Au secours, mon ange Gardienne! (Pv Annabelle, DM)

Le Netralite ne fit pas un son, comme la Gardienne le lui avait intimé. Il restait immobile et silencieux. Sa seule expression, traduite par ses yeux, était la peur. La voix de Pipes, sa présence, semblait le terrifier. Peut-être n'avait-il pas foi en la personne de Pipes? Dans tous les cas, il ne fit pas un seul son, malgré ses systèmes ou la douleur. D'ailleurs, son manteau ayant brûlé, il n'avait plus rien pour chasser le froid.

En bas, le rire continua  quelques minutes, puis ils purent entendre le son que produit quelque chose de métallique contre l'armure de l'Altéré. La voix impersonnelle résonna de nouveau, semblant amusée dans le moment.

- Regardez-moi ça. Un survivant. Tu vas m'être utile. Du moment que tu seras libre, rappel à tes maîtres que ce territoire est mien.

La voix se tut, quelques pas se firent entendre, approchant de l'escalier, puis la voix se fit de nouveau entendre. Même, la silhouette en imperméable venait de s'adosser contre le mur, en bas des marches, les bras croisés.

- En haut: faites descendre le cadavre du cyborg. Coopérez, et je vais m'assurer que tout le monde s'en sorte en vie. Je ne monterai pas, sauf si on m'y oblige. Faites juste le laisser rouler en bas, sérieusement, je m'en moques. Mais je le veux.

Le Netralite jeta un oeil à sa comparse, incertain, puis dirigea son regard sur le cyborg mort, mais surtout, enchaîné. Il ne fit pas un son, mais la peur habitait encore son regard.

Annabelle était resté totalement immobile. Maintenant tout doute sur l’identité de l’intrus était levé. Jamais la gardienne ne serait en mesure d’oublié cette voix. Ce n’était pas bon…

Une partie de la gardienne mourrait d’envie de hurler « sinon quoi ?! » et de se saisir du fusil d’éclaireur… mais c’était de toutes les possibilités d’action la plus stérile. Un seul regard à Eridani suffisait à lui souffler que c’était peut-être bien de Pipes qu’il tentait de se sauver. Si ce dernier n’était pas encore monté pour régler son compte peut-être ignorait-il sa présence dans le bâtiment ? Elle était convaincue que Pipes savait tout a propos d’eux mais maintenant n’en était pas tout à fait sûre. Quoi qu’il en soit rien de ce qu’elle était en mesure de faire avec l’équipement qu’elle avait en ce moment ne changerait le fait que le terroriste obtiendrait ce qu’il voulait. Tout ce qu’elle était en mesure de contrôler était les dommages qu’Eridani et Zolvar subiraient. Le fait qu’il venait de tuer un mercenaire hautement entrainé et qu’il était visiblement prêt à en découdre avec un deuxième en armure assistée intimait Annabelle à prendre ses capacités très au sérieux.

Elle se leva lentement, intimant une nouvelle fois au cyborg de rester immobile. Elle marcha jusqu’au cadavre du mercenaire en évitant de se placer dans la ligne de vue directe de Pipes et le détacha. Le corps augmenté était diablement lourd mais la gardienne plia les jambes et entreprit de trainer leur ex-prisonnier jusqu’à la première marche. Toujours en essayant de rester hors de vue, elle le laissa débouler en bas des marches.

Elle attendit, immobile, la suite des choses.

Le mercenaire resta immobile et déconnecté. Une certaine tension venait de s'installer, il s'en rendait compte, oui... mais que pouvait-il faire, au fond? Dans les faits, simples et réels: rien. Il ne pouvait rien faire, même s'il le voulait.

Il ferma les yeux. Incapable de faire quoique ce soit, c'était même inutile qu'il s'expose à davantage de stress. Sa respiration se fit un peu plus profonde, mais sa peau continua de changer de couleurs de manière irrégulière et imprécise.

Le Netralite fixa Annabelle. Son regard montrait une inquiétude et une peur très réelles. Il était terrifié et c'était visible. Il ne fit pourtant pas un son et ne bougea pas d'un cheveux: s'il y avait une chose qu'il ne voulait pas voir arriver, c'était leur exécution à Zolvar et lui. Il suivit donc les ordre silencieux d'Annabelle, mais la suivit du regard. Si Pipes approchait la Gardienne, il la défendrait.

Le cyborg mort ne résista pas, sinon de son poids. Le cadavre glissa en bas de l'escalier tout en produisant un réel tapage, puis arriva en bas. Le rire impersonnel se fit de nouveau entendre. La Gardienne put entrevoir la silhouette en imperméable de Pipes en bas de l'escalier.

- Que de coopération. Merci. Voyons voir...

Tous purent entendre le son du métal, qu'on force et qu'on plie. Les sons étaient assez étranges et désagréables, même. Par contre, on n'en connaissait pas la nature. Eridani jeta un œil vers l'escalier, puis de nouveau à Annabelle, incertain. Il retint un grognement en voyant le mercenaire avec les yeux fermés, mais se permit d'étirer une main pour prendre son pouls. Subitement, la voix se fit de nouveau entendre, d'un ton neutre.

