Disgrace et rédemption (Aïra et DM)

Elle soupira.

-La suite, vouoant dire ce qu'on fait avec lui. Il est manifestement plus que fou... il est en détresse. Il a des pulsions de cruauté qu'il ne contrôle pas, il se mutile, se rabaisse. Il a besoin d'aide médicale plus qu'autre chose. Du moins pour le moment. Mais avant, les infos que j'ai put avoir.

Elle commença et se colla un peu à Heimpher. Il lui avait manqué.

-Je sais qu'il doit faore son rapport à ses suppérieur pour nous permettre de gagner du temps et que Heimpher ne soit pas dans leur collimateur. Il m'a proposé que notre garde soit avec lui, le surveille de loin et si il fait ou dit un truc qui pourrait nous compromettre, on peut l'achever. Je vous propose donc que j'accompagne notre ami afin de le surveiller pendant son rapport. Si jamais il tente de l'enfuir, on ne sera pas trop de deux pour les rattrapper.

Elle se racla la gorge et continua.

-Je connais également son vrai nom. Il s'appelle Stelhen. Enfin c'est ce qu'il me dit. Il m'a aussi donné les infos qu'il savait sur Heimpher. Je penses que si on pousse un peu plus, je vais pouvoir demander à un amie Gardienne de faire une petite enquête pour moi et retrouver ton identité mon grand... et ta famille...

Elle leva sa main et la mit sur sa joue, gentiment.

-Tu es O négatif, ce qui sera vachement utile pour fouiller dans les données médicales. Et tu faisait apparemment partie du corp militaire... un Défenseur? Gardien...? Il n'est pas sur... est ce que... ça te sonne une cloche?

Elle se tourna et le regarda dans les yeux.

Le Nétralite écouta Aïra et sembla penser. Beaucoup, même. Peut-être voulait-il trouver une solution, ou peut-être tentait-il seulement d'évaluer la situation en soit. Dans tous les cas, il resta silencieux un moment. Au moins, il y avait eu de l'avancement dans les recherches. un minimum.

Comme si quelqu'un avait crié, Needles se réveilla d'un bond, au son de la voix d'Heimpher. Il se redressa, brusquement, ce qui fit sursauter l'Inhumain non loin. Le regard foncé du médecin fouilla la pièce, puis, finalement, se fixa sur l'Altéré. Un genre de sourire étrange envahit son visage, et il hésita manifestement à juste aller le rejoindre. Peut-être même se retenait-il pour ne pas le faire, vu que les réactions risquaient d'être mauvaises.

- ...Heimpher...

En détresse, avec des pulsions de cruauté. Heh... ça sonne mal. Ça sonne compliqué. C'est compliqué, du con. J'ai un petit grondement et j'appuis mon menton sur la tête d'Aïra. Sa présence me rassure encore autant. J'ai pas vraiment envie qu'on le tue, Needles, sans vraiment savoir pourquoi, mais l'idée qu'il soit de notre côté... Je sais pas. J'aimerais ça. Qu'on ramasse peu importe qui ils changent pour devenir des monstres et qu'on leur redonne leur humanité.

Elle parle d'avant, et je me redresse. Le mur... les gars avec moi. L'armure... C'est logique. Ça serait juste ça? J'aurais été un Défenseur posté sur les murs? J'ai l'impression que...

Le mur. Tout en haut, je ne vois que le noir. Je tombe, les ténèbres m'avalent tout rond. Après, la douleur, qui me vrille et me tord. Des voix, des bruits aiguës. Ça me déchire les oreilles. J'y comprend rien... Mais le mur. Le mur est là.

Je secoue la tête, et là, la voix criarde de Needles m'arrive aux oreilles. Je me raidis de tout mon long. Lentement, je tourne la tête... et je suis confus. Il a l'air... tellement heureux de me voir?

"...Défenseur... sur les murs... J'pense que ça fait du sens. J'vois toujours un mur. J'vois une armure aussi, des fois... Mais le mur, y'est toujours là."

Elle fronça les sourcils.

-Une mission... peut-être. Sur le mur... au dela...

Elle pensa.

-Guérillas... murmura t-elle.

Elle regarda Heimpher, ramenna son visage vers le sien, planta dans le sien et dit:

-Tu es Guérillas...

Elle le regarda et attendit un peu. Peut-être que le mot allait allumer une autre bougie dans son esprit.

