Écho d'une vie (Aïra, DM, Heimpher)

Elle regarda Heimpher et regarda l'eau, infestée de poissons.

-J'imagine que nous pourrions effectivement nous débrouiller avec du poisson grillé, sinon.

Elle se leva et regarda autour d'elle. Les tissus ferait un bon filet.

- Nous nous connaissons. Je... j'aide son ami à... comment dire... gérer certaines cappacitées. Étant moi même connaisseuse en la matière, Netralite m'a envoyer pour former Zolvar, si je ne m'abuse.

Elle continua de regarder ses options de pêche.

Leo hocha lentement la tête, un petit sourire ornant ses traits fatigués.

"Donc vous aider Zolvar ET Heimpher... je crois que je vais vous en devoir une si vous... si tu continue comme ça, Aïra."

Il observa le manège de l'altérée et sourit. Il détacha un tube métallique qui pendait a sa ceinture et le lui tendit.

"Il contient un filet en fibre de carbonne. Heimpher en garde sans doute de mauvais souvenirs mais ça devrait vous aider."

Son flair ne l'avait pas trompé... elle aussi était donc aux prises avec le même genre de "pouvoirs" que Zolvar. Souffrait-elle des mêmes effets secondaires ?

Elle aide plein de monde, ma petite chauve-souris. Elle est gentille... avec son penchant sadique, semblerait. Son petit quelque chose de tordu, qui la fait me regarder bouffer quelqu'un pendant qu'il respire encore...

"J'en ai pas d'mauvais souvenirs. Si t'avais pas eu ça, tu s'rais peut-être plus là."

Ce qui est vrai. Je l'aurais peut-être mangé lui-aussi. Heh... vilain Heimpher.

Elle prit l'instrument avec un petit "merci". Elle s'installa près de l'eau, assise, en tailleur et ferma les yeux, respirant lentement. En un instant, aussi légèrement qu'une plume qui s’envole, le tube déclencheur s’éleva au-dessus de sa main et flotta mollement vers le dessus de la marre. La main d’Aïra, en l’air, tenant le vide comme si elle tenait le tube. Elle attendit que le tube s’immobilise avant de rouvrir les yeux, surveillant l’eau calme. Elle parla, calmement, assez cependant pour que les deux autres personnes présente puisse l’entendre.

-En effet, j’aide beaucoup de personnes. Vous connaissez la réputation de mon culte, nous aidons les âmes perdues à retrouver leur chemin, leur force. Nous leur enseignons à s’éveiller un peu plus, à y voir clair, à s’aider pour mieux le rendre à la vie par la suite. Ma foi, mon travail, je le voit récompensé par ce don, par ma vision restauré alors que j’étais née aveugle. Je suis infiniment reconnaissante à mon culte, mon mentor, mes parents, qui ont réussi à me faire m’élever assez pour que je puisse finalement le faire en retour.

Elle ferma de nouveau les yeux, concentrée. Le tube bougea un peu vers un autre côté de la marre. Elle eut un sourire doux.

-Cependant, bien que ma Foi soit immense et insécable, je n’agis pas par intérêt pour mon salut et ma réputation religieuse. Pour Monsieur Zayne, je dois avouer que la perspective de trouver quelqu’un d’autre partageant ma particularité m’enchantait au plus haut point. Par les temps qui courent, le seul fait d’être altéré semble de plus en plus tabou. Marquée, telle que je le suis, avoir en plus une anomalie que nous devons cacher, incomprise, unique… cela est grand, le fardeau est lourd, sur les épaules seules de la gamine de 19 ans que je suis. Trouver quelqu’un qui me ressemble, qui comprend, de qui je peux apprendre et à qui je peux enseigner, rien ne me rendait plus heureuse. L’aider, ce n’est pas juste un travail. Je m’en fais un devoir, un héritage, une conviction.