- Oh, n'est-ce pas une surprise... Hemet, je ne m'attendais pas à te trouver ici. À te retrouver, dans les faits. Je vais te laisser aller, pour cette fois. Nous nous reverrons, je te le promets. Bonne chance pour ramener le mercenaire en sécurité, mademoiselle Steinhart. Et toi, Hemet, débarrasse-toi rapidement du virus que ce cyborg t'a implanté.

Le silence se fit. Plus un son ne se faisait entendre. Eridani, lui, s'était figé. Il n'osait plus respirer, comme s'il avait peur de confirmer sa présence.

La gardienne était restée immobile et très attentive après avoir poussé le corps dans l’escalier. Toute cette situation la rendait extrêmement inconfortable mais c’était le mieux qu’elle était en mesure de faire vu les circonstances pour garder le cyborg et le mercenaire en sécurité.

Le mouvement d’Eridani attira son regard toutefois et comme pour faire écho à ses pensées la voix impersonnelle de Pipes se fit de nouveau entendre. Cette fois-ci le regard de la gardienne changea… la vision du mercenaire en état de choc aux côtés du cyborg terrifié suffit à interrompre le fil de ses pensées. Il connaissait son nom. C’était un fait trop terrifiant pour qu’elle reste là sans faire quoi que ce soit et un étalage de pouvoir trop prétentieux pour qu’elle passe l’éponge. Une voix dans sa tête lui cria de rester immobile... mais le mélange de peur et de rage qu’elle ressentait l’empêchait de l’entendre.

Après quelques pas rapides la jeune femme attrapa le fusil de précision et bondit dans l’ouverture de la cage d’escalier. Le Netralite n’eut probablement que le temps d’apercevoir sa mâchoire crispée et son visage froid. Déterminé. Elle épaula son arme et tira. Son tir visait les yeux brillants de la silhouette en imperméable.

Le Netralite avait vu le changement de regard d'Annabelle, mais n'avait à peine eut le temps de lever la main pour la retenir qu'elle était partie comme une flèche. Il s'était tout de même levé et avait mis sa main fonctionnelle sur la garde de son arme, puis s'était précipité près d'Annabelle, sans pour autant se mettre à vue.

La Gardienne bondit dans l'ouverture de la cage d'escalier et tira. Son tir fit mouche, sans contredit. La silhouette en imperméable recula d'un pas... mais sans plus. On voyait l'impacte de tir, qui venait de briser son œil droit... mais y avait-il réellement un œil, dessous? Quelques morceaux de plastiques jeunes et même du filage se fit voir, mais pas de sang, pas de chair. Surtout, Pipes ne tomba pas. Il mena doucement une main à sa tête, caressa l'endroit touché du bout des doigts, puis planta le dernier œil lumineux sur la Gardienne. Ses poings se serrèrent alors qu'Annabelle constatait qu'il n'avait pas eu de blessures, et que même, il ne semblait pas avoir d'yeux.

- Oooooh, grave erreur... Il vous reste une balle, ma chère, et je tiens à vous dire: même si vous tirez au même endroit, vous ne me ferez rien. Déposez votre arme. Ma patience a des limites. S'il vous faut réellement des menaces, je vais vous en donner. Pourquoi pas, hm?

Pipes déposa un pied sur la tête du cyborg mort, qui avait vraisemblablement été ouverte à l'arrière à la main, puis la broya sans aucun effort apparent. Sa voix était toujours impersonnelle, mais semblait maintenant froide, agressive.

- Les Défenseurs signent pour mettre leur vie en danger, pour protéger les autres. J'ai beaucoup de respect pour les gens de votre métier. Mais dites-moi... les ingénieurs pensent-ils à se sacrifier, alors qu'ils choisissent leur métier?

Le terroriste en bas de l'escalier avait toutefois raison sur un point: il ne restait qu'une seule balle dans le chargeur de l'arme.

Annabelle resta là, le canon toujours pointé sur sa cible pendant encore quelques secondes. Elle jonglait sérieusement avec l’idée d’ajuster son tir et de ruiner l’autre œil synthétique de Pipes. Mais serait-ce suffisant pour le mettre hors d’usage ? Non. Définitivement pas. Ça n’accomplirait rien de toute manière. Pipes était manifestement entièrement synthétique… il était insensé de croire qu’anéantir peu importe ce qui se trouvait en face d’elle arrêterait définitivement la menace qu’il représentait.  

