Disgrace et rédemption (Aïra et DM)

Aïra ne put retenir un petit sanglot de joie.

-Tu as réussit, Love... murmura t-elle.

Elle sursauta à la voix et se tourna vers Jay. Elle pensa vite.

-Écoutez, je... je vous fais confiance. Je... quel est votre nom? Que je puisse vous retrouver?

Elle resta contre Heimpher... désormais Dunkan... mais regardait en la direction du Guérillas. Il pouvait voir sur son visage les larmes qui avaient coullées sur ses joues, la reconnaissance, la joie... mais aussi, une part de peur...


-En temps voulu, je viendrais vous voir...

Le Défenseur acquiesça rapidement et remit son casque, non sans un dernier regard à Heimpher.

- Jay Lorentz. Je n'habite pas si loin d'ici. Je.. prenez soin de lui... Je suis content de t'avoir vu, Dunkan.

Le Guérillas se retourna ensuite et se dépêcha de lever les voiles. Il ne voulait pas non plus attirer l'autre Défenseur sur leur position, surtout si son ancien ami ne se sentait pas prêt.

Le couple se retrouva donc seul dans la ruelle.

Elle sourit à Jay et le regarda partir.
Elle se tourna vers Heimpher, deux grosses larmes roulant encore sur ses joues.

-Tu l'as fait Love... tu sais qui tu es...

Elle posa une main sur sa joue.

-Je t'aime... Dunkan... rentrons, d'accord...?

Elle lui prit la main.

Jay part, comme un mirage. Je reste là, avec ma petite chauve-souris. Je baisse les yeux et la regarde, puis je souris. Je l'ai fait. J'ai appris mon nom. Dunkan... Je m'appel Dunkan.

Elle met sa main sur ma joue et je gronde, doucement. Ouais, on va rentrer. Je vais avoir un mal de tête longtemps des belettes plein les idées, mais c'est pas grave.

"on rentre... l'prof va être content... On a fait des progrès..."

Beaucoup de progrès. à cause d'une odeur. D'une impression. Et ça... je le dois encore à Léo. Je l'Aurais pas reconnu, l'impression, sans lui... Je soupir. Je suis inquiet pour lui.

D'une main, elle essuya ses larmes.

-Allons y...

Ils partirent, discrets.

La route se fit bien et calmement, ils arrivèrent dans l'usine, devant l'écoutille. Aïra s'arrêta, tira un peu son amant vers elle et se hissa sur la pointe des pieds pour l'embrasser, tendrement, longtemps.

Elle le regarda un instant dans les yeux. Lui sourit.

-Allons nous reposer un peu...

Fit elle avec un sourire.

Deux ombres qui marchent dans les rues... c'est ce qu'on est. Tranquillement, en évitant les gens.On avance et je ne parle pas. Ma tête me fait mal, tourne un peu. J'ai l'impression d'être à moitié là, de marcher dans le brouillard, avec Aïra comme bougie.

Petite bougie qui m'Attire à elle et m'embrasse, longuement. Je le lui rend, ce baiser affectueux, et je la regarde aussi. J'ai l'air encore plus crevé.

"...s'reposer... ouais. On va faire ça..."

Je gronde, doucement, et je la laisse descendre en première. J'ai l'impression d'avoir des belettes dans la tête, qui courent après mes inquiétudes. C'est bizarre... Tellement bizarre...

Ils arrivèrent dans la cachette. Vide.

Ils étaient surement encore en train de veiller sur Needles qui faisait son rapport. Elle allait devoir penser à ce qu'elle pouvait bien faire pour garantir la sûreté de Hei... Dunkan, se reprit elle mentalement.
Elle songea un instant, tout en s'avançant vers leur lit de fortune, sentant bien que son amant en avait pas mal besoin.

-Comment... aimerais tu que l'on t'appelle... Love...?

Elle demanda en s’assoyant sur les couvertures. Elle regarda son interlocuteur avec douceur. Une douceur teinté d'une petite inquiétude. Il n'aurait pas fallut que l'altercation l'aie trop poussé...

Après elle, je descend. Lentement, les pieds lourds. Je la suis vers notre semblant de lit, lentement encore. Les autres sont pas là. Probablement qu'ils sont encore à faire leurs affaires...

La question me fait arrêter de marcher, de penser aussi. Comment j'aimerais qu'on m'appelle... Bordel, je sais pas. Je suis Dunkan, je suis aussi Heimpher... Je sais qui est Heimpher, j'ai aucune idée de qui était Dunkan... et... même si je voulais revenir en arrière, je serai plus jamais ce gars là.

