Au secours, mon ange Gardienne! (Pv Annabelle, DM)

La gardienne était en train d’essayer de trouver un uniforme assez grand pour le mercenaire quand elle entendit les mouvements. Elle sur immédiatement ce qui se passait et un juron franchit ses lèvres. Elle descendit quatre à quatre les escaliers, arme en main, pour venir se planter devant leur prisonnier.

"Si tu ne te calmes pas immédiatement je te revoie au pays des rêves. Tu n’auras pas de deuxième avertissement. Compris ? "

Elle enclencha une balle dans la culasse pour donner du poids à ses paroles. Ses préparations au premier allaient devoir attendre : il était hors de question qu’elle laisse le cyborg sans surveillance. Ils leur avaient prouvé qu’il était dangereux et elle ne comptait pas lui laisser de chance de leur prouver encore une fois.

"Tant qu’à t’avoir éveillé… Tu as le droit de garder le silence mais tu aiderais pas mal ta cause si tu nous donnais quelques détails. Je n’ai jamais vu personne se battre comme ça… où tu as appris ça ?"

Combien vous êtes ? Peuvent-ils nous retrouver ? Comment tu t’appelles ? c’étaient toutes des questions qu’il était trop facile de trafiquer. Non… elle devait le cuisiner un peu, entrer dans sa tête, le comprendre. Il y avait de l’admiration sincère dans sa voix, de guerrière à guerrier si on veut. Avec un peu de conversation elle parviendrait peut-être à tirer quelque chose…

Dès qu'Annabelle descendit et se planta devant lui, le cyborg ennemi se tendit et s'immobilisa. Seul l'un de ses deux yeux était encore fonctionnel, donnant une allure étrange à son regard. Il grogna, sans plus, pour toute réponse, et fouilla rapidement les environs du regard. Peut-être cherchait-il les échappatoires, peut-être se demandait-il simplement où il avait atterrit... c'était plein de bonne suppositions. La balle qui glissa dans le chargeur de sa propre arme ne lui donna pas envie d'être turbulent, dans tous les cas.

Aux question, par contre, il eut un rire très audible. Tout ça semblait maintenant l'amuser au plus haut point. Il regarda Annabelle, la détailla de son œil fonctionnel, puis rigola encore un peu avant de dire quoique ce soit.

- Voyons, ma belle... pourquoi je te répondrais, hum? Tu n'as pas les moyens de me faire parler. Et je n'ai pas peur de toi. Pas peur de mourir non plus. Et puis... une garce de l'État n'y comprendrait rien, hm?

L'Assistant se remit à rire, doucement, puis sursauta alors que sa tête se redressait brusquement dans le pilier contre lequel il était attaché. Il grogna un peu, puis fixa son attention sur quelque chose derrière la Gardienne.

Comme de fait, le Netralite était revenu et fixait l'autre cyborg, les poings serrés.

- Surveillez votre langage. Vous êtes chanceux d'être en aussi bonne condition.

La gardienne haussa les épaules et jeta un regard au Netralite avant de revenir vers l’assistant. Il en fallait beaucoup plus pour l’atteindre, elle n’avait même pas sourcillé.

"Tu nous as sous-estimé une première fois… ne le fais pas encore. À moins que tu veuilles errer dans ce quartier en tant qu’homme tronc jusqu’à ce que tes piles soient déchargées ? "

Elle sourit doucement avant de se lever. Elle avait l’habitude des fanatiques puristes et des braves. La mort était un cadeau pour eux : une fin très dramatique et haute en couleur… il suffisait de leur faire voir d’autres alternatives.

"Ce n’est pas de moi qu’il faut que tu aies peur : c’est de ce qu’on peut te faire. Moi j’aime voir les gens ramper, c’est tout. "

La gardienne se retourna vers le chef spirituel pour voir comment il allait réagir, mais revint bien vite vers le cyborg.

"Alors essayons encore : tu n’as même pas envie de me dire où tu as appris à danser comme ça ? "

L'assistant grogna, marmonna un "va te faire foutre" à l'autre cyborg, puis fixa Annabelle avec un certain défi. Il grogna de nouveau, tira un peu sur les chaines, puis roula de son œil encore fonctionnel.

de son côté, le Netralite surveillait l'assistant étroitement, une main encore sur le manche de son katana. Un léger courant d'air l'entourait, lui donnant une allure glauque. Il soupira, puis s'installa en indien près de Zolvar, pour le veiller en attendant que leur "invité" se calme.