Il venait de confirmer la plus grande crainte de la gardienne et c’est ce qui la poussa obéir. La poussa à réfléchir. À regret, la mâchoire serrée, elle fit lentement descendre le canon de son arme. Ses jointures étaient blanches tellement elle serrait la poignée du fusil. Un jour elle allait le tuer pour ça. Elle s'en fit la promesse. Elle ne disait pas un mot, elle n’avait aucune envie de se lancer dans un débat ou une bataille de mots avec Pipes. Elle patienta, attendant de voir la suite des évènements. En ce moment elle ne regrettait qu’une chose : ne pas être plus lourdement armée.

Le temps sembla se figer alors que la Gardienne baissait son canon. Personne ne bougea, et tous semblèrent cesser de respirer. Même Eridani, tout près d'elle, n'osait plus cligner des yeux.

Alors qu'elle descendait le canon de son arme, Pipes eut un petit soupir. Il monta lentement l'escalier, sans faire de mouvement brusque, puis tendit la main en direction de l'arme, une fois qu'il fut assez près pour pouvoir la saisir si Annabelle la lui tendait.

- Voilà une décision réfléchie. Je ne suis pas mauvais joueur. Chaque chose a une valeur, et marcher de cette manière sur vos instincts est un grand sacrifice. Le groupe duquel ces hommes font partie s'appel l'Hécatombe. Monsieur Meyers sait exactement où leur avant-poste près de l'État se trouve. Ils ont encore deux membres fonctionnels dans l'État, qui ne sont pas ici. Deux scientifiques. L'un vous sera très difficile à saisir. Maintenant... l'arme, je vous prie. Avec une seule balle, elle vous est inutile.

De plus près, comme ça, la jeune femme pouvait constater que Pipes n'avait réellement pas d'yeux. C'était une surface plane, où la balle s'était écrasée en ne faisait qu'une légère grafigne. Le matériel semblait solide, beaucoup plus que ce qui se faisait en cybernétique dans l'État. Près d'elle, Eridani fit légèrement glisser la lame de son katana, la sortant un peu du fourreau, comme prêt à bondir.

Annabelle ne bougea pas, son regard toujours fixé intensément sur le synthétique. Elle aurait donné cher pour être en armure assistée et pouvoir renfoncer cette plaque à coup de poing... Elle fronça les sourcils.

"Contre vous peut-être. Mais avant de réussir à atteindre l’avant-poste le plus près nous avons beaucoup de route à faire… route que j’aimerais faire avec autre chose qu’un bâton comme seul moyen de défense."

Pipes n’avait aucunement besoins de son arme pour être dangereux… et il ne lui aurait pas livré ces informations qu’elle n’avait pas demandée s’il avait eu l’intention de la tuer. Elle eut une désagréable impression.

"Si vous attendez quelque chose de moi dites-le maintenant. J’ai bien peur que nous ne soyons serré dans le temps. "  

Elle avait toujours l’arme en main… mais en gage de bonne foi elle abaissa d’avantage le canon de l’arme, pointant vers le sol à présent.

Pipes sembla la regarder, vu son absence d'yeux maintenant confirmée, puis monta une marche supplémentaire. On sentait une certaine chaleur se dégager de son corps, malgré le froid et la distance entre eux deux. Il eut un petit gloussement, neutre et impersonnel encore.

- J'attends de vous que vous emmeniez ces deux hommes en sécurité. Sinon... rien. Rappelez-vous bien la promesse que me fait votre regard, par contre. Mourir des mains d'une guerrière aussi raffinée sera pour moi un réel plaisir. Mais... pas aujourd'hui. Je n'ai pas le droit de mourir aujourd'hui.

Il eut un gloussement, se tourna, puis fit un bond, pour atterrir sans un son en bas de l'escalier. Il se rendit tranquillement jusqu'à l'armure assistée, la botta du pieds tout en murmurant un "ne t'avise pas de mourir avant de délivrer mon message", puis sous les yeux de la Gardienne, il disparut, tout simplement. Il venait de s'effacer du paysage, sans laisser de traces. On n'entendait plus rien de lui, même.

Près d'elle, Eridani se permit finalement de respirer, s'était rendu compte qu'il ne le faisait pas depuis quelques instants déjà, et se dirigea rapidement vers Zolvar. Il termina tout aussi rapidement de faire le brancard, visiblement sur les nerfs, prit quelque secondes pour se masser les yeux, puis se rendit finalement compte qu'il tremblait.

- Dépêchons-nous de bouger avant qu'il ne change d'avis... le brancard est prêt. Même... avec les uniformes, nous pourrions construire un harnais pour le fixer à nous...

Le Netralite ne semblait pas au mieux de sa forme, comme tout le monde, mais donnait tout de même son 110%.

