusil d'assaut malmené et son armure portait encore la trace des différents coups de Pipes. Elle avait l'air de revenir de l'extérieur des murs...

"Patrouilleuse au rapport, Chef..."

Annabelle eut la permission d'entrer rapidement. Evans haussa un sourcil à la voir dans cet état, par contre, et arrêta bien vite d'écrire. Son expression devint sérieuse et il la fixa dans les yeux.

- J'écoute, patrouilleuse. Que se passe-t-il pour que vous arriviez dans mon bureau dans cet état?

Il y avait une petite once d'inquiétde, bien sûr, mais le professionnalisme d'Evas était légendaire. Le travail en premier, les inquisitions amicales ensuite.

La gardienne prit une grande inspiration et secoua doucement la tête.

"Je... Pipes est en ce moment en état d'arrestation. Les Lockdowns sont en sa possession a l'instant où nous nous parlons."

Elle haussa les épaules, sachant très bien a quel point cette phrase semblait irréelle.

"J'ai reçus un message de sa part me demandant de me rendre a un endroit précis dans le quartier industriel afin de parler. J'ai pris la chance d'y aller et..."

Elle chercha ses mots un moment. Elle pesa très sérieusement les implications de ce qu'elle allait dire et soupira. Son devoir primait.

"... Il a essayé de me provoquer, de me pousser a l'attaquer. Quand il a vut que ses efforts ne portaient pas fruit, il m'a parlé de son plan. Il veux faire tomber les têtes dirigeantes de l'Hécatombe. Et pour ça il fallait un... appât ?"

Elle haussa les épaules. La gardienne semblait un peu confuse, comme si elle tentait encore de mettre en place tout ce qui s'était passé. Elle résuma a son chef les mots utilisés par Pipes, aussi fidèlement que possible.

"... Il fallait une "mise en scène"... alors il a tenté de s'enfuir et j'ai fait ce que je pouvais pour l'appréhender. La bataille a étée dure, mais je suis persuadé qu'il s'est laissé faire. Au moment où je procédait a l'arrestation, il y a eut un incident."

La gardienne mentionna l'arrivée du "Marcheur d'étoile", la mention du nom "Vross", des "descendants de Hunter". Elle lui fit un rapport aussi complet que possible et poussa un lourd soupir une fois ses explications faites.

"Si je puis me permettre, Chef... il s'agit peut-être de notre seule chance de mettre un terme aux activités de l'hécatombe. En ce moment ils représentent une menace constante. Je..."

Annabelle avait clairement conscience d'outrepasser sa place, en tant que patrouilleuse, mais elle espérait qu'Evans la laisserait terminer.

"Je recommande d'utiliser cette occasion pour nous attaquer a l'hécathombe, comme Pipes le suggère. Je doute que même la cellule la plus sécurisée du complexe Lockdowns ne réussisse a le maintenir emprisonné. Gardez ces informations confidentielles et mettez Pipes sur la place publique sans vous débarrasser de lui immédiatement."

Il y avait un rien implorant dans les yeux d'Annabelle. Elle aurait put mentir et laisser le plan de Pipes suivre son cours... mais elle avait choisis de dire la vérité, dans les moindres détails, en espérant que Evans verrais la sagesse derrière la démarche du terroriste. Ils auraient d'autres occasions d'attrapper Pipes... Pour le moment il lui semblait que ce dernier leur offrait une occasion en or de mettre l'état en sureté. Elle avait foi en son supérieur... elle espérait ne pas se tromper.

Evans afficha un air de surprise totale alors que la Gardienne commençait à parler. Son air redevint sérieux, de plus en plus, par contre. Il n'interrompit aps Annabelle et ne l'incomba pas au silence. Même, il fronça les sourcils et se frotta le menton un peu dans ses réflexions.

- ...il n'y a eu qu'un seul Vross, si nous nous fions à l'histoire de l'État, et ça fait huit cent ans de celà... Cet homme ne semble pas avoir toute sa tête, mais... POurquoi son arrestation attirerait des membres importants de l'Hécatombe? Pourquoi maintenant?

Le chef d'unité semblait sceptique. Il lui manquait visiblement beaucoup d'informations, mais il n'éloignait aucune éventualité.

- S'il est entre les mains des Lockdowns, ils vont lui faire subir un interrogatoire. Je vais faire une demande pour pouvoir y assister... Et merde, Meyers me le doit bien.

Le Mutalythe se leva, laissant ses papiers sur le table, puis fit signe à Annabelle de le suivre. Il se dirigea directement vers la section Lockdown, l'air déterminé.

La jeune femme retint un soupir de soulagement mais sentis une tension se relâcher dans sa nuque et son dos. Elle remercia silencieusement les étoiles de ne pas s'être trompée et l'État d'avoir mis en charge des gens avec un semblant de jugeotte.

Elle emboita rapidement le pas a son supérieur, toujours nerveuse mais plus déterminée que jamais.

Evans la précéda dans les couloirs, rapidement même. Il était connu pour ses grandes enjambées, sa stature oblige. Il traversa la caserne et se dirigea directement dans la section Lockdown, où une certaine agitation régnait.

L'unité au grand complet était sur le pied de guerre. Les membres présents s'étaient postés pour surveiller tous les couloirs de leur section, au cas où. La garde avait été enforcée, d'ailleurs, dans les alentours d'une pièce en particulier, là où devait se trouver Pipes.