Le Nétralite écouta en silence et acquiesça doucement. Son attention se tourna ensuite vers Needles, qu'il observa quelques instants.

- Creusez un peu la question. Je vais aller voir s'il est réceptif.

Le cyborg se rendit jusqu'à son confrère, pour s'agenouiller devant lui et se mettre en position de méditation. Il se mit à lui parler, tout bas, l'invita à en faire de même... ce que Needles finit par faire après quelques secondes d'hésitation.

Notre mentor s'en va voir Needlws, et moi, je reste avec ma chauve-souris. Nos regards se croisent, se fixent l'un dans l'autre, et elle me dit ça. J'étais Guérillas...?

Trois autres personnes marchent devant moi. Un, jeune. Les deux autres... de mon âge. Je pense. Je vois un écusson sur leur épaule. Je pourrais pas le décrire. Mais il est là. On marche, on va vers le mur. Les rues me rappellent quelque chose... là où les gens vivent. Le secteur des maisons? On monte sur le mur. Et là... les grondements. Les bruits. Les ténèbres... et la douleur.

Je gronde et je secoue la tête. Je commence à ne pas aimer tous ces flashbacks là. Ils m'énervent. Une odeur, par contre, me reste dans le nez. Masculine... tabac et épices... humaine.

"...t'as raison... j'étais Guérillas... j'ai un symbole qui m'est venu dans tête... une odeur dans l'nez..."

Je gronde encore et je m'assis à terre. Je suis fatigué.

Elle sourit tendrement et s'assit également, contre son torse, lovée, confortable.

-D'accord, mon grand. Moi aussi, je suis creuvée.

Elle passa sa main sur son torse, tendrement.

-Tout s'est bien passé?

Instinctivement, je la serre contre moi. Affectueusement, mais lâchement aussi. Elle est fatiguée aussi... ça serait un moment pour dormir. Elle me flatte et je gronde, doucement.

"...ouais. C'tait long un peu... mais bon... j'ai la tête dans l'brouillard. Pis va falloir m'mettre l'truc pour manger aussi... J'ai faim...

Je la poussaille du museau, doucement. J'aurais envie de la taquiner un peu, mais je me sens trop endormi. Trop fatigué et affâmé aussi. Meh...

Elle ria mollement.

-Bon bon bon, monsieur à faim... mais faim de quoi?

Elle rie de nouveau et lui fait un clin d'oeil. Elle se leva, partit prendre le kit avec le soluté et revint.

-Bon... voyons voir... Je ne voudrais pas te malmenner non plus...

Elle examina l'aiguille, stérile dans son embalage. Elle la sortit minutieusement et l'installa. Elle regarda le bras que son amant lui tendait et repèra la plus grosse veine. Elle semblait plus stressée que lui.

-Ok... pas de panique, tout est sous... contrôle...

Elle força l'aiguille sur l'épaisse peau qui se perça. Elle retint son geste, ne l'enfonçant pas trop et prit le ruban addhesif chirurgical pour la maintenir alors qu'elle installait le soluté. Une fois terminé, elle retourna porter le reste des affaires, prit une couverture au passage et revint contre son amant, couverte par le drap et rassurée par les battements de son coeur. Elle resta un instant silencieuse puis, dans un élan romantique, dit en se redressant un peu, pour voir son visage.

-Tu sais que tu m'as manqué aujourd'hui...?

Faim de quoi? T'es drôle toi. On ferait ça devant tout le monde? Devant un maboule qui veut mon cul? Nah. Pas bonne idée.

Je la regarde gérer le kit d'intraveineuse. Elle sait pas tant comment. Moi, je sais comment ça marche. Je l'aide, pour qu'elle galère moins, et tout se retrouve installé. Manque plus que je tienne la poche, ce que je fais de mon autre main.

On se retrouve dans la couverture, les deux, et elle se colle. Me dit que je lui ai manqué. Elle m'a manqué aussi... beaucoup. Je lui lèche la joue, doucement, sans bave.

"...j'me suis ennuyé aussi... mais on f'ra pas dequoi devant un publique, hein?"

Je rigole, je gronde doucement et je la serre.

Elle ricanne à son tour, à la blague et la langue sur sa joue. Elle observa le soluté tranquillement se vider et dit calmement.