Là. Le plus gros de la bande. Bien gras, le poisson se déplaçait lentement dans l’eau claire. Il avait fait l’erreur d’être curieux, de venir voir qui était cet étrange énergumène, assise sans rien, proche de la rive, qui déblatérait sans fin. Le tube, discret, dans les airs, se rapprocha.

Tiens, il avait manifestement un frangin? Quelle bonne surprise, ce serait dommage de séparer la famille. Deux si belle bête, complice et curieuse, unis jusqu’à la fin, enfin, jusqu’aux estomacs.

Clic.

Son doigt n’avait bougé que d’un seul millimètre et le filet, au-dessus de la marre, se déclencha, emprisonnant la bête qui n’avait rien vu venir. Aïra se leva, rattrapa le tube vide, et le laissa sur la berge. Elle alla aisément récupérer ses prises et remonta sur la berge avec les deux énormes poissons gigotant, engoncés dans leur filet. Elle regarda les deux hommes, triomphante!, un sourire immense scotché sur le visage et continua :

-Pour Heimpher, c’est… différent. Le hasard fait parfois fort bien les choses, je dois l’avouer. Je suis tombé sur lui au détour d’une ruelle et, contrairement à tous ceux qui vivent la même chose, la peur fut le dernier des sentiments qui me vinrent. En apprenant sur lui, en lui parlant, nous nous sommes découvert, j’ai découvert un être habité par plus de courage et de résilience que je n’ai jamais connu chez quelqu’un, chérissant le désir de se repentir, de devenir meilleur. Je ne peux qu’avouer avoir été touché, au plus profond du cœur par qui tu es Heimpher. Pas par ce à quoi tu ressembles, car, pour une aveugle, l’apparence a bien peu d’importance.

Elle pointa sa poitrine, son cœur.

-C’est ce qu’il y avait là qui m’a parlé, malgré la bestialité, malgré l’instinct de chasseur. Je te l’ai dit, si je t’aide, c’est par affection, pas par envie, pas par devoir. Par affection, une tendresse profonde. Tiens.

Elle lui lança un des deux poissons encore vivant, estimant que, pour deux, un seul serait suffisant. Elle le prit par la queue, fermement, et s’avança proche d’une grosse pierre. Fléchissant ses genoux, elle prit un élan et lui fracassa la tête contre la roche, le tuant sur le coup.

Elle replaça une longue mèche de cheveux ébène qui lui pendant devant les yeux.

-Autrement dit, Léo, pardonne-moi, j’ai tendance à me perdre dans mes discours, tu ne me dois rien. Personne ne me doit quoi que ce soit pour ce que je fais.

Elle regarda son poisson mort entre les mains.

-Bon, maintenant que cela est dit, vidons cette bête. Auriez-vous un couteau?

Leo écouta attentivement, a la fois fasciné et un peu méfiant. Les discours teinté du dogme religieux le rendaient toujours méfiants... mais il ne détecta rien dans les paroles de la jeune femme qui criait au fanatisme. Elle était suivante d'une philosophie, bien agencés aux enseignements de ce "netralite" tout simplement.

Quand elle fracassa la tête du poisson sur la pierre le jeune homme se détourna, surpris et un peu pâle. Il déglutit et se retourna, tendant un couteau suisse a la jeune femme.

"Je... préparez le pour vous seulement. Je... je ne mange pas de viande..."

Il lui fit un sourire d'excuse et se retourna pour sortir un petit bruleur de son sac. Il entreprit de récupérer quelques pierres pour faire un petit support, posa une grosse pierre plate dessus et glissa le bruleur en dessous pour créer une pierre chaude, capable de cuire la bête attrapée par Aïra

Elle parle de tout ça comme si elle laissait son coeur chanter. Je trouve ça beau... et effrayant un peu. Est-ce que le monde de l'Hécatombe est passionné comme ça? Si oui, ils doivent probablement pas se rendre compte qu'ils sont fêlés...