Devant cette mème pièce se trouvait justement Marco Meyers, qui parlait avec son second, un air sombre sur le visage. Il semblait tendu, l'Élu Défenseur. Son attention se tourna pourtant rapidement sur Evans, qu'il sembla à demi surpris de voir présent.

- Je me demandais quand tu arriverais. Ta patrouilleuse t'a fait son rapport?

Evans haussa un sourcil, comme si l'idée qu'il soit aussi prévisible ne lui était pas passée par l'esprit.

- Elle me l'a fait, oui. Et justement, avant toute chose, nous devons parler. Il y a des points qui ne font pas de sens.

L'Élu fronça les sourcils, puis tourna son regard sur Kago, à côté de lui et silencieux.

-Va me le chercher, en attendant. Au cas où. Evans, allons parler. Patrouilleuse, venez.

Le trio se mit en route vers une salle plus privée, où n'importe quelles oreilles indiscrètes ne pourraient pas les entendre.

La gardienne suivit Evans sans grande difficulté, bien qu'elle dut tout de même trotter pour suivre la foulée de son supérieur. Elle pénétra dans le pavillon des Lockdowns non sans un petit pincement au coeur. Elle rêvait du jour où elle pourrait y entrer en sachant qu'il s'agissait de son lieu de travail... en attendant elle avait même raté la séance d'entrainement qu'ils avaient préparé a toute la caserne lorsque les locaux des défenseurs avaient étés rendus impraticables... Un jour, pensa-t-elle, rêveuse. Un jour.

Elle salua lorsqu'ils se retrouvèrent en présence de Meyer, le coeur de la jeune femme battant la chamade. Elle suivit les trois hommes, prête a parler dès qu'on le lui demanderait.

Ils débouchèrent donc dans un bureau, désert à cette heure, mais aussi à cause de l'agitation. Les deux hommes s'assirent, puis Meyers ne perdit pas de temps à commencer.

- Des points qui ne font pas de sens. Explique-moi ce que tu veux dire, s'il-te-plaît.

Evans jeta un oeil à Annabelle, son air décidé se rafermissant.

- Selon le rapport de la patrouilleuse Steinhart, le criminel se serait laissé apréhender en vue d'attirer des membres importants dans l'État.

Les yeux de Meyers s'agrandirent, et c'est rapidement qu'il les fixa sur Annabelle.

- Patrouilleuse, faites-moi donc part de ce rapport. Je crois, effectivement, que je vais avoir besoin d'Entendre ça...

La gardienne inspira et se lança dans son rapport, faisant a Meyers le même compte rendus qu'il avait fait a Evans. La rencontre, la proposition, les aveux, le combat, le "marcheur d'étoile"... Elle tenta d'être aussi rapide que précise.

"...Il veux attirer les membres de l'Hécatombe ici. J'ai... je crois que Pipes essaie de provoquer une réaction de leur part, de les forcer a devancer un plan quelconque pour espérer les prendres a revers. "

Elle serra la mâchoire.

"L'Hécatombe a... des espions partout. Manifestement. Des gens a l'intérieur de l'état, des agens doubles... Je ne suis pas sure qu'on puisse agir contre eux sans qu'ils ne soient au courant. Pas plus que je ne pense qu'on puisse trouver leur base d'opération a l'extérieur de l'état. Mais... si ils viennent a nous..."

Elle soupira.

"C'est peut-être notre meilleure chance, qu'on le veuilles ou non."

Les deux hommes se regardèrent alors qu'elle expiquait tout ça. Evans semblait convaincu, totalement. Meyers, lui, affichait un air un peu plus sévère. Il semblait trouver que toute cette histoire manquait de logique un peu.

- Je vois pourquoi tu disais qu'il y avait des morceaux de ce casse-tête qui manquait de sens, maintenant... Bon. Nous allons devoir éclaircir beaucoup de chose avant de pouvoir mettre une stratégie en place. Commençant par la véracité de ses paroles.

- Pourquoi des membres importants de l'Hécatombe se déplaceraient dans l'État pour la simple raison que Pipes a été mis derrière les barreaux?

Meyers acquiesça gravement. C'était la première question à régler. Il soupira, se massa les yeux, puis grogna un peu.

- Ensuite, il y a ce "Marcheur d'étoiles". Un cyborg avec des armes intégrées... Nous allons devoir l'ajouter sur la liste de recherche. C'est un individu qui me semble beaucoup trop dangereux.

- Encore une fois, Pipes pourrait répondre à ce genre de questions...

Evans restait neutre. Meyers, lui, ne semblait pas aimer l'idée.

- S'il ne ment pas. Sakoro est allé chercher un scientifique qui, selon ce qu'il m'a dit, aurait développé une technique particulière pour interroger les cyborgs. Peut-être que ça pourra nous aider.

Annabelle secoua doucement lentement la tête.

"Pipes n'est... pas totalement organique mais il n'est définitivement pas comme un cyborg régulier. Je doute que quoi que ce soit qui ait été testé sur des cyborgs de l'états se révèle concluant sur lui."

Elle continua.

"Quand a son plan... de ce qu'on m'a expliqué l'Hécathombe et Pipes ont un... genre de rivalité. L'état est le "territoire" de Pipes et l'Hécatombe doit y limiter ses activités sous peine de représaille."

la gardienne soupira.

" Il m'a dit... humm... "Les têtes dirigeantes de l'Hécatombe se présenteront dans l'État si leur ennemi n'est plus dans le décor..."