La « guerrière raffinée » resta un petit moment sans bouger, assistant à la sortie dramatique de Pipes avec un mélange de fascination et de rage. Si il voulait qu'ils se rendent à destination c'était qu'il avait un plan pour eux... et c'était probablement cette pensée qui irritait le plus la gardienne : celle d'être un pion dan un jeu qu'elle ne comprenait pas. Ils allaient se revoir… le fait qu’elle ait manifestement fait une impression sur lui laissait peu de doute. En attendant…

Elle laissa aller un long soupir et déposa le fusil de précision avant de venir aider Eridani. Ils avaient encore beaucoup de travail à faire… Ses mouvements étaient eux aussi moins énergiques qu’avant mais elle ne semblait pas vouloir prendre de pause. Peut-être était-elle en meilleur état que le Netralite parce qu’elle n’avait pas pleinement conscience de ce qui venait de se passer ? A voir la manière dont il avait réagi ils étaient peut-être passé beaucoup plus proche de la catastrophe qu’elle ne le pensait.

"Parfais. Commençons avec le brancard mais amenons les uniformes avec nous au cas où. Il devrait y avoir de la place dans le sac."

Elle prit les épaules du mutalhyte et se prépara à le déplacer sur le brancard quand Eridani serait prêt. Il fallait procéder doucement pour éviter que ses blessures ne se rouvrent… mais le sortir d’ici au plus vite pour qu’il sorte de sa torpeur. Cette proximité avec le mercenaire acheva de ramener son esprit sur la tâche présente. Une fois bien positionné sur la toile du brancard elle retira son foulard et en fit un oreiller sur lequel elle déposa doucement la tête de Zolvar. Elle garda un instant ses mains sur les côtés de son visage.

"Tiens bon Zayne… c’est presque terminé. "

Elle fit signe au cyborg qu’elle était prête. Ils pourraient se mettre en route dès qu’il serait prêt.

Eridani acquiesça, puis l'aida à mettre l'imposant mercenaire sur le brancard. Il s'assura que le Mutalythe soit encore bien emmitouflé, vérifia le brancard, puis déposa les uniformes sur les jambes de Zolvar, pour les emmener. Positionnant son bras inactif avec celui qui bougeait encore, il le coinça à sa ceinture, le fixa solidement, puis se positionna pour être capable de porter le brancard. Son regard se fixa dans celui d'Annabelle, et il prit une bonne inspiration.

- D'accord. Un. Deux. Trois...

Le Netralite souleva, en même temps qu'Annabelle, le brancard, s'assura que tout tenait encore une fois, puis bougea de concert avec elle. Ils devraient tous faire vite pour se rendre à l'avant-poste défenseur: lui et Annabelle n'avaient plus de manteaux, et le mercenaire allait très mal. Le froid était leur ennemi à tous, mais le temps l'était encore davantage.

Avec la jeune femme, il descendit l'escalier, pour arriver en bas. Son regard évita la tête de cyborg simplement écrasée sur le sol, ou même l'armure assistée. Il voulait se détacher de tout ça et bouger au plus vite. Dès qu'Annabelle fut prête, ils sortirent affronter le froid.

Dehors, le vent sifflait, mais sinon aucune neige ne tombait. LE froid était endurable, moins mordant que les derniers jours, mais tout de même présent. Personne n'était dans le secteur, maintenant. ils auraient une demi-heure de marche à faire pour se rendre à l'avant-poste, s'ils étaient chanceux. Pour le moment, aucun obstacle ne se présentait sur leur route.

La jeune femme faisait de son mieux pour se synchroniser avec les mouvements d’Eridani afin de rendre les mouvements du brancard aussi doux que possible. Les pas du duo faisaient craquer la neige, troublant le silence entêtant et inquiétant. Le fusil d’éclaireur battait son flanc au rythme des pas soutenus du duo, apportant un minimum de réconfort à la gardienne.

Une fois son corps en action le froid extérieur devint tolérable, le peu de chaleur que ses vêtements arrivaient a retenir était du moins suffisant pour qu’elle ne tremble pas. Annabelle gardait un regard alerte et une démarche sûre. Elle se sentait exposée et souhaitait se mettre à l’abris aussi vite que possible.

"Quelques coins de rue avant, vous me laisserez le transporter seul jusqu’à l’avant-poste… vous êtes toujours sur la liste de visages recherchés par les gardiens. "

Elle sentait qu’elle énonçait un fait évident mais elle voulait s’assurer que le Natralite n’avait pas un autre plan. Elle profita du fait qu’elle avait encore un bon contrôle sur sa respiration pour faire la conversation. Une fois arrivée il n’y avait aucun moyen de savoir quand elle reverrait le cyborg.

"C’est Pipes qui veux vous voir disparaitre ? C’est lui que vous auriez craint en prison ?"

Le Netralite avança avec elle et synchronisa au mieux ses pas, lui aussi, avec ceux de sa compagne du moment. Il n'était pas très bavard, probablement parce qu'il était concentré, et observait souvent aux alentours. Parfois, on avait l'impression que son regard devenait sévère, peut-être à cause de la douleur, mais il ne disait rien. Aux premières paroles de la Gardienne, il acquiesça simplement. Il savait qu'Annabelle ne voulait pas le voir capturé. Pire, si les autres Défenseurs la voyaient en sa présence, son alibi de la dernière fois serait totalement grillé.