La Gardienne ramenant son attention sur lui, l'assistant eut un autre petit gloussement. Il essaya de bouger les jambes, ne fit que s'arracher un grognement, puis baissa la tête, la pression qui l'avait prise semblant envolée.

- ...quand je vais sortir d'ici, je vais ajouter un cyborg aux yeux brillants sur notre liste d'acquisitions. Les choses flippantes qu'il fait, juste avec ses beaux yeux, heh. J'ai appris à danser sur mes deux jambes, voyez-vous. Sur un plancher, aussi. Danser dans les airs, ouf! J'en connais aucun qui le fait. Par contre... on vous en doit une. Vous êtes entrain de bien soigner notre sujet. Il va être impeccable pour son retour.

Le Netralite grogna, mais ne bougea pas. Visiblement, ce genre de personne l'horripilait.

- Réponds à la dame, avant que je ne me lasse et que j'accède à ton disque dur.

Toute bravade chez l'assistant sembla le quitter net, alors qu'il fixait un regard interloqué sur son semblable.

La gardienne se contenta de soupirer et de tourner la tête vers le Netralite.

"Il a eu sa chance. Faites-le. "

Elle était parfaitement sérieuse. Ce genre de personne l’horripilait tout autant et elle n’avait aucunement la patience de le cuisiner comme elle devait le faire avec un organique. Pas quand il existait manifestement une solution beaucoup plus simple pour obtenir les informations dont ils avaient cruellement besoins.

L'Assistant se figea, puis se mit à se débattre beaucoup plus. Il gigotait et forçait contre les chaînes, dont il n'avait pas la force de se défaire. La menace faisait son effet: il semblait terrifié. Voyant le Netralite se lever, il plaqua sa tête contre le pilier en guise de protestation.

- Je te jure que si tu me touches, je vais te les arracher, tes yeux!!! C'est clair?! Bas les pattes, le bizarre!!!

Eridani l'ignora, s'accroupit de nouveau devant lui et lui immobilisa la tête d'une main. De l'autre, il alla décrocher une plaque au-dessus de la nuque, pour en sortir un fil de connexion, puis l'examiner quelques secondes. L'Assistant devint alors totalement effréné, se débattant comme un forcené. Le Netralite en fit de même pour lui ensuite: il fit glisser une plaque, sur sa nuque dans son cas, découvrant un port avec une prise semblable. Il y brancha le fil, puis se crispa un peu. Dans le cas de l'Assistant, la chose sembla très douloureuse, lui arrachant des grognements de douleur.

- ...mon choc électrique n'a rien effacé, fort heureusement. Que voulez-vous savoir, exactement?

Le regard bleu du Netralite retourna sur Annabelle, mais il semblait tressauter un peu. Visiblement, ce n'était pas une expérience agréable. Même... les cyborgs de l'État n'étaient pas équipés de ce genre de technologie, et ce n'était vraisemblablement pas pour rien.

Annabelle avait observé la scène avec un sourcil relevé. Tout cela était hors de sa compréhension scientifique et ça l’inquiétait. Mais tout ce qui l’interpelait maintenant était l’inconfort d’Eridani et les informations auxquelles ils avaient accès.

"Vérifiez s’il a une échéance, un point ou une heure de rendez-vous. Quoi que ce soit qui pourrait nous dire de combien de temps nous disposons avant qu’ils ne se mettent à notre recherche. "

Elle réfléchit un instant.

"Et des effectifs dont ils disposent s’ils le font. Si ils envoie une armée il faudra bouger et vite. "

Elle avait beaucoup de questions mais c’étaient là les plus importantes. Elle ne tenait pas à forcer le Netralite à tenir cette… connexion plus longtemps que nécessaire.

Tout ce bruit l'avait sorti des bras de Morphée. Au début, il n'avait pas vraiment entendu. Dès que l'Assistant s'était mis à se débattre presque sauvagement, par contre, il était revenu à lui. Mais que se passait-il donc? Il se redressa sur son coude, non sans un grognement, puis fixa la scène en fronçant les sourcils. Qu'est-ce qui se passait? Que faisait le Netralite là? Son mal de tête, il le sentait... mais son nez ne coulait heureusement pas. Pour l'instant, du moins.