-Bien sur que non, mon grand, je plaisantais... devant le bisare et surtout l'homme que je considère comme mon père... non merci...

Elle se recolla, petite boulette d'elle même, comme un chaton contre son humain.

-Ça te rassasit un peu ou rien n'y fait?

Je rigole un peu. Bon, c'est ce que je me disais. Pas de trucs devant eux. Ça me rassure aussi. Je la colle, je gronde doucement, je frotte ma tête et je profite de son odeur rassurante. À la question, je regarde le soluté, puis j'hausse les épaules

"...j'ai l'ventre vide quand même... mais mon corps va avoir c'qui a de besoin..."

J'ai un sourire con, et je me couche sur le flanc, l'emmenant avec moi. Je garde le soluté en hauteur, quad même.

Elle se laissa faire avec un petit rire et se blotit contre lui. Elle joua contre son torse avec une mèche de cheveux et s'arrêta. Elle eu un rire, doucement.

-Ma mère m'a expliqué un truc ce matin. Je comprend mieux un concept.

Elle leva sa tête vers son visage.

-et je peux désormais affirmer que le rouge de ta carrapace te vas très bien...

Elle lui sourit et lui fit un clin d'oeil. Elle se colla de nouveau en chantonnant une petite berceuse. Sa main continua à caresser, du bout des doigts, sa poitrine.

On est tout collée, comme deux petits oiseaux dans leur nid. J'ai l'air un peu perdu quand elle parle de sa mère, de ce qu'elle a compris... et encore plus perdu quand elle parle de couleur. Couleur... elle voyait pas les couleurs, non?

"...comment t'sais qu'c'est rouge...?"

Les doigts sur ma poitrine me font gronder doucement. La berceuse, elle, m'engourdi le cerveau. Je veux la réponse, mais comme elle disait, son don évolu des fois... En ma présence, depuis quelques temps... mais quand même. Est-ce que ça serait ça? Peut-être... ou peut-être que je suis juste con et que je me pose trop de questions...

"...j'vais m'endormir..."

Elle sourit et lui fit deux petits baisers dans le cou.

-Le don va manifestement me permettre d'avoir une vision normale, un jour. Il évolue, je le contrôle mieux et je sent... qu'il est plus puissant. J'ai commencé à voir du rouge, ce matin. j'Ai un peu paniqué mais Mama m'a expliqué que, manifestement, ma vision est moins... coloré que la votre. mais qu'elle le devient, tranquillement.

Elle lui avait parlé de ça, ce matin et Aïra avait parlé d'Heimpher. D'eux. De leur histoire. Reina avait sourit tout le long, n'avait pas dit un mot. À la fin, elle lui avait prit la main et dit: "Tu sais, Love... Tant qu'il te rend heureuse... déchaîne tout pour le désenchaîner...".

Elle devrait venir aider aussi, Reina. Une présence plus calme et maternelle contribuerait surement à la paix intérieure de Heimpher.

Elle remonta ses doigts le long de son torse, son cou et posa sa main sur sa joue.

-Dors, Love... murmura t-elle, imitant ce surnom que Mama lui donnait. Dors... et demain, qui sait, on découvrira peut-être qui tu es...

Elle l'embrassa, tendrement, longuement puis colla son front au sien un instant avant de retourner se lover dans son cou.

Une vision normale... C'est super ça. Elle va pouvoir voir comme du monde. Et merde... je vais devoir me mettre beau, moi. Heh. Comment je peux me mettre beau? Meh. Compliqué... Je frissonne encore en sentant ses doigts, et je colle instinctivement ma joue dans sa main. Je me sens bien, avec elle. Tellement bien...

"Juste si tu dors avec moi..."

Surpris un peu, je lui rend son baiser quand même. J'ai autant de lèvre qu'un androgyne a de seins, alors c'est pas super, mais c'est au moins ça.

Je regarde un peu les autres. Tout est tranquille. Le Nétralite a l'air d'avoir le contrôle sur Needles, le renard surveille... On va être tranquilles.

Elle ricanna.

-Je vais dormir nullepart ailleur qu'ici. Fit elle en tapotant son index sur sa clavicule écailleuse.

Elle reprit sa berceuse jusqu'à ce qu'il s'endorme.