Les dernières questions, par contre, finirent de durcir son regard. Il n'aimait visiblement pas les questions, mais surtout, le fait que ce soit vrai. Le fait qu'elle connaissait maintenant cette information parce qu'ils avaient été confronté à Pipes en personne, mois d'une heure auparavant.

- ...je ne savais pas que c'était lui directement... je n'avais entendu que sa voix. Il ne s'était jamais montré à moi. Maintenant que je l'ai entendu... je suppose que je ne serai à l'abris nulle part. Je vais devoir trouver quelque part pour me faire oublier. Encore... je resterai disponible pour Zolvar, bien entendu... Sinon, ce serait un affront inacceptable envers votre personne...

Le Netralite soupira, fit un tour d'horizon rapide, puis se concentra de nouveau sur leur marche. Qu'ils n'entendent que leurs pas à eux le rassurait, de son côté: il savait qu'ils n'étaient pas suivi par qu'importe quel spectre qu'était Pipes.

- ...soyez prudente. Maintenant qu'il vous sait lié à moi, de près ou de loin... Je suis tellement désolé. Je ne voulais pas vous mettre en danger... ni vous, ni lui...

Les paroles du cyborg étaient sincères, c'était facile à remarquer. Ils avaient encore le temps de parler, dans tous les cas: l'avant-poste était encore assez loin pour ça. En plus, il n'y avait aucun signe de vie autour.

La jeune femme eut un long soupir.

"Vous n’avez rien à voir dans tout ça. Il connaissait mon nom et semblait surpris de vous voir. Il n’était pas là pour vous… Et manifestement il m’avait déjà à l’œil. Tout le monde est en danger quand on parle de Pipes. Peu importe ce qu’on peut avoir fait. "

Son regard s’était lui aussi durcit. Le simple fait que cette ordure synthétique ait mentionné son frère lui donnait envie de partir en chasse. Si seulement elle avait eu son fusil d’assaut… elle aurait probablement put régler une bonne partie des problèmes de l’état. Elle réfléchit un moment.

"Vous vous souvenez de ce qu’il a glissé à l’altéré ? « Ce territoire est le mien »… ça voudrait dire qu’il y a tout de même certains endroits qui sont hors de son influence, non ? "

Annabelle doutait que ledit territoire serait plus hospitalier, mais au moins il ne serait plus traqué activement de tous les côtés. Elle continua de marcher. Elle rassembla son courage et parla.

"Je comprends que certains fardeaux sont fait pour être portés seuls… mais si je vous ai laissé partir ce n’était pas uniquement pour aider Zolvar. C’était pour vous sauver la vie. Alors faites-moi un grand plaisir et promettez-moi d’être prudent, d’accord ? "

Elle leva la tête, observant un moment les toits des bâtiments autours avant de revenir sur le cyborg.

"Si je peux aider dites-le moi. Je veillerais sur Zolvar jusqu’à son rétablissement et après, ça va de sois… mais si je peux vous aider, vous, ne vous gênez pas. "

Eridani se retint d'émettre le moindre commentaire. Il doutait fortement qu'il n'avait rien à voir avec le danger qui planait maintenant sur Annabelle et Zolvar. Surtout maintenant que Pipes les avait vu avec lui. Il se contenta de baisser la tête, alors, et de marcher, pendant que la Gardienne faisait savoir son désaccord par rapport à son implication. Il attendit même qu'elle aie finit de parler avant de dire quoique ce soit.

- Probablement que l'extérieur des murs serait une zone sécuritaire pour moi. Le hic; je ne pourrai pas continuer d'aider les gens qui venaient me voir, et de plus... je n'aurai pas de soins pour ma cybernétique. Hors de question que je me rende chez les renégats: nous avons tous les deux vu ce dont ils sont capables avec des êtres de ma sorte.

Il grogna d'ailleurs. Le froid entrait très bien par le trou dans son épaule et menaçait de geler la conduite sanguine. Surtout, son nerfs lui-même prenait froid, lui causant une certaine douleur.

- Je serai prudent, autant que je le peux... pour ce qui est de votre aide... Si vous connaissez un cybernéticien subtile, qui est professionnel et maintient ses clauses de confidentialités, je serais preneur. Je ne suis pas en état de me soigner ou de me rafistoler. Je compte payer son temps, et son silence s'il le faut. Sinon... rappelez à Zolvar que, s'il veut me voir, il n'aura qu'à me faire signe. Je trouverai un moyen de préparer une rencontre...

Le cyborg eut un profond soupir, à la fois triste et déçu. On aurait pu croire qu'il pensait à sa vie de nouveau chamboulée, mais les paroles qui suivirent ce soupir confirmèrent le contraire.

- ...quel dommage que je doive déserter le culte pour un moment. J'aimais tant aider ceux qui venaient me voir. Leur donner de l'espoir et chasser leurs peurs... J'espère qu'ils continueront à bien se porter malgré mon absence...