Son regard se porta sur Annabelle, puis sur la couverture qui le tenait au chaud. Il toussota un peu, mais ne dit pas un mot: il voulait comprendre ce qui se passait.

L'Assistant continua de s'agiter, dans des grognements qui se changeaient plutôt en geignements aiguës. La connexion ne lui faisait visiblement pas de bien, assez que son œil intacte en avait des changement de luminosité assez intenses.

- ...sors...sors de ma tête!!! ...je vais te mettre... en pièces détachées....!!! DEHORS!!!

Encore, Eridani ignora totalement l'autre cyborg. Il tentait de rester concentré malgré tout. D'ailleurs, il acquiesça, puis ferma les yeux. Il n'avait pas remarqué l'éveil du mercenaire, trop concentré ailleurs.

- ...il a deux heures maximum pour ramener sa cible au laboratoire clandestin, qui se trouve plus loin dans le secteur industriel. Une bâtisse abandonnée, trop près des usines, qu'ils ont modifiés pour leur servir de zone de test. Pour ce qui est des effectifs... dans ceux qui peuvent nous poursuivre, avec notre ami ci-présent, ils sont trois... Ce cybord, du nom de Damien Garsson... est l'assistant de leur biologiste infiltré... Il est tout aussi bon pour se battre que pour opérer sur un patient vivant... Ils ont un Altéré en armure lourde... qui s'occupe des récupérations subtiles... tasers, tranquillisants... force brute... il est blessé, par contre... à cause de... Zolvar... Le dernier est un humain... tireur embusqué... J'ai peur que celui-là sache déjà où nous sommes...

Le Netralite fit une pause, puis tourna lentement la tête vers Annabelle, l'air surpris. À peine eut-il le temps d'afficher cet air qu'une douleur cuisante sembla le prendre. Il arracha carrément le fil de sa nuque et respira dans un sifflement quelques secondes, légèrement secoué. L'Assistant, lui, ne semblait pas mieux. Il tremblait sévèrement et de sa bouche métallique sortait un genre de mousse noirâtre.

La jeune femme s’était précipité près du Netralite, d’avantage inquiétée par son bien être que par ce qu’ils venaient d’apprendre.

"Ça va ? je suis désolé si j’avais su je ne vous aurais par demandé ça. "

Elle s’en voulait, c’était évident… mais rapidement les mots d’Eridani la happèrent comme une vague de fond et elle dut faire de grand efforts pour ne pas être prise de panique. Son regard se durcit et elle passa en mode survie. Ils avaient largement dépassé l’ultimatum dont le cyborg disposait, ils étaient donc à court de temps. Son regard se tourna vers Zayne et lorsqu’elle vit qu’il était réveillé quelque chose dans ses yeux vacilla. Ils devaient faire vite. Elle s’adressait autant au Netralite qu’au mercenaire.

"Un tireur ne pourra pas faire grand-chose si nous nous stationnons au premier étage. Par contre dès que nous sortons on sera des cibles beaucoup trop faciles. Tant qu’on reste à l’intérieur on est protégé de lui. "

Elle soupira et regarda le fusil avec moins d’assurance.

"S’ils ont un combattant en armure assisté par contre notre barricade ne fera pas long feu. Sans compter que je doute d’être en mesure de le mettre hors d’état avec un seul chargeur. Il va falloir improviser. "

Elle regarda le cyborg attaché, découragée.

"On ne peut pas non plus les laisser le remettre sur pieds… pas tant qu’on est traqué comme ça. On peut lui enlever sa pile et le trimballer au premier vous pensez ?"

Le mercenaire observait, incertain de ce qui se passait. Les deux cyborgs étaient-ils connectés? Depuis quand ce genre de chose était possible? Qu'est-ce que ça faisait, concrètement? Surtout, ça semblait douloureux... Plus que le mal de tête qui s'envolait lentement et qu'il expérimentait plus le Netralite l'approchait.

Il se mit finalement assis, et difficilement. Pas dans une position qui aurait pu ouvrir ses blessures, bien entendu. Il écouta avec attention et regarda ses alliés, tour à tour. Verraient-ils une fin à tout ça? Ou risquait-il de faire mourir deux innocents, parce qu'il tenait trop à sa peau? L'hésitation était si grande... il ne savait pas quoi faire. Par contre, il était lui aussi un tireur de précision, un tireur embusqué, et il connaissait les habitudes. Les goûts, surtout, d'une telle personne.