"...j'sais pas... j'me sens un peu perdu... j'étais lui, j'le suis plus... mais j'suis quand même moi...?"

Meh. Bordel. Je soupire, je gronde et je décide d'enlever mon linge, pour aller dans l'eau. Je dois m'engourdir un peu. Ma tête va exploser.

Elle le regarda, douce. Elle le suit, se dénude et plonge dans l'eau aussi. Réconfortante, elle se colle à lui.

-Tu n'es pas obligé de choisir tout de suite... Ni même de choisir l'un ou l'autre. Tu es qui tu es. Pour moi ça ne change rien...

Elle joue un peu avec ses cheveux, grosses mèches noires qui flottes autour d'elle.

-Ne penses plus, Love, détend toi... murmura t-elle en souriant. Ce que je te disais tout à l'heure, c'est que j'aurais un endroit pour nous deux. Un endroit sur. La famille de ma mère possède une ferme dans le secteur agricole. Isolée, tranquille. Ils ont une immense grange qui sert de grenier à foin mais sans plus. Ils ne l’utilisent plus depuis qu 'ils se concentre sur l'exploitation de céréale et non sur l'élevage. Si on le souhaite, cette grange, elle est à nous...

Toujours collé contre lui, elle frissonne un peu, de par la fraîcheur de l'eau. Douce fraîcheur engourdissante.

L'eau froide me fait du bien. JE gronde, profondément, et je m'enfonce comme je peux. Je dois aller loins dans le bassin pour en avoir jusqu'au cou en étant assis. N'empêche, je le fais et je soutiens ma petite chauve-souris quand elle vient me rejoindre.

"...j'verrai ça... J'sais pas... Comme tu dis... j'penserai plus..."

MAis je pense quand même. À cette ferme dont elle parle. Au futur incertain. Au maintenant troublé. Au passé effacé... à ce Jay et à cette image précise qui m'est revenu en tête... On était proches. Assez pour passer du bon temps ensemble. Il avait un de ses sourires... Je soupir, longuement. Ça ne sera plus pareil, hein? Probablement pas...

Elle se mit à chanter, après un silence reposant. Une mélodie simple et des mots justes. Une douce chansons rassurance de son enfance, que sa mère, son père et d'autres membres du culte chantaient autours du petit feu qu'ils allumaient le soir, racontant l'histoire d'une ombre sans son corps, perdue et affollée.

Elle se cherche, dans un immense labyrinthe, silencieuse, n'ayant plus de voix pour appeller à l'aide tant elle a pleuré. Elle croise un homme qui la battra, car une ombre sans son corps est une ombre trop différente. Elle trouvera un oiseau, qui l'ignoreras, car l'oiseau ne regarde que ce qui vole. Puis elle croisera une femme qui chantera, lui redonnant espoir et qui lui prendrait la main. Tout enncontinuant de chanter, elle l'emmennerait au commencement du laryrinthe, lui montrant où elle vit. D'autres semblables l'acceuille, le soignent, le nourissent et l'habille. L'ombre devient alors un homme. Finalement, lorsque le temps vient, entendsnt les paintes d'une nouvelle ombre, l'homme se dirigea vers le labyrinthe, afin de l'y retrouver.

Elle termina sa chanson, collée contre lui, qui la soutenait d'un bras. Elle leva la tête et lui sourit.

Elle le laissa faire, restant devant lui, lui permettant de prendre son temps. Doucement, sous l'eau, elle prit son visage entre ses mains et le remonta à la surface.

-Quoi qu'il arrive, Love... Je serais là. Tu n'es pas seul. Tu n'es plus seul.

Elle lui sourit, ses grands yeux jade illuminés par le reflet de l'eau.

Ses mains vont rejoindre mon visage et elle me ramène à la surface. Je la regarde, je soupir un peu, mais c'est un soupir d'appréciation. Je sais qu'elle dit vrai. Je sais qu'elle est sincère...

"...j'sais qu'j'suis plus seul... merci d'être là... S'cuse, ma tête c'est un vrai bordel..."

Je gronde un peu, puis je colle mon front au sien, la remontant un peu s'il le faut. Je me moque de ses cheveux mouillés, comme je me moque qu'on soit dans l'eau aussi. Je veux juste être près d'elle, la toucher, être collé... partager le même espace et le même moment.

Elle se colla à lui, son front sur le sien, souriante, douce.

Elle lui embrassa doucement le nez.

-Ne t'excuse pas... Tu as le droit d'être mélangé. Prend le temps... Ne te met pas de pression.

Elle apprécia le moment. Bien des femmes se seraient senties en danger, dans leur plus simple apparat, contre une bête de cette ampleur.