Ils avaient maintenant la moitié du chemin de fait. Encore une dizaine de minutes, tout au plus, et ils devraient se séparer. Les toits, eux, n'étaient la cachette de personne, seulement recouverts de neige.

Annabelle réfléchit un moment à la question.

"Les seuls que je connaisse personnellement s’occupent des cyborgs Gardiens ou Guérilla… Mais j’ai beaucoup de contact qui pourraient me conseiller sans poser trop de questions. Je vais essayer de me renseigner dès que j’arriverais à l’avant-poste. "

Ce n’était pas comme si les gardiens manquaient de cyborg en besoins de réparation. Certains faisaient appel à des services extérieurs pour les « désagréments » qu’ils subissaient hors-service pour éviter de se faire taper sur les doigts. La jeune femme écouta ensuite attentivement la complainte du Netralite, attendrie. Elle souhaitait avoir une solution à tous les problèmes de son camarade mais n’en trouvait aucune. Il sacrifiait tellement sans rien demander en retours…

"Peut-être qu’il vous faudrait simplement désigner un nouveau « Netralite » pour veiller sur eux en votre absence ? Je ne sais pas si vous connaissez quelqu’un avec un désir d’aider aussi grand que le vôtre mais peut-être que déléguer un peu est la solution en ce moment ?"

Malgré l’effort physique que demandait le transport du mercenaire, la jeune femme commençait lentement mais sûrement à ressentir la morsure du froid. Insidieuse et graduelle, elle gelait en ce moment sa peau, refroidissant très rapidement la sueur qui commençait à perler et rendant ses extrémités douloureusement insensibles.

Eridani se contenta d'acquiescer aux premières paroles d'Annabelle. Lui aussi, le froid commençait à l'affecter. Déjà que les basses températures étaient mauvaises pour les cyborgs, avec des blessures c'était pire. Il ne se plaignait pas, par contre, et avançait comme son corps le lui permettait. Ses jambes étaient fragiles, sont torse décoré d'impacte de balles et son épaule en bouillie, mais il avançait sans rien en dire.

Aux autres paroles, il eut un soupir doux, comme amusé par la proposition, puis acquiesça lentement. Ce pourrait être une solution, probablement. À quel degré? C'était une autre histoire.

- ...je pourrais déléguer, oui... Par contre, je suis le seul qui sait aider les gens qui développent des... capacités, comme Zolvar... C'est pour ces gens que j'ai formé le Culte. Pour qu'ils puissent apprendre à se servir de leur don. Accessoirement, et bien, c'est un lieu de recueillement et de calme, de méditation... Mais oui, je suppose que ce serait une solution viable, pour le moment...

Le cyborg commença à ralentir. Ils se rapprochaient du lieu de leur séparation. Il finit par s'arrêter et regarda Annabelle quelques instants. Son regard se fixa ensuite sur le mercenaire, et il ne put s'empêcher de le tapoter un peu.

- ...c'est ici que nos chemins se séparent. Je vous en pries... soyez prudent. Et... gardez un œil sur lui. Il a déjà assez souffert... je crains pour sa candeur et sa douceur...

Le cyborg déposa doucement le brancard, laissa les uniformes là, sauf un, duquel il essaya de se couvrir. Il s'inclina ensuite bien bas, semblant prêt à partir.

La jeune femme soupira doucement et sourit.

"Je crois que rien ne réussira jamais à atteindre sa bonté."

Elle rougit un peu plus visiblement malgré le froid mais ne semblait aucunement vouloir ravaler ses paroles.

"J’ai beau ne pas le connaître depuis longtemps je crois que nous savons tous deux qu’il est plus solide que ça. Je m’assurerais personnellement qu’il ne quitte pas le lit… pour quelques jours du moins. Après ça je crois que ça prendrait un escadron complet. "

Elle rit un peu, serrant ses bras autours d’elle dans le vain effort de se réchauffer. Même si encore beaucoup de questions brulaient ses lèvres il était probablement plus sage de laisser le Netralite aller se mettre à l’abris. Elle pencha la tête, semblant chercher ses mots pendant un moment.

"Faites attention d’accord ? "

Après un dernier regard vers le cyborg la jeune femme empoigna l’une des extrémités du brancard et continua seule le petit bout de chemin restant avant d’atteindre l’avant-poste tant attendu. Ses bras étaient glacés et la brulaient en même temps, mais elle serra les dents et posa un pied devant l’autre, amenant le mercenaire plus proche des soins dont il avait besoins.

Eridani eut un gloussement doux et acquiesça, visiblement d'accord avec tes paroles. Il te voir rougir mais ne s'en formalise pas, semblant trouver la chose mignonne.

- Je ne doute pas qu'il sera entre de bonnes mains. Mais tout de même... c'est la troisième fois que la race humaine le trahi. Ça va laisser des marques. Bref... faites autant attention que vous me demandez d'être prudent.