- ...je sais quel genre d'endroit un tireur de précision peut choisir... j'en suis un...

Il n'ajouta rien. Dire juste ces quelques mots l'avait épuisé. Il soupira et regarda ses mains, puis fixa l'assistant. Il ne comprenait strictement rien de ce qui le motivait. L'étudier pour découvrir sa dernière facette, oui... mais ils pourraient l'apprendre en gagnant la confiance de quelqu'un de sa race, sans même avoir à l'attaquer. Comme lui-même l'avait appris à Léo. Non?

Le Netralite resta immobile quelques instants, la respiration toujours sifflante, puis il acquiesça lentement. Ses mouvements étaient moins fluides, mais la chose ne semblait pas alarmante.

- ...ils ont piégé son disque dur... ça va aller.

La Gardienne fit savoir ses inquiétudes, alors que le calme retombait. Eridani écoutait sagement, sans bouger. L'autre cyborg, lui, calma ses gargouillements. La mousse noirâtre coulait le long de sa gorge, silencieusement. Il n'avait pas perdu connaissance, mais ne semblait pas en état de faire quoique ce soit dans le moment.

- ...restons à l'intérieur. Pour ce qui est de l'Altéré... j'ai encore la possibilité de l'électrocuté. En cour circuit, son armure ne sert à rien. Et dans le pire des cas... je peux l'empêcher de passer. Zolvar... ils te veulent vivant. Quand tu seras capable de rester debout, observe les environs par les fenêtres... peut-être trouveras-tu un endroit susceptible d'abriter notre tireur...

L'attention du Netralite retourna sur l'autre cyborg, et il secoua négativement la tête.

- ...nous n'avons pas de batteries, à proprement parler. Notre alimentation est fournie par un système de dynamo... sinon, par les signaux électriques du corps en lui-même... Par contre, je peux lui enlever son synthétiseur... Je...

Il mena une main à sa tête et grogna un peu. Son corps eut quelques tressautements, qui se calmèrent bien vite.

Dehors, il n'y avait toujours aucun son. Simplement le silence malaisant et le vent qui venait de se lever, de nouveau.

La jeune femme s’était retourné vers le mercenaire dès qu’il s’était mis à parler. Un sourire illumina brièvement son visage sévère et elle hocha la tête.

"Il faudra bien le débusquer pour pouvoir sortir d’ici. Ce serait étonnant qu'il ne travaille pas de concert avec l'altéré en armure assisté lorsqu'ils donneront l'assaut, ça nous sera donc utile. "

Il semblait encore épuisé, aussi elle fit taire toutes les questions qui l’assaillaient. Pour le moment les fenêtres étaient étroites et sombres… du moment qu’ils ne s’en approchaient pas trop ils ne risquaient donc rien. La gardienne s’avança et déposa une main sur l’épaule d’Eridani.

"Qu’est-ce qui se passe ? Vos circuits en on prit un coup ? "

L’informatique était si archaïque au sein de l’état… la simple mention de disque dur obligeait Annabelle à fouiller dans sa mémoire pour se souvenir de ce que ce terme désignait. Mais son camarade était visiblement indisposé et elle voulait l’aider.

Ils avaient beau avoir ces informations, elles ne leur serviraient pas à grand-chose si le Netralite tombait hors d’usage.

Le mercenaire acquiesça aux paroles du Netralite, puis observa l'assistant. Il ne savait pas non plus ce qui se passait, mais dans tous les cas, il se sentait un peu soulagé de voir Annabelle sourire un minimum. Dès qu'il se sentirait en état de bouger, il irait observer les alentours par l'une des fenêtres. Pour l'instant, il regardait plutôt ce qui se passait avec les cyborgs.

Le Netralite laissa Annabelle s'expliquer avec Zolvar, puis sembla se raidir un peu à son contacte. Il grogna et la regarda et secoua doucement la tête.

- ...non. Il y avait des sécurités dans le disque dur... un virus. C'est désagréable... je vais m'en sortir, ne vous en faites pas. Pour l'instant... faisons plutôt cette barricade. Mais avant...

Eridani retourna vers l'Assistant, qui essaya de reculer mollement, se pencha sur lui et lui démonta la gorge, dans des mouvements rapides. Il déconnecta un petit dispositif et le laissa pendre, puis glissa la plaque de gorge dans sa poche. On voyait deux tubes imposants, remplaçant les jugulaires, dans le cou de l'assistant, remplis de sang. Sinon, l'armature en tant que telle était aussi intéressante à voir.