J'attrappe le poisson au vol, et sans rien dire, je le gobe tout rond. Je croque pas non plus. Il disparaít, et c'est tout. Mon attention passe d'un à l'autre, quand même, et je rigole tout bas.

"T'es une bizarre de p'tite chauve- souris, mais j't'aime bin aussi..."

Je l'aimes bien? On a couché ensembles, bordel. N'empêche... elle a du talent pour la pêche. Savoir nourrir son monde, c'est un gros plus dans mon livre à moi...

"Tu manges quoi, sinon? Pour rester en forme? C'est pas tous les légumes qui vont te donner les protéines... tu vas les chercher où?"

Pour carburer, moi, il m'en faut en quantité industrielle, des protéines. Je fais un petit sourire con à Aïra et je me lèche les dents. Bon poisson...

-Oh, avoir su, j'y serais allez plus doucement! Fit elle en riant doucement.

Elle commença à couper le poisson, le vider, habituée à le faire, même sans y voir, pour soulager un peu sa mère des tâches ménagères. Une fois le poisson vidé, elle découpa un long lambeau de chair dont elle ne fit qu'une bouchée.

-Houlà, attention Heim, je penses que je vais devoir le manger au complet celui là. Il est beaucoup trop bon pour le partager!

Elle le regarda en lui rendant son sourire con et lui fit un clin d'oeil. Elle se décida et retira un des filets et le garda et le mis à griller. Elle se rapprocha d'Heimpher et lui offrit le reste du poisson.

-Va chercher tes protéines, grand affamé.

Elle prit place et retourna le filet de poisson, se brûlant légèrement le bout des doigts.

-Oh, votre couteau.

Elle le saisit et il s'envolla de sa main, allait se ficher sous le nez de Léo.

-Merci, au fait. Pour le feu et les instruments!

Leo saisit le couteau délicatement, l'esprit encore un peu perturbé par ce qu'il venait de voir. D'abord le filet, puis...

"Vous... c'est donc a ça que ça ressemble."

Assister a l'utilisation d'un pouvoir aussi prodigieux de manière aussi naturelle et futile lui faisait drôle... comme si sa définition du quotidien n'était plus d'actualité. Il soupira.

"Zolvar m'a parlé de son... "Don", mais de le voir en action... vous pouvez élaborer ? Sur ce que c'est, exactement ?"

Il continuait de fixer son couteau comme si il avait renfermé un pouvoir étrange. Puis son regard se tourna vers Aïra, emplis d'une curiosité scientifique.

Le couteau se déposa doucement devant lui et elle se frotta la main, prise d'un crampe.

-Zolvar a un don un peu différent du mien. En effet, après que le Netralite l'ai étudié, et moi aussi, nous sommes venu à certaines conclusions.

Elle montre ses paumes et ses pieds. Totalement noirs.

-Nous l'avons baptisé "la Magnéto-sensibilité". Pour commencer, sachez que, en temps normal, et ce depuis ma naissance, je suis aveugle. Mes parents ont tentés une Altération pour m'aider à y voir et cela semble marcher. Enfin, de concert avec... autre chose. Une chose très propre au culte de la force intérieure.

Elle démontra.

-Mon donnest plutôt simple, je perçois les champs et courants électros magnétiques differement que les autres êtres. Ainsi, par les champs magnétiques et électriques circulant dans mes pieds et mes mains, monncerveau est cappable de dresser un portrait du monde qui l'entoure. Je vois, pour le moment, très mal de loin, et certains détails, comme les couleurs et les intensitées de lumières que je distinguais durant ma cécité. Cela explique aussi le fait que vous ne me verrais jamais porter de gants ou de chaussures. Ce serait l'équivalent de me bander les yeux.

Elle s'asseoit proche de Heimpher, presque collée à son flanc.