Lui aussi tourna les talons et partit. Ce ne fut pas long qu'on le perdit de vue. Malgré ses jambes endommagées, il restait rapide. Surtout, silencieux et subtile.

La Gardienne tira donc le brancard seule, durant une dizaine de minutes infernales. Puis, elle reconnut le coin. L'avant-poste était au coin de la rue, visiblement occupé par les Défenseurs en poste. Personne ne se trouvait dans la rue, sinon elle, et on la reconnut bien vite. Un homme accourut, en armure complète, puis se figea quelques instants en voyant ce qu'elle transportait.

- Bordel... entrez, vite. Vous m'expliquerez ce qui s'est passé une fois à l'intérieur.

Le Gardien agrippa l'autre côté du brancard et aida la jeune femme à l'emmener dans l'Avant-poste. Dès qu'ils entrèrent, une vague de chaleur les envahit. Tous les Défenseurs présents, donc six, vinrent voir. Ils n'avaient rien de mieux à faire. Il y avait là des visages qu'Annabelle avait déjà vu, mais personne qu'elle ne connaissait personnellement. Le médecin de service vint alors la guider et les firent déposer le mercenaire dans la salle de soin. Le Gardien qui l'Avait aidé attendit qu'ils aient les mains libres avant de tourner son attention sur elle.

- Je veux vos papiers, maintenant. Et des explications.

La gardienne avait guidé le mercenaire à l’intérieur à l’aide du gardien en armure. Elle haletait, mais respirait déjà mieux figurativement parlant. La chaleur régnant à l’intérieur la frappa comme un coup de fouet, ramenant douloureusement la circulation sanguine dans ses mains et son visage. Elle aurait sans doute droit à un bon Rhume connaissant sa chance… mais c’était peu cher payé pour la sécurité de Zolvar. Une fois ce dernier entre les mains des soignants la jeune femme se tourna docilement.

"Patrouilleuse Steinhart, équipe du sergent Jayx. Je ne sais pas s’il a les siens sur lui mais il s’agit de Zolvar Zayne. Il est mercenaire, avec les loyals si je ne me trompe pas… il est porté disparu depuis quelques semaines maintenant."

Elle tendit au responsable ses papiers d’identification et attendit patiemment qu’il les examine. Elle était échevelée, humide de neige et de transpiration, la peau rouge à cause du froid, de l’effort et maintenant de la chaleur. Elle avait parfaitement conscience de ce à quoi elle devait ressembler, surtout avec son bandage imbibé de sang au bras. Elle prit quelques instants pour retrouver le contrôle total de sa respiration et attendit le moment opportun pour recommencer à parler.

"Je suis tombé sur lui alors que je rentrais à la caserne. Il était pourchassé par un trio de mercenaire appartenant à une faction dont je ne sais rien : L’Hécatombe. Il était leur prisonnier mais il a réussi à s’échapper."

Elle prit une bonne respiration. Elle retira le fusil d’éclaireur de son épaule de mit la sécurité en place avant de le déposer avec l’insigne bien à vue. C’était aussi une pièce à conviction très importante pour la crédibilité de son récit. Elle voulait vraiment résumer de manière aussi efficace que possible tout ce qui s’était passé.

"L'un des mercenaires nous est tombé dessus alors que je me dirigeai vers ici avec Zayne. Après l’avoir mis hors d’état de nuire nous avons dut nous réfugier dans un bâtiment pour s’occuper des blessures de Zolvar. Le deuxième et troisième mercenaire nous y ont trouvé. Deux d’entre eux sont morts mais je crois que le dernier est encore vivant dans le bâtiment : Il pilotait une armure assistée que nous avons mis hors d’usage. Il est coincé à l’intérieur, sévèrement brûlé. Il serait peut-être sage d’envoyer une équipe l’appréhender avant qu’il ne réussisse à sortir de là. "

Elle leva une main rapidement.

"Il est extrêmement dangereux. Et potentiellement encore armé."

Voilà, pour le moment c’était tout. La jeune femme se tint droit malgré la fatigue et l’inconfort, prête à répondre aux questions de son supérieur hiérarchique. Elle ne put empêcher son regard de s’aventurer vers la salle de soins… elle était morte d’inquiétude pour le mercenaire.

Les soignants emmenèrent Zolvar dans la salle de soin, puis fermèrent la porte, pour ne pas être dérangé. L'arrivée des nouveaux venus était d'ailleurs passée, la plupart des Gardiens en place retournèrent à leur poste, sauf celui avec Annabelle. Une femme vint les rejoindre, une blonde au regard sévère, et écouta lentement le récit de la jeune femme.

Le Gardien qui l'avait aidé vérifiait les papiers de la Défenseure, tout en la regardant du coin de l'œil. Il semblait trouver toute cette histoire exagérément compliquée, mais n'en disait rien. Dans tous les cas, il redonna ses papiers à Annabelle et se saisit de l'arme, pour l'examiner. Ce fut la femme qui prit la parole, la réelle supérieure hiérarchique de l'endroit.