Ce détail réglé, le Netralite se mit ensuite à la tâche d'aider Annabelle à monter la barricade. Il était très fort physiquement et assez logique même. On voyait qu'il avait une certaine expérience pour construire des choses à partir d'un rien. De temps à autres, il faisait des pauses pour faire boire le mercenaire, puis retournait au travail. Tables, bureaux inutiles... tout y passa, sauf quelques meubles qu'il défit pour alimenter le potentiel feu, plus tard.

Suite à une heure, où ils ne furent pas dérangé, ils entendirent, par contre, une grosse voix et des pas lourds, qui criaient des "Voyons foutu paresseux, où tu es, hein?! Ramène ton cul de conserve ici!!!".

La gardienne n’avait pas insisté, se contentant d’observer avec un mélange de curiosité et de malaise les opérations auxquelles se livrait le cyborg sur son comparse. Ce n’était pas beau à voir, mais c’était fascinant.

Elle se mit ensuite à l’ouvrage, terminant avec le Netralite l’installation de leur petite forteresse. Elle ne pouvait encore une fois pas espérer rivaliser avec une machine, mais elle était elle aussi très forte et à eux deux ils eurent tôt fait de condamner les escaliers et de monter une barricade en face de ces derniers. Elle avait monté quelques outils lourds ainsi que de l’huile avec laquelle elle confectionna quelques molotov. Son bâton ne l’avait pas quitté et elle avait même pris la peine d’enrouler un peu de tissus autours afin de faire une prise plus sécure.

Ils avaient dû confectionner un brancard pour déplacer Zayne jusqu’au premier, où ils avaient pu l’installer plus confortablement sur le lit qu’elle avait déniché un peu plus tôt. Elle faisait de fréquentes pauses pour aller elle aussi s’assurer que le mercenaire ne manquait de rien, mais aussi simplement pour lui parler, le mettre au courant de leurs travaux et du plan d’action. Elle commençait à cerner le mutalhyte et se doutait qu’il cuisait intérieurement de ne pas pouvoir aider. Au moins n’avait-il pas, de cette manière, à n’être au courant de rien en plus.

Lorsque les pas se firent entendre Annabelle se saisit instantanément du fusil d’éclaireur et consulta Eridani du regard pour voir si il était prêt. Ils n’avaient pas le droit à l’erreur… peut-être leur assaillants étaient-ils plus nombreux qu’ils ne le croyaient ?

De son côté, Zolvar s'était aussi contenté de regarder les manipulations du Netralite sur l'autre cyborg, sans rien dire. De toute manière, il n'y comprenait rien. Et puis... ce cyborg-là, surtout, ne méritait aucunement sa compassion.

Il observa d'un oeil semi attentif les différents préparatifs, sans faire un mot, puis les aida de son mieux une fois le moment de le faire monter venu. Il avait l'habitude, c'était visible, mais il n'en disait rien non plus. Il continua donc de les observer, une fois en haut, et les remercia à chacune de leur petite attention. Boire de l'eau lui fit un bien fou. Se faire informer de la situation sembla le rassurer, de beaucoup. Il ne pouvait rien faire, mais au moins il était au courant de ce qui arrivait.

Les pas se firent alors entendre, avec la grosse voix, et il se crispa totalement. Son sang venait de faire un tour complet. C'était le mastodonte sur lequel il s'était lancé, à sa capture. Celui qu'il avait vu en habits, et non en armure. Il avait eu de la chance de pouvoir le mettre à terre, la première fois. Dans son état actuel, il n'osait même pas s'imaginer remettre l'expérience. Il perdrait à coup sûr. Il se tût, dans tous les cas: avec de la chance, peut-être l'ennemi partirait-il? Aux dernières nouvelles, cette bâtisse n'était pas occupée. Peut-être croirait-il que c'était encore le cas? Ou peut-être le mercenaire se faisait-il de faux espoirs...

L'installation de la petite forteresse se fit bien. Une fois la chose faite, la porte d'entrée fut bloquée, et le cyborg ennemi emmener en faut également. Le Netralite changea également le soluté de Zolvar, pour qu'il continu d'aller de mieux en mieux. Une fois la barricade en place et tous leurs problèmes du moment réglés, Eridani s'était simplement agenouillé au sol, son katana de déposer sur ses jambes, et prenait le temps de méditer un peu.