Pas elle. Il était sien et elle était sienne.

-Il faudrait que tu prenne ton soluté... Finit elle par murmurer.

Ne pas m'excuser... j'Ai quand même l'impression d'être froid. D'être distant... Je la garde contre moi, la tête contre la sienne. Je ne bouge pas, je respire, je m'imbibe de son odeur... De sa présence, là, contre moi, qui me rappel que dans le froid de l'eau, il y a de la chaleur. Que dans le noir... il y a de la lumière.

Sa voix brise le silence, dans un murmure. J'ai pas envie de me piquer encore... Je veux manger pour vrai. Arrêter de me sentir vide. Autant mentalement que physiquement.

"...si tu l'dis... J'aime pas ça... j'me sens vide pareil..."

Je soupir... et je nous sors de l'eau. Je nous emmène dans le tas de tissu, dans lequel je nous enroule, au chaud, encore mouillée. Je la colle contre mon corps, l'emprisonne dans mes bras. Elle entend mon coeur, sent ma respiration chaude... Et elle est là.

Elle se laissa faire, semblant fragile entre ses deux bras forts qui la soulèvent et la serre. Elle s'en dégagea brièvement, pour piquer Heimpher avec la seringue et patienta en silence que le sachet se vide. Une fois l'opération terminée, elle revint contre lui, lui carressa doucement le torse, les épaules, le cou et le visage.

-Qu'est ce que je peux faire, Love...? Pour que tu te sente un peu mieux...? Chuchotta t-elle, une voix emplie de douceur, d'amour, de patience.

À contre-coeur, je la laisse aller me planter l'aiguille. Mais dès qu'elle revient, je la serre contre moi. Je nous couvre de nouveau avec les tissus, pour nous mettre dans un cocon de chaleur. Je vais avoir les nutriments... mais j'ai encore l'impression d'être vide. Meh.

"...reste avec moi..."

Je ne trouve rien d'autre à lui répondre. Lentement, je me mets à lécher ses cheveux, sans bave. En fait, c'est pour enlever l'eau dedans. Ça marche assez bien. Ça me relaxe aussi. Le mouvement répétitif me déstress.

Elle se serra plus à lui, sentant une boule dans sa gorge. Elle lui laissa oe loisir de faire ce qui lui chantait avec sa chevelure. Elle le regarda, un sourire doux mais teinté d'inquiétude, sur son visage.

-Je vais rester avec toi, Love. Quoi qu'il arrive, je reste avec toi.

Elle ne sut pas pourquoi mais ses yeux commençaient à se fermer.

Elle demeura endormie longtemps, assommée par les émotions et les événements de la journée. Quelques flash lui revinrent en rêve, concernant principalement Heimpher. Sa première nuit avec lui, la rencontre avec Needles, le bain...

Elle se réveilla bien des heures plus tard, un peu étonnée... personne n'étaient revenus.

En un instant, son instinct bondit. Mauvais... très mauvais présentement.

Elle regarda à ses côtés pour voir si Heimpher dormait.

-Heim...? Murmura t-elle.

Après une petite heure, je finis par m'endormir moi-aussi. Ça prend du temps... mais je sombre. Je revois des choses. Le Guérillas, Jay... des flashs de moments qu'on a eu. Sur le bord d'une fenêtre... sur un sofa, à boire une bouteille... Dans le lit, à se regarder dans les yeux... La nuit est longue, si c'est la nuit...

J'entends mon petit surnom, dans un murmure, et j'ouvre les yeux. Aïra west là, tout près, encore... mais sa voix. Il y a quelque chose qui ne va pas.

"....quoi qui a...?"

J'essaie de me sortir du brouillard. C'est difficile...

Elle se colla plus à lui, ne pouvant s'empêcher de ressentir une vague de tendresse en entendant cette voix endormie. Mais l'inquiétude la prit plus rapidement à la gorge.

-Y'a un truc de pas normal, ils sont pas revenus encore...

Elle était encore nue. Elle se dit que, en un sens, une chance... le moment de solitude aurait été grand.

-J'penses qu'il va falloir allé nous-même voir...

Elle se colle. Ça doit pas être si grave... Mais elle parle, je comprend... et je gronde. Oh non...

Je me redresse, je lui donne ses vêtements, je prends les miens et je m'habille. Vite, en grondant, totalement inquiet. Aller voir nous-même... En masse. Mais faut se tenir préparé. Juste au cas.

"...tiens toi prête. On sait pas c'qui s'passe."

Je me mets bien droit et je la regarde, prêt. Je vais devoir suivre la piste du Nétralite... Ou de Needles. Ça va être simple...