-Pour ce qui est du talent de faire voller les objets, il semble que je sois cappable de manipuler le magnétisme de certains objets métaliques ce qui me permet de les faire se déplacer ou de les rendre encore plus magnétiques. Pour le moment, il semble que mes limites se résument aux objets lourds. Mais les progrés vont vite depuis deux jours. Je ne serais pas étonnée de pouvoir manipuler bientôt l'aspect électrique des courant électro magnétique, à sentir les décharges et picottements dans mes membres lorsque je me sert de mes dons.

Elle baillât, prit un petit morceau de poisson et le mangea avec appétit.

-Les syptômes varient. Ça passe des saignements de nez, de yeux, les migraines, de l'hypersensibilité, de la fatigu--

Elle bailla de nouveau en mangeant une nouvelle bouchée de poisson.

-fatigue chronique et même des crampes, manifestement. Zolvar semble avoir plus developpé une cappacité télékinésique.

Elle mangea  encore quelques morceaux et offrit le reste à Heimpher, manifestement dans la lune. Elle bailla à nouveau et se colla plus contre lui, trouvant un peu plus de confort.

Leo écouta attentivement, semblant enregistrer la moindre parole poférée. C'était quelque chose de... possible ? Percevoir ainsi les influx et les champs electromagnétiques lui semblait déjà être un talent incroyable mais être en plus capable de les influencer relevait, dans l'esprit du jeune homme, de la fantaisie, pure et simple. Il soupira et se massa doucement l'arrête du nez, en proie a beaucoup trop de nouvelles informations pour son esprit fatigué.

"D'accord, d'accord... mais... si j'ai bien compris, cette... enfin ces capacités se manifestent d'abord par elle-même ? Ou bien si elle peut être "apprise" ? Je veux dire... Zolvar a commencé a avoir ce dont après une altercation avec le netralite non ? Vous avez vos alterations qui peuvent créer une certaine "prédisposition", mais lui..."

Il soupira, espérant qu'il ne froisse pas son interlocutrice. Il lui fallait trouver les bons mots et être précis. Chose très délicate pour son esprit fatigué.

"Le prix semble être lourd a payer... ne serait-ce pas un signal du corps que ce genre de capacitées n'est pas souhaitable ? Ou existe-t-il des manières d'amenuire ces effets ?"

"

Elle réfléchis en entendant sa question.

-Les symptomes diffèrent et changent, au fur et à mesure de l'avancement de nos pouvoirs, jusqu'à stabilisation. Enfin, ce n'est qu'une théorie. Mais ils s'intensifie avec une utilisation plus poussée des dons. Si je pousse mes limites, si je vais trop loin, j'ai des concéquences, c'est ainsi.

La joue collé à la poitrine écailleuse de l'homme animal, elle entendit le léger grondement. Elle releva la tête et tint sa mainnen l'air, caressant son menton.

-Hey, tout va bien?

Leo écouta les explications de la jeune femme, sa curiosité augmentant encore d’un cran. Aïra avait une curieuse impression, un peu comme si elle parlait a un magnétophone et que toutes ses paroles étaient enregistrées à la lettre tant son attention était totalement dirigée vers elle. Il accepta l’explication avec un hochement de tête et un « ahhh oui, je vois je vois », mais une grande quantité de questions lui brulaient manifestement les lèvres.

Quand Heimpher commença à grogner, le regard de Leo se tourna vers lui. Il ne dit rien, pour commencer, se contentant d’observer l’altéré avec un sourcil. Il n’avait pas l’air dans son assiette.

"Heimpher ?"

Il est vrai qu’il ne lui avait pas demandé comment la rencontre avec le Nertalite s’était passé.

Ils me regardent les deux. Je soupir et je m'étire longuement. Grosse journée... ma tête est embrouillée... mais bon.

"...ma tête tombe dans l'brouillard... c'est juste con. Mais ça va aller..."

Je colle un peu Aïra, puis je me lève. Je viens me mettre à genous devant Léo et je colle ma tête contre lui. Gratte-moi... tu gratte bien.