Quand les pas et la voix et firent entendre, par contre, il se redressa un peu sur ses jambes. Il jeta lui-aussi un œil à Annabelle, sa main se refermant sur la garde de son arme. Il semblait prêt, mais ne pas être pressé non plus d'aller au front. Peut-être avait-il lui-aussi l'espoir que l'Altéré en armure assistée passerait son chemin.

L'Assistant, de son côté, ne sembla pas vouloir garder son calme en entendant la voix. Il se mit à s'agiter, de nouveau. Il ne pouvait plus parler, mais ses membres en métal qui frappaient le sol produisaient beaucoup de bruit. Ça ne prit pas deux secondes à Eridani pour lui sauter dessus et l'immobiliser, solidement. La nervosité du chef de culte venait de monter d'un cran. Il ne disait pas un mot, très attentif aux sons environnants.

Dehors, les pas avaient continués un peu, puis s'étaient malheureusement arrêtés. On n'avait rien entendu pendant quelques longues minutes. Par contre, la voix se fit de nouveau entendre, assez forte pour qu'on l'entende.

- Je sais que vous êtes là-dedans. Vous ferez pas le poids. Je me fous de vous êtes qui: je veux le Mutalythe et mon pote. Vous avez deux minutes. Si je dois faire tomber votre cachette en poussière, je vais le faire.

Le Netralite soupira, dans un silence presque parfait, puis fixa Annabelle. Ils étaient repérés. Il se leva ensuite et se près de la barricade, tout en sortant lentement son katana, prêt à en découdre.

La jeune femme retira la sécurité de son fusil et fit signe à Zolvar et Eridani de rester silencieux. Ils étaient découvert mais pas totalement : ce n’était pas le moment de faire les braves ou de provoquer leur adversaire. Toutes leurs chances reposaient sur un seul et unique facteur : l’effet de surprise. Leur adversaire n’avait aucune idée de leur nombre, de leur force, de leurs capacités… et c’était très bien comme ça.

Elle avisa la cage d’escalier et tenta de faire comprendre par gestes au cyborg d’aller se cacher pour surprendre l’altéré si ce dernier réussissait à monter. Le netralite aurait bien plus de chance de réussir à mettre hors d’usage l’armure assistée s’il surprenait son adversaire. Elle savait comment elles fonctionnaient : le champ de vision de son utilisateur était très limité et se retourner dans un tel amoncellement de machinerie et de ferraille était une tâche délicate même une fois habitué.

Il fallait être chirurgical : la force brute ne leur servirait à rien. Protégé de la sorte rien ne l’empêchait de réduire leur barricade en poussière, foncer tête baisser, attraper Zayne et repartir. Rien sauf le mise hors d’usage de cette armure.

Le mercenaire se figea un peu plus. Il commençait à paniquer, sans faire un son. Ça paraissait sur son visage, qui pâlissait un peu. Il ramena la converture contre lui, se replia un peu, puis attendit. Que pouvait-il faire, concrètement? Rien. Se rendre... mais ça ne passerait pas au conseil. Dans le pire, si on lui remettait vraiment la main dessus... il mettrait fin à ses jours.

Ce ne fût pas long pour que le Netralite comprenne et aille se mettre en position. Le cyborg ne fit ensuite plus aucun son. Par contre, l'assistant étant maintenant libre, celui-ci se remit à faire un boucan de l'enfer.

Dehors, il n'y eut aucun son pendant quelques minutes. Puis, les pas, lourds, qui se rapprochaient de la bâtisse. Ils entendirent la porte se faire défoncer, puis le bruit de quelque chose qui tourne. Annabelle put se rappeler du son: quelques fois, au stand de tir de la caserne, un Guérillas venait avec une arme qui faisait un son semblable. Le genre d'arme qui tire plus de 180 munitions à la seconde. Un grognement se fit ensuite entendre, suivi d'un petit rire.

- Oh. Mignon. Une barricade. Vous devez être en haut, alors? Je vous laisse encore la chance de vous en sortir. Donnez moi le Mutalythe et mon cyborg, et je vais partir. Si je ne sors pas d'ici, de toute manière, mon pote dehors va vous descendre un à un.