- Donc, mademoiselle Steinhart. Vous nous dites que vous avez été attaqué par trois mercenaires. Deux sont morts, et le troisième est dans un bâtiment non-loin d'ici, enfermé dans une armure assistée. Tout ça parce qu'ils pourchassaient monsieur Zayne. Suis-je exacte?

La femme fit signe au Gardien qui avait aidé Annabelle, suivit d'un quatre sur ses doigts. Le Gardien s'en fut donc chercher le reste de son équipe. C'est seulement quand le quatuor fut sur les lieux que la femme se remit à parler.

-- Donnez le lieu exacte à mes collègues. Une description des lieux également. Je veux aussi la localisation des cadavres. Et surtout, savoir exactement à quoi mes hommes vont avoir affaire dans ce bâtiment. Quel modèle d'armure assistée, quel armement, entre autre.

L'un des soignants sortit alors de la salle, puis vint tapoter l'épaule de sa Capitaine, l'air inquiet.

- Madame? Nous allons devoir le faire transférer au complexe au plus vite. Ce n'est pas beau du tout. Il est en état de choc, il a perdu beaucoup trop de sang... c'est une boucherie. Si on ne le transfère pas rapidement, je doute que son état se stabilise...

La Capitaine soupira, n'aimant pas la nouvelle qu'elle venait de recevoir, puis acquiesça.

- D'accord. Je vais faire demander un transport. Avec cette neige... je ne peux rien garantir.

Son regard revint sur Annabelle, sévère cette fois, et elle la darda de son regard vert.

- Je vais bien entendu avoir besoin d'un rapport complet, mais ça attendra après vos soins.

Le mercenaire était resté inerte tout ce temps. Il ne voyait rien, n'entendait plus rien non plus. Il avait l'impression de voir la vie passer devant ses yeux, à travers une pellicule noire et tachée. Tout lui semblait si loin...

On le transporta. Il n'en eut pas conscience immédiatement. Il sut qu'on déposa ses pieds à un moment, mais rien d'autre. Puis, la chaleur, qui reprenait lentement place dans son corps gelé. Il sentit un peu de douleur le quitter, celle causée par le froid, mais toutes les autres que ledit froid avait engourdies, revenir de plus bel. Puis, devant son visage se glissa une personne, à la chemise blanche et au masque de médecin. Sa peau se stabilisa subitement dans son changement de couleur, devenant totalement bleue.

Il se redressa, saisit le médecin, puis le plaqua au sol. Par-dessus lui, il grogna, mais ignora la douleur. Son sang bouillait. On ne l'aurait pas encore! On ne l'ouvrirait pas encore!

Annabelle hocha la tête aux propos de la femme, se tenant toujours très droite.

"Armure de type inconnue, plaques de métal très épaisses, sans failles visibles. Les systèmes étaient grillés quand je suis parti : La seule arme à ma disposition était un Molotov improvisé. Il n’y a aucun mécanisme d’éjection : pour le faire sortir de là il faudra découper ou démonter l’armure. Il avait un minigun quand il nous a attaqué. Calibre inconnu. "

Elle décrit avec autant de précision que possible le lieu dans lequel Eridani, Zolvar et elle venaient de passer des moments éprouvants, ainsi que la localisation des deux cadavres. Suite à sa dernière requêtes la jeune femme secoua la tête.

"Je n’ai subi qu’une coupure, madame et elle est déjà traitée. Concentrez-vous sur le mutalhyte. Ils… ne le pourchassaient pas, madame… ils le chassaient. Le premier mercenaire a ouvert le feu au beau milieu de la rue et était prêt à m’abattre pour récupérer monsieur Zayne."

Elle prit une grande respiration.

"Il y a autre chose que vous devriez savoir. L’un de ces cadavres est…"

À peine eut-elle le temps de commencer qu’elle entendit un bruit sourd venant de la salle de soins. Elle jeta un regard rapide très inquiet à sa supérieure avant de s’élancer vers la porte. Son cœur, qui battait déjà la chamade avant qu’elle ne voit la scène, faillit s’arrêter.

"Zayne!"

Elle resta là, les deux mains tendues devant elle, prête à intervenir.

Sa supérieure l'écouta, le reste de l'équipe également. Puis, au son sourd, tous se précipitèrent dans la salle de soin. Le médecin était sur le dos, surpris, mais essayait surtout de se décoincer. La main du mercenaire sur sa gorge allait lui faire manquer d'air assez vite. Il essaya de dire quelque chose, sans en être capable.

Ce ne fut pas long que deux Défenseurs se ruèrent sur Zolvar et la saisirent, pour le faire reculer. Ils se moquaient un peu de la blessure de son bras, mais faisaient attention à celle de son torse. Les soignants avaient eu le temps de dénuder le haut de son corps, alors on voyait très bien la marque sur son corps.

- Monsieur Zayne! Calmez-vous! Vous êtes en sécurité!