Elle le regarda agir avec celui qu'elle devinait être son Alpha et sourit tendrement. Ses yeux étaient lourds et sa tête aussi était embrumée. Elle s'étendit un peu et se servit d'un des tissus comme d'une couverture.

-Si vous permettez, la nuit fut courte et les émotions drainantes. Je vais faire une sieste pour une petite heure ou deux. Au moins avant que mon mentor ne revienne.

Elle les observa encore, pas très attentivement. S'ils avaient répondu, elle ne les entendit pas, le sommeil la rattrapant au galop. Elle était donc là, en face d'eux, couché sur le nid de l'immense altéré, à dormir à poing fermé, l'un des siens retenant la couverture, cachant une partie de son visage.

Le regard de Leo alla doucement d'un altéré a l'autre, amusé par l'attitude d'Aïra et inquiet par celle d'Heimpher. Il vint lentement s'asseoir en tailleur près de son protégé, la fatigue des derniers jours revenant lentement a la charge.

"Dis-moi... tu as rencontré le Netralite donc. Comment ça c'est passé ? "

Léo gratte pas et préfère s'installer avec moi. Je le laisse faire, mais je me colle quand même. Ça me fait du bien de le voir. Un gros bien, venant d'un si petit gars. Heh.

"Bizarre... mais bien? Y'a eu l'air de comprendre tout suite en m'voyant. Pis y'a des yeux... qui prennent toutes l'attention. Mais... y'a l'air de pouvoir m'aider. De pas juger non plus. J'pense que c'était une bonne idée."

Grâce à toi, encore. Je gronde doucement et je frotte ma tête contre son épaule. Je suis content de le voir. Même s'il a l'air crevé.

"...t'es tellement mort que mes instincts ont même pas envie de t'chasser. Ça s'rait pas un défi... Quoi qui s'passe?"

Je suis un gros chien inquiet, bon.

Leo écouta attentivement son ami et un sourire sincère éclaira son visage. Enfin. Il y avait de l'espoir pour l'altéré. C'était une des rares bonnes nouvelles qu'il avait entendu ces derniers temps.

"J'en suis très content. Tu... vous avez convenu d'une manière de vous revoir ? pour qu'il puisse continuer de t'aider ? "

La question suivante le pris un peu au dépourvu. Il avait conscience de sa fatigue, évidemment... mais peut-être pas qu'elle parraissait autant. Il soupira en le laissant s'approcher, grattant instinctivement derrière la plaque osseuse au sommet de son crâne.

"Tellement de choses... trop pour moi."

Il parraissa chercher ses mots, longtemps.

"Je dois collaborer avec Pipes. Sinon nous risquons de perdre une grande quantité de savoir. Mais ça implique de lui faire confiance."

Un air de dégout et de découragement lui passa devant le visage.

"Ça ne me plait pas... mes instincts et mon esprit me disent deux choses différentes. Ça rends le sommeil difficile."

on a convenu de tout ça, ouais. Mais je réponds pas. Je répondrai quand je saurai ce qui se passe avec lui. Si on Alpha peut pas tenir debout... je vais être dans la merde, non?

Il me laisse m'approcher et gratte où j'aime bien. Je gronde doucement, affectueusement, et j'écoute. Pipes... ce maudit Pipes. Personne aime faire affaire avec lui. C'est à se demander pourquoi, comment il est encore là. J'aime pas ça, mais Léo m'a bien dit de ne pas m'en mêler. Que c'étaient pas mes affaires...

"...j'sais c'est quoi, avoir les instincts et la tête qui s'chicannent. C'est pas cool"

Je gronde encore un peu. J'aimerais l'aider... mais j'ai l'impression que je ne peux pas le faire.

"on a décidé qu'il reviendrait ici. Plus simple pour lui. Moi... j'vais rester sage, ici, aussi. Plus simple pour moi."