Malheureusement, l'Altéré en bas de l'escalier ne sembla pas vouloir monter. L'assistant, lui, continuait de faire des bruits... qui commençaient à ressembler à du morse.

Dans un geste rapide et précis, Annabelle se tourna vers le cyborg enchainé, épaula le fusil et tira. Elle visait la tête, dans un instant de lucidité terrible et de panique mélangées.

Il allait donner leur position… passer un message ou divulguer des informations. Elle lui avait donné plusieurs chances et il ne l’avait pas écouté. Elle ne donnait jamais de deuxième avertissement. Malgré le silencieux il était impossible que l’altéré n’entende pas le coup de feu à cette distance… Et peut-être que ça lui donnerait enfin une raison pour monter. Tout de même… alors que la balle fendait l’air et allait se loger profondément à l’intérieur du crane du cyborg, il semblait à la gardienne que le temps filait au ralentis. Elle n’avait pas tué souvent au courant de son service… et elle restait persuadée qu’elle ne s’habituerait jamais à la sensation. Il ne fallait pas.

Elle resta figée un instant avant de fermer les yeux et de se retourner vers la barricade. Soulagement, anticipation et regret se mélangeaient à l’adrénaline qui commençait à monter, créant un cocktail instable mais efficace dans l’esprit de la gardienne. Malgré son arme impressionnante il ne pourrait pas passer à travers le plancher de béton… pas sans vider toute ses munitions du moins. S’il tenait à son camarade il était donc probable qu’il monte les escaliers très bientôt. Elle espérait que le Netralite serait capable de faire ce qu’il avait à faire.

Le mercenaire se figea alors qu'Annabelle appuyait sur la gachette. Le bruit de la balle contre le métal résonna longtemps dans sa tête. Il n'osa pas regarder, non parce qu'il n'avait pas le ventre assez solide pour le faire: parce qu'il avait peur d'apprécier ce qui venait de se produire. Le cyborg lui avait fait tellement de mal... Maintenant, c'était fini, définitivement.

Son attention se tourna ensuite vers les escaliers. Ça, l'Altéré en armure devait totalement l'avoir entendu. Il espérait simplement que tout irait bien pour la suite.

La balle fit mouche, et l'assistant cessa de bouger. Elle avait traversé le lobe frontal, mais nétait pas ressortie. Le sang se mit à couler, en une fine ligne entre les yeux du cyborg, maintenant inerte. On avait entendu le tir, mais encore plus l'impacte métallique. Sous le tir, le Netralite avait évité de regarder.

En bas de l'escalier, il y eut un silence. L'Altéré resta silencieux et immobile. Puis, on entendit in grognement, suivit d'un coup, probablement dans une table.

- Ça... c'était pas brillant... Oh que non... Laissez faire l'absence de dommages collatéraux. J'ai changé d'idée.

Les pas se firent de nouveau entendre, qui venaient vers l'escalier, puis un premier coup dans la barricade. Le Netralite ne bougea pas, attendant le bon moment. Un autre coup se fit entendre, et un bon morceau vola en éclat. Le casque était lisse, gris, sans visière apparente pour voir autour. L'Altéré qui le portait semblait pouvoir rivaliser avec Evans en matière de gabarit.

Annabelle prit une grande respiration. Elle avait au moins réussit une chose : rendre son adversaire émotionnel. Les émotions étaient faciles à prévoir et obscurcissaient le jugement… restait plus qu’à espérer que ce serait suffisant comme avantage contre un altéré enragé.

Elle ferma les yeux un bref instant quand elle entendit le premier coup porté à la barricade. La force que ces armures pouvaient déployer étaient terrifiante… il leur avait fallu plusieurs heures pour mettre ces meubles et ces planches en place. Il en aurait fallu tout autant à une équipe pour démonter. Et déjà après seulement deux ou trois coups le tout commençait à voler en éclat. Elle regarda un instant ses Molotov, mais ils ne serviraient qu’a affaiblir la barricade : tant que leur adversaire serait dans son armure il serait protégé des flammes. Elle jeta un coup d’œil en direction du mutalhyte… et son regard se raffermit. Pas question qu’elle flanche maintenant. Ça ferait une histoire intéressante à raconter à Jayx si elle s’en sortait vivante.

Dès qu’elle eut une mire à peu près claire sur le casque la gardienne tira un coup. La précision comptait plus que le reste et si elle faisait mouche le coup promettait de sonner son adversaire, dommage ou non.