Elle se retrouva enfant, dans une grande maison de campagne. La demeure champêtre était vide. Elle se leva de son lit en fer et tourna devant la vieille glace sur pied. Qu'elle était fière de sa jolie robe à tournesol. Elle s'étonna de son visage. Sans marque. Sa petite boiche rose en coeur formant un croissant de lune dans un sourire mesquin.

Elle entendit des rires. Ceux de sa mère, d'enfants. Elle se rua hors de la chambre, dévalla les escalier et sortit par la porte de la cuisine.

Au dehors, dans son joli costume de bain aubergine une pièce à froufrous et un arrosoir à la main, Reina aspergeait trois petits garçons aux trsits semblables à Aïra. L'un d'eux apperçut la gamine et courut jusqu'à elle, le prenant par la main.

Ils jouèrent tout l'après midi. À chat, à cache cache, à la police et voleur... le soir, ils firent un repas de roi et se couchèrent tôt, éreintés par la journée chargé. Dehors, les berçant, le son du tambour que l'on frappe et des chants des adultes. Une prière à leur déesse mère pour que la moisson soit généreuse cette année.

Elle se réveilla lentement, le son des tambours s'estompant dans sa mémoire. Cela faisait un moment qu'elle n'était pas allez voir sa famille.

Elle entrouvrit un oeil pour le refermer rapidement et s'étirer un peu avant de se coller à nouveau. Elle était au chaud contre lui, en sureté contre lui.

Elle s'était rendormie et sortie de sa torpeur.

-Hm... Qu'est ce que...

Elle était par terre, enroulée dans sa couverture.

-Heim...? Qu'est ce qu'il se passe?

Elle se déprit de sa couverture, s'assit en se frottant un oeil. Ses cheveux, malgré leur longueur, semblait habité d'un esprit démoniaque et avaient prit vie sur sa tête pendant la nuit. Mêlés, irsutes et désordonnés, on aurait dit une vadrouille qui avait été électrocuté.

Donc, oui. Aïra avait, pour cette fois, bien dormi.

La voix d'Aïra me fait sursauter, mais pas autant que sa tignasse. Je la regarde, je cligne des yeux un peu et j'ai un petit soupir amusé. Bordel... on dirait un yéti mal brossé. Je l'observe, dans son état d'à moitié là, et je baisse la tête après. Tout le monde est là, tout va bien. Je suis jsute con.

"...j'ai fait un mauvais rêve... c'est rien..."

Je gronde un peu en me rappelant. Je les chassais. Ma soeur et ma nièce... Et là, ça me prend au ventre. Est-ce que je l'ai vraiment fait?

Oh non. J'espère que non. Faites que non!

Elle secoua la tête et se recoiffa du mieux qu'elle put. Elle le regarda, endormie. Un petit moment de silence et elle bailla avant se retourner contre lui, comme un petit chaton sur ses genoux.

-Tiens. Comme ça, si d'autres mauvais rêves se pointent, j'les défonce.

Elle se serra à lui et bailla.

- De quoi as tu rêvé...?

Encore, j'ai un sursaut quand elle vient me rejoindre. Dans ma peur, dans mon délire, je l'avais pas vraiment remarqué bouger. Putain de merde... J'ai un petit grondement, retenu à la dernière secondes, comme un animal qui sursaute, mais qui se rend compte que c'est son maître qui l'a touché.

"...o-ouais... fais ça..."

Est-ce que c'était juste un rêve? Comment est-ce que je fais pour séparer le rêve du réel? Pour savoir ce que j'ai fait pour de vrai? Je veux pas les avoir chassé... Si elles sont humaines... c'est possible. Peut-être même que je vais le faire sans le savoir...

"...j'veux pas les avoir chassé... j'peux pas les avoir chassé... j'ai jamais eu de sensation de déjà vu, sauf avec Léo la deuxième fois... Sont humaines... sont des proies... J'veux pas... faut pas... J'LES AI PAS CHASSÉ!!!"

Je gronde, je me redresse, je me tiens la tête. J'ai pas fait ça! J'ai pas fait ça!!!!

Elle sursauta et fut finalement bien réveillé.

Elle se mit devant lui, prit ses deux mains et garda son calme.

-Love... regarde moi. Concentre toi.

Elle inspira longuement et l'insita à faire de même.

-Respire Love. Fermes les yeux et concentre toi. Concentre toi sur ma voix. Tout va bien. Tu es ici, avec nous.

Elle concentra son don, douce vague de chaleur qui les entoura, comme un cocon.