Je lui lèche la joue, comme pour le rassurer. Sans supplément de bave, aussi sec qu'un chat.

Leo laissa s'échapper un rire sincère et repoussa doucement Heimpher.

"Toi, Sage ? Laisse moi rire, je te laisse seul quelques jours a peine et tu me ramènes une..."

Ses yeux se tournèrent vers Aïra et une lueur de curiosité s'alluma, comme si il venait de remarquer que la présence de la jeune femme était, pour le moins, étrange. Surtout en l'absence du netralite.

"Une quoi au juste ? "

Il se tourna vers Heimpher, attendant manifestement des explications, le sourire aux lèvres.

Bon, ok, je suis pas super sage. J'ai mangé un barman hier. MAIS je fais des efforts... J'essaie. Je ris aussi et je regarde Aïra, en laissant Léo me tasser. Si je voulais, il serait pas capable de me bouger.

"Heum... bah... en fait, c'est une grosse histoire... Heum... une tite femelle bin sympa? C'est elle qui m'a aidé à trouver l'Netra-truc... C'est une de ses élèves..."

J'ai un rire, et je reviens à l'assaut. Comme un gros chat, je colle ma tête sur son épaule et je pousse un peu. Après, je l'attire contre moi et je le serre. Je me suis ennuyé, bordel, de ce bon petit gars...

Leo hochait la tête de manière compréhensive, sans cesser de fixer Aïra.

"Je crois bien que j'ai un peu de temps pour..."

Le reste de sa phrase se perdit dans un petit cris de surprise, alors que tout le poids (quand même considérable) de l'altéré le fait presque tomber de côté, pour être ensuite rattrapé et serré entre les énormes bras de celui-ci. Il ressemble a une belette écailleuse en manque d'affection... quelques trois cent kilos en plus. Leo se laissa faire un moment, rendant aussi bien qu'il le pouvait l'affection d'Heimpher.

"Mais oui... toi aussi tu m'as manqué."

Il soupira.

"Quand tu auras eut ton plein d'affection tu me feras signe. Il faut que je te mettes au courant de certaines choses."

La suite des choses s'annonçait assez caotique, aussi mieux valait informer autant de gens que possible.

Me mettre au courant de certaines choses... Ça sonne pas bien. Ça sonne comme quelque chose qui annonce de la merde. Bon. Je vais faire le plein de mamours, alors. Comme il dit. Et après, je vais l'écouter. Après, il me dira si je peux l'aider ou non.

Je le serre, je frotte ma tête sur la sienne et je gronde doucement. Je ne le garde pas trop longtemps, par contre. Il est sympa, mais je sais pas s'il est du genre colleux. Et bon... je veux pas trop poussé non plus.

Heh. Je pense aux autres. Bordel. C'est nouveau ça.

Je le libère, après quelques minutes, et je m'installe face à lui. Le dos courbé, j'ai l'Air moins grand. Je le regarde, dans les yeux, et j'attends.

"Raconte. J'pourrai p't-être aider."

Leo soupira et continua de gratter Heinpher, mais lentement, comme pour occuper ses mains plus qu'autre chose. Par où commencer...

"Je vais rencontrer Pipes demain."

Voilà. C'était un début.

"C'est risqué. J'y vais avec l'élu du secteur des sciences. Je... ne sais pas si je vais revenir dans le même état, ni même si je vais revenir tout court."

Il regarda Heimpher, l'air grave.

"Je dois le faire. Et je compte bien faire tout ce qui est en mon pouvoir pour revenir. Mais sinon je veux..."

Il soupira.

"Je veux que tu contactes ma soeur, si jamais il venait a m'arriver quoi que ce soit. Je lui ai parlé de toi. Elle saura t'aider."

Il planta son regard dans le sien, rassemblant toute l'autorité qu'il était capable de prendre dans son rôle d'alpha.

"Compris ?"